Épinal - Strasbourg (4 novembre 2008)

 

Coupe de la ligue, groupe B, sixième journée.

Après Dijon l'an passé, c'est au tour de Strasbourg de voler dans les plumes d'Épinal. Cette rivalité traditionnelle, attisée par ce fameux but refusé à Peter Slovak le mois dernier, attend toutefois son dénouement. Un énième derby en l'occurrence, s'ouvrant aux Spinaliens pour le compte d'une Coupe de la Ligue où tout reste à jouer dans une poule B relancée la semaine passée. Larges vainqueurs de Neuilly-sur-Marne à l'Iceberg (7-3), les Alsaciens ont ainsi redistribué les cartes. En ballottage favorable depuis la victoire ramenée d'Amiens (4-1), les Vosgiens peuvent eux garder en ligne de mire de "sympathiques" retrouvailles avec Rouen. Entre deux adversaires qui se connaissent sur le bout des patins, l'avantage psychologique vire au bleu avec la récente victoire spinalienne en Coupe de France (3-2).

Un rythme haché

Pour autant, l'effort consenti samedi face à Grenoble pèse sur des organismes forcément émoussés. Enchaînement des matchs oblige, d'autant que l'Étoile noire, elle, n'est pas plus avancée malgré le report de son match du week-end dernier (face à Tours). Subissant en plus la perte d'un Juha Silvander parti "à la canadienne", faute d'avoir pu s'adapter à son nouvel environnement. En important d'Angleterre le défenseur offensif Steve Pelletier (pas encore qualifié ce soir), Daniel Bourdages a donc renforcé un contingent québécois mené par le redoutable duo Riendeau-Cayer. Ces deux-là font la paire et il suffit d'une occasion à Riendeau, lancé dans un trou de souris par Cesnek, pour se frayer un chemin jusqu'à Väre. Éliminant le Finlandais avec son sang-froid habituel (0-1 à 03'48").

Si l'Étoile noire a planté le premier clou, comme il y a deux semaines, les Dauphins, eux, n'ont d'autres alternatives que de s'appuyer sur leur première ligne. Cette dernière va bientôt tourner à plein régime, mais c'est d'abord la vitesse de Jan Simko qui prévaut. Le TGV, parti en gare de Poissompré, déraille pourtant sur un poke-check de Hiadlovsky (05'17"). Ce dernier, préféré à Gilles Beck pour l'occasion, poursuit son échauffement sur une montée de Peter Slovak (05'55")

C'est que l'ex-Dijonnais a du pain sur la planche vu la passivité d'une arrière-garde dépassée par les évènements. Et n'ayant d'autres choix que de fauter pour empêcher Salmivirta d'égaliser (06'21"). Si son poteau le sauve sur une reprise de Michal Petrak, son montant droit accompagne en revanche le plomb ras de glace dégainé par Stéphane Gervais (1-1 à 06'58").

Retrouvant un peu d'aplomb, les Vosgiens ne parviennent pourtant pas à totalement briser la glace. Ce n'est pas faute d'essayer, John Paulson se sentant pousser des ailes. Tandis que Juho Lehtisalo reste sur le carreau après un choc avec Alexander Sundqvist. Le petit Finlandais, pénalisé à la base de l'action (11'22"), doit donc être évacué sur civière. La compensation est de mise quelques instants plus tard, sur une obstruction reprochée à Ilpo Salmivirta (12'20"), ce qui n'arrange pas les affaires d'une deuxième ligne très fébrile dans son ensemble.

Dans ce contexte résolument répressif, Jan Simko fait la différence en bonifiant son échec-avant d'un petit revers en angle très fermé (2-1 à 17'53"). Dans son genre, Peter Slovak n'est pas en reste, même s'il reste évidemment moins spectaculaire que son compatriote. Sa solidité défensive ouvre ainsi la voie du filet à Jan Plch, lequel temporise pour servir un Jan Simko s'en allant tranquillement déjouer Vladimir Hiadlovsky (3-1 à 19'10"). En pleine réussite, Simko leur en met plein la vue mais rate toutefois la mise à mort dans une défense aux abois (19'40").

À bout de souffle, les visiteurs en sortent déconfits et ne reviennent pas plus inspirés au retour des vestiaires. Les coups de sifflets intempestifs et autres approximations en tous genre ne les y aident pas. Pas plus, d'ailleurs, que la sortie de Lehtisalo qui achève de désorganiser une escouade en mal d'initiatives. Eero Väre les relance toutefois, d'un rebond hasardeux profitant à Élie Marcos sous le nez de Lionel Simon (2-3 à 25'56"). Yannick Riendeau, du bout de la palette, crée ensuite l'égalité sur un deux contre un bien géré par l'inévitable David Cayer (3-3 à 29'17").

Au contraire du cerbère finlandais, Vladimir Hiadlovsky semble s'être ressaisi. En apparence du moins, Jan Plch l'attendant au tournant d'un rebond concédé sur un slap de Gervais (4-3 à 30'56"). Plus réactive que son adversaire, l'ICE enchaîne ainsi les séquences en zone offensive. Livré à lui-même, Hiadlovsky a beau sortir sa plus belle panoplie devant Simko (34'37"), il s'incline à nouveau devant Petrak (5-3 à 36'18").

Jan Simko, décisif sur ce coup en sauvant la rondelle à la ligne bleue, n'en reste pas là. Gavé d'espaces et de boulevards, le Slovaque n'a de cesse de tourmenter ses vis-à-vis alsaciens, qui payent là leur inconstance chronique et de nombreuses largesses défensives, mais qui limitent tant bien que mal les dégâts à l'approche d'un dernier acte qu'abordent les locaux forts d'un même entrain. À l'instar de l'infatigable Tarik Chipaux ou d'un John Paulson alliant une bonne couverture défensive à d'audacieuses montées puck en main.

Vlad, le show et le froid

Pendant ce temps, Vladimir Hiadlovsky, chambré par le public, se disperse dangereusement, réagissant aux quolibets descendus des travées. Assurément pas les meilleurs conditions pour performer, d'autant sa défense l'abandonne à nouveau sur un débordement gagnant de Michal Petrak (6-3 à 45'30"). Et comme plus rien ne réussit aux hommes de Daniel Bourdages, pas même une double supériorité numérique tuée par un box-play regroupé devant Väre, la frustration s'accentue. Poussant même le Canadien Benoît Martin à un examen approfondi des geôles locales (49'36")...

Côté spinalien en revanche, tout le monde veut sa part du gâteau. Aussi Anthony Pernot et Ryan Caicco mettent-ils le nez à la fenêtre au gré des humeurs changeantes de Hiadlovsky. Son compatriote Milan Dirnbach garde, lui, suffisamment de lucidité pour profiter d'un relâchement local, s'avançant pour marquer côté plaque (6-4 à 56'17"). Même cause même effet pour un Maxime Catelin goûtant à la médecine d'un John Paulson lancé à pleine vitesse. Le choc est rude pour le capitaine alsacien, et surtout pour son nez, ensanglanté. Là-dessus, l'Américain des Dauphins est envoyé à la douche après un match très saignant de sa part (57'11") !

La pénalité majeure qui en découle donne de drôles d'idées à Vladimir Hiadlovsky. Connu pour ses célébrations et son fameux poirier, le Slovaque innove en voulant quitter sa cage... en laissant traîner son bâton sur sa ligne de but. Après de longues hésitations, l'ancien Tourangeau se décidé à rejoindre le banc avec tout son équipement, laissant à Simko le soin de parachever le net succès spinalien (7-4 à 58'31"). Ainsi se finit le chemin de croix d'une Étoile noire sortie désabusée du terminus de Poissompré...

L'arrêt est brutal, et la soirée proprement pourrie pour tout le camp strasbourgeois, rentré avec un blessé (sérieux ?) dans les bagages. En revanche, pour les boys d‘Allard, c'est munis d'un billet de 2e classe qu'ils poursuivent leur route. Histoire de retrouver des Rouennais à coup sûr revanchards à l'idée de retrouver leurs "bourreaux" d'octobre dernier. Ce sera-là une toute autre histoire !

Compte-rendu signé Jérémie Dubief

 

Épinal - Strasbourg 7-4 (3-1, 2-2, 2-1)

Mardi 4 novembre 2008 à 20h15 à la patinoire de Poissompré. 807 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Bourreau assisté d'Éric Bouguin et David Courgeon.

Pénalités : Épinal 41' (6', 2', 8'+25') ; Strasbourg 26' (8', 6', 2'+10').

Tirs : Épinal 36 (11, 14, 11) ; Strasbourg 19 (4, 8, 7).

Évolution du score :

0-1 à 03'55" : Riendeau assisté de Martin et Cesnek (sup. num.)

1-1 à 06'57" : Gervais assisté de Plch et Petrak (double sup. num.)

2-1 à 17'53" : Simko (inf. num.)

3-1 à 19'10" : Simko assisté de Plch et Petrak

3-2 à 26'56" : Marcos assisté de Maillot et Catelin

3-3 à 29'19" : Riendeau assisté de Cayer et Martin

4-3 à 31'27" : Plch assisté de Gervais et Salmivirta (sup. num.)

5-3 à 36'18" : Petrak assisté de Simko et Plch

6-3 à 45'30" : Petrak assisté de Slovak et Gervais

6-4 à 56'17" : Dirnbach assisté de Riendeau et Devin (sup. num.)

7-4 à 58'31" : Simko assisté de Plch et Slovak (cage vide, inf. num.)

 

Épinal

Gardien : Eero Väre.

Défenseurs : Peter Slovak - Stéphane Gervais (A) ; John Paulson - Fabien Leroy ; Lionel Simon - Borislav Ilic.

Attaquants : Jan Simko - Michal Petrak - Jan Plch (C) ; Ilpo Salmivirta - Alexander Sundqvist - Guillaume Chassard (A) ; Guillaume Papelier - Tarik Chipaux - Erwan Agostini ; Anthony Pernot et Ryan Caicco [à 53'].

Remplaçant : Mathieu Perrin (G). Absents : Benoît Quessandier (entorse du genou), Stanislav Petrik (doigt), Shawn Allard (coach).

Strasbourg

Gardien : Vladimir Hiadlovsky [sorti de sa cage de 58'20" à 58'31"].

Défenseurs : Milan Dirnbach - Pavol Resetka ; Michal Cesnek - Esa Hämäläinen ; Hugues Cruchandeau.

Attaquants : Yannick Riendeau (A) - Benoît Martin - David Cayer ; Romain Bonnefond - Juho Lehtisalo - Pierre-Antoine Devin ; Yannick Maillot (A) - Élie Marcos - Maxime Catelin (C).

Remplaçant : Gilles Beck (G). Absents : Juha Silvander (parti), Steve Pelletier (pas qualifié), Julien Burgert (équipe de France U18).

 

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