Amiens - Épinal (28 octobre 2008)

 

Coupe de la ligue, groupe B, cinquième journée.

Avec quatre victoires, les Amiénois peuvent déjà voir plus loin que ce premier tour parfaitement négocié. Il est vrai que le départ en fanfare à Poissompré a facilité les choses, et concomitamment noirci le tableau de la troupe de Shawn Allard. Toujours en course, les Dauphins pourraient compter sur une démobilisation de leurs adversaires pour s'offrir une petite finale à domicile face à l’inséparable voisin de Strasbourg.

L'essai timide de John Paulson, facilement maîtrisé, témoigne d'une entame peu mouvementée qui voit Ilpo Salmivirta, alerté dans le dos de Vincent Bachet, oublier la rondelle. Les accélérations amiénoises, assez éparses, causent à l'occasion un trouble dans l'arrière-garde spinalienne, prise de court sur un essai en pivot de Paquet et un bon tir croisé de Marcos, détourné de la crosse par Petrik. Leur deuxième incursion dans la zone adverse est fatale aux Dauphins : sur une mise au jeu, Fabien Leroy voit son lancer heurter le plexiglas et revenir sur Martin Paquet, qui la transmet de sitôt vers l'avant, jusqu'à Brian Henderson, plus rapide pour venir feinter le gardien de près (1-0 à 07'20"). Épinal tarde à se relever et subit l'assaut de Béron, dont le service pour Loïc Sadoun aurait pu être décisif. La perte d'Ilpo Salmivirta, touché derrière la cage et ouvert à l'arcade, corse un peu plus la situation. Dans ces temps troubles, Miroslav Pazak n'a aucun mal à confisquer la rondelle de Jan Plch, objet de convoitise par ailleurs oublié par Leroy dans sa zone... Les voyants semblent au vert pour les Picards, encore dangereux par Thomas Roussel, non attaqué.

Erreur, car si Papelier et Ilic tentent d'employer Buysse dans des positions peu dangereuses, Michal Petrak monte en puissance. Non content de prendre place sur le troisième trio entre Pernot et Agostini, il vient porter main forte à son habituel compagnon Plch. La faute de Jean-Philippe Glaude vient logiquement sanctionner la bonne période lorraine. Le jeu de puissance se met en place et offre à Stéphane Gervais l'opportunité d'armer de la ligne bleue, pour un but refusé car inscrit par un patin (14'19"). Coup d'essai, car une nouvelle occasion, provoquée par une faute de Bachet sur Plch, se présente. De façon acrobatique, Gervais intercepte le palet, dégagé par Kowalczyk, pour permettre aux siens de demeurer en zone offensive. Dans la continuité, Michal Petrak transmet le disque de derrière la cage à Plch, dont la passe instantanée trouve la palette de Peter Slovak, à gauche (1-1 à 18'34").

Ce retour, logique au vu des difficultés rencontrées par les Gothiques en fin de période, paraît les revigorer. Comme souvent sans tergiverser, Brian Henderson inquiète Stanislav Petrik, peu à l'ouvrage ces derniers temps, et sauveur par deux fois devant Simon Petit, isolé sur la droite et arrêté de justesse sur la ligne (21'02"). La pression s'accentue, contraignant Stéphane Gervais à renvoyer la rondelle en dehors de l'aire de jeu. Du banc des pénalités, le défenseur canadien assiste pourtant à un contre spinalien, avorté par un plongeon salvateur de Pazak au nez et à la barbe d'un Jan Plch sur le point de reprendre l'offrande de Petrak. Les troubles défensifs des visiteurs, illustrées par la nonchalance d'une perte de palet de Caicco devant Kowalczyk et une faute de Sundqvist (25'19"), ne profitent pas à Amiens. La faute à un gardien inspiré, sur les lancers en puissance de Pazak et Kowalczyk.

Les Vosgiens courbent l'échine et confient encore à leurs duettistes, orphelins du troisième larron Jan Simko, blessé, le soin de porter le danger sur la cage adverse. À l'interception, Jan Plch, ratant de peu le cadre, puis Michal Petrak, d'une salve puissante à ras glace, annoncent la tempête. Fabien Leroy en profite même pour se rappeler au bon souvenir du Coliseum, venant s'intercaler pour couper la passe de Tarik Chipaux. Mais c'est un autre défenseur, Peter Slovak, qui vient faire la différence dans la foulée, d'une feinte de lancer côté droit, pour mieux se démarquer et offrir le deuxième but à Plch, du revers (1-2 à 32'05"). L'autre fer de lance de l'attaque décimée des Dauphins n'est pas en reste : une minute plus tard, Petrak repique de la gauche vers le slot, d'où Anthony Pernot creuse l'écart à bout portant (1-3 à 33'15"). La riposte amiénoise tarde à se concrétiser et prend avant tout la forme d'un vif échange entre Martin Paquet et John Paulson, dans l'énervement consécutif à une bonne parade de Petrik face à l'ancien Grenoblois. Bien positionnés, les hommes de Shawn Allard n'ont aucune peine à récupérer puis sortir rapidement la rondelle, et il faut un loupé incroyable de Caicco, trouvé en position idéale devant la cage par Petrak, pour empêcher la marque d'évoluer.

Les signes de faiblesse des locaux, pourtant soutenus par un public assez nombreux, se manifestent des deux côtés du glaçon. Les passes ratées succèdent aux lancers hors cadre, provoqués il est vrai par une défense bien en place. Malgré leur nombre restreint, les Vosgiens font preuve de suffisamment de solidarité pour contenir les trop rares incursions de leurs hôtes. Martin Paquet, en tentant de se dépêtrer du marquage de Gervais, est même contraint à la faute.

La fin de la deuxième période est paradoxalement plus compliquée pour les hommes de Shawn Allard, dont la contestation de la décision prise à l'encontre de Guillaume Papelier occasionne une double infériorité. Sur un jeu rapidement mené entre Kowalczyk et Pazak, la cage de Petrik vacille pour la deuxième fois (39'28") avant que Gervais ne vienne au secours de son gardien en faisant face à un gros lancer du défenseur tchèque, regagnant le vestiaire en boitant. Épinal serait-il sur le point de perdre un second homme fort ?

Le doute se dissipe à la reprise car le numéro 15 utilise encore son corps pour contrer Pazak. Et les Dauphins ont besoin de toutes leurs forces au moment où la cage de Stanislav Petrik se meut une fois de trop (40'21"). Un second duel Paquet-Leroy, remporté derrière le but par le Québécois, aurait pu sourire à Simon Petit, mais ce dernier est de nouveau mis sous l'éteignoir par le gardien slovaque. Se frayer un chemin à égalité numérique s'avère trop compliqué pour les Gothiques, à nouveau attaqués par Plch, dont la passe n'est pas exploitée par Ryan Caicco, moins décisif que Peter Slovak, positionné à l'endroit même où il avait ouvert son compteur (1-4 à 44'30").

Le coup est parfaitement réussi pour les Spinaliens, secourus à l'occasion par leur dernier rempart sur les dernières munitions de Roussel ou Kowalczyk, ainsi que sur une sortie à la crosse devant Béron. Les Gothiques, plutôt nerveux dans le dernier acte par Henderson et Marcos, perdent l'occasion de réaliser un sans-faute en Coupe de la Ligue, trois jours après le festival offensif récité en Anjou. L'entame en douceur augurait d'une suite compliquée ; elle le fut. Épinal préserve ses chances, malgré les défections et une réorganisation rapide obligeant Caicco à devoir chercher ses marques auprès des dominateurs Petrak et Plch.

Désignés meilleurs joueurs du match : Brian Henderson pour Amiens et Peter Slovak pour Épinal.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Amiens - Épinal 1-4 (1-1, 0-2, 0-1)

Mardi 28 octobre 2008 à 20h00 au Coliseum. 2400 spectateurs.

Arbitrage de Nicolas Barbez assisté de Pierre Dehaen et Matthieu Loos.

Pénalités : Amiens 36' (6', 4', 6'+2x10'), Épinal 10' (0', 8', 2').

Évolution du score :

1-0 à 07'20" : Henderson assisté de Petit et Paquet

1-1 à 18'34" : Slovak assisté de Plch et Petrak (sup. num.)

1-2 à 32'05" : Plch assisté de Slovak

1-3 à 33'15" : Pernot assisté de Petrak

1-4 à 44'30" : Slovak assisté de Caicco et Plch

 

Amiens

Gardien : Henri-Corentin Buysse.

Défenseurs : Vincent Bachet (C) - Pavel Kowalczyk ; Thomas Roussel (A) - Jean-Philippe Glaude ; Julian Marcos (A) - Romain Bault.

Attaquants : Loïc Sadoun - Anthony Mortas - Miroslav Pazak ; Martin Paquet - Brian Henderson - Simon Petit ; Yannick Offret - Kevin Hamon - Grégory Béron.

Remplaçants : Adrien Fénart (G), Maxim Belov, Jonathan Boehrer, Pierre-Luc Émond (adducteurs). Absent : Matt Amado (pouce).

Épinal

Gardien : Stanislav Petrik.

Défenseurs : Peter Slovak - Stéphane Gervais (A) ; John Paulson - Fabien Leroy ; Borislav Ilic.

Attaquants : Ilpo Salmivirta [Caicco à 08'54"] - Michal Petrak - Jan Plch (C) ; Guillaume Papelier - Alexander Sundqvist - Ryan Caicco [Chipaux à 08'54"] ; Erwan Agostini - Tarik Chipaux [Petrak à 08'54"] - Anthony Pernot.

Remplaçant : Eero Väre (G). Absents : Shawn Allard (coach), Benoît Quessandier (entorse du genou), Guillaume Chassard (obligations professionnelles), Lionel Simon (genou), Jan Simko (dos).

 

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