Strasbourg - Grenoble (18 octobre 2008)
Ligue Magnus - Huitième journée.
La défaite de l'Étoile noire à Neuilly-sur-Marne mardi doit encore rester en travers de la gorge de Daniel Bourdages. On peut s'attendre donc à une réaction des Strasbourgeois ce soir avec la réception de Grenoble. Les Brûleurs de Loups pour leur part restent sur une probante victoire sur leur glace face aux Ours de Villard-de-Lans. Il s'agit donc de confirmer la dynamique en Alsace et ce malgré les absences sur blessure de Martin Masa et Antonin Manavian.
Les Brûleurs de Loups sont plus en jambes en début de rencontre. Ils impriment un rythme élevé à la rencontre et la défense strasbourgeoise est sous pression. Michal Cesnek est poussé à la faute après seulement deux minutes de jeu. Les Grenoblois ne profitent pas de l'avantage numérique mais continuent malgré tout de camper dans la zone strasbourgeoise et trouvent leurs efforts finalement récompensés par un but du jeune Nicolas Arrossamena, associé aux deux Ludek, Broz et Krayzel (0-1, 05'36"). Il s'agit là du premier but en Ligue Magnus de l'international junior grenoblois. À peine plus d'une minute plus tard, les visiteurs enfoncent le clou sur un but de Teddy Trabichet, à la conclusion d'un bon travail de Mitja Sivic (0-2, 06'51"). Grenoble prend ses distances en ce début de rencontre et l'Étoile noire est à la peine. D'autant que son gardien, Vladimir Hiadlovsky montre des signes évidents de nervosité. D'abord sanctionné pour avoir accroché un joueur devant sa cage, il l'est de nouveau quelques minutes plus tard pour avoir expédié le palet directement au-dessus du plexi. Le power-play grenoblois, brouillon ce soir, n'en profite pas. Il faut attendre les deux dernières minutes du tiers pour voir Grenoble commettre sa première faute par Teddy Trabichet.
Les Alsaciens débutent la deuxième période en avantage numérique et cela semble leur donner des ailes. Bien plus présents que lors du premier vingt, les hommes de Daniel Bourdages se ruent sur la cage d'Eddy Ferhi. Le portier grenoblois doit se montrer vigilant mais Tartari commet une faute et Grenoble enchaîne avec une deuxième infériorité numérique. Le vent tourne et Strasbourg réduit le score par sa triplette canadienne, Yannick Riendeau se trouvant à la conclusion de l'action (1-2, 21'48"). L'Étoile noire semble relancée mais deux pénalités à une minute d'intervalle freinent les Strasbourgeois dans leur élan. Les Brûleurs de Loups se retrouvent près d'une minute en double supériorité numérique mais laissent passer leur chance par trop d'imprécision et grâce également à une défense strasbourgeoise bien en place. Une pénalité de Bergström délivre finalement les locaux qui peuvent continuer de croire en leurs chances. Si l'attaque grenobloise manque d'efficacité ce soir, la défense est en revanche bien en place. Les attaquants strasbourgeois se heurtent à un mur difficile à bouger. Une nouvelle pénalité (déjà la sixième de la partie côté alsacien) met une nouvelle fois l'Étoile noire en difficulté. Encore une fois, Grenoble manque l'occasion mais l'action se prolonge dans la zone strasbourgeoise et Jan Hammar en profite pour inscrire son premier but sous ses nouvelles couleurs (1-3, 34'49"). Strasbourg accuse le coup et Grenoble préserve son avance de deux buts à la pause.
La troisième période débute tambour battant pour Strasbourg. Les hommes de Daniel Bourdages croient de nouveau en leurs chances et mettent la défense grenobloise sous pression. Celle-ci finit par craquer sur un lancer de Julien Burgert, autre international junior qui signe lui aussi son premier but en Magnus (2-3, 42'55"). Sur le coup d'envoi, l'arrière-garde grenobloise n'y est pas et Yannick Riendeau enfonce le clou dix-sept secondes plus tard (3-3, 43'12"). Coup dur pour les visiteurs qui voient leur avantage fondre en une poignée de secondes. Tout est à refaire donc et la rencontre peut désormais basculer à tout moment. Les pénalités ont une importance prépondérante et celle de Benoît Martin, sa deuxième de la soirée, aurait pu coûter cher aux Alsaciens. Mais la pression est strasbourgeoise dans ce dernier tiers et c'est surtout Grenoble qui est poussé à la faute. En l'espace de cinq minutes, les Brûleurs de Loups sont sanctionnés à trois reprises... et parviennent à tuer ces trois pénalités les unes après les autres. L'Étoile noire a laissé passer sa chance. Alexandre Rouleau envoie un magnifique slap dans la lucarne de Vladimir Hiadlovsky (3-4, 57'32"). La victoire a choisi son camp et la sortie du portier strasbourgeois dans les ultimes secondes n'y changera rien, elle permettra seulement à Johan Forsander d'ajouter un cinquième but en cage vide (3-5, 59'47").
Comme souvent cette saison, Grenoble a laissé filer un avantage au score qui paraissait pourtant décisif. Il a fallu donc se remettre à la tâche et donner un dernier coup d'accélérateur pour emporter la mise dans les ultimes minutes. Une fâcheuse habitude que les Brûleurs de Loups devront laisser de côté sous peine de connaître quelques désillusions cette saison. Ce soir, les Grenoblois ont commis beaucoup d'approximations et leur zéro pointé en un peu plus de treize minutes de supériorité numérique est inquiétant. Heureusement, le jeu en infériorité numérique fut décisif au troisième tiers. On saluera quand même au passage les premiers buts en Magnus de Nicolas Arrossamena et Jan Hammar. Bon pour la confiance de ces deux joueurs avant les prochaines échéances et notamment la réception de Rouen qui se profile samedi prochain.
Du côté strasbourgeois, on est passé tout près de l'exploit. Le retour de 1-3 à 3-3 laissait envisager une fin de match alsacienne. Mais l'Étoile noire n'a pu capitaliser sur sa dynamique et échoue tout près du but, ratant même le point de la prolongation qui aurait été mérité ce soir. Le manque de percussion en supériorité numérique a sans doute été fatal même si Strasbourg devra également soigner sa discipline avec trop de pénalités lors des deux premiers tiers-temps. Sur le plan positif, on retiendra les deux buts de Yannick Riendeau et les trois assistances de Benoît Martin, à l'image d'un premier bloc canadien qui tourne très bien. Les deux autres ont en revanche plus de mal à se mettre au diapason. Néanmoins, Daniel Bourdages peut retirer beaucoup de satisfactions de cette rencontre où son équipe a pu faire jeu égal avec un favori pour le titre. De quoi confirmer l'excellent début de saison de Strasbourg même s'il faudra être vigilant mardi lors d'un match de coupe de France difficile à Épinal.
Compte-rendu signé Christophe Laparra
Strasbourg - Grenoble 3-5 (0-2, 1-1, 2-2)
Samedi 18 octobre 2008 à 17h30 à la patinoire Iceberg de Strasbourg. 1083 spectateurs
Arbitrage de Nicolas Barbez assisté de Nicolas Cregut et Pierre Dehaen
Pénalités : Strasbourg 14' (6', 6', 2'), Grenoble 14' (2', 4', 8')
Évolution du score :
0-1 à 05'36" : Arrossamena assisté de Krayzel et Broz
0-2 à 06'51" : Trabichet assisté de Sivic et Forsander
1-2 à 21'48" : Riendeau assisté de Martin et Cayer (sup. num.)
1-3 à 34'49" : Hammar assisté de Tartari
2-3 à 42'55" : Burgert assisté de Martin
3-3 à 43'12" : Riendeau assisté de Martin et Cayer
3-4 à 57'32" : Rouleau assisté de Tartari et Sivic
3-5 à 59'47" : Forsander assisté de Krayzel (cage vide)
Strasbourg
Gardien : Vladimir Hiadlovsky (sorti de 59'33" à 59'47").
Défenseurs : Milan Dirnbach - Pavol Resetka ; Hugues Cruchandeau - Esa Hämäläinen ; Julien Burgert - Michal Cesnek.
Attaquants : Yannick Riendeau (A) - Benoît Martin - David Cayer (A) ; Juha Silvander - Juho Lehtisalo - Pierre-Antoine Devin ; Maxime Catelin (C) - Élie Marcos - Yannick Maillot ; Romain Bonnefond - Timothée Franck.
Remplaçants : Gilles Beck (G), Philippe Bastian.
Grenoble
Gardien : Eddy Ferhi.
Défenseurs : Calle Bergström - Alexandre Rouleau ; Baptiste Amar (C) - Teddy Trabichet ; Viktor Wallin - Maxime Moisand.
Attaquants : Jan Hammar - Christophe Tartari (A) - Anders Nilsson ; Johan Forsander - Mitja Sivic - Damien Fleury ; Ludek Krayzel - Ludek Broz (A) - Nicolas Arrossamena.
Remplaçants : Lucas Normandon (G), Jason Crossman, Julien Baylacq, Raphaël Papa. Absents : Martin Jansson (genou, saison terminé), Martin Masa (côte cassée), Antonin Manavian (blessé).