Viry-Châtillon - Amnéville (11 octobre 2008)

 

Championnat de France de division 1, quatrième journée.

Ce match commence à valoir cher au classement puisque les deux équipes ont toujours zéro point. Amnéville se dirigeait pourtant vers une victoire à Garges, mais un plexi cassé avait reporté la rencontre. Cette date était donc cochée dans le calendrier par Viry, qui a fait coller des affiches, distribué des bâtons gonflables et émis des cartes d'abonné et de bienfaiteur. Le problème, c'est qu'avec l'équipe de France de football qui place la tête de son sélectionneur sur le billot sur TF1 et un Amiens-Grenoble de Ligue Magnus sur Sport+, la concurrence télévisuelle est rude. Des habitués sont absents et, tout compte fait, l'affluence n'a pas bougé.

Pour Viry, ce match est aussi celui du retour des anciens. Olivier Monneau dirige les Jets comme coach pour la première fois, tandis que l'ancien capitaine Arnaud François fait son retour dans l'effectif. Le banc n'avait plus été aussi fourni depuis la montée en D1, même si seules trois lignes jouent.

La soirée commence on ne peut plus mal pour les Jets. En moins de trente secondes, Ledoux et Costes sont déjà en prison. À 5 contre 3, David Hennebert place son palet au-dessus de la jambière gauche de Francis Larivée (0-1, 00'46"). Viry sera à son tour en double supériorité numérique après deux obstructions de Steklac et Loureiro, mais Amnéville récupère le palet trop facilement et se dégage trois fois. À sa sortie de prison, Peter Steklac est même envoyé en breakaway, mais Larivée ferme bien les jambières.

Viry manifeste plus d'enthousiasme au pressing que de sûreté défensive. Michal Goga part seul à la bleue, reçoit une longue passe d'Igor Vyskoc et part fusiller Larivée à bout portant (0-2, 12'20"). Les jaune et vert ne sont pas dans leur match et l'organisation offensive est absente. Ce 2 contre 1 potentiel, où Harond Litim s'est arrêté sur place à la ligne bleue parce que Jérémy Buigues a trop temporisé avec le palet en zone neutre, en est la meilleure illustration. Il faut rendre aussi mérite à la défense mosellane, et surtout à cet Igor Vyskoc, solide en 1 contre 1 devant Kodyjasz puis Ledoux. Ce numéro 24 sans grandes références a tout de la bonne trouvaille.

Le pire est encore à venir pour Viry au début du deuxième tiers-temps. Alors que son équipe est en supériorité numérique, Larivée arrête sans mal un tir de Kauppinen, mais alors que Litim le touche en revenant s'arrêter devant lui, il relâche le palet dans son filet, plusieurs secondes plus tard. L'arbitre, qui n'avait pas arrêté le jeu, accorde ce but-gag alors que les joueurs d'Amnéville sont déjà tous à leur banc (0-3, 24'19"). Deux pénalités contre Hennebert et Goga, pour accrocher, pourraient certes compenser le but encaissé. Ce sont les premières actions très chaudes devant la cage de Cédric Dietrich, mais celui-ci résiste. Au moment où on revient à cinq contre cinq, Arnaud François est sanctionné pour retard de jeu parce qu'il est entré volontairement dans le cercle lors d'une mise au jeu rendue confuse par le renvoi d'un joueur sur le banc. Deux secondes après la fin de sa pénalité, le tir à ras glace de Hennebert surprend Larivée le long de sa jambière gauche (0-4, 28'59"). Viry utilise son temps mort...

On arrive à la mi-match et à un tournant. Mickaël Marouillat perd son casque à la lutte dans le coin avec Vyskoc. Le Virois est sanctionné pour obstruction, mais l'Amnévillois prend une méconduite - pour être revenu sur les lieux de la faute ? Pendant que Marouillat est en prison, Peter Steklac enfonce le clou au rebond dans le slot (0-5, 30'46"). Mais les Mosellans sont privés pour dix minutes de leur meilleur défenseur, qui s'ennuie un peu sur le banc mais ne s'attend pas à ce qui va suivre...

Que faut-il pour sortir Viry de sa déprime ? Un beau but. Jérémy Buigues file l'son aile gauche et remet en retrait dans l'enclave à Mickaël Marouillat en déséquilibre qui propulse le palet en lucarne (1-5, 31'50"). On sent que les Jets ont retrouvé un élan. L'impulsion vient encore d'un défenseur. Yvan Kerneis entre en zone sur la droite, prend un lancer et va mettre la pression derrière la cage. Le palet ressort pour Kevin Ledoux qui décale aussitôt... l'homme qu'on n'attendait plus, le buteur porté disparu Anthony Kodyjasz (2-5, 35'55"). Ledoux lance la banderille suivante sur la droite, et son tir pénètre, comme les deux précédents, dans le haut du filet de Dietrich (3-5, 37'39"). Un cinglage de Steklac est sifflé peu après, et c'est Jérémy Buigues, méconnaissable par rapport à sa première moitié de match ratée, qui conclut cette folle remontée par un lancer de la ligne bleue (4-5, 39'44"). C'est le premier arrêt de jeu après la méconduite de Vyskoc, qui sort donc à cet instant... Cela promet pour le dernier tiers-temps.

Viry passe évidemment à l'attaque, et Cédric Dietrich s'efforce de geler le palet. L'arbitre tarde toujours énormément à siffler, ce qui motive Victor Peduzzi à venir dans la mêlée chercher le rebond... Il lui en coûtera une pénalité de match. Les Jets sont donc privés du joueur qui aura été le plus volontaire et le plus régulier dans les moments difficiles ces dernières semaines. Ils ne restent cependant qu'une minute en infériorité. Hennebert fait trébucher Ledoux à la bleue, puis sur l'action suivante, Goga charge ce même Ledoux qui réplique d'un geste d'humeur du bras. Tout le monde dehors, on joue... à 3 contre 3 ! Situation inhabituelle et but curieux : Jan Rehor contourne Morette et son petit tir croisé à ras glace trompe au poteau opposé un Larivée faible sur ce coup-là (4-6, 43'25"). Il faut toute la détermination de Kerneis pour s'échapper dans la neutre le long de la bande et conclure droit devant son action solitaire sur cette glace dépeuplée (5-6, 44'30").

Yann Vannienwenhove, ancien champion de France junior avec Viry, est pénalisé pour accrocher. Même en powerplay, les Jets sont transfigurés. Gros tir de Litim sur le gardien, tentative plus en finesse de Kodyjasz... C'est finalement le lancer de Kevin Ledoux qui allie puissance et précision (6-6, 47'56"). La réplique est immédiate. Francis Larivée réussit trois bons arrêts, mais à chaque fois Amnéville récupère, et la quatrième tentative de Jan Rehor est la bonne (6-7, 48'40"). Viry souffre encore pendant une obstruction de Buigues, sur action installée avec une parade de Larivée, puis sur une action solitaire de Kauppinen qui met dans le vent Karimbocus sur une des rares présences du défenseur.

Même revenu à cinq, Viry a du mal à relancer la machine, entre hors-jeu et dégagements interdits. La flamme s'est-elle éteinte ? Tout porte à le croire. Un palet pas dégagé, et l'erreur défensive est sanctionnée d'un but d'Antoine Thomas (6-8, 56'40").

Pour essayer d'y croire malgré tout, Larivée sort de sa cage à trois minutes de la fin. Sur un tir lointain, un palet relâché par Dietrich sur le côté est contrôlé in extremis sur la ligne par Vyskoc, à deux doigts de marquer contre son camp. Les lignes ont été très réduites pour les Jets, et on retrouve toujours les mêmes sur la glace. Il est facile de se reposer puisque le jeu est sans cesse haché par les coups de sifflet de M. Fabre qui se mêle de tout et décide lui-même des engagements à la place de ses juges de ligne. Il atteint un sommet de fluidité de jeu lorsqu'il siffle juste après un engagement pour expulser un dangereux hooligan (la cinquantaine, en cravate...) qui l'interpellait. Certainement une priorité absolue alors qu'on joue les dernières minutes capitales... Avec autant d'arrêts de jeu, le match, certes commencé en retard du fait du match des cadets (Viry - Angers 5-2), se terminera à 23h45, sans doute un record à Viry !

Les spectateurs regretteront-ils cette longue soirée ? Sûrement pas ! Ils s'en souviendront même longtemps. Après une dernière salve de pénalités, le match se termine avec trois joueurs d'Amnéville et un gardien face à cinq joueurs de champ de Viry (sans gardien). Kevin Ledoux, de la bleue, marque en lucarne (7-8, 59'42"). Il explose de joie, mais il ne reste presque plus de temps. Presque... Les Jets repassent à l'attaque, Kerneis dans le slot ressort le palet vers Buigues à la bleue, et celui-ci sert dans le cercle gauche Anthony Kodyjasz qui vise le haut du filet (8-8, 59'55").

Les joueurs de Viry ont le sourire jusqu'aux oreilles, l'euphorie règne, et les spectateurs ébahis n'ont pas regretté d'avoir laissé leur télévision éteinte... L'affiche promotionnelle aurait été parfaite sans la concurrence du petit écran.

Personnellement, c'est le match le plus dingue auquel j'ai assisté à Viry depuis un match d'élite contre le Lyon des frères Rozenthal. Le score à l'époque ? 8-8 !

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Viry-Châtillon - Amnéville 8-8 (0-2, 4-3, 4-3)

Samedi 11 octobre 2008 à 20h30 à la patinoire des Lacs. 250 spectateurs.

Arbitrage de Savice Fabre assisté de Charlotte Girard et Romain Herrault.

Pénalités : Viry 39' (4', 4', 6'+25'), Amnéville 38' (6', 8'+10', 14').

Tirs : Viry 37 (11, 12, 14), Amnéville 38 (13, 11, 14).

Évolution du score :

0-1 à 00'46" : Hennebert assisté de Hanzel et Rehor (double sup. num.)

0-2 à 12'20" : Goga assisté de Vyskoc

0-3 à 24'19" : Kauppinen assisté de Disnard (inf. num.)

0-4 à 28'59" : Paredes assisté de Rehor et Hennebert

0-5 à 30'46" : Steklac assisté de Paredes et Hanzel

1-5 à 31'50" : Marouillat assisté de Buigues

2-5 à 35'55" : Kodyjasz assisté de Ledoux

3-5 à 37'39" : Ledoux assisté de François

4-5 à 39'17" : Buigues assisté de Marouillat et Litim (sup. num.)

4-6 à 43'25" : Goga

5-6 à 44'30" : Kerneis assisté de Litim

6-6 à 47'56" : Ledoux assisté de Morette (sup. num.)

6-7 à 48'40" : Rehor assisté de Thomas

6-8 à 56'40" : Thomas assisté de Goga

7-8 à 59'18" : Ledoux assisté de Marouillat

8-8 à 59'55" : Kodyjasz assisté de Buigues et Kerneis (sup. num.)

 

Viry-Châtillon

Gardien : Francis Larivée.

Défenseurs : Yann Morette - Virgile Ponticelli ; Jérémy Buigues - Yvan Kerneis (A) ; Guillaume Jeannette (C) - Romain Costes ; Pierre-Jean Karimboccus.

Attaquants : Harond Litim (A) - Kevin Ledoux - Giovanni Lelièvre ; Anthony Kodyjasz - Mickaël Marouillat - Victor Peduzzi ; Robin Chrétien - Alexis Gautron - Arnaud François.

Remplaçants : Geoffroy Marcon (G), Fabien Foata, Johann Marouillat. Absents : Jérôme Mô (à un baptême), Hugo Astic.

Amnéville

Gardien : Cédric Dietrich.

Défenseurs : Marian Hanzel (A) - David Hennebert ; Igor Vyskoc - Peter Steklac.

Attaquants : Jan Rehor - Antoine Thomas - Jonathan Paredes ; Michal Goga - Yann Vannienwenhove - Frédéric Loureiro ; Adrien Maurer - Tobias Kauppinen - Arnaud Disnard (C).

Remplaçants : Corentin Mauris (G), Yannick Hamri, Michaël Richard.

 

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