Avignon - Montpellier (27 septembre 2008)

 

Championnat de France de division 1, troisième journée.

Il est toujours difficile de marquer trop vite dans un match. L'alternative est simple. Soit la confiance s'installe durablement, soit on sort du match, peut-être grisé de trop de facilité. La seconde est la plus fréquente. Toute la question est de revenir dans le match.

Au tout premier shift, c'est Jonathan Dick qui effectue une série de feintes en zone de défense adverse et trouve Marc-André Allard, l'exécuteur de Johan Scanff dans une cage devenue béante (0-1, 0'25").

350 spectateurs dans un champ de lavande (on est en Provence...) ça ne fait pas grosse impression. Dans le "palais des glaces" d'Avignon, c'est autre chose. Portés par leur public, les Castors relèvent la tête et la filière estampillée "Mont Blanc" donne du puck pour l'égalisation. Le virevoltant Carl Lauzon travaille devant la cage de Fabrice Agnel, les joueurs s'agglutinent, l'arbitre aux aguets cherche qui va commettre la faute ou qui va mettre le palet au fond. C'est la crosse de Ludovic Favret qui hérite de l'égalisation (1-1, 3'46").

Les Vipers, piqués au vif, réagissent en installant des contres qui s'empêtrent dans les mailles du filet défensif tissé par Denis Charpentier. L'un pourtant va aboutir, c'est celui de Matus Hanes qui trouve d'une longue passe laser son co-ligneur Alexis Billard. En angle mort celui-ci dirige un palet qui trouve le trou de souris à ras de glace (1-2, 6'50").

Après trois buts en six minutes, on aurait pu croire que la soirée serait prolifique en buts. C'était oublier la rivalité entre les deux formations. Rivalité égale tension. C'est autour de Fabrice Agnel que les premiers gnons pleuvaient. Intelligemment régulée par l'arbitre, l'agressivité profitait au jeu et la fin du tiers donnait à voir quelques belles pièces de jeu.

Le deuxième tiers-temps donnait, lui, dans l'ouverture de cachot permanent. Des portes bien huilées tant elles s'ouvraient souvent. Une longue succession de supériorités ou infériorités qui donnaient une idée de la qualité, et des gardiens, et des défenses.

Le tournant du match aurait pu être le break de Marc-André Allard, récupérant une ouverture de Bruno Champagne. Speedy Allard fonçait vers le gardien Scanff, décidé à replacer la feinte qui tue. Las, le gardien d'Avignon avait vu les vidéos et c'est à la parade qu'il cueillait le palet parti sous le filet après le freinage trompeur.

Les affaires courantes reprenaient, faites d'occasions, de montées et de replis. Un match qui se tendait de plus en plus, au fur et à mesure que la frustration montait. Un vrai derby, âpre, rugueux, avec de l'engagement.

Le troisième tiers-temps voyait un trio arbitral laisser se dérouler le jeu. Moins de sifflets, c'est aussi parce qu'il y a moins de fautes, les joueurs pensant un peu plus à construire. C'est au milieu de la période que les Castors étaient récompensés de leurs efforts. Il faut dire que les Vipers peinaient à produire du jeu et que les Vauclusiens avaient pris l'ascendant. Un nouveau regroupement autour de Fabrice Agnel donnait l'occasion tant attendue. Encore une fois bien actifs, les jeunes du Mont-Blanc Nicolas Primout et Ludovic Favret qui relayaient avec Jean Philippe Coté après qu'il eut effectué un premier tour de cage. Le second allait être le bon et Fabrice Agnel s'inclinait pour la deuxième fois (2-2, 48'57").

Les Vipers allaient avoir un sursaut d'orgueil, reprenaient l'accélération et revenaient dans le match avec quelques actions dangereuses. mais peu à peu le vent tournait à nouveau et les Castors pressaient à nouveau la défense qui devait se priver des services de Thomas Dumenil (doigt retourné au deuxième tiers) et de Johansson (blessé au genou dans les premières minutes). Une pénalité donnée à Jonathan Dick (57'49) provoquait des sueurs froides aux supporters montpelliérains qui avaient fait le déplacement. Heureusement l'homologue de l'attaquant, Carl Lauzon, s'en allait lui aussi au cachot, nivelant la supériorité.

Avec deux buts pris, on pourrait penser que les problèmes défensifs entrevus contre Gap sont résorbés pour Montpellier. Il se peut que ceux-ci soient plus profonds qu'une simple capacité à réduire l'offensive adverse. C'est en effet dans la relance que les Vipers sont apparus le plus affaiblis. Un chantier qui devient préoccupant. La période d'essai de Robin Johansson et Linus Schellin a pris fin.

Compte-rendu du site officiel des Vipers

 

Commentaires d'après-match (sur le site officiel des Vipers)

Lionel Bilbao (entraîneur de Montpellier) : "Le niveau de jeu requis en division 1 aujourd'hui ne permet plus l'à-peu-près. Robin [Johansson] et Linus [Schellin] sont de bons joueurs, mais leurs capacités n'allaient décidément pas avec nos besoins. Nos attaquants attendent de meilleures relances. Les jeux de puissance et les infériorités doivent être servis. On a essayé, on leur a donné du temps pour se mettre dans le bain, ça n'a pas marché. Les garçons ont compris."

 

Avignon - Montpellier 2-2 (1-2, 0-0, 1-0)

Samedi 27 septembre 2008 à 18h00 au Palais de Glace de Montfavet. 350 spectateurs.

Arbitrage de Julien Avavian assisté de Gildas Fontaine et Yannick Moreau.

Pénalités : Avignon 62' (6'+10'+10', 12', 4'+20'), Montpellier 34' (6'+10', 16', 2').

Évolution du score :

0-1 à 00'25" : Allard assisté de Dick

1-1 à 03'46" : Favret assisté de Lauzon

1-2 à 06'50" : Billard assisté de Hanes

2-2 à 48'57" : Coté assisté de Primout et Favret

 

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