Rouen - Caen (16 septembre 2008)

 

Coupe de la ligue, groupe A, deuxième journée.

Caen s'est bien battu

Après l'exploit du club relégué de ligue Magnus face à Angers (7-6) lors de la première journée de la coupe de la ligue, Rouen savait que Caen ne viendrait pas pour faire des cadeaux aux locaux. Pourtant les Rouennais n'ont pas eu la détermination nécessaire pour emballer le match et le rendre spectaculaire devant des adversaires sérieux, d'abord orientés à bien défendre. Le groupe du nouvel entraîneur, David Dostal, a peut-être été amputé de quelques piliers de la saison dernière (Tucek, Brodin, Cesnek, Nemcicky et les frères Chauvel) mais la volonté et l'atout jeune restent des armes de la maison caennaise, alliés, et cela semble nouveau, à un meilleur esprit collectif. En s'appuyant sur un très bon Slavomir Vorobel, sur ses jeunes comme Charles Geslain très en verve et Clément Fouquerel faisant le boulot devant la cage, en ne lâchant rien du début du match à la fin, les Bas-Normands se sont offert le droit de rêver un petit bout de quelque chose dans les derniers instants. Le Drakkar repart de l'île Lacroix avec un joli souvenir dans sa besace, pas de quoi exploser de joie mais un bon petit match qui va lui donner du peps.

Pour le RHE 76, bien évidemment le bilan est mitigé, la victoire est là et ne pas l'avoir laisser échapper était le service minimum demandé face au pensionnaire de D1. Il aurait été quasi injuste que les Rouennais quitte le glaçon sans les deux points tant ils ont dominé le match sans forcer. Mettant à profit une technique individuelle nettement supérieure, les Dragons ont volé le palet aux Drakkars en sachant être régulièrement dangereux (mais trop rarement réalistes). La volonté d'un Petri Virolainen, l'appui d'un Jarkko Glad et l'efficacité d'un Carl Mallette ont suffit à faire craquer les Caennais. Bien protégés par un Ramon Sopko très compact dans les buts, les Haut-Normands, avec des trios modifiés par Alain Vogin lors de la seconde pause, ont résisté pour enlever l'essentiel. Mais l'envie était tout entière dans l'autre camp – l'absence d'un Doucet s'est, entre autre, cruellement fait sentir dans ce domaine et Sébastien Strozynski n'est pas un joueur d'émotion comme l'était Olivier Bouchard – compensant l'écart de niveau.

Cela étant, à partir d'une défense dense, qui n'a jamais paniqué, au regroupement passif, privant d'espace et de profondeur les champions de France à chaque fois qu'ils en eurent la possibilité, Prosvic, Dostal et leurs partenaires ont cherché à porter le danger en pratiquant un jeu de contre intelligent et presque huilé. Que les Drakkars confirment ces dispositions et nul doute que l'équipe qui patine à "La Mer" jouera un rôle intéressant en D1. D'autant plus qu'elle ne croisera pas chaque week-end un Thinel...

L'ailier droit a envoyé au dessus de Clément Fouquerel allongé pour avoir auparavant paradé Peltola (1-0 à 17'37). Si la rondelle a été confisquée par les Dragons, ceux-ci ne se sont pas montrés excessivement dangereux au premier tiers, toujours gênés par la combativité des Drakkars même lorsque ceux-ci ont joué en infériorité à trois reprises ! Dufournet (3'37), Mallette (4'17) et Glad (10'24) ont eu les meilleures opportunités. Contre le cours du jeu, les hommes de David Dostal auraient pu ouvrir le score. Roch Chevalier, surtout, a eu la meilleure chance de la période, d'un tir à mi-distance dévoyé par Ramon Sopko (3'26). Mais Slavomir Vorobel n'en a pas été loin lui aussi, éprouvant toutes les protections (plaque et jambière) du gardien local (7'27). Tout comme Charles Geslain qui toutefois ne cadrait pas (9'21) et plus tard Jaroslav Prosvic de loin (15'06). La récompense est finalement venu de Peter Himler. En deux-contre-un, l'ex-Strasbourgeois a préféré lancer en première intention, ce qui a sans doute surpris Ramon Sopko (1-1 à 18'33).

Les joueurs d'Alain Vogin, à l'exception de la dernière minute, ont archi-dominé la période médiane. D'entrée, Carl Mallette a enfilé dans le trafic (2-1 à 21'44). Ensuite Virolainen, Mallette et Niskavaara ont facilement annihilé une double infériorité d'une minute et deux secondes (24'03). Enfin, Mallette a réalisé un doublé en reprenant le retour d'un tir de Jarkko Glad (3-1 à 25'23). Le capitaine des Dragons a failli au triplé. Lors d'une échappée, Clément Fouquerel a joliment sorti la mitaine (26'27). Ce jeune gardien, débutant en équipe première, s'est de nouveau illustré face à Mikko Peltola en power-play (27'27), Peter Bourgaut (29'36) et Julien Desrosiers (32'22). Après une altercation sur le banc de Caen entre un accompagnateur et un patineur, vite séparés par leurs compagnons, Thierry Poudrier a réduit la marque pour les Caennais en reprenant aussitôt une mise en jeu remportée par Prosvic dans le camp rouennais (3-2 à 35'44). En toute fin de tiers, bien servi par Charles Geslain, le même Prosvic a eu un palet d'égalisation tout juste dévié par Ramon Sopko qui se reprenait bien après le but encaissé (39'18).

Dans le dernier vingt, les Drakkars n'ont pas profité de trois avantages numériques même si Charles Geslain a obligé Ramon Sopko à un grand écart autant spectaculaire que salvateur (47'18). Si Marc-André Thinel a eu les plus nombreuses occasions dans sa crosse – gênée par Udo Marie, la star rouennaise n'a pu être efficace lors d'un mini breakaway (51'33) et Jonathan Janil au prix d'un geste défensif de haute volée a endigué un deux-contre-un face à Peltola et Thinel (54'38) – c'est Peter Bourgaut, bien servi par Lionel Tarantino, qui a manqué la plus belle (51'33). Preuve que la troisième ligne des champions de France peut ambitionner de jouer autre chose que du chamboule-tout. Dans cette fin de match Ramon Sopko sera solide surtout devant Vorobel (56'39). Après un temps mort (58'43), Clément Fouquerel sera sorti afin d'apporter un surnombre dans les deux dernière minutes. Et à vingt secondes de la sirène, Thierry Poudrier a bien failli égaliser. Malheureusement son tir adressé de très près n'était pas cadré. Ainsi s'envolèrent les derniers rêves de victoire des Drakkars sur l'île Lacroix.

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

Rouen - Caen 3-2 (1-1, 2-1, 0-0)

Mardi 16 septembre 2008 à 20h00 au centre sportif Guy-Boissière. 1500 spectateurs

Arbitrage de Nicolas Barbez assisté de Jérémy Rauline et Adrien Ernecq.

Pénalités : Rouen 10' (0', 4', 6'), Caen 12' (6', 4', 2').

Évolution du score :

1-0 à 17'37" : Thinel assisté de Peltola et Dufournet

1-1 à 18'33" : Himler

2-1 à 21'44" : Mallette assisté de Strozynski et Glad

3-1 à 25'23" : Mallette assisté de Glad et Thinel

3-2 à 35'44" : Poudrier assisté de Prosvic

 

Rouen

Gardien : Ramon Sopko.

Défenseurs : Jaako Niskavaara - Jarkko Glad ; Daniel Carlsson (A) - Petri Virolainen ; Cédric Custosse.

Attaquants : Édouard Dufournet - Mikko Peltola - Marc-André Thinel ; Sébastien Strozynski - Carl Mallette (C) - Julien Desrosiers ; Peter Bourgaut - Loïc Lampérier - Lionel Tarantino.

Remplaçant : Ronan Quemener (G), Thomas Baubriau, Quentin Berthon, Alexandre Mulle. Absents : Jean-François David (déchirure à la cuisse), Jérémie Romand (hématome à la cuisse), Éric Doucet (palet sur le genou le 6 septembre, ménagé par précaution).

Caen

Gardien : Clément Fouquerel [sorti de 58'43" à 59'11" et de 59'28" à 60'00"].

Défenseurs : Slavomin Vorobel - Jonathan Janil ; Roch Chevalier - Alexis Gomane ; Udo Marie - Olivier Vandecandelaere (C).

Attaquants : Thierry Poudrier - Jaroslav Prosvic - Charles Geslain ; Jonathan Avenel (A) puis William Ohlund à 32' - David Dostal - Graham Avenel ; Kevin Da Costa - Pierre Bennett - Peter Himler (A).

Remplaçants : Arnaud Goëtz (G), Hugo Deschamps, Mans Papaux.

 

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