Berne - Kosice (13 septembre 2008)

 

Ligue des Champions, tour préliminaire.

En battant Nuremberg, les Bernois n'ont fait que la moitié du chemin. Ils doivent gérer l'enchaînement des matches face à une équipe de Kosice qui arrive fraîche.

Les Slovaques sont déjà amers avant même que le tournoi ne commence. Lorsque Berne s'est désisté, ils auraient aimé reprendre à leur compte l'organisation de ce week-end européen. Mais ils ont eu le sentiment - sans doute à juste titre - que leur dossier n'a pas été pris en compte et que les jeux étaient déjà faits, la riche Allemagne ayant beaucoup plus d'entrées à la fédération internationale. La "proximité géographique" est l'argument qui a été invoqué pour déplacer le tournoi de Berne à Nuremberg. Il ne convainc évidemment pas. La Slovaquie ne pèse pas lourd et le sait.

En ayant joué hier, Berne a l'avantage d'être tout de suite dans le rythme. Ce n'est pas le cas de Kosice, qui le paye par deux pénalités contre Juraj Kledrowetz et Juraj Faith. Les Slovaques résistent pendant trente-trois secondes à trois, mais avant qu'ils puissent revenir à cinq, Simon Gamache décale Lee Goren qui bat un Lipovsky faiblard sur ce but. Trois minutes plus tard, nouvelle pénalité contre Gron, et Christian Dubé transforme la passe de Jackman (2-0). Tout va bien pour Berne, même si la vitesse slovaque commence à être menaçante en fin de tiers.

Le SCB semble avoir les rênes du match grâce à une discipline parfaitement conservée. Mais voilà que Philippe Furrer prend la première pénalité suisse, une obstruction. Juraj Faith, l'ancien joueur de Mulhouse, en profite pour réduire le score. Soudain, le match s'emballe. Trente secondes plus tard, Marcel Simurda fausse compagnie à la défense helvétique et égalise (2-2). Les deux arrières Travis Roche et Roman Josi, qui se sont laissés surprendre par l'attaquant dans leur dos, se font remonter les bretelles par John van Boxmeer, le coach américain qui a repris son poste après son arrêt cardiaque de cet été.

Effet immédiat pour les Ours. Une action rapide initiée par Bordeleau est conclue par Patrik Bärtschi. Berne repasse devant... pour 20 secondes. En deux passes, Simurda se retrouve de nouveau en position d'égaliser, de nouveau par la faute de la paire Roche-Josi. Bis repetita, cela fait 3-3 après quatre buts en un peu plus de deux minutes.

Pour passer aux choses sérieuses, Berne sort son atout usuel : le physique. Les Slovaques n'aiment pas être bousculés et cette pression ne leur sied guère. Les Suisses finissent par prendre possession de l'enclave et Ramzi Abid convertit un rebond du revers (4-3).

La tension monte au troisième tiers-temps. Tout d'abord, Juraj Faith, qui avait raté sa saison de DEL à Fribourg-en-Brisgau, se rappelle au bon souvenir du public allemand en marquant son second but personnel. Il reprend la passe de Miklik avec... un intérieur du pied. Les Suisses protestent vivement contre ce mouvement du patin intentionnel, mais le but est pourtant accordé après recours à la vidéo (4-4).

Mais les Slovaques ont un point faible, l'infériorité numérique. Or, Daniel Babka est pénalisé pour retenir à dix minutes de la fin. Le jeu de puissance se met en place et trouve l'ouverture à une seconde du terme : passe de Simon Gamache relayée dans l'instant par Sébastien Bordeleau vers Ramzi Abid, le finisseur devant la cage (5-4). L'attaque slovaque se déchaîne de nouveau pour égaliser, en vain. Les Ours gardent leur victoire mais perdent David Jobin, blessé à l'épaule sur une mise en échec adverse.

Les nouvelles récriminations slovaques concernent maintenant l'arbitrage, relativement souple il est vrai, qui aurait occulté des fautes suisses, omettant le but litigieux gentiment accordé à Faith. Le contentieux entre la Slovaquie et l'IIHF est si profond qu'il suffit d'un rien pour que la théorie de la conspiration arbitro-fédérale resurgisse.

Toujours est-il que Berne, le numéro 1 européen en nombre de spectateurs, sera de la partie pour la nouvelle Ligue des Champions. Il a remporté ses deux victoires sans qu'on puisse les contester, même si chaque match a été équilibré et serré. Il se trouve ainsi reversé dans un groupe bien évidemment plus difficile, mais pas injouable non plus, avec les Suédois de HV71 et les Finlandais des Blues Espoo. Début de la compétition le 8 octobre.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

John van Boxmeer (entraîneur de Berne) : "Je suis très satisfait de la performance de mon équipe. Dans le premier tiers notamment, nous n'avons concédé aucune occasion franche. Au deuxième tiers, c'était particulièrement dur émotionnellement. Un coup nous étions devant, puis nous étions de nouveau rejoints. C'était important de se qualifier. Pour les clubs et les joueurs, cela représente beaucoup d'argent. Les joueurs l'ont pris très au sérieux, c'était comme en play-offs. Une erreur aurait signifié l'élimination."

Anton Tomko (entraîneur de Kosice) : "Nous sommes venus très bien préparés. C'est dommage d'être sortis dès le premier match. Nous savions que le powerplay ferait la différence et nous avons encaissé trois buts. C'rétait très difficile de remonter à 0-2. Berne a toujours mené, nous devions à chaque fois revenir. Nous prendrons le match de demain contre Nuremberg aussi sérieusement que possible. Mon équipe s'y prépare déjà."

 

Berne (SUI) - Kosice (SVK) 5-4 (2-0, 2-3, 1-1)

Samedi 13 septembre 2008 à 18h30 à l'Arena Nürnberg. 1859 spectateurs.

Arbitrage de Tom Laaksonen (FIN) et Ulf Rönnmark (SUE) assisté d'Éric Bouguin (FRA) et Christian Kaspar (AUT).

Pénalités : Berne 2' (0', 2', 0'), Kosice 10' (6', 0', 4').

Tirs : Berne 23 (6, 12, 5), Kosice 17 (2, 7, 8).

Évolution du score :

1-0 à 06'59" : Goren assisté de Gamache et Dubé (sup. num.)

2-0 à 10'49" : Dubé assisté de Jackman et Gamache (sup. num.)

2-1 à 26'38" : Faith assisté de Miklik et Bartos (sup. num.)

2-2 à 27'09" : Simurda assisté de Sykora et Spelda

3-2 à 28'23" : Bärtschi assisté d'Abid et Bordeleau

3-3 à 28'43" : Simurda assisté de Jencik

4-3 à 35'17" : Abid assisté de Gamache

4-4 à 44'26" : Faith assisté de Miklik et Bartos

5-4 à 52'03" : Abid assisté de Bordeleau

 

Berne

Gardien : Marco Bührer.

Défenseurs : Beat Gerber - Richard Jackman ; Travis Roche - Roman Josi ; Philippe Furrer - David Jobin ; Reto Kobach - Philipp Rytz.

Attaquants : Marc Reichert - Thomas Ziegler - Pascal Berger ; Simon Gamache - Lee Goren - Christian Dubé ; Ramzi Abid - Patrik Bärtschi - Sébastien Bordeleau ; Daniel Meier - Trevor Meier - Alex Chatelain.

Remplaçant : Jonas Müller (G).

Kosice

Gardien : Miroslav Lipovsky [sorti de 59'50" à 59'51"].

Défenseurs : Jan Tabacek - Marcel Sterbak ; Radek Philipp - Juraj Kledrowetz ; Daniel Babka - Jan Homer ; Jaroslav Spelda - Petr Mocek.

Attaquants : Peter Bartos (C) - Juraj Faith - Michel Miklik ; Rudolf Huna - Stanislav Gron - Igor Rataj ; Jaroslav Kmit (A) - Peter Huzevka - Jan Kopecky ; Richard Jencik - Juraj Sykora - Marcel Simurda.

Remplaçant : Julius Hudacek (G). Absent : Marek Bartanus.

 

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