Suède - République Tchèque (11 mai 2008)
Championnat du monde 2008, deuxième tour, groupe E.
Les Suédois en redemandent
La Suède doit se remettre de sa défaite dans les dernières secondes contre la Russie dans un match houleux. La situation du personnel n'est plus si grave. Douglas Murray n'a pris qu'un match de suspension et est remplacé par Niclas Wallin qui a fini sa peine. Kenny Jönsson est censé revenir pour les quarts de finale, et la Tre Kronor y sera donc au complet. Le problème vient plutôt de son classement. Elle doit gagner dans le temps réglementaire ce soir pour ne pas finir quatrième du groupe et ne pas affronter en match à élimination directe des Russes qui ont encore une dent contre elle. Les Tchèques, qui s'attendent à affronter la Suisse, n'ont pas intérêt à un tel échange d'adversaire.
Les Scandinaves commencent plus fort, avec une première action déclenchée par le duo Mårtensson/Weinhandl. Il faut deux défenseurs tchèques pour plaquer le téméraire Per Ledin en sandwich et l'empêcher de prendre le rebond. Mais ce sont ensuite les Tchèques qui prennent le contrôle du palet avec pas mal d'aisance technique.
Tomas Plekanec est le joueur plus en évidence. Il fait du bon travail sur la seule infériorité de son pays et provoque aussi la première faute suédoise, suivie d'un dégagement hors limites de Magnus Johansson. La Suède doit jouer une minute à trois, et Henrik Lundqvist perd de vue le palet qu'il a sous les jambières après le seul rebond dangereux de Plekanec. Celui-ci insiste pour essayer de déloger le palet et se fait sauter le casque par Bäckström dans la première anicroche d'un premier tiers-temps propre. Il y en aura une autre, à la dernière seconde, sur un geste d'humeur de Patrik Elias. Une pénalité qui ne sera pas exploitée à la reprise.
Le match ne décolle pas vraiment, comme si les deux équipes, lassées des calculs, cherchaient surtout à se réserver pour la suite. Il n'y a guère qu'Anton Strålman qui ait l'âme joueuse, après avoir passé l'essentiel du match d'hier au vestiaire. Le jeune défenseur de Toronto ferme la ligne bleue à droite et se rend jusque dans le cercle gauche pour contourner Kuba, tirer du revers et prendre son propre rebond (1-0).
Les Suédois ont les meilleures statistiques en infériorité numérique dans le tournoi, mais ils n'avaient pas encore rencontré le jeu de puissance tchèque. Mårtensson fait trébucher l'inévitable Plekanec, et l'occasion est convertie par un lancer de Tomas Kaberle bien dévié dans l'enclave par Patrik Elias (1-1).
Milan Hnilicka se fait surprendre entre les jambières par un tir en angle fermé de Marcus Nilson (2-1). Sur l'engagement, Radim Vrbata gagne le palet mais lève sa crosse au visage de Johan Andersson. La pénalité est tuée, mais les Tchèques n'arrivent pas à se relancer. Tomas Kaberle retombe dans son indolence du début de tournoi avec son "habituelle" passe pas appuyée rendue à l'adversaire. Karl Fabricius la récupère derrière la cage et remet du revers à Patric Hörnqvist, mais Hnilicka s'interpose. Un joueur de chaque côté est envoyé en prison, et Niclas Wallin commet l'erreur de multiplier les petits cross-checks dans le dos, laissant son équipe à trois contre quatre. Le jeu de passe tchèque fait alors merveille, avec Kaberle, Elias puis Ales Kotalik pour conclure devant le but (2-2).
Au début de la troisième période, Zbynek Michalek commet une erreur de relance qui donne le palet à Tony Mårtensson. Celui-ci ne peut qu'offrir un nouveau but à son compère Mattias Weinhandl (3-2). Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour les Tchèques puisque Patrik Elias rejoint les vestiaires à dix minutes de la fin, apparemment blessé au genou ou au pied droit. Tomas Fleischmann le remplace au pied levé... et marque aussitôt ! On ne peut pas imaginer un tir en lucarne plus précis que celui-ci, qui fait suite à un bon travail derrière la cage d'Erat et de Hlinka (3-3).
La décision se fait à cinq minutes de la fin. Robert Nilsson, intégré en cette fin de match à la première ligne à la place de Fabricius, a une curieuse façon de faire des passes puisque son tir du poignet mal cadré arrive directement dans le torse de Patric Hörnqvist. Le jeune attaquant de Djurgården lui dit quand même merci puisque, en bon opportuniste, il glisse ce palet retombé devant lui dans la cage tchèque (4-3). Les Tchèques tentent de réagir avec une passe de derrière la cage de Martin Erat pour Jaroslav Hlinka, qui est tout proche de glisser le palet entre les jambières de Lundqvist sur le rebond. Tomas Plekanec n'est pas loin, lui non plus, de surprendre le gardien suédois sur un tour de cage. Alois Hadamczik demande un temps mort et sort son gardien, mais un palet contré de Zidlicky permet à Marcus Nilson de viser la cage vide (5-3).
La Suède, mieux organisée et plus constante ce soir, gagne donc le droit... d'affronter à nouveau les Tchèques dans trois jours. Cela ne vaut que si la Suisse ne réussit pas un autre exploit en prenant des points à la Russie et remet tout en cause...
Désignés joueurs du match : Magnus Johansson pour la Suède et Ales Kotalik pour la République Tchèque.
Compte-rendu signé Marc Branchu
Commentaires d'après-match
Henrik Lundqvist (gardien de la Suède) : "Nous savons que nous n'avons pas l'équipe la plus talentueuse ici. Cela ne pourra pas tenir si une équipe travaille plus que nous. Cela implique que nous devons travailler plus dur que l'adversaire, ce que nous avons fait ce soir. Toute l'équipe tchèque est bien sûr très talenteuse, surtout en powerplay comme on l'a vu sur leur deuxième but où le palet volait de crosse en crosse. Il n'y a pas grande différence chez nous entre les joueurs de NHL et les autres. Les joueurs d'Elitserien travaillent vraiment dur. Un joueur comme Weinhandl a montré sa classe aujourd'hui. Nous y allons étape par étape, ce n'est pas comme aux JO de Turin où nous nous disions directement 'maintenant nous gagnerons l'or'."
Anton Strålman (défenseur de la Suède) : "On commence à se sentir bien et l'équipe joue différemment maintenant. Avant, nous hésitions entre nous replier et fore-checker, nous ne savions pas quoi faire. Maintenant, nous savons où chacun se situe, et en plus nous jouons plus simplement, en envoyant le palet au fond et en mettant la pression sur l'adversaire."
Suède - République Tchèque 5-3 (0-0, 2-2, 3-1)
Dimanche 11 mai 2008 à 19h00 au Colisée Pepsi de Québec. 7864 spectateurs.
Arbitrage de Sami Partanen (FIN) et Guy Pellerin (CAN) assistés de Lars Schröter (ALL) et Anton Semionov (EST).
Pénalités : Suède 14' (6', 6', 2'), République Tchèque 10' (6', 4', 0').
Tirs : Suède 27 (6, 12, 9), République Tchèque 39 (12, 11, 16).
Évolution du score :
1-0 à 26'03" : Strålman
1-1 à 30'06" : Elias assisté de Kaberle et Erat (sup. num.)
2-1 à 33'32" : Nilson assisté d'Ekman et Fernholm
2-2 à 38'26" : Kotalik assisté d'Elias et Kaberle (sup. num.)
3-2 à 41'14" : Weinhandl assisté de Mårtensson
3-3 à 49'41" : Fleischmann assisté de Hlinka
4-3 à 55'07" : Hörnqvist assisté de Nilsson et Bäckström
5-3 à 59'34" : Nilson (cage vide)
Suède
Gardien : Henrik Lundqvist.
Défenseurs : Niclas Wallin (A) - Anton Strålman ; Jonas Frögren - Alexander Edler ; Daniel Fernholm - Magnus Johansson (A).
Attaquants : Karl Fabricius - Nicklas Bäckström (C) - Patric Hörnqvist ; Nils Ekman - Rickard Wallin - Marcus Nilson ; Per Ledin - Tony Mårtensson - Mattias Weinhandl ; Robert Nilsson - Johan Andersson - Fredrik Warg puis Daniel Widing à 35'.
Remplaçants : Mikael Tellqvist (G), Michael Holmqvist. Absents : Stefan Liv (G), Kenny Jönsson (dos), Douglas Murray (suspendu).
République Tchèque
Gardien : Milan Hnilicka.
Défenseurs : Tomas Kaberle (C) - Marek Zidlicky ; Filip Kuba (A) - Michal Rozsival ; Jan Hejda - Zbynek Michálek ; Petr Caslava.
Attaquants : Patrik Elias (A) [puis Fleischmann à 50'] - Jaroslav Hlinka - Martin Erat ; Tomás Rolinek - Tomas Plekanec - Ales Kotalik ; Tomas Fleischmann [puis Irgl à 50'] - Jirí Novotný - Radim Vrbata ; Zbynek Irgl puis Ladislav Kohn à 50' - Vaclav Skuhravy - Jakub Klepis.
Remplaçant : Marek Pinc (G). Absents : David Krejci, Martin Hanzal (surnuméraires).