Italie - France (10 mai 2008)

 

Championnat du monde 2008, barrage de relégation, match 2.

Ils l'ont fait !

L'Italie a changé de gardien pour ce deuxième match. Günther Hell avait certainement été choisi en raison de son expérience des matches à enjeu, puisqu'il avait été décisif l'an dernier face à la Lettonie. Il ne l'a pas été, et Thomas Tragust, qui aura 22 ans en fin de mois, doit gérer une pression nouvelle pour lui. Dans les cages françaises, il y a bien sûr toujours Cristobal Huet.

Malheureusement, après deux minutes de jeu, Huet laisse un rebond dans l'axe sur un tir en entrée de zone Jason Cirone. Le vieux centre italo-canadien vient reprendre lui-même son palet pour ouvrir le score (1-0). L'Italie est mieux entrée dans le match, et la France doit retrouver la même énergie. À la huitième minute, Jonathan Pittis accroche Pierre-Édouard Bellemare en zone neutre, et cette première supériorité numérique est immédiatement exploitée. Sébastien Bordeleau feinte le tir et donne le palet à la pointe à Baptiste Amar dont le bon lancer axial finit au fond des filets (1-1). Tardif fait trébucher Iannone contre le banc tricolore, mais les Français, eux, ne concèdent rien en infériorité. Bonnard, Besch ou Zwikel dégagent chaque palet.

Les Italiens avaient annoncé qu'ils viendraient perturber Huet, mais les "Flyers de Philadelphie du pauvre" se font pénaliser. Luca Ansoldi charge huer totalement hors du jeu, et juste après, André Signoretti dégage le palet du revers... dans les tribunes. La France va jouer 1'44" à cinq contre trois. Bordeleau gagne engagement sur engagement, Amar prend lancer sur lancer, Bachet fait le travail devant la cage, et le je jeu de puissance fonctionne bien. Mais c'est une variation introduite par Baptiste Amar qui fait la différenc : sa passe transversale pour Yorick Treille dans le bas du cercle gauche est reprise par le tricolore au jeu le plus physique (1-2). Les Italiens sont prévenus que la moindre faute sera interdite.

Et pourtant, au début du deuxième tiers-temps, ils se retrouvent de nouveau à trois. Tragust est totalement battu sur le tir de Laurent Gras... mais le poteau repousse ! Les supériorités numériques sont rares pour l'Italie, et sur sa deuxième occasion du match, Giulio Scandella commet une faute stupide qui remet les deux équipes à quatre contre quatre. Les Bleus lancent une attaque rapide à trois et Julien Desrosiers centre pour Jonathan Zwikel qui marque (1-3). Ce n'est pas le but le plus coupable pour Tragust, vraiment pas aidé par sa défense, mais Mickey Goulet pense que c'est le moment de le remplacer par Hell pour provoquer un choc psychologique.

Et le choc se produit puisque les Italiens marquent... en infériorité numérique Tir de Fontanive, rebond de Cirone, palet écarté vers la bleue et... but d'André Signoretti, alors que Huet est paralysé au sol avec Nicola Fontanive sur le râble ! Les arbitres font appel à la vidéo mais valident le but (2-3). Sacha Treille met le coude au visage de Helfer dans un duel. Pendant l'avantage numérique, Jonathan Pittis réussit deux déviations, l'une dans les jambières de Huet et l'autre sur le poteau. Ce sont ensuite Fontanive et Cirone qui mettent la pression, et le premier nommé raté une cage ouverte sur un rebond. Ces moments d'intense pression s'achèvent quand Jason Cirone est sanctionné pour sa présence dans la zone du gardien.

Lussier se fait bêtement prendre pour une obstruction sur le gardien qui regagne son but. L'Italie met toute de suite la pression, mais Ramoser part en prison à son tour pour un coup de crosse sur Huet. La tactique transalpine de foncer sur le gardien ne se dément pas, avec toujours le petit Nicola Fontanive aux premières loges. À part, ça, le rythme du match chute et la deuxième période s'éteint.

La France reprend deux buts d'avance dès le début du troisième tiers-temps. Sur un engagement dans la zone française, Carlo Lorenzi - redevenu titulaire après la blessure de Strazzabosco - perd le palet face à Julien Desrosiers qui peut alors partir seul en contre-attaque et fusiller Hell (4-2). Mais jamais, jamais, une équipe n'est autorisée à souffler dans un barrage de relégation. La menace peut venir de n'importe où, en l'occurrence de la volontaire quatrième ligne italienne. Paolo Bustreo gagne son duel face à Quessandier pour repiquer vers la cage, et Pat Iannone bat Gras sur le rebond (4-3). Le doute ne s'installe pas longtemps. Armin Hofer, auteur d'un bon match jusque là, commet une erreur fatale à la ligne bleue qui engendre une contre-attaque. Le tir de François Rozenthal est écarté mais rebondit sur la jambe de Yorick Treille (5-3).

À neuf minutes de la fin, Günther Hell craque tout à fait. Le gardien italien contrôle mal un flip de la zone neutre de Sébastien Bordeleau avec le gant, puis n'arrive pas à l'écarter tout à fait avec la crosse. Bordeleau a suivi sa propre action et glisse le palet dans les filets (6-3).

L'Italie tente le tout pour le tout en sortant son gardien à plus de trois minutes et demie de la fin. La France se retrouve à six sur la glace et doit donc jouer à quatre contre six, situation exploitée par Jonathan Pittis dont le tir n'est que touché par la jambière de Huet avant de frapper le poteau à mi-hauteur (6-4). Les Azzurri multiplient ensuite les dégagements interdits, ce qui oblige Hell à plusieurs allers-retours entre son banc et sa cage. À la dernière minute, Pat Iannone met une vilaine charge dans le dos de Bachet, au niveau du banc où il n'y a pas de plexi et où ça peut faire mal. Le capitaine de remplacement français s'est pris la balustrade dans les côtes. Iannone est renvoyé aux vestiaires avec une méconduite et le match se finit sur cette frustration italienne.

Pour la première fois au XXIe siècle, la France se maintient donc dans l'élite mondiale. Jeff Bonnard reçoit le trophée de meilleur joueur pour son dernier match en équipe nationale. Les Bleus peuvent savourer ce moment en sachant déjà que ce sera encore plus dur l'an prochain avec une défense qu'il faudra encore rajeunir. Simon Lacroix a été remplacé par Mathieu Mille en cours de partie, préparant cette nouvelle transition annoncée.

Désignés joueurs du match : Luca Ansoldi pour l'Italie et Jean-François Bonnard pour la France.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

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Italie - France 4-6 (1-2, 1-1, 2-3)

Samedi 10 mai 2008 à 20h15 au Colisée Pepsi de Québec. 7649 spectateurs.

Arbitrage de Rick Looker (USA) et Sami Partanen (FIN) assistés d'Ansis Eglitis (LET) et Peter Feola (USA).

Pénalités : Italie 24' (6', 4', 4'+10'), France 10' (2', 6', 2').

Tirs : Italie 45 (11, 16, 18), France 31 (12, 6, 13).

Évolution du score :

1-0 à 02'49" : Cirone

1-1 à 08'13" : Amar assisté de Bordeleau et Desrosiers (sup. num.)

1-2 à 24'044 : Y. Treille assisté d'Amar et Bordeleau (double sup. num.)

1-3 à 24'44" : Zwikel assisté de Desrosiers

2-3 à 26'12" : Signoretti assisté de Cirone et Fontanive (inf. num.)

2-4 à 41'17" : Desrosiers

3-4 à 44'14" : Iannone assisté de Bustreo

3-5 à 45'12" : Y. Treille assisté de Rozenthal

3-6 à 51'02" : Bordeleau

4-6 à 56'58" : Pittis assisté de Chitarroni et Hell (sup. num.)

 

France

Gardien : Cristobal Huet.

Défenseurs : Baptiste Amar (A) - Vincent Bachet (C) ; Nicolas Besch - Simon Lacroix puis Mathieu Mille à 25' ; Jean-François Bonnard (A) - Benoît Quessandier.

Attaquants : François Rozenthal - Sébastien Bordeleau - Yorick Treille ; Anthoine Lussier - Laurent Gras - Olivier Coqueux ; Kévin Hecquefeuille - Pierre-Édouard Bellemare - Julien Desrosiers ; Sacha Treille - Jonathan Zwikel - Luc Tardif.

Remplaçants : Fabrice Lhenry (G), Damien Raux. Absent : Laurent Meunier (fracture du pied droit), Teddy Trabichet (épaule).

Italie

Gardien : Günther Hell [sorti de sa cage de 56'10" à 56'58", de 57'20" à 57'59" et de 58'16" à 59'21"].

Défenseurs : Armin Helfer - Christian Borgatello ; Carter Trevisani - André Signoretti ; Carlo Lorenzi - Armin Hofer.

Attaquants : Nicola Fontanive - Jason Cirone - Giulio Scandella ; Stefano Margoni - Luca Ansoldi - Roland Ramoser ; Mario Chitarroni (C) - Jonathan Pittis - Giorgio De Bettin (A) ; Pat Iannone - Manuel De Toni - Paolo Bustreo ; John Parco.

Remplaçants : Thomas Tragust (G), Andreas Lutz. Absents : Michele Strazzabosco (commotion cérébrale), Marco Insam (surnuméraire).

 

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