Championnat du monde 2008, premier tour, groupe B.

Inéluctable destin slovène ?

Les Canadiens et les Américains n'ont laissé que des miettes dans leur groupe. La Slovénie ne s'attendait pas à prendre de points contre eux mais espérait sans doute un peu plus de combativité. Anze Kopitar assume son rôle - il a marqué les deux buts de son équipe - mais a peu de soutien. Il est ciblé par les équipes adverses et les Américains ne l'ont pas ménagé. Pour la Lettonie, les deux défaites ont probablement été vécues plus amèrement, surtout parce qu'elle n'a pas marqué.

On comprend pourquoi dès la première période. Les Baltes dominent le jeu, mais ils ont tendance à tourner autour du périmètre, et quand ils prennent enfin de bons tirs, ceux-ci sont arrêtés par Robert Kristan. Les quatre supériorité numériques de la Lettonie ne sont pas exploitées, et c'est en infériorité que le salut a failli venir. Guntis Galvins est en effet parti en breakaway, arrêté par Kristan. Le défenseur Ales Kranjc l'avait auparavant accroché, et les grenat se voient donc accorder un tir de pénalité. Galvins s'élance lui-même, feinte... et tire à côté. Une imprécision qui résume bien la première période de son équipe.

On atteint les 150 minutes sans le moindre but pour la Lettonie dans ce tournoi. L'attaquant slovène Boris Pretnar, sur une de ses rares (cinq) présences du match, tente d'élever l'intensité physique avec une grosse charge contre la bande... qui est sanctionnée par les arbitres. Pendant la supériorité, c'est au tour de Kaspars Daugavins de filer au but et de se faire accrocher par Dejan Varl. Deuxième tir de pénalité dans le match, et cette fois plus de blague. Olegs Znaroks envoie l'expérimenté Aleksandrs Nizivijs pour le transformer. Avec tout son bagage technique, il prend le temps de laisser Kristan se coucher pour propulser le palet par-dessus lui.

Petit rappel réglementaire : le but sur penalty ne fait pas sortir le joueur en prison par ailleurs. La Lettonie reprend donc le jeu en supériorité numérique, et la Slovénie se fait piéger une seconde fois au repli. Il s'agit ce coup-ci d'un 2 contre 1 parfaitement exécuté par Martins Cipulis et Aleksejs Sirokovs (2-0).

Après deux tiers-temps, le compteur des tirs affiche 30 à 7, et le match est vraiment à sens unique. Dans la troisième période, jouée à trois lignes par les équipes qui auront très peu utilisé leur quatrième bloc aujourd'hui, la Slovénie fait ce qu'elle peut pour revenir, mais même deux minutes à 5 contre 3 ne le lui permettent pas. Même si Kopitar ne quitte presque plus la glace, elle ne paraît jamais en mesure d'inquiéter la Lettonie, qui finit par un but en cage vide de Sirokovs.

D'ordinaire, les Lettons rencontraient des problèmes dans ce genre de match-couperet. Aujourd'hui, ils l'ont parfaitement géré, et ilspeuvent maintenant se concentrer sur le deuxième tour, même si l'absence d'un finisseur se fait sentir. Le gardien Edgars Masalkis, confirmé comme titulaire malgré sa sortie en cours de match contre le Canada, a pu se rassurer avec un blanchissage bienvenu.

Pour les Slovènes, ce tournoi se passe mal. Ils n'ont pas un jeu de puissance digne de ce nom, ils connaissent trop de moments de déconcentration défensive et leur équipe semble manquer de cohésion. Les performances du gardien Robert Kristan sont le seul point positif du moment. Mais cela suffira-t-il pour la relégation ? L'adversaire du groupe C à déterminer (la Norvège, voire l'Allemagne ou même la Slovaquie) devrait être d'un niveau proche que ces Lettons face à qui la Slovénie n'a même pas existé.

Le maillot rétro d'un joli bleu emprunté à la Yougoslavie - dont l'équipe était à grande majorité slovène - des Mondiaux à domicile de 1966 ne sera peut-être pas si convoité par les collectionneurs slovènes après ce match à oublier.

Désignés joueurs du match : Robert Kristan pour la Slovénie et Aleksandrs Nizivijs pour la Lettonie.

Compte-rendu signé Marc Branchu

Commentaires d'après-match

Aleksandrs Nizivijs (attaquant de la Lettonie) : "Nous n'étions pas inquiets. Nous savions après la première période que nous allions finir par marquer. Si nous n'avions pas eu d'occasions, cela aurait été mauvais, mais nous nous sentions bien même si le score était de 0-0. Sur le penalty, j'ai juste essayé de voir ce que le gardien faisait pour essayer ensuite de faire le contraire. Nous savions que si nous empêchions Kopitar et Razingar de venir dans notre zone, nous aurions une bonne chance de gagner."

Slovénie - Lettonie 0-3 (0-0, 0-2, 0-1)

Mardi 6 mai 2008 à 20h15 au Metro Centre de Halifax. 7806 spectateurs.

Arbitrage d'Aleksandr Poliakov (RUS) et Brent Reiber (SUI/CAN) assistés d'Ivan Dedioulia (BLR) et Andriy Kicha (UKR).

Pénalités : Slovénie 16' (8', 8', 0'), Lettonie 12' (4', 2', 6').

Tirs : Slovénie 17 (4, 3, 10), Lettonie 37 (13, 17, 7).

Évolution du score :

0-1 à 30'05" : Nizivijs (tir de pénalité)

0-2 à 31'24" : Sirokovs assisté de Cipulis et Sprukts (sup. num.)

0-3 à 59'32" : Sirokovs assisté de Cipulis (cage vide)

Gardien : Robert Kristan [sorti de sa cage de 58'26" à 59'32"].

Défenseurs : Mitja Robar - Ales Kranjc ; Damjan Dervaric - Dejan Varl ; Jakob Milovanovic - Miha Rebolj ; Andrej Tavzelj - Uros Vidmar.

Attaquants : Egon Muric - Anze Kopitar (A) - Tomaz Razingar ; Gregor Poloncic - Marcel Rodman (C) - David Rodman ; Andrej Hebar [puis Pajic] - Jurij Golicic - Tomo Hafner ; Ales Music - Rok Pajic - Boris Pretnar.

Remplaçant : Andrej Hocevar (G).

Gardien : Edgars Masalskis.

Défenseurs : Georgijs Pujacs - Arvids Rekis ; Krisjanis Redlihs - Aleksandrs Jerofejevs ; Rodrigo Lavins (C) - Guntis Galvins ; Agris Saviels.

Attaquants : Aleksejs Sirokovs - Janis Sprukts (A) - Martins Cipulis ; Kaspars Daugavins - Herberts Vasiljevs - Aleksandrs Nizivijs ; Mikelis Redlihs - Armands Berzins - Lauris Darzins (A) ; Raitis Ivanans - Viktors Blinovs - Juris Stals.

Remplaçants : Sergejs Naumovs (G), Jekabs Redlihs.

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