Russie - Finlande (17 avril 2008)

 

Match comptant pour la Ceska Pojistovna Cup, quatrième manche de l'Euro Hockey Tour.

Largement en tête de l'Euro Hockey Tour, la Russie peut se servir de la dernière manche comme d'une préparation aux championnats du monde, après les succès en Autriche et en Italie. La troupe convoquée par Vyacheslav Bykov comporte certains noms ronflants, Maxim Afinogenov ayant rejoint les cadres habituels, en attendant Kovalchuk pour l'instant spectateur en tribune. L'imbroglio Bryzgalov a été réglé dans la semaine : le sélectionneur a pu s'entretenir au téléphone avec le gardien d'Anaheim et a accepté ses explications sur les raisons personnelles qui l'empêchent de venir. De même, il a convenu avec Aleksei Yashin que celui-ci ne ferait pas les championnats du monde puisqu'il n'a pu suivre aucune étape de la préparation (non-sélection à l'automne, problème de visa en février et enfin, cette semaine, départ du joueur aux États-Unis pour régler des problèmes personnels).

En face, la Finlande, corrigée en février avec un alignement assez expérimental, présente elle aussi quelques arguments de poids. En attendant les autres joueurs de NHL (Olli Jokinen, Ville Peltonen, Jussi Jokinen, Niko Kapanen) qui restent en Amérique du nord et la rejoindront là-bas, elle enregistre le renfort de Sean Bergenheim et de Karri Rämö. Ce dernier prend toutefois place sur le banc, pour mieux apprécier la réussite de l'attaquant des New York Islanders, à la recherche de temps de jeu.

Un air de déjà-vu...

Le 13 décembre dernier, les Finlandais ouvraient le score après un premier tiers vierge. Cette fois, il ne faut que six minutes à Sean Bergenheim pour plomber l'ambiance en mystifiant Grebeshkov devant son but (0-1 à 05'52"). Seulement inquiété par un lancer haut repoussé tant bien que mal sur un enchaînement rapide d'Afinogenov, Sinuhe Wallinheimo est assez tranquille, à la différence de son vis-à-vis, vigilant sur un débordement d'Antila et sur le premier jeu de puissance finlandais, devant Bergenheim et Mikko Jokela, arrivé comme un boulet pour tenter de le transpercer. La Russie se montre enfin plus inspirée dans les tâches défensives, comme Tereshchenko, et tente de se faire respecter dans sa zone, par Varlamov face à Osala. Offensivement, les choses s'améliorent, par la virtuosité de Mozyakin et par un premier gros lancer de Morozov, bien capté. La Finlande tient toutefois le score jusqu'à la pause, aidée en cela par quelques erreurs de transmission, venues de Sushinsky ou de Kalinin.

À la reprise, les quelques coups de corne laissent rapidement la place à la joie car Mozyakin est là pour égaliser, à ras glace, depuis le rond point d'engagement (1-1 à 21'18"). Dur pour les bleus, coupables d'avoir très mal négocié un jeu de puissance provoqué par Bergenheim, multipliant à cette occasion les passes imprécises. Nepryaev s'infiltre à son tour dans l'arrière-garde, secourue par Wallinheimo, encore présent devant Kuteykin. Maxim Afinogenov n'hésite pas à venir faire le ménage dans sa zone défensive, et l'étau se resserre désormais sur les visiteurs, contraignant Jori Lehterä à lancer d'un angle bien fermé. Et quand ce dernier se procure une bonne opportunité en jeu de puissance, sa reprise heurte un Aleksander Eremenko surpris. Passée cette frayeur, la Russie reprend sa domination, et, suite à un beau travail de Nepryaev derrière la cage, Kuteykin force le dernier rempart à s'interposer en beauté. Quant à Alexei Morozov, il pense profiter d'une hésitation adverse dans la zone neutre pour se racheter d'une pénalité, mais ne trouve que le poteau droit.

Cinq minutes pour tuer le suspense

La donne a totalement changé, et Sean Bergenheim ne s'illustre qu'en dégageant le palet hors des limites, situation qui profite à Sergei Zinoviev, revenu de blessure et étincelant avec la ligne de Kazan reconstituée. Il est parfaitement placé pour contrôler la passe de Zaripov et l'expédier entre les jambières de Sinuhe Wallinheimo (2-1 à 44'04"). Danis Zaripov, de la gauche, offre ensuite à Ilya Nikulin l'occasion de creuser l'écart en hauteur (3-1 à 46'20"). La Finlande ne s'en relèvera pas, pliant une nouvelle fois face à Artyukhin, servi en profondeur par Afinogenov, suite à la montée contrée d'Aki Berg (4-1 à 48'55"). Elle prend l'eau de toutes parts et ne répond que très épisodiquement, encore par Bergenheim, sur une échappée côté gauche et un lancer excentré très bien lus par Eremenko.

Comme lors de leur dernière visite, les hommes de Doug Shedden s'inclinent 4-1 face à une Russie nullement déconcertée par les histoires apparues en coulisses...

Désignés meilleurs joueurs : Sergei Mozyakin pour la Russie et Mikko Jokela pour la Finlande.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Commentaires d'après-match

Vyacheslav Bykov (entraîneur de la Russie) : "Nous sommes mal entrés dans le match. Les Finlandais laissent un temps minimal à nos joueurs pour prendre une décision. Nous n'avons pu égaliser qu'après la pause avec plus de mouvement et de jeu collectif. Je suis contet de toutes les lignes et je ferai jouer les trois gardiens pendant ce week-end. En ce qui concerne les renforts de NHL, Afinogenov a joué son style rapide et technique. Sa ligne avec Artyukhi pèse bien sur la défense, à l'entraînement comme en match. Jusqu'ici, Grebeshkov et Kalinin ont par contre des difficultés d'adaptation aux grandes glaces européennes."

Doug Shedden (entraîneur de la Finlande) : "L'équipe n'a suivi son plan de jeu qu'en première période. Au troisième tiers, la Russie nous a proprement écrasés. Nous n'avons pas pu quitter notre zone. Ce match a montré qu'aux championnats du monde nous aurons besoin d'un gardien de NHL, Bäckström et Niitymäki. Kiprusoff ne viendra pas. Cela ne me dérange pas que les autres joueurs de NHL nous rejoignent au Canada. Peltonen, par exemple, m'a expliqué franchement qu'il veut jouer pour la sélection mais qu'il a besoin de deux semaines de repos. Il patine et se prépare indépendamment, et je le comprends. Pitkänen est en Finlande à soigner une blessure. Dans une semaine, il devrait être en ordre."

 

Russie - Finlande 4-1 (0-1, 1-0, 3-0)

Jeudi 17 avril 2008 à 20h00 à la patinoire du CSKA, à Moscou. 5400 spectateurs.

Arbitrage de Christer Lärking (SUE) et Martin Homola (TCH) assistés de Yuri Oskirsko (RUS) et Sergey Shelyanin (RUS).

Pénalités : Russie 39' (8', 6', 5'+20'), Finlande 14' (6', 6', 2').

Tirs : Russie 33 (6, 14, 13) Finlande 17 (8, 4, 5).

Évolution du score :

0-1 à 05'52" : Bergenheim assisté de Hahl

1-1 à 21'18" : Mozyakin assisté de Gorovikov (sup. num.)

2-1 à 44'04" : Zinoviev assisté de Zaripov et Nikulin (sup. num.)

3-1 à 46'20" : Nikulin assisté de Zaripov et Morozov

4-1 à 48'55" : Artyukhin assisté d'Afinogenov

 

Russie

Gardien : Aleksandr Eremenko.

Défenseurs : Ilya Nikulin - Vitaly Proshkin (5'+20') ; Daniil Markov (2') - Dimitri Kalinin ; Dmitri Vorobiev - Evgeny Varlamov (A, 2') ; Andrei Kuteykin (2') - Denis Grebeshkov.

Attaquants : Danis Zaripov - Sergei Zinoviev - Aleksei Morozov (C, 2') ; Maksim Afinogenov - Aleksei Tereshchenko (2') - Evgeny Artyukhin ; Maksim Sushinsky (A, 2') - Sergei Mozyakin - Konstantin Gorovikov ; Fedor Fedorov (2') - Ivan Nepryaev - Nikolai Kulemin.

Remplaçant : Semen Varlamov (G).

Finlande

Gardien : Sinuhe Wallinheimo [sorti à 58'59"].

Défenseurs : Janne Niinimaa (A) - Aki Berg (2') ; Anssi Salmela - Ville Mäntymaa ; Pekka Saravo (2') - Antti-Jussi Niemi (A) ; Ossi Väänänen - Mikko Jokela.

Attaquants : Sean Bergenheim (4') - Riku Hahl (C) - Mika Pyörälä ; Tuomas Pihlman - Jarkko Immonen - Ville Leino ; Oskar Osala (2') - Esa Pirnes - Toni Koivisto ; Lennart Petrell (2') - Tommi Santala - Marko Anttila ; Jori Lehterä.

Remplaçant : Karri Rämö (G).

 

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