Suisse - République Tchèque (11 avril 2008)
Match international.
Revanche sur le fil
Après sa victoire avant-hier sur ces mêmes Tchèques, les Suisses ont eu droit à une journée sans glace ici à Winterthour. Ne croyez pas qu'ils se soient reposés pour autant : ils l'ont simplement passée en salle de musculation, car ils sont encore dans une phase de travail physique intense. Ils chercheront quand même à répéter leur succès, de nouveau devant des tribunes pleines avec trois mille spectateurs.
Cela commence de la meilleure des manières puisque le deuxième titre cadré aboutit au premier but : Thierry Paterlini s'approche du but et délivre une sublime passe en retrait du revers à Paul DiPietro esseulé dans l'enclave (1-0). On a peu l'habitude de voir DiPietro marquer à égalité numérique, lui qui joue surtout les snipers en powerplay.
Et justement, la soirée se transforme en exercice grandeur nature pour les unités spéciales. Est-ce que ce sont les arbitres suisses qui font de l'excès de zèle dans la nouvelle configuration d'arbitrage à quatre ? Est-ce que ce sont les joueurs qui s'entêtent à faire des fautes et à s'adapter à l'arbitrage ? Chacun aura son avis. En tout cas, cela donne de l'entraînement dans ces situations de jeu, avec avantage aux Tchèques pour l'instant. La Suisse est médiocre à 5 contre 3, alors que Leos Cermak profite d'un cinglage de Reichert pour égaliser à trois secondes de la sirène.
Au retour sur la glace, Vauclair est sanctionné pour une charge avec le genou, et Helbling pour un cinglage. À leur tour en double supériorité, les Tchèques ne laissent pas passer l'occasion, et c'est encore Cermak, le capitaine de Liberec, qui marque d'un beau tir en lucarne (1-2). La Suisse a droit à une seconde chance en double avantage numérique après deux pénalités concomitantes de Cetkovsky et Kotrla, et elle est bien installée. Le défenseur Raphael Diaz contrôle mal une passe le long de la bleue et voit le seul Tchèque en pointe venir sur lui, mais il parvient quand même à utiliser la balustrade pour transmettre le palet à Patrick Fischer. Celui-ci passe de l'autre côté du but pour Patrik Bärtschi qui propulse joliment le palet dans le haut du filet (2-2). Les Tchèques sont encore réduits à trois après des prisons de Hrabal et de Kohn, mais leur gardien Marek Pinc d'un arrêt miraculeux face à Fischer alors qu'il était étendu sur la glace.
Les Tchèques quittent la glace sur une occasion de Benak, mais surtout sur deux pénalités, une obstruction de Netik et un surnombre. Pour la quatrième fois de la soirée (!), ils jouent à 3 contre 5. La Suisse peut mettre en place un parfait jeu en triangle avec Fischer à la bleue, Plüss en fond de zone et Julien Sprunger pour conclure face à la cage (3-2). Leos Cermak passe tout près du hat-trick, mais son but est annulé pour présence dans la zone du gardien. Le répit dure à peine une minute, car une pénalité de Lemm permet à Vesely d'égaliser (3-3).
C'est la ligne des vétérans Paterlini-Ziegler-DiPietro qui laisse la meilleure impression chez les Suisses ce soir, mais ses ailiers échouent tous deux sur Pinc. Le temps file et le match nul satisferait les locaux, qui n'ont perdu qu'un seul match de toute la saison et tiennent à ce bilan flatteur. Malheureusement pour eux, ils craquent défensivement à l'avant-dernière minute : la longue relance de Marek Cernosek trouve Tomas Netik lancé à la bleue au milieu de la paire Fischer - Von Gunten, mal placée sur cette action décisive. Le joueur du Sparta Prague gagne son face-à-face avec Manzato, et les Tchèques prennent donc leur revanche.
La victoire est méritée pour des Tchèques plus mobiles et plus agressifs qui ont remis les choses au point. Ils vont pouvoir aborder plus sereinement la phase suivante, dite de la "mise en conditions réelles" : c'est-à-dire sur petite glace et avec leurs premiers joueurs NHL, à l'occasion de leur manche d'Euro Hockey Tour à Liberec.
Commentaires d'après-match
Ralph Krueger (entraîneur de la Suisse) : "Nous avons perdu bêtement. Nous n'avons pas été bons en défense et nous avons pris beaucoup de pénalités stupides. Pour les spectateurs, le match était sans doute très attrayant. Mais je n'ai pas vu un bon match de la Suisse. Nous avons totalement perdu nos moyens. Défensivement, nous avons fourni notre pire prestation de la saison."
Suisse - 
République Tchèque 3-4 (1-1, 1-1, 1-2)
Vendredi 11 avril 2008 à 20h15 à la Eishalle Deutweg de Winterthur. 3000 spectateurs.
Arbitrage de Daniel Stricker et Karol Popovic assistés d'Andreas Kohler et Daniel Zosso
Pénalités : Suisse 22' (4', 10', 8') ; République Tchèque 26' (8', 14', 4').
Tirs : Suisse 33 (14, 10, 9) ; République Tchèque 32 (4, 12, 16).
Évolution du score :
1-0 à 08'24" : DiPietro assisté de Paterlini
1-1 à 19'57" : Čermák assisté de Kohn et Rolinek (sup. num.)
1-2 à 21'40" : Čermák assisté de Veselý et Janský (sup. num.)
2-2 à 27'05" : Bärtschi assisté de Fischer et Diaz
3-2 à 40'51" : Sprunger assisté de Plüss et Fischer
3-3 à 43'32" : Veselý assisté de Zib et Černošek (sup. num.)
3-4 à 58'42" : Netík assisté de Černošek et Kubiš
Suisse
Attaquants :
Patrik Bärtschi - Martin Plüss (2') - Patrick Fischer (4')
Petter Guggisberg - Kévin Romy - Julien Sprunger (2')
Thierry Paterlini - Thomas Ziegler - Paul DiPietro
Roman Wick - Sandy Jeannin - Romano Lemm (2')
Marc Reichert (2')
Défenseurs :
Patrick Fischer II (4') - Timo Helbling (2')
Julien Vauclair (2') - Beat Gerber
Patrick von Gunten (2') - Philippe Furrer
Michael N'Goy - Raphael Diaz
Gardien :
Daniel Manzato [sorti de sa cage à 59'03"]
Remplaçant : Ronnie Rüeger (G). Absents : Thomas Bäumle (G), Ivo Rüthemann, Raffaele Sannitz, Andres Ambühl (en réserve).
République Tchèque (2' pour surnombre)
Attaquants :
Leoš Čermák - Ladislav Kohn (2') - Tomáš Rolinek
Josef Straka - Ondrej Veselý (4') - Pavel Rosa
Jindřich Kotrla (2') - Jiří Cetkovský (4') - Peter Jánský (2')
Ivan Rachůnek (2') - Tomáš Netík (2') - Pavel Kubiš
Tomas Vak
Défenseurs :
Tomáš Kundrátek - Petr Čáslava
Marek Černošek (2') - Václav Benák (2')
Vladimír Sičák - Lukáš Zíb
Josef Hrabal (2') - Angel Krstev
Gardien :
Marek Pinc
Remplaçant : Miroslav Kopřiva (G).