Mongolie - Grèce (1er avril 2008)

 

Championnats du monde de division III, deuxième journée.

Dans le programme des championnats du monde, René Fasel cite deux pays pour lesquels le tournoi revêt une saveur particulière. La Grèce, revenue du quasi néant et toujours empêtrée dans ses problèmes structurels, et la Mongolie, toute jeune dans le concert international. L'’an dernier, les Asiatiques, habitués à s’'exercer sur les glaces extérieures de Darkhan ou Baganuur, étaient parvenus à inscrire trois buts en quatre rencontres.

Le pays avait déjà connu les honneurs d'’une victoire, en 1999 face au Koweït, mais il ne s'’agissait que d’'un tournoi continental. Pour espérer obtenir son premier gain sur la scène mondiale, il faudra compter une fois de plus sur le jeu de Munkhbold Bayarsaikhan, mis à contribution face à la Corée du nord. Comme la veille, ses équipiers optent pour de longues présences, au contraire de leurs adversaires, pour qui Orestis Tilios paraît au four et au moulin. Paraît, car la Grèce connaît quelques retards à l’'allumage, comme Lambridis qui se trompe de prison. Les Mongols ne profitent pas de la situation, car Boldbayar Bayajikh ne tente sa chance que de la ligne rouge. Titularisé dans la cage, Georgios Fiotakis se permet même une petite frayeur devant Altangerel Ichinnorov, et se retourne pour vérifier que le palet n’'a pas franchi la ligne. Joueur le plus en vue, le Mongol voit sa reprise, consécutive à un lancer de Mishigsuren, flirter avec le poteau droit, avant que le grand Bayasgalan ne transperce une défense peu convaincante.

Courroucé par le manque d’'entrain de ses troupes, Dimitrios Kalyvas indique la voie à suivre en ajustant Bayarsaikhan en hauteur (0-1 à 08'08"). Le portier se rachète très vite face à Tilios et Kesidis, à la réception d’'un déboulé de Koufis. L’abnégation défensive des Asiatiques est personnifiée par leur capitaine, qui revient à temps pour empêcher son homologue d’armer son lancer. Encore nerveuse, la Grèce concède plusieurs pénalités, offrant le champ au grand Tamir Bayasgalan pour s’avancer et servir Neguun Ganbat en position idéale (1-1 à 15'19"). L'’homme providentiel grec ne tarde pas à réagir, exploitant une passe en profondeur de Ziakas (1-2 à 15'41"). Les Mongols tentent de répondre physiquement au défi lancé par leurs adversaires mais doivent encore s’'en remettre à leur ultime rempart pour écarter le danger, de la plaque devant Iatridis. Peu à peu submergés et sanctionnés à trois reprises, ils s'’apprêtent un moment à évoluer à deux hommes, avant que l‘'arbitre ne réclame la présence d‘un troisième patineur. Heureusement pour eux, l'’addition n’est pas plus salée, en partie parce que Papadopoulos, sorti de geôle, envoie une passe ratée de Jargalsaikhan au-dessus de la cage.

Le festival Dimitrios Kalyvas

C'’est au début de la deuxième période que les Grecs prennent le large, par l'inévitable Kalyvas, qui prend le temps de contrôler et de glisser tranquillement le palet dans les filets (1-3 à 20'46"). Encore bien seul, l'autre maestro, Altangerel Ichinnorov, répond de sitôt (2-3 à 21'48"), mais le duel entre les deux capitaines tourne vite à l'avantage du natif de Montréal. Ce dernier regroupe ses troupes lors d'une double infériorité numérique, avant de profiter des difficultés de patinage des défenseurs adverses. En embuscade, il exploite la passe de Ioannis Koufis pour parachever un beau mouvement collectif (2-4 à 28'57"), puis soigne son lancer en lucarne (2-5 à 30'30") et slalome entre trois joueurs (2-6 à 35'16"). Il prend même le temps de reprocher à Monsieur Tschebul de ne pas avoir sanctionné une charge subie contre la balustrade avant de venir exploiter une passe de Koufis, de derrière la cage (2-7 à 37'31"). Son arrière-garde resserre désormais l'étau sur Ichinnorov, écartant le danger vers Boldbayar Bayajikh, dont le tir est détourné par le bâton de Fiotakis.

Alors que Bayarsaikhan multiplie les sauvetages devant Tilios, Souras et Koufis, l'ultime enjeu réside dans les capacité des Grecs à imiter la réussite de leur capitaine, encore impitoyable de la gauche (2-8 à 49'37"). C'est Ioannis Koufis qui y parvient, et trouve par deux fois la faille. Son intégration à la première ligne lui facilite la tâche car il marque sur une passe de Georgios Kalyvas et un rebond consécutif à un tir de Dimitrios Kalyvas, pour clore la marque à 10-4.

Entre-temps, la Mongolie avait en effet dépassé son total de buts en championnats du monde, par son capitaine, à la réception d'une belle passe de Batgerel Zorigt (3-9 à 54'48") et par Batzaya Purevdorj, à l'affût d'une mésentente entre Fiotakis et son arrière Iatridis (4-9 à 55'21").

Huit buts, une assistance : inutile de chercher bien longtemps l'homme de la rencontre.

Désignés meilleurs joueurs (par les entraîneurs) : Dimitrios Kalyvas pour la Grèce et Bayrsaikhan Jargalsaikhan pour la Mongolie. 

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Mongolie - Grèce 4-10 (1-2, 1-5, 2-3)

Mardi 1er avril 2008 à 13h00 à la patinoire de Kockelscheuer. 51 spectateurs.

Arbitrage de Horst Tschebul (AUT) assisté de Peter Bedo (HON) et Marc Boguna Vallet (ESP).

Pénalités : Mongolie 24' (10', 6', 8'), Grèce 30' (12’'+10', 10', 8'). 

Tirs : Mongolie 32 (11, 11, 10), Grèce 44 (14, 12, 18). 

Évolution du score :

0-1 à 08'08" : D. Kalyvas assisté de G. Kalyvas

1-1 à 15'19" : Ganbat assisté de Bayasgalan (sup. num.)

1-2 à 15'41" : D. Kalyvas assisté de Ziakas et Papadopoulos

1-3 à 20'46" : D. Kalyvas assisté de Koufis et Iatridis (inf. num.)

2-3 à 21'48" : Ichinnorov assisté de Jargalsaikhan

2-4 à 28'57" : D. Kalyvas assisté de Koufis et Papadopoulos (sup. num.)

2-5 à 30'30" : D. Kalyvas assisté de Lempesis

2-6 à 35'16" : D. Kalyvas (inf. num.)

2-7 à 37'31" : D. Kalyvas assisté de Koufis et G. Kalyvas (sup. num.)

2-8 à 49'37" : D. Kalyvas (inf. num.)

2-9 à 52'46" : Koufis assisté de G. Kalyvas et Iatridis

3-9 à 54'48" : Ichinnorov assisté de Zorigt (sup. num.)

4-9 à 55'21" : Purevdorj

4-10 à 59'44" : Koufis assisté de D. Kalyvas et G. Kalyvas

 

Mongolie

Gardien : Munkhbold Bayarsaikhan.

Défenseurs : Boldbayar Bayajikh - Tamir Bayasgalan (A) ; Batgerel Zorigt, Enkhbat Angaa, Erdenebat Ochir.

Attaquants : Namjil Mishigsuren (A) - Altangerel Ichinnorov (C) - Batzaya Purevdorj ; Neguun Ganbat - Bayrsaikhan Jargalsaikhan - Munkhzaya Enkhtur.

Remplaçants : Od-Erdene Batnasan (G), Odsaihan Tsogtsaihan, Zolboo Dorjsuren.

Grèce

Gardien : Georgios Fiotakis.

Défenseurs : Panagiotis Iatridis - Nikolaos Papadopoulos ; Ioannis Ziakas - Orestis Tilios (A) ; Nikolaos Chatzigiannis ou Foivos Kaminis (A) - Konstantinos Lempesis.

Attaquants : Ioannis Koufis - Dimitrios Kalyvas (C) - Georgios Kalyvas ; Alexandros Valsamas-Rallis - Athanasios Kesidis - Iason Pachos ; Ioannis Giatagantzidis - Themistoklis Lambridis - Diogenis Souras.

Remplaçants : Ntalimpor Ploutsis (G), Lazaros Efkarpidis. Absent : Igor Apostolidis (blessé au visage).

 

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