Nice - Lyon (29 mars 2008)
Finale de division 2, match aller.
Dès l'échauffement des deux équipes, la patinoire de Jean Bouin est déjà bien garnie, les guichets fermant avant la dixième minute de jeu. Sur la glace, les Lions sont les premiers à se mettre en action mais se heurtent à un Daniel Svedin solide dans sa zone. Les Aigles, poussés par un public acquis à leur cause, sortent de leur coquille mais se heurtent à une défense solide devant la cage de Frederik Witte, qui remplace le titulaire habituel Stéphane Burnet blessé. Le jeu est rapide et à la hauteur de l'événement. Alors qu'on se dirige vers un score de parité à la fin de la première période, Pontus Karlsson, idéalement servi par Anders Karlsson, trompe le gardien lyonnais d'un bon tir en lucarne.
De retour sur la glace avant les Aigles, les Lyonnais se montrent très pressants sur la cage de Daniel Svedin qui doit s'incliner sur un rebond bien exploité par Dave Grenier. Loin de s'affoler, et sous les encouragements son public, Anton Nyberg redonne l'avantage à ses couleurs trois minutes plus tard, alors que Sébastien Berthet est en prison pour cinglage. Les Aigles maîtrisent le palet et les Lions se font piéger par leur indiscipline. Une dureté de Grenier et un coupage de Prophette profitent au jeu de puissance local. Johan Hedman augmente l'avance niçoise, imité deux minutes plus tard par Anders Karlsson (4-1).
Le coach lyonnais Christer Eriksson réclame un temps mort pour recadrer ses troupes. De l'autre côté, Nice gère parfaitement son avance et manque même de l'augmenter. Malheureusement, sur un palet bêtement perdu en zone offensive, Philippe Bastian lance Matthieu Reverdin en contre. L'ailier lyonnais déborde la défense pour tromper Daniel Svedin d'un bon lancer à ras de glace à une minute de la sirène.
Revigorés par ce but, ce sont des Lions affamés qui remonte sur la glace au début de la dernière période. Les Aigles n'y peuvent rien, Lyon domine et se trouve très vite récompensé de ses efforts sur un lancer de Xavier Simoni qui marque dans une forêt de jambes après une mise au jeu gagnée par Sébastien Berthet. Sonnés, les Niçois ne parviennent pas à se réorganiser et cèdent une minute plus tard, encore après une mise au jeu perdue en défense et bien exploitée par Quentin Garcia. Le vent en poupe, les Lyonnais donnent de grosses frayeurs aux Aigles, réduits temporairement à trois, mais Daniel Svedin veille au grain. L'essentiel de la dernière période se passe devant la cage du gardien suédois qui multiplie les sauvetages pour éviter le pire à son équipe qui avait pourtant le match en main vingt minutes plus tôt. Malgré un dernier baroud d'honneur, les offensives niçoises sont trop facilement endiguées par une défense adverse en béton. C'est finalement sur un score de parité que se séparent les deux formations à l'issue de la première manche.
Menant 4-1 avec plusieurs occasions de corser l'addition, les Aigles peuvent nourrir de gros regrets qu'il faudra effacer d'ici une semaine à Charlemagne. D'un autre côté, les choses auraient pu être bien pires sans la vigilance de Daniel Svedin qui a été bombardé de tous les côtés par les artilleurs lyonnais.
Compte-rendu signé Pascal Saintier
Commentaires d'après-match (sur le site officiel du NHCA)
Michael Medioni (président de Nice) : "Ce n'est quand même pas un très bon score avant d'aborder le match retour. On a énormément souffert à Lyon en championnat, mais il faut qu'on se remette en question cette semaine et qu'on se remobilise tous. C'est évident que Lyon est physiquement un niveau au-dessus de nous. On a vraiment du mal à terminer nos matchs contre cette équipe très bien préparée. Là-bas, il faudra faire preuve de discipline et même d'intelligence dans le jeu, être opportuniste aussi. On l'a été à certaines occasions dans ce match, mais on est un peu déçus de se faire remonter de la sorte. C'est le sport, et face à une excellente équipe, on l'accepte, même si c'est difficile. C'est vrai qu'on a réalisé une saison exceptionnelle : elles ne seront pas tout du même niveau, à mon avis. C'est vrai que ce n'est pas terminé, mais c'est mal parti. Ce soir, j'ai laissé l'entraîneur parler aux joueurs dans les vestiaires. Il avait beaucoup de choses à leur dire, surtout quant à leur manière de se comporter, qui ne correspond absolument pas à ce qu'on peut attendre d'eux ici, à Nice. Si j'ai pour ma part quelque chose d'autre à leur dire, je le ferai avant le match à Lyon."
Anton Nyberg (attaquant de Nice) : "Nous avons mené deux périodes ici, comme à Lyon la dernière fois. Au prochain match, il faudra que nous tenions pendant trois périodes. Je suis sûr que nous allons gagner : ce sera dur, mais personne ne fera le travail pour nous. C'est très important de rester positif : la semaine dernière, je ne suis pas sûr que nous ayons fait les meilleurs entraînements. C'est très important que ce soit le cas cette semaine. Il faudra tout donner. Ce soir, nous étions un peu fatigués, mais c'est normal : nous sommes des êtres humains. Nous prenons vraiment trop de pénalités et ça nous épuise. Ils sont sûrs de pouvoir gagner, mais nous devons montrer que nous sommes la meilleure équipe. Dans le vestiaire, les têtes sont un peu basses pour le moment, bien sûr, mais il faut repartir dès lundi."
Christer Eriksson (entraîneur de Lyon) : "Heureusement, on a réussi à se rattraper, car on a connu un très mauvais passage au deuxième tiers. Une bonne équipe comme Nice a su en profiter, surtout en power play, où nous avons connu de gros problèmes. Les erreurs se payent cash. Je ne crois pas à cette histoire de favori : nous avons deux belles équipes qui travaillent et je suis heureux que nous jouions ensemble la finale. Maintenant, que le meilleur gagne ! Ce soir, je veux féliciter mes joueurs pour leur retour au 3ème tiers. Peut-être qu'on a eu un peu plus d'occasions, mais Nice a été percutant, et il aurait été très difficile de repartir d'ici avec deux ou trois buts de différence. Désormais, ce sera très équilibré : il faudra élever son niveau pour faire le moins d'erreurs possible, individuellement et collectivement. Si on a l'occasion de monter, on le fera avec cette équipe. On veut construire autour : notre philosophie est claire, c'est de donner la possibilité de jouer aux jeunes joueurs qui ont envie de s'investir. J'espère également élargir l'effectif pour pouvoir jouer sur quatre lignes complètes. On a été très sérieux à l'entraînement toute l'année : quel que soit le résultat, je peux féliciter les joueurs pour ça. Je ne vois aucune différence dans leur implication avec celle que j'ai constatée à Mulhouse l'année où nous avons gagné le titre en Ligue Magnus. J'espère bien que la D2 va me réussir aussi. L'important, c'est de faire le maximum, et si on y parvient, on sait que l'adversaire devra être très fort pour nous battre. Après, si l'adversaire est plus fort que nous... tant pis."
Philippe Bastian (défenseur de Lyon) : "Franchement, la physionomie du match a beaucoup changé selon les tiers. Au premier, on a eu une bonne possession du palet, même si c'était serré. On se jaugeait mais je crois qu'en gros, on a dominé. Finalement, Nice a pris l'avantage. Dans le deuxième, on a eu un gros passage à vide, et c'est ce qui nous a trahis. Finalement, on a eu un gros mental pour revenir dans le match. On dit souvent que le match retour à la maison est plus simple, mais on a tout à prouver. Il faudra qu'on fasse le travail pour cette finale et mériter le titre. Désormais, c'est l'équipe qui en voudra le plus, qui patinera le plus et qui se donnera à 100% qui aura le titre à la fin."
Nice - Lyon 4-4 (1-0, 3-2, 0-2)
Samedi 29 mars 2008 à 19h15 à Jean-Bouin. 1100 spectateurs.
Arbitrage de Bruno Colleoni et Kamel Kattouche.
Pénalités : Nice 14' (6', 2', 6'), Lyon 22' (4', 10', 8').
Évolution du score :
1-0 à 17'49" : P. Karlsson assisté de A. Karlsson et Nyberg
1-1 à 23'03" : Grenier assisté de S. Berthet
2-1 à 25'59" : Nyberg assisté de Dryler et Margerit (sup. num.)
3-1 à 34'39" : Hedman assisté de A. Karlsson et Nyberg (sup. num.)
4-1 à 36'32" : A. Karlsson assisté de Hedman (sup. num.)
4-2 à 38'50" : Reverdin assisté de Bastian
4-3 à 43'02" : Simoni assisté de S. Berthet
4-4 à 44'22" : Garcia assisté de Wikström et Prophette