Quart de finale de Superliga russe, match 3.

Et revoilà nos héros, pour la suite de leurs aventures. Ils ont quitté le palais des sports de glace de l'avenue de Leningrad à Moscou pour la moderne arène de la compagnie pétrolière du Tatarstan à Kazan, mais on espère qu'ils ont emmené avec eux leur talent et leurs valises de but ! Après le 0-6 et le 5-6 remportés par Kazan à Moscou, la panthère blanche n'est plus qu'à une victoire de la demi-finale. Une demi-finale que le club militaire avait retrouvée l'an passé pour la première fois depuis bien longtemps et qu'il aimerait bien poursuivre de ses assiduités encore cette saison.

Mais contrairement aux rencontres totalement débridées disputées à Moscou, la troisième manche tatare ne débute pas sous les mêmes auspices. Les deux équipes se craignent vraiment. Ce match est décisif pour la qualification contrairement aux deux premiers. C'est donc moderato que débute ce tiers. Tatars et Moscovites ne veulent pas se livrer.

Les prisons peuvent donc faire la différence. Les militaires se font beaucoup plus sanctionner. Cela permet à Kazan de contrôler le jeu. Après tout, avec deux victoires d'avance, les Tatars n'ont pas besoin de se précipiter à l'attaque, ils peuvent voir venir et attendre le moment idéal pour frapper. Comme une panthère qui guette sa proie !

Et le moment tant attendu fini par arriver à la quinzième minute. Une entrée en zone volontaire d'Alexandre Stepanov qui centre parfaitement pour Denis Arkhipov. Le tir de ce dernier est repoussé par Tom Lawson, mais récupéré par Alexandre Stepanov. Le palet contourne Lawson sur la tranche et fini sa course en arc de cercle jusque dans le but. Le gardien canadien du CSKA aura quand même prit des buts malchanceux durant cette série !

C'est le scénario idéal pour les Tatars, surtout que le CSKA ne parvient pas à être dangereux au cours de ce premier tiers. Pire pour les visiteurs, ils encaissent un autre but dans la dernière minute ! Une supériorité numérique que ne laisse pas échapper le terrifiant premier bloc de Kazan. Sergueï Zinoviev est derrière la cage, il repique vers le premier poteau et envoie alors une passe parfaite sur l'autre poteau à Alexeï Morozov et boum ! 2-0 ! Un classique des classiques des deux compères !

Et voilà Ak bars avec deux unités d'avance à quarante minutes de la fin. À quarante minutes de la qualification.

Le CSKA ne peut quand même pas mourir comme ça. N'ayant plus rien à perdre, le club militaire se réveille dans la deuxième période. Un but rapide, dès la 23e. Un tir puissant de la bleue dans l'axe d'Anton Bélov, celui-là même qui s'était fait accuser par son coach d'être à l'origine de la faute de marquage sur le 6e et but de la victoire tatare à Moscou. Cela doit le soulager, Anton !

Quoi qu'il en soit, c'est toute l'équipe moscovite qui est libérée. Et cela se voit. En particulier à la 27e, en jeu de puissance. Malheureusement pour eux, les militaires sont beaucoup trop indiscipliné ce soir, témoin cette faute de Rozine au moment où le CSKA poussait... ou encore ces deux pénalités consécutives de Jame Pollock (33e et 36e). Cela permet aux Tatars de sortir la tête de l'eau et de gagner un temps précieux.

Tom Lawson en profite pour démontrer son talent mis à mal dans ces play offs malheureux avec une (très) belle mitaine. Mais au bout du compte, c'est encore et toujours Kazan qui fait la course en tête dans cette série. Et il ne reste qu'une seule période à disputer dans ce match...

Et d'entrée de jeu, Kazan pense avoir tué le suspense. Alexeï Morozov chipe le palet à un pauvre défenseur moscovite, centre vite fait bien fait pour son compère Sergueï Zinoviev et hop ! 3-1 ! On ne joue que depuis 14 secondes. Je n'ose pas vous dire qui a fait la boulette en défense ! Ben si ! Anton Belov ! Oui, je sais, aïe...

Enfin, cela va peut-être passer inaperçu (ça m'étonnerait...), car sur l'engagement, le CSKA revient au score ! Un tir de la bleue de Evgueni Artioukhine redonne l'espoir aux Rouges et Bleus. 22 secondes après le but de Kazan !

Bon, cette fois-ci, ce n'est plus le moment de finasser, il faut que le CSKA s'engage, sinon, ce sont les vacances dès la mi-mars. Les Moscovites passent résolument en mode "action". Débute ainsi une forte zone de turbulence pour Ak bars. Mais Robert Esche et l'expérimentée défense tatare ne se laissent pas impressionner. Pourtant, à la 53e, on croit bien que le CSKA a trouvé la faille. Oleg Saprykine a même déjà levé les bars lorsque son tir est détourné par Esche dans son propre but... Mais il y a un hic ! Raymond Giroux qui dégage sur sa ligne !

Le défenseur Gueorgui Micharine trouve "intéressant" de prendre une pénalité à la 53e, histoire de mettre encore plus de piment ! Ak bars en profite pour installer un jeu de puissance imposant et faire ainsi passer le temps en sa faveur. Tom Lawson s'en sort bien et le CSKA peut alors reprendre sa domination. Le siège reprend, de plus en plus intense. Les deux dernières minutes sont insoutenables. Le CSKA pousse de toutes ses forces, fait même sortir Tom Lawson pour les trente dernières secondes. Mais la défense de Kazan et son gardien NHL ne sont pas prêts à lâcher si près de l'objectif...

C'est donc en vain que le CSKA s'époumone, Kazan est en demi-finale ! Une résurrection tatare impressionnante. Cette équipe à la dérive fin 2007 est triomphante au printemps 2008. Même un CSKA plus fort que l'an passé et à son meilleur niveau depuis bien longtemps n'a rien pu faire. Il va falloir se méfier, très fort, de la panthère tatare...

Étoiles du match Sport Express : *** Evgueni Morozov (Kazan), ** Sergueï Zinoviev (Kazan), * Anton Belov (CSKA).

Étoiles du match Soviet Sport : *** Sergueï Zinoviev (Kazan), ** Evgueni Morozov (Kazan), * Denis Parchine (CSKA).

Compte-rendu signé Bruno Cadene

Ak bars Kazan - CSKA Moscou 3-2 (2-0, 0-1, 1-1)

Dimanche 16 mars 2008 à 19h00 à la Tatneft Arena de Kazan. 9350 spectateurs.

Arbitrage d'Alekseï Gorski (Saratov) assisté de Roman Gofman et Yakov Monochkov (Chelaybinsk).

Pénalités : Ak bars 8', CSKA 34'.

Tirs cadrés : Ak bars 17 (8, 5, 4), CSKA 21 (6, 10, 5).

Évolution du score :

1-0 à 14'29" : Stepanov assisté d'Arkhipov

2-0 à 19'15" : Morozov assisté de Zinoviev (sup. num.)

2-1 à 22'37" : Belov assisté de Kablukov

3-1 à 40'14" : Zinoviev assisté de Morozov

3-2 à 40'36" : Artyukhin assisté de Shirokov et Misharin

Gardien : Robert Esche (USA).

Défenseurs : Grigori Panin - Raymond Giroux (CAN) ; Andrei Zubarev - Aleksei Emelin ; Andrei Pervyshin - Ilya Nikulin ; Vyacheslav Buravchikov - Yakov Seleznev.

Attaquants : Danis Zaripov - Sergei Zinoviev - Aleksei Morozov (c) ; Aleksandr Stepanov - Dmitri Kazionov - Denis Arkhipov ; Oleg Petrov - Petr Cajanek (TCH) - Jukka Hentunen (FIN) ; Mikhaïl Zhukov - Grigori Shafigulin - Kirill Petrov.

Remplaçant : Pavel Popkov (G). Absents : Emil Garipov (G, blessé avec la réserve), Mika Noronen (G, étranger surnuméraire), Nikita Alekseïev (cheville cassée), Evgeni Medvedev (choix du coach).

Gardien : Thomas Lawson (CAN) [sorti à 59'32"].

Défenseurs : Sergei Rozin - Konstantin Korneev (c) ; Maksim Goncharov - Andrei Shefer ; Jame Pollock (CAN) - Anton Belov ; Georgi Misharin - Denis Kulyash.

Attaquants : Oleg Saprykin - Piotr Schastlivy - Alekseï Simakov ; Timofeï Shishkanov - Aleksandr Skugarev - Evgeni Artyukhin ; Ladislav Kohn (TCH) - Ilya Kablukov - Aleksandr Suglobov ; Sergei Shirokov - Vladimir Gorbunov - Denis Parshin.

Remplaçant : Ivan Kasutin (G). Absent : Vadim Epanchintsev (blessé).

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