Bordeaux - Avignon (15 mars 2008)

 

Match comptant pour la vingt-cinquième journée de division 1.

Match décisif à Mériadeck où 1680 personnes se pressent ce soir. Le parcours sans faute des Boxers à domicile, quatre victoires en autant de matchs, leur permet de se retrouver à deux petits points de leur adversaire du soir, les Castors d'Avignon. Les calculs sont simples pour les locaux : une victoire par plus de trois buts d'écart (victoire 4-1 à l'aller en faveur des Castors) leur permettrait de passer devant les Avignonnais à une journée de la fin. À l'inverse, une défaite enverrait les joueurs du Vaucluse en demi-finale et les Girondins en vacances.

Côté effectif, les Boxers ont couché 18 joueurs de champ sur la feuille de match contre 16 aux Castors. D'un côté on déplore l'absence de Jill Cauly, blessé au visage par un palet lors du dernier entraînement, de l'autre c'est Erik Mazuch qui manque à l'appel, toujours blessé au pied.

Au coup d'envoi, on assiste à une scène désormais classique : Nicolas Courally gagne l'engagement, déborde, passe derrière la cage et centre pour une reprise immédiate de Lafrancesca que Mojmir Bozik repousse du bouclier. La phase d'observation ne dure guère longtemps puisque Mathieu Bertrand part en prison. S'ils ne marquent pas, les Boxers font preuve d'une solide organisation : Vannienwenhove dévie un palet lancé de la bleue par Savage et Patard profite du bon travail derrière la cage de Michou et Courally pour mettre à contribution la mitaine de Bozik. Sitôt la pénalité avignonnaise terminée, Michou est sanctionné pour retard de jeu. La supériorité numérique des Castors est plus poussive puisqu'il faut attendre les dernières secondes pour voir Jean-François Pointet envoyer un palet surpuissant que Christophe Burnet aura bien du mal à détourner à l'aide de son bouclier.

Par la suite, le jeu aura tendance à s'équilibrer : Avignon continue de s'appuyer sur son excellente défense tandis que Bordeaux continue à produire le jeu tout en assurant un repli défensif désormais au point. On verra bien quelques actions ci et là : Yann Vannienwenhove sert en retrait Stéphan Tartari dont le lancer est stoppé par la jambière de Bozik (13'39") ; Jonathan Guay, le meilleur réalisateur vauclusien cette saison, part seul et tente de tromper Burnet par un tir puissant que ce dernier capte en deux temps (16'56"). Finalement, l'action la plus dangereuse aura lieu dans les ultimes secondes de la partie : Jean-François Savage s'isole côté gauche... Il ne reste que très peu de temps, il hésite entre centrer et tirer, centrer ou tirer, du coup, il coupe la poire en deux et adresse un centre-tir que Raphaël Larrieu détourne malicieusement sur la transversale de Bozik (19'59").

Score de parité donc, mais léger avantage à Bordeaux qui parvient à conserver la maîtrise du palet et ainsi obliger Avignon à patiner après le puck. On croit à un changement de physionomie lors des premières secondes : en situation d'infériorité, les Castors gagnent la première mise en jeu, et se procurent une belle position de lancer par Hodon, sans réussite. Mais finalement, non, les Boxers restent maîtres de la glace. Ils parviennent à dicter leur rythme à Avignon qui commence à fatiguer, et lorsqu'ils sont en infériorité, ils parviennent à dresser un mur quasi-infranchissable au niveau de leur ligne bleue. Mais dominer n'est pas gagner, les Boxers en ont déjà fait amèrement l'expérience à plusieurs reprises cette saison.

Le constat est encore plus flagrant lorsque Stéphan Tartari s'infiltre dans la défense, se présente sur le côté droit de Bozik, obligeant celui-ci à se coucher. L'attaquant des Boxers sert alors Vannienwenhove dont le lancer va se loger sous le plastron d'un Bozik à terre et miraculeusement aidé par la maladresse offensive locale. La tendance s'inverse pourtant quelques secondes plus tard : Lafrancesca assène un de ses fameux lancers puissants de la bleue ; Bozik ne peut capter le palet, Tartari est au rebond sert en retrait pour Larrieu qui loge la rondelle au raz du poteau (1-0, 28'42"). Le public et les joueurs peuvent enfin laisser exploser leur joie !

C'est un premier pas que viennent de réaliser les Boxers, il s'agirait maintenant que continuer dans le même style. En supériorité numérique, c'est Julien Carolet qui va tenter de relancer les Castors. Il reçoit le palet derrière la cage de Burnet, en fait le tour et tente de glisser astucieusement la rondelle entre le poteau et la jambière du portier. Mais Christophe Burnet aura été plus rapide et il ferme l'angle, empêchant le puck de rentrer. Ce sera la plus sérieuse alerte pour des Boxers concentrés et sérieux en défense. Ce sont même les Avignonnais qui donnent quelques signes inquiétants de fébrilité : il leur faut s'y reprendre à quatre fois pour parvenir à dégager le palet de leur zone défensive, dont une manque de peu d'être déviée dans son propre but par le dos de Bozik (33'37"). Finalement, le deuxième tiers se termine comme le premier, sur une action bordelaise : Nicolas Mariage se procure son, désormais traditionnel, un-contre-un face à Bozik, mais le palet va une nouvelle fois passer à quelques millimètres du poteau.

Ce but d'avance, les Bordelais souhaitent avant tout le conserver. Dans les vestiaires, l'accent est mis par le duo Stéphan Tartari / Michel Girard sur le repli défensif, sur le sérieux de tous dans le travail de récupération. C'est pour cela que l'entame du troisième tiers est très tactique : Avignon cherche à se procurer plus d'actions tout en évitant de se découvrir alors que les Bordelais tentent d'avoir la maîtrise de la rondelle pour pouvoir se mettre à l'abri. Il faut finalement attendre la moitié de ce dernier tiers pour voir un véritable danger : l'éternel Jean-François Pointet, encore lui, tente de surprendre Burnet par un tir aussi puissant que spontané. Cela aura pour avantage de réveiller les ardeurs offensives des deux équipes, Avignon croyant de nouveau en ses chances, Bordeaux comprenant qu'un seul but d'avance ne sera pas suffisant. Mais le réveil sonnera finalement le glas des joueurs de la Cité des Papes.

C'est tout d'abord Raphaël Larrieu qui file seul au but, il se débarrasse du dernier défenseur mais celui-ci le stoppe en effectuant un très joli... plaquage au niveau des oreilles ! Mais comme aucun membre du trio arbitral ne voit le geste, l'action se poursuit... Profitant ensuite d'une supériorité numérique, Larrieu s'infiltre à nouveau dans la défense avignonnaise : il sert en retrait Steve Michou qui d'une longue diagonale envoie le palet à Savage. Celui-ci renvoie le puck au second poteau où se trouve Michou qui le propulse au fond des filets (2-0, 53'07"). Un mouvement en une-deux à montrer dans toutes les écoles où vitesse et précision ont mis à mal Bozik, pourtant héroïque jusque là !

À peine a-t-on le temps de remettre en jeu que les Boxers se ruent de nouveau à l'attaque : Nicolas Courally prend de vitesse tout le monde, sert en retrait Gautier Lafrancesca dont le tir ne peut être que freiné par les jambières de Bozik (3-0, 53'36"). Avec ces trois buts d'avance, le déficit du match aller est effacé et la fatigue mentale vient s'ajouter à la fatigue physique que les Castors abordent depuis quelques minutes. Pour les Bordelais, il s'agit de continuer sur la même lancée, alors que pour les Castors il faut désormais marquer ce petit but qui leur redonnerait l'avantage.

Mais pour pouvoir inscrire ce but, il faut se découvrir... Et Avignon va en faire les frais. Récupérant le palet, Savage lance Larrieu qui s'en va le long de la bande, côté droit. Il tente de servir en retrait pour Vincent Cadren mais Bozik intercepte le palet du bout de la crosse et l'envoie dans les airs. Mais c'est Steve Michou qui est à la retombée le premier : il reprend le palet à mi-hauteur et l'envoie valser au fond de la cage du pauvre Bozik qui ne voit plus la fin de ses malheurs (4-0, 56'30").

Dix secondes plus tard, les joueurs de Dennis Charpentier bénéficient d'un avantage numérique. Pointet passe au fond pour Guay qui sert Hodon, légèrement excentré côté gauche, et qui marque en nettoyant la lucarne opposée de Burnet (4-1, 57'16"). Les deux équipes sont donc sur une égalité parfaite sur l'ensemble des deux matchs, mais la différence de buts générale est largement en faveur des Boxers (+31 contre +13). Du coup, à quinze secondes de la fin, Avignon tente le tout pour le tout en sortant Bozik. Mais c'est peine perdue : à peine arrivée à la ligne bleue bordelaise, Tartari chipe le palet que récupère Larrieu pour l'envoyer dans la cage vide... La joie est immense, le public ne retient plus ses cris, les joueurs envahissent la glace et se congratulent ! Larrieu, tout à sa joie, lance même son gant dans le public ! Mais conscient que le club bordelais ne roule pas sur l'or, il viendra le récupérer quelques instants plus tard.

La table de marque a bien du mal à préciser au public que le dernier but n'est pas valide car le palet a franchi la ligne après la sonnerie finale, chose totalement impossible à vérifier avec le bruit du public... 4-1, c'est donc le score final, un score qui suffit au bonheur des Boxers qui reprennent leur destin en mains. Il leur "suffit" désormais de faire un bon résultat à Viry, dans deux semaines, pour parvenir à arracher l'ultime billet pour les demi-finales. Mais ça, c'est déjà une autre histoire quand on connaît la fébrilité des Boxers loin de chez eux et la difficulté de vaincre une équipe des Jets perpétuellement accrocheuse.

Compte-rendu signé Alex Mondin

 

Commentaires d'après-match

Stéphan Tartari (entraîneur-joueur de Bordeaux) : "On mérite vraiment notre match, on a poussé durant soixante minutes... Un match parfait dans la cage, devant, derrière... Mais il va falloir jouer le dernier match et c'est pas fait !"

Jean-François Pierrot (président des Boxers, dans Métro) : "Peu de personnes auraient misé de l'argent sur un score pareil. C'est la première fois depuis le début de la saison que les joueurs gardent ce rythme du début à la fin. En plus, ils n'ont pas été maladroits devant les buts. L'équipe d'Avignon ne nous réussissait pas jusqu'à présent, et on avait pris des grosses 'taules' l'an passé, 6-0 et 8-0 ! J'étais inquiet sur l'issue, j'avais tort. J'ai trouvé les joueurs à leur meilleur niveau, imaginatifs, collectifs, disciplinés, courageux. [...] Honnêtement, pour juger de notre championnat tel qu'il est, je ne pense pas que nous ayons l'équipe qu'il faut pour battre régulièrement et en match aller/retour, à la fois Gap et peut-être Neuilly. Cette année, nous ne sommes pas vraiment au top du top de la D1."

 

Bordeaux - Avignon 4-1 (0-0, 1-0, 3-1)

Samedi 15 mars 2008 à la patinoire de Mériadeck. 1680 spectateurs.

Arbitrage de Marie-Tjana Picavet assistée de Yann Vandaele et Pascal Telliez.

Pénalités : Bordeaux 12' (2', 6', 4'), Avignon 14' (8', 2', 4').

Évolution du score :

1-0 à 28'42" : Larrieu assisté de Tartari et Savage (sup. num.)

2-0 à 53'07" : Michou assisté de Larrieu et Savage (sup. num.)

3-0 à 53'36" : Lafrancesca assisté de Courally

4-0 à 56'30" : Michou

4-1 à 57'16" : Hodon assisté de Guay et Pointet (sup. num.)

 

Bordeaux

Gardien : Christophe Burnet.

Défenseurs : Yann Lecompère (C) - Peter Vojtek ; Jan Majercak [blessé au premier tiers] - Jean-François Savage ; Cyril Boubé - Christophe Perez.

Attaquants : Jérôme Patard (A) - Nicolas Courally - Gautier Lafrancesca ; Stéphan Tartari - Yann Vannienwenhove - Raphaël Larrieu (A) ; Vincent Cadren - Steve Michou - Nicolas Mariage.

Remplaçants : Xabi Chatelin (G), Alexandre Boirie, Sébastien Cadren, Romain Horrut. Absents : Jill Cauly (nez cassé), Cyril Lambert (obligations professionnelles), Thomas Giraudau (obligations professionnelles).

Avignon

Gardien : Mojmir Bozik [sorti à 59'43"].

Défenseurs : Georges-Etienne Côté - Vincent Lacaes ; Robert Hodon - Patrick Pommier ; [Côté ou D. Ribourg] - Adam Kalata.

Attaquants : Guillaume Ribourg - Jonathan Guay - Jean-François Pointet ; Mathieu Becuwe - Mathieu Bertrand - Gaël Jeanbourquin ; Aurélien Frasier - Damien Ribourg - Julien Carolet.

Remplaçants : Benoît Maroncelli (G), Rémy Brugier, Antoine Grabit. Absent : Erik Mazuch (blessé au pied).

 

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