Nice - Cholet (8 mars 2008)

 

Quart de finale de division 2, match retour.

Avec la défaite d'un but concédée une semaine plus tôt, les données du problème pour la troupe de Peter Almasy sont simples : trouver le plus vite possible l'ouverture pour égaliser sur l'ensemble de la série avant de prendre l'avantage. Facile à dire, mais nettement plus difficile à concrétiser pour des Niçois crispés par l'enjeu et privés de leur buteur Anders Karlsson, suspendu pour la rencontre à la suite de la méconduite pour le match reçue à l'aller. Le début de la rencontre est bien à l'actif des locaux mais les attaques se heurtent à un Fred Gilbert bien décidé à ne rien laisser passer. Pire, Daniel Svedin, masqué, se fait surprendre par Thomas Neveu qui avait déjà marqué deux fois à l'aller. Les Aigles réagissent immédiatement et bénéficient même d'une double supériorité numérique de plus de 90 secondes, mais pèchent dans la finition. Sentant leurs adversaires fébriles, les Choletais prennent le contrôle du jeu et tentent de prendre le large. Il faut tout le talent de Daniel Svedin pour éviter le pire à son équipe qui se retrouve menée de deux unités sur l'ensemble des matches aller/retour.

Le début de la deuxième période n'apporte que peu d'amélioration à la grisaille niçoise. Les Aigles contrôlent le palet et se montrent pressants et dangereux sur la cage adverse, mais il manque le petit plus qui permet de faire la différence. Les minutes passent, les avantages numériques aussi, sans qu'il soit possible d'entrevoir une solution au problème azuréen. Bien décidés à ne rien lâcher, les Niçois sont enfin récompensés de leurs efforts à la 35e minute sur une percée rageuse du capitaine Augustin Gillardin. Sonnés par ce but, les Dogs ne peuvent rien sur la vague suivant qui déferle vingt secondes plus tard, cette fois c'est Johan Hedman, assisté de Björn Edlund et "Aurelius Maclund", qui égalise sur l'ensemble des rencontres. Sentant le vent tourner, le banc choletais réclame un temps mort. Les Aigles, tout comme le public qui scande des "Issa Nissa" à tout va, sont ramenés à la vie par ces deux buts rapprochés et prennent globalement l'avantage une minute plus tard grâce à une nouvelle réalisation signée par le trio Gillardin-Dubaj-Margerit. Les Dogs sont pris à la gorge et encaissent même un quatrième but signé Anton Nyberg. À l'agonie vingt minutes plus tôt, les Niçois regagnent leur vestiaire avec une avance de deux buts sur l'ensemble de la série.

De retour sur la banquise azuréenne pour la troisième période, les Niçois résistent bien à une première infériorité numérique. Le retour à forces égales ne dure pas car les Dogs bénéficient d'une double supériorité de presque deux minutes. Jouant le tout pour le tout, Fred Gilbert déserte son filet pour tenter une attaque à six contre trois qui est près de s'avérer payante. Le portier visiteur regagne sa place à cinq contre cinq et doit s'incliner sur une nouvelle réalisation signée Gillardin-Dubaj-Margerit. Le capitaine des Aigles n'est pas rassasié après un triplé et donne encore un peu plus d'aisance à son équipe, avant de relayer une relance de Daniel Svedin en direction de Tomas Banas qui scelle le score à 7-1 à une minute de la fin de la rencontre.

Poussés dans leurs derniers retranchements par une très belle équipe de Cholet, les Niçois n'ont jamais baissé les bras et sont parvenus à retourner une situation assez mal engagée pour offrir à leur public un feu d'artifice qui les propulse en demi-finale. Au tour prochain, les Aigles retrouveront de vieilles connaissances : les Corsaires de Dunkerque. Les Nordistes ont en effet réalisé la sensation des quarts de finales en allant battre les Albatros de Brest 7-6, confirmant leur succès de l'aller 4-3.

Compte-rendu signé Pascal Saintier

 

Commentaires d'après-match (sur le site officiel du NHCA)

Augustin Gillardin (attaquant et capitaine de Nice) : "C'est sûr que marquer quatre fois, ça fait plaisir, mais ça va me coûter cher aussi ! Je n'ai jamais été un buteur. Maintenant, quand il y a des matchs importants, je fais mon possible pour tout donner. Et ça a payé ce soir. J'ai de la chance aussi, merci à mes coéquipiers ! Notre ligne tourne bien, surtout quand Margot arrive à mettre les palets au fond ! On est très homogène. Margot pose le jeu, André forchecke très bien et moi, j'essaye de faire la différence quand je peux. Derrière, il y a une bonne complémentarité entre les deux Slovaques : ça fait un paquet d'années qu'ils jouent ensemble. On a une ligne qui se trouve bien, c'est vrai, et c'est un avantage. Dunkerque ? Ce sera encore un match à ne pas prendre à la légère. On a pu voir en saison régulière que là-bas, c'est l'enfer du Nord, une ambiance où il est difficile de jouer. On n'entend strictement rien ! Ils ne sont pas nombreux pourtant, mais ça ne va pas être facile : ils sont difficiles à bouger. Ce soir, honnêtement, je ne voulais pas partir comme ça. Sur le banc, à trois minutes de la fin, j'ai dit aux mecs que j'étais content de jouer avec eux. Une bande de copains : c'est vraiment mon sentiment ce soir. On a la chance d'avoir un très bon groupe et ce n'est pas le cas toutes les années. Il faut savoir en jouer : ce soir, ça nous a drôlement aidés. Si je me souviens bien, à Dunkerque, on était menés 4-1 avant de gagner 5-4 et c'est grâce à cet état d'esprit dans l'équipe."

Romain Février (défenseur de Cholet) : "Notre objectif, c'était d'aller le plus loin possible avec une équipe 100% française. On avait nos capacités et nos faiblesses, et on le savait dès le début de saison. On a travaillé fort tous ensemble pour y arriver : au niveau collectif, on était bien soudés. Aujourd'hui, le club est encore en construction. On s'arrête là, mais on pense déjà à la saison prochaine. C'est sûr qu'on est en vacances ce soir. Grosse déception, évidemment, après un bon match aller, et on y a cru après avoir ouvert le score. Après, c'est sûr que jouer à l'extérieur, devant un public qui répond présent... je pense que c'est un peu ce qui a fait la part des choses. On a quand même un peu cru à la montée. On a battu les premiers de notre poule, on a fait un bon résultat en Coupe contre La Roche qui était devant nous... C'est vrai qu'on a perdu des points bêtement en championnat. Je pense qu'on avait la capacité d'aller sur le podium, voire plus loin. L'objectif du club, c'est aussi de monter en division 1 : on va passer à la saison prochaine et on fera le nécessaire. Que des équipes de l'est en demi-finales ? Je l'apprends. Tant mieux pour elles ! Les phases finales sont là, c'est ça, le sport. On va suivre ça de près. Pour moi, Nice est une équipe qui mérite d'aller plus loin : je lui souhaite bonne chance pour la suite. Après, qu'il n'y ait que des équipes de l'est ou quelques-unes de l'ouest également, peu importe. C'est le jeu."

Julien Pihant (entraîneur-joueur de Cholet) : "Malheureusement, on n'a pas eu la force et le caractère de tenir, ce qu'on a pourtant bien fait au premier tiers. Ce que je dis à mes gars ? Qu'avec un peu de recul, on a fait une bonne saison : ça, c'est positif. C'est difficile de dire qu'il n'y a pas un grand écart entre nos deux équipes vu le deuxième match. Cela dit, le score ne reflète pas notre niveau de jeu : on a craqué psychologiquement aux deuxième et troisième tiers. Je pense que c'est ça qui fait une grosse différence : bravo aux Niçois qui ont su maintenir une pression tout au long du match. Pour moi, il y a deux moments clés : celui où on a l'occase de faire 2-0 à la fin du premier tiers et celui au troisième tiers où on essaye de jouer à 6 contre 3. Malheureusement, on n'a pas eu la réussite. [...] Pour moi qui viens de Magnus, le challenge de la D2 est vraiment intéressant, parce que j'ai une gestion de groupe. C'est sûr qu'il y a des matchs un peu barbants, parce qu'en face, ça ne joue pas trop au hockey. Mais une fois arrivées aux phases finales, les équipes ont un bon effectif. Elles jouent sans essayer de donner des mauvais coups : c'est vrai que c'est très intéressant. La gestion humaine, ça me plaît. Le challenge sportif personnel est différent, mais il n'est pas moins intéressant. L'année prochaine, on va travailler pour la montée. Malheureusement, le nerf de la guerre reste l'argent. C'est sûr que, si on peut, avec parcimonie, récupérer un ou deux joueurs, si on peut apporter un peu plus d'expérience, ce sera bien. C'est ce qui nous a manqués en quart de finale, car ce ne sont pas les joueurs habituels qui ont été présents. C'est un petit regret. Malgré tout, on reste confiant. On va essayer de construire un truc sympa."

 

Nice - Cholet 7-1 (0-1, 4-0, 3-0)

Samedi 8 mars 2008 à 19h15 à Jean-Bouin. 500 spectateurs.

Arbitrage de Jean Catarino et Philippe Emerit.

Pénalités : Nice 20' (2', 6', 12'), Cholet 34' (6', 10', 8'+10').

Évolution du score :

0-1 à 04'37" : Neveu assisté de Guilhem

1-1 à 34'30" : Gillardin assisté de Dubaj et Margerit (sup. num.)

2-1 à 34'51" : Hedman assisté de Macon et Edlund

3-1 à 35'58" : Gillardin assisté de Dubaj et Margerit

4-1 à 39'03" : Nyberg assisté de Hedman et P. Karlsson

5-1 à 45'12" : Gillardin assisté de Dubaj et Margerit (double sup. num.)

6-1 à 53'15" : Gillardin assisté de Dryler et Margerit

7-1 à 59'02" : Banas assisté de Gillardin et Svedin (inf. num.)

 

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