Mulhouse - La Roche-sur-Yon (1er mars 2008)

 

Quart de finale de division 2, match aller.

On le savait, ce quart de finale n'allait pas être une partie de plaisir pour nos Scorpions. L'adversaire du jour, invaincu à domicile, et n'ayant concédé que deux défaites seulement lors de la première partie du championnat, ne venait pas en terre alsacienne pour faire du tourisme ! Et, à l'image de beaucoup de matchs de play-off, le début de rencontre reflétait bien un état de tension et de fébrilité présent chez les deux équipes.

David Croteau tire la première cartouche en direction de Peter Stanga, ex-gardien de Ligue Magnus, à la vingtième seconde du jeu. De l'autre côté, c'est Samson Samson qui a le privilège d'alerter en premier Martel par un énorme tir bien repoussé à 2'20". Les hostilités sont bien lancées ! Après une belle occasion de la paire Aubry/Arrial, Mulhouse bénéficie d'une une faute de Pacull (3'14"). Le palet circule bien dans la zone offensive, mais Stanga ne se laisse aucunement surprendre par le tir de Croteau. Le portier vendéen aura une autre occasion de démontrer tout son talent à la sixième minute, lorsque Franck Herbrecht, seul face à lui, ajuste sa lucarne. Au dernier moment Stanga dévie la rondelle qui passe au-dessus de la cage.

Après avoir attendu que l'orage mulhousien s'éloigne un peu, La Roche se montre à son tour très dangereux lorsque Pacull se retrouve seul devant Martel qui ne peut que repousser son tir. Totalement libre devant la cage ouverte, le palet n'est pas repris par les attaquants (10'36"). Aux missiles envoyés par Tupy, La Roche réplique par de belles actions, comme celle de Pacull et Samson dont le tir manque le cadre (13'40").

David Croteau, comme à son habitude, se montre très dangereux par des contres rapides. Mais il fait également l'objet d'un marquage serré, et des gestes parfois très limite sont portés contre lui. Ainsi, partant seul au but, il se fait sécher par Selin (14'15"). Cette action, malgré les huées des spectateurs, ne sera sanctionnée que de 2' de pénalité. Mais Mulhouse n'arrive pas à profiter des périodes de supériorité ; la défense de La Roche laisse en effet peu d'espace aux joueurs alsaciens, et Stanga se montre inflexible ! Les accrochages sont nombreux sans que les arbitres n'interviennent ; l'énervement est palpable dans les rangs des deux formations.

À 16'33", Marinov décoche un gros tir sur Martel bien heureux de constater que le palet se retrouve coincé sous sa jambière ! À 17'24", Mulhouse se retrouve en infériorité suite à une crosse haute de Lyon ; La Roche va tout tenter pour essayer de décoincer le compteur avant la fin du premier tiers, en alignant sur la glace ses plus grosses pointures ; mais les Mulhousiens vont tenir et le score en restera là lorsque retentit la sirène.

On sent les joueurs nerveux lors de la reprise, et c'est cette fois-ci La Roche qui prend le début du tiers à son compte. Mulhouse réplique quelques minutes après : Oulik, Croteau, Da Silva... tout le monde s'y met pour essayer de tromper la vigilance de Stanga, mais ce dernier est un véritable mur. À ce moment du jeu, toutes les individualités se neutralisent. Grosse frayeur pour Martel sur le tir de Nimer, mais sa mitaine ne tremble pas (24'36"). Les deux équipes partent alternativement à l'attaque et les deux gardiens ont fort à faire. À 28'20", Claden fait une magnifique passe à Croteau, mais Stanga résiste, tout comme sur l'énorme tir de Herbrecht quelques secondes plus tard. Les provocations fusent des deux côtés, et les joueurs s'invectivent d'un banc à l'autre !

Après une domination de l'équipe locale durant la première moitié de cette deuxième période, La Roche va à son tour accélérer son jeu, à l'image du trio Samson/Varga/Orsolini qui se distingue par quelques belles combinaisons. Et ce sursaut d'énergie s'accélère encore lorsqu'Arrial écope d'une pénalité pour cinglage (33'24"). La Roche installe bien son jeu de puissance, et, à force d'essayer, Marcel Budos trouve la faille (0-1, 34'15").

Mulhouse veut revenir au score rapidement, ne souhaitant pas que la confiance s'installe trop au sein des rangs vendéens ; et après un très bel arrêt-mitaine face à un tir frappé de Croteau, Stanga cède lui aussi céder face à la détermination des Scorpions. Après un premier tir repoussé, Croteau trouve l'ouverture suite au travail de Bringuet et Tupy (1-1, 37'09"). Mais à moins de deux minutes avant la pause, Mulhouse se retrouve en double infériorité numérique, d'abord pour un retard de jeu infligé à Martel, puis pour un cinglage de Lyon. L'équipe résiste comme elle le peut, mais une seconde après la fin de la première pénalité, sur une faute de placement d'un défenseur, La Roche inscrit son deuxième but par David Ribanelli (1-2, 38'34").

Le jeu est toujours aussi viril et Oulik est victime d'une énorme charge qui le laisse un bon moment à terre. Pour cela, Samson écope de 2'+2'+10'. Puis Ribanelli, à son tour, écope d'une pénalité de match pour, selon les arbitres, un coup de crosse au visage volontairement adressé. Contestant la décision arbitrale, Orsolini sera également prié de regagner le banc des pénalités pour dix minutes. Ce deuxième tiers se termine donc dans une certaine confusion, et surtout sur un énorme mécontentement dans les rangs vendéens.

Il est clair que Laurent Arnaud a su motiver ses troupes pendant la pause afin de ne pas passer à côté d'une si belle occasion de revenir rapidement au score et si possible prendre l'avantage. Il ne faut pas plus de vingt-neuf secondes à Julien Aubry, sur passe de Croteau, pour transpercer une équipe yonnaise décimée par les punitions. Et moins de vingt secondes plus tard, toujours à 5 contre 3, c'est Vincent Bringuet qui enfonce le couteau dans la plaie en inscrivant le troisième but mulhousien (3-2, 40'48"). L'ambiance dans les gradins est indescriptible !

La pression mulhousienne continue, voulant encore profiter du simple avantage numérique consécutif à la pénalité majeure. Croteau et surtout Tupy mitraillent littéralement Stanga, sans réussite. Cet épisode mouvementé a eu comme conséquence de motiver encore plus La Roche. Revenus à cinq, les visiteurs se ruent à leur tour sur la cage de Martel qui doit sortir un nouvel arrêt-mitaine de toute beauté face au très dangereux Marinov. Mais les Mulhousiens sont en pleine confiance, et après une circulation très pure du palet, Bringuet marque un but d'école avec l'aide de Croteau et Herbrecht (4-2, 46'51"). Quel renversement de situation en peu de temps !

Mais bien entendu, piquée au vif, La Roche à bien la ferme volonté de ne pas en rester là. Après un retard de jeu d'Olivier Lyon (47'31"), la pression sur Martel se fait énorme. À trois reprises, le gardien canadien s'interpose comme il le peut face aux attaques adverses, sans pour autant arriver à bloquer le palet. Répondant du tac au tac, Croteau est à deux doigts de réussir l'exploit en partant en break, mais n'arrive pas à aller au bout de son effort. À 50'35", Martel se couche bien face au tir de Budos. Croteau, toujours lui, bute une nouvelle fois sur Stanga ; le palet est libre, il insiste et un début de bagarre a lieu.

Il reste moins de huit minutes à tenir pour les Mulhousiens qui laissent beaucoup d'énergie sur la glace pour contenir les assauts répétés de leurs adversaires. Et les craintes sont nombreuses parmi les spectateurs lorsqu'Oulik écope d'une méconduite et que Tupy, très sévèrement chargé, reste un long moment au sol avant d'être évacué au vestiaire, touché à un genou.

Pour compenser l'absence sur la glace de deux coéquipiers majeurs, Vincent Bringuet signe son retour au jeu par une dépense d'énergie énorme ! Il est partout en cette fin de rencontre, en attaque et en défense. Mulhouse ne veut pas lâcher ce résultat ! Croteau également, doit avoir un troisième poumon pour montrer encore autant de vitalité après tant d'effort : il slalome sur toute la patinoire pour finalement buter sur le dernier défenseur.

Claden est prié de rejoindre le banc des pénalités pour une obstruction à 55'51". La Roche sait que c'est peut-être sa dernière occasion de revenir au score. Entraînés par le groupe des Ultras, les spectateurs donnent de la voix pour soutenir leur équipe. Marinov, toujours lui, alerte Martel qui ne fléchit pas. La Roche demande son temps mort. Mais à la reprise, le junior mulhousien Loïc Claden se bat comme un beau diable pour conserver le contrôle du palet et priver ainsi les adversaires de possibilité de relance. Mulhouse demande à son tour un temps mort à 58'36". Les secondes restantes sont interminables et le public est debout ! Olivier Lyon joue très intelligemment afin de gagner du temps. Budos adresse encore un dernier gros tir en direction de Martel à 15 secondes de la sirène, mais le portier mulhousien ne veut plus rien lâcher.

Quel match, quel intensité, quel suspense, que d'émotions ! Le public reste un long moment à ovationner son équipe victorieuse, refusant de croire que cette rencontre a peut-être été la dernière de la saison à l'Illberg. Et pour passer le cap des quarts de finale et obtenir le droit de rencontrer très probablement l'impressionnante équipe de Lyon menée par Christer Eriksson, il faudra aller défier La Roche sur ses terres, pour arracher une deuxième victoire, ou du moins ne pas perdre de plus d'un but d'écart. Cela ne sera de toute évidence pas une partie de plaisir. Les Scorpions seront attendus comme il se doit dans le fief des Aigles : la révolte des Chouans grondera très certainement !

Compte-rendu de Christian C.

 

Commentaires d'après-match (dans les Dernières Nouvelles d'Alsace et Ouest France)

David Ribanelli (entraîneur de La Roche-sur-Yon) : "Les arbitres nous ont sanctionnés... Maintenant, il faut penser à autre chose. Ce n'est pas une équipe qui nous est supérieure collectivement. Devant, ils ont deux-trois bons joueurs qui patinent. Ce sont plus des individualités. Ça se jouera avec le cœur. Que tout le monde le sache, on laissera nos tripes sur la glace. Cette fois-ci, ce sont eux qui seront dans la peau du favori. On va voir comment ils vont gérer cette situation."

Vincent Bringuet (capitaine de Mulhouse) : "J'étais crispé avant cette rencontre, ce qui est plutôt inhabituel chez moi. Mais j'avais vraiment à cœur de jouer ce match et de retrouver la compétition après plusieurs mois de blessures. J'estimais que j'avais des choses à prouver. Je suis très reconnaissant envers le travail du staff médical qui a tout fait pour mon retour en me procurant notamment une attelle qui m'a permis de jouer. Le powerplay est un secteur où nous avons beaucoup de mal cette saison. Finalement, cela s'est amélioré ces derniers temps car nous avons décidé de changer de tactique et de jouer beaucoup plus simplement. Nous avions plus de cœur que nos adversaires. Nous prenons des buts sur des erreurs individuelles, mais nous avons su revenir et tenir le score. La Roche-sur-Yon est une équipe structurée avec des lignes d'attaque homogènes et un gardien qui a prouvé qu'il savait répondre présent. Mais nous sommes confiants. Ce sera à eux de faire le jeu. Cet avantage fait que nous serons moins stressés, plus sereins."

 

Mulhouse - La Roche-sur-Yon 4-2 (0-0, 1-2, 3-0)

Samedi 1er mars 2008 à 17h45 à la patinoire Arago. 1013 spectateurs.

Arbitrage de Jean Catarino et Didier Drif.

Pénalités : Mulhouse 26' (4', 6', 6'+10'), La Roche 63' (10', 16'+10'+25', 2').

Tirs : Mulhouse 41 (12, 17, 12), La Roche 41 (12, 17, 12).

Engagements : Mulhouse 48, La Roche 37.

Évolution du score :

0-1 à 34'15" : Budos assisté d'Orsolini et Varga (sup. num.)

1-1 à 37'09" : Croteau assisté de Bringuet et Tupy

1-2 à 38'34" : Ribanelli assisté de Marinov et Samson (sup. num.)

2-2 à 40'29" : Aubry assisté de Croteau et Tupy (double sup. num.)

3-2 à 40'48" : Bringuet assisté de Da Silva et Lyon (double sup. num.)

4-2 à 46'51" : Bringuet assisté de Croteau et Herbrecht

 

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