Match comptant pour la vingt-et-unième journée de division 1.

C'est dans contexte clair-obscur que le match de ce soir mettrait aux prises deux prétendants aux playoffs. Clair car pour Bordeaux, il n'y a pas d'alternative : une victoire sinon un adieu au dernier carré. Obscur car on ne sait pas trop où classer Courbevoie : avec leurs deux matchs de retard, sont-ils à égalité de points avec leurs hôtes du soir ou bien possèdent-ils quatre points d'avance ? Néanmoins, les Coqs ont l'opportunité d'éloigner de manière irrémédiable un de leurs opposants aux quatre premières places.

Pour ce match-couperet, Mériadeck a fait le plein des grands soirs et ce sont près de trois mille personnes qui poussent dans les travées de la patinoire bordelaise. C'est donc sous une grosse ambiance que le match débute. Et pour faire plaisir au public, les Boxers seront les premiers en action : un une-deux entre Vannienwenhove et Tartari permet au premier cité de lancer à la cage un palet que Nicolas Fourcade ne pourra que repousser. Malgré cette entame rapide, les deux équipes ne se livrent guère et le jeu s'équilibre surtout dans la zone neutre. La première pénalité intervient au bout de deux minutes de jeu, mais les Boxers ne trouvent pas de positions suffisamment intéressantes pour mettre en danger les visiteurs. À la fin de la pénalité, Christophe Perez, derrière sa ligne de but, croit relancer rapidement mais en fait le palet est intercepté par Timko qui sortait de prison. Celui-ci s'avance, sert en retrait Motte qui décale Sarnovsky qui s'en va tromper le portier local (0-1, 04'35"). Piqués au vif, les Boxers ne mettent pas longtemps à réagir par l'intermédiaire de Stéphan Tartari qui, en déséquilibre, parvient à servir Nicolas Courally, plein axe, dont le lancer est repoussé par Fourcade.

Par la suite, on s'échange aimablement quelques pénalités qui ne donnent rien. Au contraire c'est en infériorité que l'on voit l'action la plus dangereuse : parti seul en contre, Jérôme Patard tire deux fois au but, et si l'on ajoute le rebond pris par Courally, cela fait trois arrêts que Fourcade a dû effectuer afin de pallier le retour tardif de ses défenseurs. C'est au quart d'heure de jeu qu'on assiste à un des tournants du match : Gautier Lafrancesca se rend coupable d'une crosse haute sur un joueur adverse, et après une discussion avec ses juges de ligne, Mlle Picavet décide de le renvoyer aux vestiaires avec un 5'+20' qui risque de lourdement handicaper les locaux. Cela fait à peine cinq secondes que le palet a été remis en jeu lorsque Déo Van décale Mistrik qui envoie le palet heurter la base du poteau de Burnet. Malheureusement pour eux, les Coqs vont se mettre à la faute et ainsi annihiler l'avantage que leur procurait ces cinq minutes de supériorités.

Il n'en faut pas plus pour permettre aux locaux de se réveiller. C'est tout d'abord Jérôme Patard qui relance la machine. Il gagne une mise en jeu en zone offensive, passe derrière le but pour servir astucieusement Courally qui envoie le palet dans le but (1-1, 17'04"). Une minute plus tard, le même duo offensif revient sur la glace : un bon travail de Courally au milieu de la défense adverse permet à Patard de récupérer le palet et de le propulser dans la lucarne de Fourcade (2-1, 18'32"). Alors que l'on s'attendait à une période difficile pour les locaux, ils parviennent à rentrer aux vestiaires avec un petit but d'avance.

Cette avance, ils semblent bien décider à la doubler rapidement. Durant la première moitié du second vingt, ils n'auront de cesse de mettre la pression sur les buts de Courbevoie. Les Coqs ne répondront que très timidement, voulant à tout prix tuer cette période difficile où ils ont du mal à "patiner droit". C'est tout d'abord Tartari, bien servi par Vannienwenhove, qui trouve le poteau... Puis ce sera au tour de Larrieu (par deux fois), de Vannienwenhove et enfin de Lambert de se créer des opportunités intéressantes. Et ce qui devait arriver arriva, Savage, de la bleue, lance au but un palet dévié juste devant la cage par Vannienwenhove (3-1, 29'35"). Le match est en train de tourner à l'avantage des Boxers, et ce, malgré les quelques pénalités qui offrent la possibilité à Courbevoie de revenir. Néanmoins, à force de jouer avec le feu, les locaux sont pris en défaut : Agostini lance Boissière qui remet en retrait à Vychodil qui propulse le palet au fond des filets (3-2, 34'53"). On vit alors quelques instants de panique côté bordelais, mais pour pallier les légères défaillances défensives, Burnet repousse deux grosses occasions.

Sitôt passé ce coup de chaud, les Bordelais reprennent le jeu à leur compte et cela paye en fin de tiers lorsque Jérôme Patard, bien servi par Mariage, transperce la défense adverse pour loger le palet sous la jambière de Fourcade (4-2, 37'11"). Les Boxers continuent à imposer leur rythme, condamnant les visiteurs à patiner derrière le palet. Les Coqs se cassent souvent les dents sur une défense bordelaise qu'on a rarement vu aussi sereine, et lorsqu'ils parviennent à franchir ce rempart, Christophe Burnet veille au grain comme lorsque Bougaran, servi par Déo Van, voit son lancer bloqué entre les jambes du portier local. De nouveau, la période se termine sur un score de 2-1 en faveur des Girondins, ce qui porte désormais à deux le nombre de buts d'avance.

À l'entame de la dernière période, on voit mal comment les visiteurs peuvent revenir dans le match tant les Boxers semblent impériaux dans tous les domaines. Il ne leur faut d'ailleurs qu'une petite minute avant de mettre le feu aux poudres : Courally, classiquement situé derrière la cage, sert plein axe Patard dont le tir passe de peu à côté alors que Fourcade avait été pris de vitesse. Les actions courbevoisiennes se font de plus en plus rares. En fait, il faut attendre plus de cinq minutes avant de voir Vychodil tenter sa chance, sans réussite. Quelques minutes plus tard, les locaux croient avoir définitivement enfoncé le clou lorsqu'un magnifique jeu à deux entre Tartari et Larrieu se conclut par un but du dernier, refusé pour un hors-jeu ! Ces deux là ne comptent pas en rester là et Tartari manque de quelques millimètres de dévier un lancer excentré de Larrieu à la treizième minute.

Le nombreux et bruyant public de Mériadeck devra se contenter d'attente quelques instants avant de pouvoir, enfin, se sentir libéré : bien installé en zone offensive, Mariage transperce l'axe des Coqs, passe à Lecompère qui tire à bout portant sur Fourcade. Celui-ci ne peut que repousser la rondelle dans la crosse de Courally qui marque le cinquième but bordelais (5-2, 55'00"). Ce nouveau but enterre les ultimes espoirs de retour de Courbevoie qui ne parvient plus à sortir de sa zone. Dans l'ultime minute, en supériorité numérique, Lecompère à la bleue, sert dans la largeur Jérôme Patard qui, d'un tir surpuissant sous la jambière gauche, inscrit son premier triplé de la saison (6-2, 59'21"). Les dernières secondes de jeu seront l'occasion de lancer dans le grand bain Ayrton Raison dont c'était la première apparition à ce niveau.

Au final, avec seulement 21 tirs tentés, Courbevoie ne pouvait pas espérer grand-chose. L'effet des 2700 spectateurs s'est fait sentir et on peut être heureux de constater que jamais depuis le début de la saison on n'avait vu la défense bordelaise aussi appliquée et concentrée. L'excellence du duo Courally-Patard a suffi pour concrétiser les actions et ainsi assurer la victoire aux locaux. Ainsi, on peut l'affirmer "Les Boxers sont toujours vivants !".

Compte-rendu signé Alex Mondin

Bordeaux - Courbevoie 6-2 (2-1, 2-1, 2-0)

Samedi 16 février 2008 à 18h15 à la patinoire de Mériadeck. 2702 spectateurs.

Arbitrage de Marie-Tjana Picavet assistée de Laurent Antunes et Vincent Champion.

Pénalités : Bordeaux 39' (4'+5'+20', 6', 4'), Courbevoie 30' (8'+10', 6', 6').

Évolution du score :

0-1 à 04'35" : Sarnovsky assisté de Al. Motte et Timko

1-1 à 17'04" : Courally assisté de Patard et Boubé

2-1 à 18'32" : Patard

3-1 à 29'35" : Vannienwenhove assisté de Savage et Tartari

3-2 à 34'53" : Vychodil assisté de Boissière et Agostini (sup. num.)

4-2 à 37'11" : Patard assisté de Mariage et Lecompère (sup. num.)

5-2 à 55'00" : Courally assisté de Lecompère et Mariage

6-2 à 59'21" : Patard assisté de Lecompère (sup. num.)

Gardien : Christophe Burnet [sorti à 59'].

Défenseurs : Yann Lecompère (C) - Peter Vojtek ; Jan Majercak - Jean-François Savage ; Cyril Boubé - Christophe Perez; Thomas Giraudau - Sébastien Lesur.

Attaquants : Jérôme Patard (A) - Nicolas Courally - Gautier Lafrancesca [puis Mariage à 15'17"] ; Raphaël Larrieu (A) - Stéphan Tartari - Yann Vannienwenhove ; Vincent Cadren - Jill Cauly - Nicolas Mariage [puis Lambert à 15'17"] ; Ayrton Raison - Cyril Lambert - Sébastien Cadren.

Remplaçant : Xabi Chatelin (G). Absent : Steve Michou (suspendu).

Gardien : Nicolas Fourcade.

Défenseurs : Grégory Boissière - Stanislas Mistrik ; Filip Vychodil - William Place ; Loïc Demaldent - Matthieu Ganivet.

Attaquants : Zdenko Sarnovsky - Jan Timko - Alexandre Motte ; Alexandre Bougaran - Loïc Déo Van - Erwan Agostini ; Alexandre Capet - Thierry Caillaux - Mathieu Ganivet ou Vincent Elbaze.

Remplaçants : Guillaume Drouot (G), Cyril Guénée. Absents : Yohann Petiot (poignet), Antoine Motte (raisons personnelles), Jérôme Laverny (raisons professionnelles).

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