Match comptant pour la vingtième journée de la ligue Magnus.

Malgré la baisse de forme des Ducs en comparaison du début de saison, aucun pronostic ne donne Caen favori pour ce match. Difficile effectivement de miser sur une équipe lanterne rouge sans conteste et qui n'a gagné qu'un seul match dans la saison. Toutefois, le climat est un peu moins sombre au-dessus des Drakkars puisque Luc Chauvel rejoue ainsi qu'Alexis Gomane, blessé depuis octobre. L'équipe récupère donc son capitaine et peut se payer le luxe inhabituel d'avoir un défenseur sur le banc.

Aucun cadeau ne leur sera fait. Heikke Leime, qui avait fait les beaux jours des Léopards de Caen, a annoncé qu'il ne ferait pas de cadeau aux Normands et souhaite étouffer tout rébellion contre le classement.

Avant même le coup d'envoi, le public caennais ne peut s'empêcher de retenir son souffle. L'arbitre de la rencontre est Monsieur Hauchart, pour la troisième fois consécutive à domicile. Et il y a des raisons aux craintes des supporters caennais. Lors des deux derniers matchs, il avait laissé jouer un jeu assez physique peu favorable aux locaux. En effet les Drakkars ne comptent que peu de pénalités (22 minutes en deux matchs) mais se font systématiquement exclure un joueur (Liska contre Strasbourg puis Prosvic contre Épinal). Les exclusions avaient eu lieu au troisième tiers lorsque le match s'était durci physiquement des deux côtés. Cette fois-ci, l'équipe semble avoir compris la leçon et ne se laisse pas faire. Malgré la supériorité évidente des Ducs, la défense garde de la consistance et Arnaud Goëtz, très acrobatique, mène à l'échec les tentatives angevines, que ce soit face à Tessier et Baluch à bout portant ou Jodoin de loin. Le portier bas-normand est toujours déterminant et permet à son équipe de rester dans la course. Puis vient la phase déterminante où Angers concède une supériorité numérique. Le jeu caennais se met en place sans grand changement à l'habitude, c'est-à-dire qu'il ne se met pas en place. Mais sur une mauvaise relance défensive, Stefan Rusnak à l'affût, récupère à la bleue et s'élance face au gardien, avant de servir Nemcicky qui avait suivi (1-0 à 12'58").

La réaction des Ducs ne parvient pas à mettre les locaux en défaut mais alors que ceux-ci sont en infériorité, Goëtz arrête un palet et une bagarre éclate devant le but. Jokinen, qui s'était un peu trop approché du gardien, se fait écarter par Nemcicky. Puis l'action se transforme en mêlée. Tessier s'en mêle et prend un coup au nez qui le fait saigner, et Baluch prend à son tour le centre caennais à partie. Pendant ce temps, Tessier continue à s'énerver au point de faire tomber les gants et le casque pour mettre au défi son adversaire, déjà bien occupé par le reste de la famille angevine. Cette fois-ci, le zèbre n'attend pas le troisième tiers et exclut Nemcicky pour le match : 5'+20' pour crosse haute et deux minutes pour altercations. Côté visiteurs, Jokinen prend deux minutes pour cinglage et sera le seul pénalisé. L'issue du match ne fait désormais aucun doute mais les Drakkars ne sont pas au bout de leur peine.

Pour les Angevins, c'est une deuxième session d'entraînement qui commence. Non seulement ils ont cinq minutes de supériorité qui vont les amener sur deux périodes, mais en plus ils commencent à 5 contre 3. Une double supériorité heureuse qui est prolongée dès le premier but marqué par Jodoin (1-1 à 16'08"). Ses collègues se dépêchent de suivre son exemple. Salonen en premier (1-2 à 16'43") puis Baluch par deux fois (1-3 à 17'19" et 1-4 à 19'21"), assisté par Jodoin revenu frais et entier mais qui sera poursuivi par les sifflets du public pendant une bonne partie du match.

Inutile de préciser que les Bas-Normands ne prennent plus le risque d'aller au contact. Ils ne reprennent du poil de la bête que sur une supériorité à la 28e minute. Alors que le changement de ligne est laborieux, le cinquième joueur tarde à arriver et l'équipe se fait pénaliser pour surnombre. La fin du match est ponctuée par trois nouveaux buts angevins. L'arbitre de ligne mal placé fait écran au défenseur caennais, et Baluch se retrouve tout seul à un endroit où Goëtz ne l'attendait pas (1-6 à 51'18"). La ligne Salonen-Metsäranta-Vidman, qui s'était déjà fait remarquer par la circulation fluide et rapide du palet en zone offensive, vient logiquement concrétiser un beau match. Enfin, Tessier enfonce le clou à trente secondes de la sirène (1-8 à 59'29"), résumant ainsi le match.

En définitive, le niveau du match a été très moyen. Le divorce entre Monsieur Hauchart et le club caennais est définitivement consommé. Si la différence de niveau entre les deux équipes est évidente, Angers avait encore beaucoup à faire pour l'emporter au moment de l'exclusion du meilleur pointeur caennais.

Compte-rendu signé Benoît Gy

Commentaires d'après-match (dans Ouest France)

Rodolphe Garnier (entraîneur de Caen) : "J'ai revu la vidéo. Notre gardien se fait charger. Sur l'échauffourée qui suit, Tessier vient agresser Nemcicky qui se protège en levant sa crosse. Mais au bout du compte, nous sortons beaucoup plus sanctionnés qu'eux. Je ne dis pas qu'on aurait gagné, mais on leur tenait la dragée haute. Le match bascule là-dessus. C'est sûr, les gars arrivent au bout du rouleau. Mais il faut se projeter déjà sur les barrages. Pour ça tout le monde doit rester concerné."

Heikki Leime (entraîneur d'Angers) : "Heureusement qu'on a plié le match rapidement, grâce au powerplay qui a bien fonctionné. Le score est très dur pour Caen. J'ai été surpris, car dans le jeu, il ne leur manque pas grand-chose. Ils se battent et il y a quelques jeunes talents. Pour nous, ce succès est bon pour le moral, car ça n'a pas été facile."

Caen - Angers 1-8 (1-4, 0-1, 0-3)

Vendredi 11 janvier 2008 à 20h00 à la patinoire de Caen la mer. 850 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Hauchart assisté d'Éric Bouguin et Nicolas Dessaint.

Pénalités : Caen 33' (8'+25', 2', 0'), Angers 14' (4', 8', 2').

Évolution du score :

1-0 à 12'58" : Nemcicky assisté de Rusnak (sup. num.)

1-1 à 16'08" : Jodoin assisté de Lahesalu et Vidman (sup. num.)

1-2 à 16'43" : Salonen assisté de Vidman et Metsäranta (sup. num.)

1-3 à 17'19" : Baluch assisté de Tessier et Fortier (sup. num.)

1-4 à 19'21" : Baluch assisté de Tessier et Fortier (sup. num.)

1-5 à 29'15" : Salonen assisté de Jodoin

1-6 à 51'18" : Baluch assisté de Tessier et Fortier

1-7 à 51'58" : Metsäranta assisté de Jodoin et Vidman

1-8 à 59'29" : Tessier assisté de Baluch et Fortier

Gardien : Arnaud Goëtz.

Défenseurs : Stefan Rusnak - Michal Cesnek ; Frédérick Brodin (C) - Olivier Vandecandelaere ou Alexis Gomane ; Jonathan Janil - Luc Chauvel.

Attaquants : Josef Liska - Tomas Nemcicky [puis Geffroy à 15'48"] - Graham Avenel ; Jonathan Avenel (A) - Jaroslav Prosvic - Thomas Decock ; Arnaud Hascoët - Thibault Geffroy (A) [puis Charles Geslain à 15'48"] - Brice Chauvel.

Remplaçant : Petr Tucek (G).

Gardien : Florian Hardy

Défenseurs : Nicolas Deshaies - Éric Lavigne ; Pavol Mihalik - Simon Lacroix ; Jean-François Jodoin - Lauri Lahesalu.

Attaquants : Michael Tessier - Éric Fortier - Tomas Baluch ; Yven Sadoun - Martin Lacroix (C) - Sami Salonen ; Hermanni Vidman - Matias Metsäranta - Juho Jokinen.

Remplaçants : Ville Koivula (G), Julien Albert, Kévin Igier.

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