Dunkerque - Mulhouse (5 janvier 2008)

 

Match comptant pour la quatorzième journée de division 2, poule est.

Depuis le début de la saison, Mulhouse n'avait pas joué à l'extérieur devant des gradins aussi bien garnis et vivants. Dunkerque est effectivement un fief du hockey français qui a connu la Ligue Magnus pendant de nombreuses années et qui a fourni l'équipe de France en joueurs d'exception à l'image des frères Rozenthal.

Les gradins étaient donc bien remplis pour cette belle affiche avec une équipe locale à l'esprit revanchard soutenue par la fanfare locale. En face, une équipe de Mulhouse en proie à quelques doutes par rapport à ses résultats en demi-teinte d'avant la trêve des confiseurs, mais tout de même encouragée par une dizaine d'Ultras mulhousiens bien décidés à soutenir leur équipe favorite dans une ambiance quelque peu surchauffée.

Pas de round d'observation ; sur la prise de palet, Croteau sert judicieusement Arrial qui s'en va réveiller le gardien Peyre sans pour autant concrétiser (18"). Mulhouse se retrouve en situation favorable suite à une charge incorrecte de Derepper (30"), mais quelques secondes plus tard Clément Thomas se retrouve tout seul à la ligne bleue pour armer un gros slap sur un Martel solide, histoire de le mettre dans l'ambiance (49"). Le ton est donné, la partie s'annonce haletante avec de belles actions rapides. Thomas, à nouveau seul à la bleue pour un lancer puissant, trouve le bouclier de Martel (2'53"). Le jeu se durcit et à ce petit jeu Mulhouse n'est pas très fort ; c'est au tour d'Aubry de passer par le banc des pénalités pour une charge incorrecte (3'27"). La tempête passe mais les quelques supporters alsaciens se demandent combien de temps les Scorpions pourront tenir face à une telle débauche d'énergie. Laurent Arnaud fait tourner ses troupes et David Croteau, venu prêter main forte au 3e bloc, sert divinement Maindron qui bute sur Peyre, après une belle action collective de la part de Marck, Guillain Pierrel et Da Silva (6'40").

La partie se durcit encore c'est au tour du plus jeune des frères Pierrel de visiter le banc des pénalités pour un slashing (8'39"). Folcke réussit à placer un beau shoot du poignet sans pour autant inquiéter Martel. L'organisation locale en power play n'est pas au top, et les visiteurs du jour en profitent à l'image d'Oulik qui, faisant preuve de métier, obtient une pénalité imaginaire, permettant de tuer une situation qui devenait compliquée (9'35"). Quelques secondes plus tard, Tremellat, après un bon travail de Croteau, trouve la faille (0-1, 9'41").

Piqués par les Scorpions, les Corsaires se réveillent et il faut toute la présence de Martel pour réduire à néant les efforts des coéquipiers de Karl Dewolf. Profitant des quelques ouvertures laissées par les offensives successives locales, David Croteau rate de peu le doublé en manquant le rebond sur un énorme slap de Tupy (11'00"), tandis que Romain Pierrel dévie hors du cadre un lancer anodin de Lyon (11'17").

Le jeu s'équilibre mais Mulhouse est réduit à 3 contre 5 après un surnombre et une charge incorrecte de Lyon (12'07" et 12'33"). Situation favorable pour les locaux qui se ruent à l'attaque à l'image de Dewolf qui trouve le casque de Martel, ou de Thomas qui voit son gros slap passer juste au-dessus de la transversale (14'07"). C'est contre le cours du jeu que, après une superbe relance de Tuppy, Croteau s'en va mystifier Julien Peyre qui ne s'en remettra pas et donnera sa place à Bram De Backer (0-2, 14'19"). La fin de période est à l'avantage des Alsaciens qui se montrent les plus dangereux comme ce missile de Tupy qui ne trouve pas de rebond après une superbe passe de Aubry (17'03") ou cette belle manœuvre collective de Oulik, Croteau et Tupy qui échoue devant un De Backer impérial sur ce coup-là (17'20"). Action qui verra Cyril Arrial rejoindre les vestiaires pour blessure à l'épaule suite à un contact rugueux avec Thomas.

Menés 2 à 0, on le sait, rien n'est impossible, il suffit de se rappeler du match aller à Mulhouse. La fanfare locale redoublant de vivacité, c'est dans une patinoire "chaudron" que des Corsaires survoltés entament la deuxième période. Et il faut tout le talent de Martel pour tenir la baraque qui est en train de s'écrouler et toute son autorité pour prendre le dessus sur Louf qui voyait déjà la rondelle dans le but. Les pénalités côté mulhousien commencent à pleuvoir, contre Aubry puis Oulik (22'03" et 22'08"), et c'est cash que la facture est payée par le toujours aussi virevoltant Dewolf (1-2, 23'10").

Les Mulhousiens ne baissent pas les bras et ne paraissent pas intimidés par l'ambiance explosive qui règne dans les gradins. Romain Pierrel et Tremellat se voient sanctionnés sévèrement pour cinglage et charge incorrecte, ce qui n'empêche pas Croteau opportuniste de subtiliser le palet à l'adversaire et d'aller avec la complicité de Oulik donner le tournis à la défense locale. Superbe slap également de Herbrecht sur la palette de Romain Pierrel qui ne parvient pas à mettre dans le cadre.

Le manque de pressing défensif de la part des Scorpions fait l'affaire des locaux qui pensent avoir trouvé une faille dans l'organisation alsacienne. Les attaquants mulhousiens, obligés de se montrer ultra défensifs pour enrayer la machine dunkerquoise qui avec l'aide du public se trouve une seconde jeunesse, commettent des fautes à l'image de Maindron pour dureté, de Croteau et Aubry pour attitude anti-sportive, à nouveau de Croteau pour méconduite, puis pour finir de Lyon prié de regagner les vestiaires suite à un "pétage de plomb" après avoir été justement sanctionné par le corps arbitral pour une charge incorrecte. Toute cette succession de fautes est donc à l'origine de l'égalisation de Dunkerque par N'Guyen sur passe de Dubois (2-2, 39'57"). Le chaudron explose...

Cette deuxième période aura vu des locaux dominateurs et des Alsaciens évoluant en infériorité numérique quasiment pendant tout le tiers-temps. On peut dire que le score de 2 à 0 sur cette période n'est pas cher payé et que le talent de Martel s'est avéré décisif pour que la note ne soit pas plus salée.

Le retour sur la glace s'est fait dans une ambiance surchauffée. Sentant le coup jouable pour prendre l'ascendant au classement, les locaux élèvent le niveau de jeu. Les "gros joueurs" de Dunkerque prennent énormément de glace à l'image de Dewolf, Dubois, N'Guyen, Folcke, Péan qui sont au four et au moulin. Comme ce slap de Dubois capté pleine mitaine par Martel (40'32") ou ce poteau bienvenu de Dewolf (42'53"). L'orage est à son comble et les Alsaciens accusent le coup. Julien Aubry et Romain Pierrel fournissent un travail défensif énorme, Lucas Tremellat se donne à fond, la solidarité collective en défense est totale. Nicolas Maindron n'arrête pas de virevolter dans tous les sens et de donner le tournis à la pression offensive des Corsaires qui commettent énormément de fautes techniques qui profitent à Mulhouse. Clément Thomas prend une pénalité de match au passage. Croteau, sur une belle action collective emmenée par Tupy et Herbrecht, se rappelle au bon souvenir des locaux après avoir purgé ses dix minutes et trouve la faille de l'infortuné De Backer bien abandonné par sa défense sur ce coup-là (2-3).

Il reste 10 minutes à tenir, c'est certainement ce que les joueurs de Mulhouse ont dans leur tête à ce moment-là. Les assauts dunkerquois ne diminuent pas en intensité, mais Mulhouse tient, l'équipe se montre ultra-défensive et profite des grosses erreurs locales dans cette situation compliquée. À 55'12" le pire est à craindre pour Herbrecht allongé un long moment sur la glace suite à un coup violent sur le nez. Les arbitres autorisent le médecin de Mulhouse à monter sur la glace : plus de peur que de mal, le coup a seulement étourdi le joueur.

Le jeu peut reprendre, Mulhouse souffre de plus en plus ; la puissance de Derepper ne parvient pas à tromper un "Martel Impérial" en cette fin de partie (56'33"). À cause d'une mauvaise protection de zone de Dunkerque, l'opportuniste Oulik pique le palet à l'organisation adverse et passe à Croteau qui sortait de pénalité, mais manquant de lucidité et de jus il vient buter sur la défense locale (57'33"). Les temps morts sont demandés, l'élaboration d'une stratégie pour essayer d'égaliser d'un côté et pour repartir avec le bénéfice de la victoire de l'autre sont mises en place. Les dernières secondes sont palpitantes, les cages locales sont vides... mais les organismes aussi.

Les Corsaires s'inclinent donc pour la deuxième fois de la saison dans leur chaudron face à des Scorpions qui auront fait un gros match à défaut d'avoir fait un grand match. Les points de la victoire sont bons à prendre à ce moment de la saison et risquent d'être précieux en perspective des play-offs.

Compte-rendu signé Jocelyn Pierrel

 

Commentaires d'après-match (dans les Dernières Nouvelles d'Alsace)

Laurent Arnaud (entraîneur de Mulhouse) : "Je pense que la trêve a fait du bien aux organismes mais surtout au moral des troupes. Il y avait à nouveau du plaisir sur la glace. Le résultat est là. Maintenant tout n'est pas rose. Le côté négatif, c'est que l'équipe et euphorique et se laisse aller. Il n'y a plus de contrôle. La palme revient à Olivier Lyon qui écope de 20' pour méconduite, de 2' pour un coup de poing et de 10' encore pour méconduite. Je crois qu'il ne s'habituera jamais au championnat français ! Ce ne sont pas de grosses fautes, mais il n'arrive pas à se maîtriser sur la glace. Maintenant, il faut relativiser. Même en infériorité numérique nous avons su faire la différence. Et c'est bien là l'essentiel. C'est une bonne opération qui nous conforte à notre place de troisième."

 

Dunkerque - Mulhouse 2-3 (0-2, 2-0, 0-1)

Samedi 5 janvier 2008 à 18h45 à la patinoire Michel-Raffoux. 400 spectateurs.

Arbitrage de Thierry Fraysse et Stéphane Péronnin.

Pénalités : Dunkerque 55' (8', 8'+10', 4'+25'), Mulhouse 78' (10', 20'+10'+10'+20', 8').

Tirs : Dunkerque 51 (16, 20, 15), Mulhouse 28 (11, 6, 11).

Engagements : Dunkerque 38 (11, 13, 14), Mulhouse 41 (13, 16, 12).

Évolution du score :

0-1 à 09'41" : Tremellat

0-2 à 14'19" : Croteau assisté de Tupy (inf. num.)

1-2 à 23'10" : Dewolf assisté de Delbarre (double sup. num.)

2-2 à 39'47" : N'Guyen assisté de Dubois (sup. num.)

2-3 à 50'19" : Croteau assisté de Tupy et Aubry (double sup. num.)

 

Dunkerque

Gardien : Julien Peyre puis à 14'19" Bram De Backer [sorti à 58'45"].

Défenseurs : Benjamin Denis - Grégory Dubois (C) ; Ghislain Folcke - Clément Derepper ; Benjamin Louf.

Attaquants : Clément Thomas - Benjamin N'Guyen - Karl Dewolf (A) ; Loïc Destoop - Arnaud Péan - Daniel Delbarre ; Camille Argiolas - Alexandre Delmotte - François Moretti ; Thomas Van Desteene, Daniel Budde.

Remplaçants : Bram De Backer (G), Sébastien Maison, José Mahieuw.

Mulhouse

Gardien : Marc-André Martel.

Défenseurs : Franck Herbrecht (A) - Tomás Tupy ; Thomas Waterlot - Olivier Lyon ; Gaétan Marck - Guillain Pierrel.

Attaquants : Cyril Arrial [sorti à 20'00"] - David Croteau - David Oulík ; Lucas Tremellat - Romain Pierrel - Julien Aubry (C) ; Nicolas Maindron (A) - [Croteau et Pierrel] - Vincent Da Silva.

Remplaçants : Sylvain Lerch (G), Maxime Mathieu. Absents : Vincent Bringuet (déchirure ligamentaire au genou), Baptiste Rahm.

 

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