Amiens - Dijon (5 janvier 2008)

 

Match comptant pour la dix-neuvième journée de la ligue Magnus.

Un temps programmé en octobre, lorsque le rugby occupait le devant de la scène médiatique et que la patinoire de la capitale bourguignonne était hors d'usage, le déplacement des Ducs de Dijon en Picardie a été maintenu à la date initiale. Le match aller, joué fin novembre, ne fut d'ailleurs pas de tout repos pour des Gothiques avertis.

Aux quelques velléités dijonnaises, émanant à l'occasion d'un beau mouvement de Yannick Offret, répondent une accélération de Laurent Gras, dès sa deuxième présence, et une montée de Thomas Roussel, qui offre à Rod Stevens l'occasion de tester Hurajt de près. La première situation d'avantage numérique témoigne des difficultés auxquelles les Gothiques sont confrontés pour contourner le bloc adverse. C'est ainsi que Grégory Béron, face à Peter Lalka, et Gras, devant Strapaty, sont contrés par des patins adverses. Si le capitaine Andrej Mrena dégage bien les siens, les Ducs ne sont pas plus heureux que les Gothiques dans la même situation, et Michal Dian, à la manœuvre, ne trouve pas la solution. L'obstruction de Kowalczyk sur Milec, derrière la cage, entraîne une court passage à cinq contre trois, que les Ducs ne peuvent exploiter, la faute à Henri-Corentin Buysse, solide devant Alexandre Lefebvre et de la botte sur la montée de Peter Lalka.

Les choses s'accélèrent enfin au quart d'heure de jeu, sur une passe de Laurent Gras, du coin droit, vers Loïc Sadoun, qui donne au Coliseum l'occasion de se chauffer. Même si Lefebvre, sur la contre-attaque, se démène pour rater de peu le cadre et faire ainsi passer un léger frisson, les Gothiques terminent mieux le tiers. En contrant Michal Dian à la bleue, Gras s'offre même la seule occasion sur une séquence d'avantage numérique des hommes de Daniel Maric, avant de trouver l'aluminium d'un lancer soudain. Les déhanchements de Rod Stevens n'ont pas plus raison de Radovan Hurajt, solide sur le slap de Kowalczyk.

Quelque peu inquiété, Dijon reste létal dès que possible, grâce aux duettistes Guttig et Kristin, dont l'échappée est déjouée par Buysse, après une salve de Juraj Sadlon. Au moment où Amiens fait tourner la rondelle dans la zone adverse à la recherche d'une solution parmi un dispositif défensif efficace, Laurent Gras décide de mettre de l'ordre dans la maison. D'une accélération sur la gauche, le numéro 74 dépasse Peter Strapaty, repique au centre et ajuste Hurajt (1-0, 25'49"). Le soulagement laisse cependant la place aux frayeurs sur une passe croisée de Sadlon pour Kevin Dugas, contré dans la zone de vérité par Vincent Bachet, et une alerte de Guttig, isolé par Kristin mais bien maîtrisée par Buysse. Un autre cadre gothique, Anthony Mortas, enfonce alors le clou au bon moment, trouvant la lucarne malgré Andrej Mrena (2-0, 31'51").

Les Dijonnais, remontés suite à ce deuxième filet, ont toutefois vite l'occasion de revenir à la marque, à la faveur de trois supériorités numériques successives. Et c'est quasiment un double avantage qui s'offre à eux lorsque Benjamin Dieude-Fauvel perd sa crosse. Henri-Corentin Buysse demeure imperturbable, faisant il est vrai front à des lancers venus de loin, la plupart du temps d'Aymeric Gillet. Ce dernier en vient même à pester face au manque de solutions auquel il est confronté. D'autant que Laurent Gras rôde toujours, s'en allant feinter Hurajt pour finalement voir sa tentative contrée par le patin de Sadlon...

Si Dijon parvient enfin à s'approcher de la cage picarde, par un contre de Michal Dian sur Dieude-Fauvel, repris par Pavol Milec sur Buysse, il est pris de revers sur une montée de palet de Thomas Roussel, relayée par Laurent Gras vers Grégory Béron, qui de la droite croise parfaitement son tir (3-0, 44'49"). Une réussite bienvenue, car les Ducs demeurent offensifs par David Dauphin, arrivé de derrière, et Andrej Mrena, encore défaits par Buysse. Seul Laurent Gras parvient à enrayer cette passagère domination bourguignonne, en forçant le gant de Hurajt à lui couper le chemin de la lucarne, et en envoyant Loïc Sadoun buter lui aussi sur le Slovaque.

Peu en réussite jusque là, Miroslav Kristin trouve enfin la faille sur un lancer tendu dès une mise au jeu, qui surprend Buysse (3-1, 52'29"). Daniel Maric demande alors un temps mort, afin de mettre un peu plus la pression sur les Amiénois, qui évoluent comme les siens avec cinq défenseurs, du fait des blessures de Mathieu Jestin et Fabien Leroy. La sortie prématurée de leur gardien n'est toutefois pas concluante pour Mrena et Fiser, dont le tir du revers est repoussé. Ce dernier cherche enfin la déviation de Juraj Sadlon devant la cage ; en vain, car c'est même Loïc Sadoun qui passe près de clôturer la marque, contrarié par un Andrej Mrena tout heureux de voir son poteau repousser un ultime dégagement picard.

Désignés meilleurs joueurs du match : Henri-Corentin Buysse pour Amiens et Radovan Hurajt pour Dijon.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Commentaires d'après-match

Denis Perez (entraîneur d'Amiens) : "Sur le premier tiers on aurait pu marquer plus. On est rentré dans la même logique au deuxième tiers, sans changer l'état d'esprit. Le match a été bien géré du début à la fin. La mentalité française n'est pas forcément d'être un buteur, donc il nous faut travailler car on sait que sur des détails on peut renverser la vapeur. On a mis les occasions au bon moment, on a tenu le score sans être bousculé, hormis sur la fin. Grégory Béron doit beaucoup apprendre ; il n'a fait que quelques matches. S'il saisit sa chance, il doit aussi beaucoup travailler. Il lui faut continuer comme cela, il a les qualités. Je veux qu'il soit rigoureux, et cela lui manque encore à l'heure actuelle."

Daniel Maric (entraîneur de Dijon) : "Le résultat est logique. Nous n'avons pas fait ce qu'il fallait pour gagner. On avait de quoi mais il faut de l'intensité et être bon avec le palet et en supériorité numérique. Dès la première mise au jeu on a l'impression que le palet brûle et que personne n'en veut. Techniquement mon groupe est supérieur à Amiens mais il fallait plus d'intensité et un jeu direct. Or, on fait toujours la passe de trop. Autant les autres années, face à Amiens il fallait quadriller et contrer, autant là on peut faire jeu égal. À l'aller on a mis de l'intensité, on a joué juste, pas comme ce soir. Et ce n'est pas la première fois..."

 

Amiens - Dijon 3-1 (0-0, 2-0, 1-1)

Samedi 5 janvier 2008 à 20h00 au Coliseum. 2000 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Bourreau assisté d'Adrien Ernecq et Jérémy Rauline.

Pénalités : Amiens 14' (6', 6', 2'), Dijon 4' (4', 0', 0').

Évolution du score :

1-0 à 25'49" : Gras assisté de Sadoun et Roussel

2-0 à 31'51" : Mortas

3-0 à 44'49" : Béron assisté de Gras et Roussel

3-1 à 52'29" : Kristin assisté de S. Dugas

 

Amiens

Gardien : Henri-Corentin Buysse.

Défenseurs : Julian Marcos (A) - Pavel Kowalczyk ; Vincent Bachet (C) - Thomas Roussel ; Benjamin Dieude-Fauvel.

Attaquants : Loïc Sadoun (A) - Laurent Gras - Mickaël Bardet ; Rod Stevens - Anthony Mortas - Grégory Béron ; Élie Marcos - Brian Henderson - Simon Petit ; Pierre-Charles Hordelalay - Lionel Wiotte.

Remplaçants : Landry Macrez (G), Mans Papaux. Absents : Fabien Leroy, Mathieu Jestin (blessés).

Dijon

Gardien : Radovan Hurajt.

Défenseurs : Peter Lalka - Andrej Mrena (C) ; Aymeric Gillet (A) - Juraj Sadlon ; Peter Strapaty.

Attaquants : Kevin Dugas - Pavol Milec - Michal Dian ; Miroslav Kristin - Stephen Dugas (A) - Anthony Guttig ; Miroslav Fiser - Yannick Offret - Alexandre Lefebvre ; David Dauphin [à 30'] - Yvan Fontana [à 40'].

Remplaçant : Julien Roullier (G).

 

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