Bordeaux - Montpellier (22 décembre 2007)

 

Match comptant pour la quatorzième journée de division 1.

Pour cette dernière confrontation de l'année 2007, les Boxers peuvent déjà se targuer d'un joli cadeau : jouer à domicile ! En effet, après cinq déplacements consécutifs, les Bordelais retrouvent enfin leur antre où ils avaient battu Neuilly (8-5) et fait trembler Gap (1-2). Ils y retrouvent les Vipers de Montpellier qui ont une revanche à prendre sur le match aller où les Girondins étaient allé s'imposer à Végapolis.

Néanmoins, les deux équipes ne sont pas sur la même lancée ! Si les Héraultais ont raté leur début de saison, ils sont sur sept victoires consécutives et sont remontés à la troisième place du classement, situation qui semblait inespérée au soir de la déroute en Coupe de France à Nice (11-0). En face, les Boxers reviennent de leurs déplacements avec seulement trois petits points conquis (trois matchs nuls à Valence, Amnéville et Reims), et, pour la première fois de la saison, ils ne font plus partie du carré final, objectif non-officiel mais tant espéré par les joueurs. Ce match est donc l'occasion pour les Boxers de repasser devant les Vipers ou bien à ceux-ci de se détacher largement de leur adversaire du soir.

Le match commence sur les chapeaux de roues ! Heureux d'avoir retrouvé leur glace (non seulement pour les matchs mais aussi pour les entraînements), les locaux attaquent pied au plancher et Raphaël Larrieu se crée la première occasion par un lourd lancer plein axe, après à peine dix secondes de jeu. Les Boxers sont bien installés dans la zone adverse et ne semblent pas décidés à la quitter. Et lorsque leurs adversaires s'y essayent, ils sont rapidement contrés : à 1'35", Stéphan Tartari intercepte à la neutre, s'infiltre puis centre pour Lafrancesca dont le tir, trop mou, ne trompe pas Robert Marton. C'est ce même Marton, portier un peu casse-cou, qui va offrir la prochaine occasion aux locaux : adepte des sorties risquées, il en effectue une derrière son but pour relancer directement sur Larrieu. Mais celui-ci n'aura pas l'occasion de tirer, bloqué contre la bande par un défenseur montpelliérain. À peine une minute plus tard, Lecompère, d'un puissant slap de la bleue, envoie le palet directement dans le cou d'Anthony Duchosal, qui se relèvera malgré ce choc. L'entame de match est largement favorable aux Boxers, mais ceux-ci ne marquent pas (décidément, le mal chronique du moment), laissant ainsi l'opportunité aux Vipers d'effectuer quelques contres qui n'aboutissent pas encore.

À la moitié de ce tiers, les Vipers vont bénéficier de la première supériorité numérique du match lorsque Jill Cauly est envoyé en prison pour un accrocher. Mais décidément, les visiteurs ne sont pas encore chauds et manquent de repères. S'ils font bien circuler le palet et s'installent confortablement dans la zone offensive, la dernière passe est régulièrement manquée, offrant même une jolie possibilité de contre à Lafrancesca dont la frappe laisse un rebond inoffensif. Du coup, les Boxers tuent la pénalité et se retrouvent même en supériorité dans la foulée. Cinquième équipe de la division dans cet exercice, les Boxers mettront tout juste une minute pour marquer : Tartari effectue un gros travail derrière la cage, contourne et sert Larrieu, totalement isolé au second poteau pour propulser le puck au fond (1-0, 12'37"). Sur la remise en jeu, Cauly et Mariage s'infiltre dans la zone défensive des Vipers, ce dernier sert Jean-François Savage qui allume, de la bleue, un Robert Marton, bien heureux de détourner le palet de l'épaule.

En trois minutes, le match va s'emballer ! Montpellier trouve enfin le moyen de s'installer durablement devant la cage adverse et Julius Malcek va réussir à attirer toute la défense à lui pour servir Andrej Bozik, lui aussi seul au second poteau (1-1, 15'26"). Ce but ressemble étrangement à celui des Boxers et il a pour effet de réveiller les ardeurs offensives des locaux. Nicolas Mariage, homme en forme du moment, déborde la défense montpelliéraine, passe derrière le but et sert Jill Cauly qui, en deux temps, envoie le palet dans le but de Robert Marton (2-1, 16'35"). Décidé à ne pas laisser revenir les visiteurs, Bordeaux tente d'enfoncer le clou : Nicolas Courally centre pour Larrieu dont le puissant lancer offre un rebond que Steve Michou maîtrise mal ! Juste après, Peter Vojtek commence sa visite de la prison bordelaise, offrant ainsi une occasion en or aux Vipers.

Et celle-ci va se révéler... étonnante ! Cela commence par une percée de Malcek qui va être percuté par la main de Jan Majercak... S'ensuit un vol plané digne des plus belles scènes de Matrix avec torsion de douleur ! Voyant que l'arbitre ne siffle rien, le joueur se relève rapidement et part au banc tout tranquillement, abandonnant pour le coup, crosse et gants sur la glace. Au passage, la seule chose qu'aurait mérité cette action était une simulation de Malcek pour son joli plongeon... Mais l'action, elle, continue, et Mokry et Bozik s'échange le palet pour donner le tournis à la défense girondine. C'est le dernier cité qui tente sa chance de loin, mais son lancer est détourné par... le gant négligemment abandonné par Malcek quelques secondes plus tôt ! Le palet est alors repris victorieusement par Billard qui n'en demandait pas tant pour égaliser (2-2, 18'24").

La deuxième période va nous offrir un visage totalement différent. Sans doute usé par leurs cinq semaines de déplacements et par l'absence de glace, les Boxers accusent le coup et la machine montpelliéraine reprend sa marche en avant ! C'est tout d'abord Dumenil qui lance le premier, de la bleue, offrant un rebond que Richard Filip envoie dans les nuages. Les Vipers ont beau se retrouver en infériorité peu après, ils ne relâchent pas leur étreinte, et les Boxers ne produisent plus de jeu. Les actions montpelliéraines se succèdent : Duchosal s'essaye de loin puis Malcek déborde sur la gauche, centrant pour une reprise surpuissante de Mokry, plein axe, que Burnet ne peut capter. Enfin, c'est Marco Filip qui envoie un missile de la bleue : le portier des Boxers repousse l'échéance, mais pour combien de temps encore ?

Ce n'est qu'au bout de huit minutes de jeu que les Boxers sortent enfin la tête de l'eau : les percées de Larrieu, la hargne de Cauly, les slaloms de Majercak leurs permettent d'évoluer enfin hors de leur zone. Pas de quoi marquer, mais au moins de respirer. Malheureusement pour les Boxers, cette période ne s'éternise pas et au bout de trois minutes, on retourne à la physionomie favorable aux visiteurs. Bozik n'attend pas plus pour leur donner pour la première fois l'avantage : isolé au second poteau, il part envoyer la rondelle dans la lucarne opposée de Burnet (2-3, 31'37"). La domination des Vipers est désormais bien en place et ce n'est pas la charge dans le dos de Vojtek (2'+10') qui améliorera les choses.

Pourtant, cinq minutes plus tard, les Vipers sont en infériorité numérique. Une aubaine pour les Boxers qui n'arrivaient plus à faire le jeu. Et pour le coup, ils vont y parvenir : Lecompère envoie au fond pour Mariage qui sert à l'opposé Savage qui, d'une puissante reprise, envoie le palet au fond des filets d'un Marton médusé (3-3, 17'06"). La fin du tiers sera plus équilibrée et les quelques actions de part et d'autre ne seront pas d'un grand danger pour les deux portiers.

L'entame de l'ultime période est une aubaine pour les visiteurs : Boubé et Michou sont en prison, Montpellier a donc tout le loisir de se poser dans la zone offensive. Bien servi par Malcek, Allard s'approche et fusille à bout portant le gardien des rouges (3-4, 40'28") alors que la première pénalité venait de se terminer. Les deux équipes repartent en cinq contre cinq mais c'est toujours Montpellier qui domine toute fois sans concrétiser (lancer d'Alfieri sur lequel Burnet se couche, R.Filip juste au-dessus de la transversale). On notera au passage, à 43'00", le troisième et ultime plongeon fantaisiste de Malcek, un métronome dans le genre...

La suite du match devient légèrement houleuse, les fautes restées impunies se succédant de part et d'autres. C'est dans cette ambiance tendue que Massimo Alfieri allume la lucarne, côté mitaine, de Burnet (3-5, 46'12"). Le jeu, le rythme, la tension, tout s'intensifie désormais. Le palet traverse la glace très rapidement et les actions se multiplient : Larrieu d'un tir surpuissant à mi-hauteur répondant à un contre de Michalovic. Mais si les actions se multiplient, les fautes aussi... et Mlle l'arbitre reste de marbre ! Vannienwenhove est ainsi balancé devant le but de Marton et l'attaquant va se faire vengeance lui-même en chargeant Mokry à l'épaule... Celui-ci restera sur le carreau, touché au genou (on passera sur le fait que c'est le gardien remplaçant Fabrice Agnel qui a dû aller chercher lui-même la civière et que ce sont deux joueurs qui ont dû porter le blessé jusqu'à l'infirmerie ! Mériadeck, enceinte sportive ?). Dès lors, de peur de revivre le spectre de la blessure de Möller la semaine dernière lors de Montpellier-Amnéville, la tension fait place à une bonne vieille bagarre généralisée... Tout le monde y va de sa petite charge, de sa petite baffe, de son petit coup de crosse dans le visage de l'adversaire... Avec un tel laxisme arbitral, la situation était devenue prévisible et pour calmer tout le monde, seulement six minutes de pénalité seront prononcées !

À partir de là, le match se transforme en guerre de tranchée ! Les portiers se retrouvent souvent en position délicate et c'est Marton qui cède le premier : Savage envoie Michou au fond, qui contourne et sert au second poteau un Mariage qui envoie le puck virevolter dans les filets montpelliérains (4-5, 43'42"). Les dernières minutes sont favorables aux Bordelais mais rien n'y fait : ni la hargne des joueurs, ni la ferveur du public, ni l'ambiance musicale (les ballades irlandaises à cinq minutes du terme, un régal pour la motivation !), ni la sortie du gardien... Les belles tentatives de Tartari, de Cauly ou de Boubé sont joliment repoussées soit par le portier visiteur soit pas ses défenseurs. L'ultime phase de jeu, à six joueurs bordelais, est annihilée par l'incompréhension de Jan Majercak qui balance le palet en dégagement interdit...

Un match qui se termine donc par une huitième victoire consécutive pour les Vipers, qui prennent le large au championnat. Les Boxers ont loupé le coche dans un match pourtant à leur portée : un certain manque de réalisme, un portier parfois seul face à ses responsabilités, tout cela fait que Bordeaux est une fois de plus, proche de la victoire, mais qu'ils ne l'obtiennent toujours pas et ce depuis six journées. La trêve de Noël fera du bien à tout le monde : aux Boxers usés par les déplacements, aux Vipers dont les blessures se multiplient...

Compte-rendu signé Alex Mondin

 

Bordeaux - Montpellier 4-5 (2-2, 1-1, 1-2)

Samedi 22 décembre 2007 à 18h30 à la patinoire de Mériadeck. 1750 spectateurs.

Arbitrage de Marie-Tjana Picavet assistée de Guillaume Barthe et Laurent Antunes.

Pénalités : Bordeaux 26' (4', 8'+10', 4') ; Montpellier 14' (2', 6', 6').

Évolution du score :

1-0 à 12'37" : Larrieu assisté de Tartari (sup. num.)

1-1 à 15'26" : Bozik assisté de Malcek

2-1 à 16'35" : Cauly assisté de Mariage

2-2 à 18'24" : Billard assisté de Bozik et Mokry (sup. num.)

2-3 à 31'37" : Bozik

3-3 à 37'06" : Savage assisté de Mariage et Lecompère (sup. num.)

3-4 à 40'28" : Allard assisté de Malcek (sup. num.)

3-5 à 46'12" : Alfieri

4-5 à 53'42" : Mariage assisté de Michou et Savage (sup. num.)

 

Bordeaux

Gardien : Christophe Burnet [sorti à 59'].

Défenseurs : Yann Lecompère (C) - Jean-François Savage ; Peter Vojtek - Jan Majercak ; Cyril Boubé - Christophe Perez.

Attaquants : Nicolas Courally - Steve Michou - Raphaël Larrieu (A) ; Gautier Lafrancesca - Stéphan Tartari - Yann Vannienwenhove (A) ; Vincent Cadren - Jill Cauly - Nicolas Mariage ; [V.Cadren] - Lambert - [Mariage].

Remplaçants : Xabi Chatelin (G), Sébastien Cadren. Absents : Jérôme Patard (épaule), Sébastien Lesur.

Montpellier

Gardien : Robert Marton.

Défenseurs : Milan Takac - Robert Mokry ; Richard Filip - Thomas Dumenil (A) ; Jérôme Catil - Marco Filip.

Attaquants : Andrej Bozik - Julius Malcek - Marc-André Allard ; Antony Duchosal - Massimo Alfieri - Yann Fornaguera (A) ; Juraj Huska - Alexis Billard - Marek Michalovic (C).

Remplaçants : Fabrice Agnel (G), Martin Barnay. Absents : Erik Möller (rupture des ligaments de l'épaule, saison terminée).

 

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