Montpellier - Amnéville (15 décembre 2007)

 

Match comptant pour la treizième journée de division 1.

La fierté, c'est ce que ressentaient les joueurs montpelliérains et leur entraîneur à l'issue d'un match qu'ils ont dominé de la tête et des épaules. Il semblait n'y avoir qu'une seule équipe sur la glace de Végapolis pour cet ultime match de l'année 2007 qui a sonné comme l'enterrement des doutes et des craintes.

La course des matchs aller est maintenant close. Après avoir visité les tréfonds du classement (13es), les Vipers ont su fournir l'effort qui fallait pour revenir et se replacer parmi les challengers qui se disputeront les deux places que laisseront les deux favoris, Bisons et Rapaces, pour un carré final qui sera de toute beauté. Les Vipers ont démontré qu'ils peuvent en être.

Diminués par deux blessures essentielles dans un dispositif défensif un peu court, les Mosellans avaient convoqués le banc et surtout l'arrière-banc pour pallier aux absences de Cvejn et Hanzel. Le coach Bilbao l'avait exigé, les Vipers l'ont exécuté. Un pressing haut et sans concession laissait les joueurs d'Amnéville recroquevillés sur leurs bases. Il n'a tenu qu'à Cédric Dietrich que les Galaxians ne s'éparpillent dans les étoiles. Une statistique illustre bien cette réalité, celle des tirs aux buts, qui par 50 contre 14, laisse imaginer l'enfer qu'a subi le portier des Galaxians. Pour l'envie, c'est une autre statistique qui lui donnera toute sa signification, celle des mises aux jeu remportées. 38 fois contre 19, les centres montpelliérains ont pris le dessus sur des Mosellans dépassés par les évènements.

À la première pénalité, contre Jordane Fazende pour coup de coude, les Vipers frappaient les premiers lorsque Marko Filip décalait Alexis Billard qui trouvait Marek Michalovic pour un impitoyable top corner (1-0, 11'27).

Pour ceux qui ont douté des capacités de Juraj Huska, la promenade solitaire effectuée par l'ailier en a laissé plus d'un pantois. En infériorité, il s'est littéralement promené au milieu des Galaxians, pour buter une première fois sur Dietrich, mais, saisissant le rebond, il parvenait à déjouer le gardien et le défenseur littéralement couché sur lui. Laurent Vaissaire, le doigt levé pour une pénalité, n'avait plus qu'à l'abaisser pour signifier le but inscrit (2-0, 15'25).

À la pause, ce sont les Moustiques du M.A.H.C. qui allaient faire vibrer la foule par un mini-match organisé par Clément Lebas. Quant aux grands, les débats, corrects jusque là, allaient s'enflammer avec des joueurs d'Amnéville pris dans la tourmente et qui n'allaient trouver de ressources que dans les coups vicieux et les gestes dangereux. Auparavant, le score avait évolué. Quand sonnait la fin d'une pénalité mosellane, Thomas Dumenil rentrait en zone adverse et trouvait Julius Malcek. Le magicien slovaque repérait Yann Fornaguera posté en angle mort qui trouvait le trou de souris laissé par les bottes de Dietrich (3-0, 29'27).

C'est d'abord Rastislav Kozik qui se voyait renvoyé au vestiaire quand la frustration et la stupidité l'amenaient à tenter de donner un coup de tête sur un Montpelliérain. L'arbitre Vaissaire lui montrait sans hésitation le chemin d'un vestiaire qu'il ne quittera plus du match. Une charge incorrecte de David Hennebert ajoutait une infériorité aux cinq minutes que coûtait déjà le geste de Kozik. Les Vipers se mettaient en place pour une démonstration de savoir-faire. 33 secondes suffisaient à Marko Filip avec un relais à Alexis Billard qui adressait une longue passe à Juraj Huska pour une reprise instantanée dans le coin vide de la cage à Dietrich (4-0, 34'46). Un régal...

Le nommé William Mouly, qui, paraît-il, connaît une grande saison, se focalisait sur Erik Möller. Une première obstruction sur le Suédois allait l'envoyer en prison. À peine sorti, le voilà de retour sur le 23 des Vipers. Celui-ci, venu d'Allsvenskan, se demande souvent pourquoi les attentats ne sont pas réprimés dans ce coin-ci de l'Europe, mais réussissant à y échapper, la question était restée secondaire. Le furieux Mouly parvenait à ses fins en infligeant au sympathique Erik une visite aux urgences de l'hôpital voisin et une acromio-claviculaire qui l'éloignera quelques temps de la glace. Le petit joueur échappait au renvoi (2'+10') par la grâce d'une interprétation de règlement auquel la sécu et les assurances disent merci et qui permet aux fauteurs de poursuivre en toute quiétude leur travail de démolition...

Les Montpelliérains, frileux comme chacun sait, étaient restés bien à l'abri du froid et des flocons pourtant bien fondus, et quelques rangées vides déparaient les travées de Végapolis. Pour les fidèles venus assister au renouveau des Vipers, le festival des joueurs de l'Hérault se poursuivait avec des montées toutes en puissance comme cet assaut d'Allard en infériorité qui perdait son duel et ce gant levé de Dietrich qui frustrait Huska. Robert Marton se montrait intraitable avec un arrêt du gant collé au corps digne des meilleurs. Sa garde prétorienne se sacrifiait encore une fois, se couchant devant les tirs ou s'arrachant pour chiper in extremis le palet porté par la contre-attaque. Bref, du spectacle...

Le Mouly allait à nouveau tâter de la prison, sous les huées qui accompagnaient chacune de ses possessions de palet. C'est Marek Michalovic qui signait son doublé et punissait le camp mosellan par une reprise en cage vide offerte par Marko Filip et Juraj Huska, qui en cassait sa crosse d'émotion (57'56, 5-0).

Lorsque les Vipers saluaient le public, la fierté et l'émotion se lisaient sur les visages. Quelle remontée !

 

Commentaires d'après-match (sur le site des Vipers)

Lionel Bilbao (entraîneur de Montpellier) : "On ne peut qu'être satisfait de l'attitude de l'équipe qui a fourni un match plein. À 3-0 ou 4-0, les défenseurs ont souvent tendance à oublier un peu la rigueur et d'aller vers l'avant, mais ce que je veux vraiment, c'est qu'ils sachent fermer la maison en prenant le moins de risque possible. Tant pis pour le spectacle, on est là pour gagner. [...] L'efficacité et la prise d'initiative restaient une faiblesse depuis quelques semaines... J'ai demandé pour ce match un petit effort supplémentaire en attaque, d'aller prendre l'initiative. Un bon lancer peut amener, soit un but, soit un rebond dangereux, ou, au pire, un arrêt du gardien avec engagement en zone offensive. C'est toujours 'tout bénef' de prendre sa chance dans de bonnes conditions. C'est vrai que si on marque un but après une passe lumineuse (voir la passe de Billard sur le but de Huska ou celle de Malcek sur celui de Fornaguera) c'est parfait, mais, pour nous, il est obligatoire de tirer plus. Sur ce plan aussi, on peut parler de progrés. Les joueurs ont montré une très grande maturité dans la gestion du match, c'est la leçon à retenir. On reste néanmoins tous très affectés par la perte d'Erik sur un tel geste... Cette équipe est devenue un groupe, perdre l'un d'entre nous n'est pas anodin."

 

Montpellier - Amnéville 5-0 (2-0, 2-0, 1-0)

Samedi 15 décembre 2007 à 19h30 à Végapolis. 933 spectateurs.

Arbitrage de Laurent Vaissaire assisté de Guillaume Barthe et Guillaume Gielly.

Pénalités : Montpellier 18' (4', 4', 10'), Amnéville 57' (4', 12'+10'+25', 6').

Tirs : Montpellier 50 (16, 17, 17), Amnéville 14 (5, 5, 4).

Engagements : Montpellier 38 (16, 13, 9), Amnéville 19 (8, 9, 2).

Évolution du score :

1-0 à 11'27" : Michalovic assisté de Billard et M. Filip (sup. num.)

2-0 à 15'25" : M. Filip

3-0 à 29'27" : Fornaguera assisté de Malcek et Duménil

4-0 à 34'46" : Huska assisté de Billard et M. Filip (double sup. num.)

5-0 à 57'56" : Michalovic assisté de M. Filip (sup. num.)

 

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