Montpellier - Annecy (1er décembre 2007)

 

Match comptant pour la onzième journée de division 1.

Il y avait foule en ce premier samedi de décembre, à Végapolis. Sous les yeux de Madame Eva Beccaria, adjointe au maire de Montpellier, venue voir où en étaient les Vipers, les orange et bleu ont réalisé le match défensif parfait. Elle avait pourtant tout du piège, cette réception des Chevaliers du Lac d'Annecy, restés sur un succès contre Avignon... Mais, dans les cages montpelliéraines, il y avait un cerbère nommé Robert Marton, et en face, un pas mal aussi, Joffrey Pingrit.

Les Vipers nous avaient habitué à encaisser des buts, alors qu'ils étaient en supériorité numérique. Maladresses, palets chipés, mésententes et autres crosses cassées. L'inverse est vrai. C'est en infériorité numérique qu'ils ouvraient le score. Massimo Alfieri parvenait à récupérer un palet renvoyé par la défense des Montpelliérains alors qu'il patrouillait à l'affût d'une échappée. Le jeune Canadien filait seul au but, fixait bien le gardien sur sa ligne et logeait le palet d'un mouvement sec du poignet entre les jambières de Geoffrey Pingrit (1-0, 04'09). Scénario idéal, alors que les joueurs de Lionel Bilbao sortaient d'une séquence de pénalités qui les avaient vu se retrouver à trois.

Peu après, ce sont les Haut-Savoyards qui se retrouvaient dans la même situation de double infériorité. Le jeune gardien des Chevaliers se montrait digne du remplacement du titulaire Bossier en arrêtant comme à la parade les velléités locales d'enfoncer le clou. Les incursions sur la cage des rouge et blanc se poursuivaient tant les Vipers semblaient patiner sur un autre rythme que des Chevaliers qui en avaient visiblement déjà plein les bras, en ce début de match. Les locaux appuyaient encore avec un Marek Michalovic des grands soirs, décidé à donner à ses coéquipiers ce deuxième but qui semblait une évidence. Mais que la défense d'Annecy refusait avec acharnement.

Dominer n'est pas gagner, et si les statistiques des tirs au but étaient largement en faveur des Montpelliérains, les mines de nombreux spectateurs commençaient à s'allonger en voyant leurs favoris multiplier les mouvements offensifs pour buter sur une équipe d'Annecy ayant définitivement adopté la tactique romaine de la tortue, protégeant tout ce qui ressemblait à une ouverture.

C'est la ligne de Marek Michalovic qui allait faire sauter le coffre-fort. Au bout d'un de leurs cyclings, qui consiste à se transmettre le palet toujours en mouvement pour désarçonner l'adversaire à court d'un joueur, Alexis Billard trouvait Marko Filip pour un lancer frappé tout en puissance. Jérôme Catil posté à l'orée de l'enclave, déviait le palet dans la cage du portier des Chevaliers (2-0, 31'26). Le grand défenseur se payait ainsi des massages de crosses sur la colonne vertébrale que tout joueur posté là sait qu'il devra subir de la part de défenseurs dont le but est de l'envoyer loin de la cage.

Les Chevaliers réagissaient alors et les débats s'équilibraient un petit peu plus avec des rouge et blanc à l'assaut de Robert Marton et d'une défense bien en place, celle des Montpelliérains qui allaient démontrer que les leçons de l'entraîneur étaient désormais apprises.

Le troisième tiers-temps allait être celui des gardiens. Cela commençait avec un renvoi superbe de Robert Marton pour trouver Marek Michalovic, esseulé, qui pouvait partir droit sur le gardien des Chevaliers. Le geste du gardien montpelliérain qui aurait fait crier au génie se trouvait rendu stérile lorsque son opposant aspirait Marek pour contrer sa tentative.

C'est ensuite Robert Marton qui allait se mettre en évidence par des arrêts dans toutes les positions, nous gratifiant encore une fois d'un plongeon pour revenir faire un rempart de son corps. Les Laplace, Sangorgio, Baillard, Fleutot étaient mis en échec par des Montpelliérains parvenant de manière convaincante à maîtriser les meilleurs éléments adverses.

C'était au tour de Joffrey Pingrit de donner des frissons au public alors qu'il allait voler deux buts certains à Allard puis Alfieri. C'est la puissance des tirs reçus qui l'amenait à commettre une erreur qui aurait pu lui coûter cher. Alors qu'il détournait la tête dans un réflexe d'évitement, le palet heurtait durement son cou. Ce qui ne l'empêchait pas de frustrer Möller d'un gant opportun quelques minutes plus tard.

La fin du match donnait l'occasion à Robert Marton de furieusement préserver son premier jeu blanc à domicile avec encore quelques sauvetages de grande classe. Les Vipers pouvaient ensuite se jeter sur la glace vers les deux tribunes... La joie était partout, sur la glace, dans les gradins et dans les coulisses.

Il en est des séries comme de toutes choses, elles sont faites pour avoir une fin. Avec cette rencontre, la série des matchs mal maîtrisés a pris fin. Une autre se poursuit, celle des victoires à domicile et des victoires tout court. Personne ne peut dire quand elle s'arrêtera, mais tant que les Vipers continueront de travailler aussi durement à l'entraînement et durant tout un match, il ne fait pas de doute qu'il faudra être très fort pour venir l'interrompre.

 

Montpellier - Annecy 2-0 (1-0, 1-0, 0-0)

Samedi 1er décembre 2007 à 20h30 à Vegapolis. 1068 spectateurs.

Arbitrage de Nicolas Barbez assisté de Guillaume Barthe et Patrick Peythieu.

Pénalités : Montpellier 20' (8', 6', 6'), Annecy 24' (6'+10', 4', 4').

Tirs : Montpellier 45 (18, 14, 13), Annecy 31 (12, 8, 11).

Évolution du score :

1-0 à 04'09" : Alfieri (inf. num.)

2-0 à 31'36" : Catil assisté de M. Filip et Billard (sup. num.)

 

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