Caen - Rouen (20 novembre 2007)

 

Match comptant pour la douzième journée de la Ligue Magnus.

C'est un match dont l'issue est assez certaine. On a même qualifié ce derby de match des extrêmes. Rouen est en forme cette année et prend la rencontre au sérieux en alignant notamment Ramon Sopko dans ses cages. Sa doublure, Ronan Quemener, avait pourtant fait des merveilles lors de la précédente rencontre à Caen-la-mer, en match de préparation (4-5). Pas question donc de négliger les Drakkars, à peine sortis de la débâcle contre Chamonix (défaite 7-1 à domicile) trois jours plus tôt.

Le choix de l'image

Ce qui est étrange au HCC, c'est que malgré des choix sportifs qui ne portent pas leurs fruits, la communication et le travail sur l'image du club se développent énormément. Après le nouveau maillot et le nouveau logo, le club fait sponsoriser ce derby par un nouveau partenaire. Le directeur du groupe Compass vient donner le coup d'envoi et ira également remettre des prix aux joueurs élus hommes du match. Peut-être un nouveau sponsor pour renflouer les caisses ?

Réaliser une telle opération un mardi et après une défaite cuisante était toutefois un peu cavalier. Heureusement, s'il est un phénomène marquant cette saison, c'est l'augmentation du nombre de supporters inversement proportionnelle aux résultats. Les Fanatics habituellement bien isolés ont trouvé du soutien auprès des supporters du SMC (club de foot caennais) et d'autres groupes équipés de drapeaux ou tambours... Autant dire que la patinoire a connu une ambiance nettement plus dynamique qu'à l'habitude. Les Haut-Normands qui avaient fait le déplacement ont dû donner plus de voix que d'habitude pour se faire entendre.

7-2, une victoire minimaliste ?

À l'entame du match, on sent l'envie des Dragons de fixer le rythme. Ils jouent rapidement et les Drakkars se mettent en défense. C'est une attitude prudente car la différence de niveau est rapidement évidente. Les locaux doivent batailler ferme pour faire avancer le palet d'autant qu'ils ne partent pas trop vite en attaque pour éviter les contres. Il va donc falloir être opportuniste pour espérer inquiéter les Haut-Normands. C'est ce que Stefan Rusnak comprend assez vite. Sur une récupération lors d'un changement de ligne, il affronte et passe les deux défenseurs adverses pour servir Michal Cesnek complètement dégagé qui trouve la lucarne (1-0, 02'57"). Les étrangers caennais ont décidé de redorer leur blason. Après Cesnek, c'est au tour de Jozef Liska de recevoir une passe parfaite à la bleue de Rusnak qui a récupéré le palet en défense. Liska se heurte à Sopko mais récupère le rebond pour doubler l'écart (2-0, 14'54"). Même Tomas Nemcicky, qu'on a senti complètement désabusé par le passé, reprend goût au jeu.

La surprise est de taille d'autant que les locaux continuent à jouer les pieds sur terre : du travail en défense et de la discipline. La discipline, les Dragons en font également preuve puisqu'ils commettent un minimum de fautes (dix minutes dans le match) en appliquant un énorme pressing offensif qui fatigue les opposants et s'avère payant en fin de tiers, où les Caennais sont pénalisés pour surnombre. Là, les Rouennais prennent leur temps en faisant circuler le palet, avant de profiter des talents de tireur de Doucet qui feinte la passe et trouve l'ouverture depuis un angle fermé (2-1, 19'42"). Ce but permet à ses coéquipiers de se ressourcer pendant le surfaçage. Ils ouvrent la deuxième période tout à l'attaque, submergeant la défense des Drakkars. Malgré les assauts répétés, ils ne trouvent l'ouverture que sur une pénalité sifflée contre Prosvic. Et Bouchard ramène les formations à égalité (2-2, 23'02").

Le "retour à 0" signe le tournant du match. Les Dragons décomplexés ne relâchent plus la pression et épuisent leur adversaire en défense. Olivier Bouchard signe le but victorieux sur un rebond concédé par Tucek en état de siège (2-3, 33'17). Moins d'une minute plus tard, Éric Doucet double l'avance après une phase de hockey très fouillis et pas forcément glorieux (2-4 à 33'56"). C'est d'ailleurs le style qui prédomine. Tenus en échec par les contres bas-normands au premier tiers, les Dragons ne cherchent plus à construire et comptent sur leur rapidité à se mettre en attaque pour intercepter le palet et porter le danger en avant. Le tout continue d'être agrémenté d'une pression très haute. Heureusement pour les locaux, Rodolphe Garnier a senti le relâchement et demandé un temps mort qui stoppe l'hémorragie jusqu'à la fin du deuxième tiers. Mais tristement, aucun répit n'est accordé aux Drakkars. Privés de palet par l'agilité et la vitesse d'adversaires comme Julien Desrosiers, ils clôturent le match dès la reprise du troisième tiers. Les individualités s'expriment et le sommaire des buts est un casting de choix : Thinel en premier puis Dufournet et enfin Desrosiers. Le tout est conclu en moins de dix minutes et met fin au calvaire des Caennais qui n'ont pourtant pas baissé les bras jusqu'au bout.

En définitive, le résultat représente la cruelle différence de niveau entre les deux équipes. La première ligne des Dragons signe les cinq premiers buts de Rouen. Autant dire que ces joueurs ont fait le match à eux seuls et sur des qualités individuelles. Malheureusement pour les Caennais, le moment n'était pas bien choisi pour reprendre du poil de la bête, et le Dragon, piqué au vif, a choisi d'écraser son adversaire. Le public a apprécié ce retour à l'engagement personnel, même si en rentrant au vestiaire, on lisait aisément la déception sur le visage des Drakkars.

Élus hommes du match : Jaroslav Prosvic (Caen) et Éric Doucet (Rouen).

Compte-rendu signé Benoît Gy

 

Commentaires d'après-match (dans Ouest France)

Rodolphe Garnier (entraîneur de Caen) : "Pour la première fois depuis plus d'un mois, le plan de match a été suivi. Ce tiers, on va le revoir à la vidéo. L'idée, ce sera de réaliser deux tiers comparables. Si on pouvait produire trois tiers de haut niveau contre Dijon le 1er décembre, ce serait l'idéal."

Luc Chauvel (entraîneur de Caen) : "Mentalement, on a besoin de relativiser les choses. Ça ne fait jamais du bien d'encaisser sept buts, surtout sur sa glace, mais on a aperçu un léger mieux. On a réussi à mener face à Rouen. Ensuite, le problème est plus technique que physique. Avec les attaquants dont dispose Rouen, les erreurs se payent cash."

 

Caen - Rouen 2-7 (2-1, 0-3, 0-3)

Mardi 20 novembre 2007 à 20h00 à la patinoire de Caen la mer. 1120 spectateurs .

Arbitrage d'Alexandre Hauchart assisté d'Éric Bouguin et Adrien Ernecq.

Pénalités : Caen 14' (6', 6', 2'), Rouen 10' (2', 6', 2').

Évolution du score :

1-0 à 02'57" : Cesnek assisté de Rusnak et Prosvic

2-0 à 14'54" : Liska assisté de Rusnak

2-1 à 19'42" : Doucet assisté de Thinel et Liwing (sup. num.)

2-2 à 23'02" : Bouchard assisté de Thinel et Benysek (sup. num.)

2-3 à 33'17" : Bouchard assisté de Benysek et Liwing

2-4 à 33'56" : Doucet assisté de Thinel et Bouchard

2-5 à 40'33" : Thinel assisté de Liwing et Doucet

2-6 à 43'39" : Thinel assisté de Liwing et Doucet

2-7 à 47'38" : Desrosiers assisté de Mallette et Dufournet

 

Caen

Gardien : Petr Tucek

Défenseurs : Luc Chauvel (C) - Jonathan Janil ; Frédérick Brodin (A) - Olivier Vandecandelaere ; Stefan Rusnak - Michal Cesnek.

Attaquants : Josef Liska - Tomas Nemcicky - Thomas Decock ; Graham Avenel - Jaroslav Prosvic - Jonathan Avenel ; Arnaud Hascoët - Thibault Geffroy (A) - Charles Geslain.

Remplaçants : Arnaud Goëtz (G), Hugo Deschamps, Guillaume Laurent. Absents : Alexis Gomane (clavicule), Brice Chauvel (douleur à la cuisse).

Rouen

Gardien : Ramon Sopko

Défenseurs : Jonas Liwing - Ladislav Benysek ; Jarkko Glad - Petri Virolainen ; Benoît Quessandier - Daniel Carlsson.

Attaquants : Olivier Bouchard - Éric Doucet (A) - Marc-André Thinel (A) ; Éric Houde - Carl Mallette (C) - Julien Desrosiers ; Tristan Lemoine - Édouard Dufournet - Jérémie Romand ; Loïc Lampérier - Lionel Tarantino - Lucas Bini.

Remplaçant : Ronan Quemener (G).

 

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