Match comptant pour la neuvième journée de division 2, poule est.

Il y a des soirs comme cela où rien ne va comme on l'aurait espéré, où les jambes ne suivent pas, où l'on n'arrive pas à prendre les bonnes décisions, où certaines décisions arbitrales restent mystérieuses, où l'on n'est pas maître de ses nerfs, où la réussite n'est pas au rendez-vous... et où tout simplement on monte sur la glace en ayant un peu trop mésestimé la valeur de l'adversaire. C'est ce qu'ont vécu les Scorpions lors de leur déplacement à Chambéry dans la très belle patinoire rénovée de Buisson Rond. Malgré le gain inespéré du point du match nul, le sentiment d'être passé à côté de la rencontre reste fort.

Les deux équipes comptent plusieurs absents dans leurs rangs au moment de commencer cette rencontre ; Du côté de Mulhouse, Arrial, Rahm et Fohrer n'ont pas fait le déplacement ; et dans les rangs savoyards, Donsez, Laboucarie, Bussat, Escolier et Dupieux ne sont pas alignés.

Le match débute tranquillement, les deux équipes s'observant pendant les trois premières minutes. Les Alsaciens font pression sur la cage de Jimenez, à l'image d'Herbrecht qui voit son premier lancer repoussé par le gardien, puis immédiatement après par le poteau. Mais la première action très dangereuse est à mettre au crédit de Chambéry à la quatrième minute. Pris à contrepied, Thomas Waterlot n'arrive pas à sortir le palet de sa zone et c'est Damien Charles qui est tout heureux de s'en emparer pour se ruer à l'assaut du but mulhousien, butant sur Sylvain Lerch. Les Scorpions répliquent par Claden, mais personne n'est là pour reprendre le rebond. Les Mulhousiens semblent en mesure d'ouvrir le score à quatre contre quatre après que Repellin et Tupy ont été priés de regagner le banc des pénalités, mais sur un contre, c'est Aurélien Sarzier qui s'empare du palet pour aller seul mystifier Lerch par un superbe tir placé sous la barre (1-0, 07'12").

Mulhouse paraît avoir du mal à trouver son rythme, mais le déclic arrive par une action magnifique de rapidité et de précision menée par Da Silva et Bringuet, que termine David Croteau : le match est lancé (1-1, 09'59"). Les visiteurs passent devant à la marque par Vincent Bringuet sur passe d'Aubry (1-2, 12'02"). Chambéry ne veut pas céder de terrain et, en réaction, fait le siège de la zone mulhousienne. Mais, A 13'30, Croteau et Bringuet sont à deux doigts d'alourdir le score sur une superbe combinaison miraculeusement arrêtée par Nicolas Jimenez.

Les pénalités commencent à pleuvoir, et Mulhouse, en infériorité en fin de tiers, subit le jeu de puissance savoyard. Enselme se montre dangereux, tout comme Oulik qui est à deux doigts de surprendre Jimenez en tirant immédiatement après l'engagement. Les Scorpions peuvent finalement se montrer satisfaits de regagner les vestiaires avec une longueur d'avance, mais leur lenteur et leurs imprécisions dans cette première période ont été manifestes.

Dès la reprise, Oulik met un peu de rythme et Jimenez doit s'y prendre à deux fois pour arrêter son tir. En infériorité suite à une faute de Lyon, Mulhouse, comme d'habitude, essaye de procéder en contre par Bringuet et Croteau, sans réussite. Du côté savoyard, Rol se montre plusieurs fois dangereux. Le jeu se durcit un peu, Bringuet et Satonay sont sanctionnés pour un début d'altercation. A 26'30, Oulik, Aubry et Lyon remontent superbement la patinoire en supériorité numérique, mais leur rapide transmission du palet ne trompe pas le gardien chambérien. Quelques règlements de compte sont sanctionnés par le duo arbitral, comme Fauge et Croteau. Quelques secondes plus tard, Mulhouse profite de sa supériorité numérique (pour une pénalité locale de banc mineur) pour marquer son troisième but suite à un très bon travail d'Aubry et de Pierrel, permettant à Bringuet de terminer l'action (1-3, 28'11").

Chambéry n'abdique pas à l'image de Leveque et Repellin qui sèment la panique au sein de la défense mulhousienne ; Lerch bloque heureusement le palet. Chambéry presse pour revenir au plus vite, poussant les Mulhousiens à la faute. La défense alsacienne est parfois bien perméable et Lerch se retrouve trop souvent seul à seul avec un attaquant adverse. Malgré le score en sa faveur, Mulhouse semble souvent bien fébrile et c'est Olivier Lyon qui craque le premier en chargeant très dangereusement dans le dos Leveque qui reste un bon moment à terre. Le rapport de match établi par les arbitres soulignera une "intention manifeste de blesser" qui privera très sûrement le joueur d'un ou deux matchs. Cette expulsion déstabilise les visiteurs qui n'arrivent pas à gagner leurs engagements dans les moments décisifs. Les accrochages continuent et les prisons se remplissent ! Rol rate une première occasion en or en loupant une cage grande ouverte, mais Chambéry continue à presser, voulant à tout pris profiter des toutes dernières secondes de supériorité. Et le travail paye, puisque Maxence Repellin réduit le score (2-3, 38'08").

Les joueurs mulhousiens sont fébriles et ne peuvent contenir leur énervement pour produire du beau jeu. Tupy écope d'une deuxième pénalité de méconduite pour avoir contesté une décision arbitrale et se voit prié de rejoindre également les vestiaires (39'12"). Chambéry se montre tout à fait réaliste, profitant de la désorganisation mulhousienne pour inscrire le but de l'égalisation à huit secondes de la sirène par Frédéric Leveque (3-3, 39'52").

Chambéry reprend le troisième tiers en pleine confiance. Leveque oblige même Lerch à un véritable plongeon digne d'un gardien de foot ! Quelques secondes plus tard Sarzier et Rol l'obligent à effectuer un énorme arrêt. La panique est totale chez les Scorpions et les dégagements s'apparentent désormais à du "sauve qui peut" ! La dizaine d'Ultras mulhousiens ne baisse pas de la voix pour soutenir son équipe dans ces moments difficiles, mais les joueurs de Chambéry font feu de tout bois.

Laurent Arnaud harangue ses troupes comme il le peut sur le banc, mais Mulhouse donne l'impression de jouer la peur au ventre, à l'image de Vincent Da Silva qui donne littéralement le palet à Aurélien Sarzier qui part seul au but : nouvel arrêt exceptionnel de Sylvain Lerch ! Le jeu est rapide, et après une faute non signalée sur Aubry qui ne peut contrôler le palet, Fabien Satonay peut s'en emparer et filer tromper le portier alsacien (4-3, 47'06"). Les pénalités continuent à pleuvoir. Croteau et Herbrecht adressent plusieurs missiles à Jimenez qui ne tremble pas. Sur une action confuse devant sa cage, une bagarre éclate, obligeant les arbitres à sanctionner des deux côtés (48'34"). Mulhouse n'arrive pas à ne pas répondre aux provocations adverses. D'un gros tir frappé, Herbrecht donne cependant un peu d'air à son équipe (4-4, 48'45").

Il ne reste plus que dix minutes à chaque équipe pour faire la différence et chacune à tour de rôle se rue à l'attaque. Jimenez est lui aussi obligé de sortir un arrêt de grande classe face à Oulik, et sur un contre immédiat, Leveque réplique une nouvelle fois et trouve cette fois la faille chez Lerch (5-4, 53'11"). Chambéry sait qu'il peut créer l'exploit ce soir et ne veut pas laisser passer sa chance face à des Mulhousiens qui paraissent quelque peu à côté de leurs patins. Lerch doit encore fournir un énorme travail face à Sarzier qui rate de peu le but qui aurait pu asphyxier les Alsaciens. Ces derniers puisent dans leurs dernières ressources pour ne pas sombrer et reviennent une nouvelle fois au score par Vincent Bringuet (5-5, 56'10"). L'énervement est palpable dans les deux équipes et, faute d'assister à du très grand hockey, les spectateurs vivent une fin de rencontre à suspense où on sent bien que tout peut très bien basculer à chaque instant d'un côté comme de l'autre.

À 57'53, Benoit Sarzier écope d'une pénalité pour retenir. La mise en jeu doit s'effectuer dans la zone de Chambéry. Temps mort demandé par l'équipe locale. Face à elle, Mulhouse aligne toutes les grosses pointures : Bringuet, Tremellat, Pierrel, Croteau et Aubry sont à l'engagement ! Mais Romain Pierrel ne trouve que le poteau, et Vincent Bringuet voit son tir dévié par Jimenez. À 40 secondes de la fin, Mulhouse demande également son temps mort pour échafauder une dernière stratégie. Mais rien n'y fera, et malgré un dernier tir de Croteau sur le gardien, la sirène retentit sur ce score de parité.

Compte-rendu signé Christian Catil

Commentaires d'après-match (dans le Dauphiné Libéré)

Sébastien Messon (entraîneur de Chambéry) : "Je suis pleinement satisfait de mes joueurs ce soir. Ils ont produit du beau jeu face à une équipe qui dispute les premiers rôles dans le championnat. On a fait un gros match et c'est vraiment encourageant pour la suite. Nicolas [Jimenez] a sauvé l'équipe à plusieurs reprises et sans lui on n'aurait pas terminé le match à 5-5. Je le répète, cette partie face à Mulhouse est une très grande satisfaction pour moi. On a été présents dans tous les compartiments du jeu."

Chambéry - Mulhouse 5-5 (1-2, 2-1, 2-2)

Samedi 17 novembre 2007 à 20h30 à Buisson Rond. 500 spectateurs.

Arbitrage de Philippe Emerit et Bruno Catelin.

Pénalités : Chambéry 24' (4', 12', 14'), Mulhouse 81' (6'+10', 14'+5'+20'+20', 6').

Tirs : Chambéry 40 (13, 13, 14), Mulhouse 51 (13, 16, 22).

Engagements : Chambéry 41 (14, 16, 11), Mulhouse 37 (10, 14, 13).

Évolution du score :

1-0 à 07'12" : A. Sarzier

1-1 à 09'59" : Croteau assisté de Bringuet et Da Silva

1-2 à 12'02" : Bringuet assisté d'Aubry

1-3 à 28'11" : Bringuet assisté de R. Pierrel et Aubry (sup. num.)

2-3 à 38'08" : Repellin assisté de Bazin et Rol (sup. num.)

3-3 à 39'52" : Leveque assisté de Bazin et Repellin (sup. num.)

4-3 à 47'06" : Satonay (inf. num.)

4-4 à 48'45" : Herbrecht assisté de Tremellat (sup. num.)

5-4 à 53'11" : Leveque assisté de B. Sarzier et Bazin

5-5 à 56'10" : Bringuet assisté de Croteau et Oulik

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