Match comptant pour la huitième journée de division 1.

La première inquiétude concerne la tenue du match : la surfaceuse a la mauvaise idée de lâcher au mauvais moment, rappelant à Viry le scénario du match à Courbevoie qui avait dû être reporté. Heureusement, une intervention rapide permet de remplacer le moteur juste à temps pour que la rencontre puisse avoir lieu.

Après un arrêt-photo de la mitaine pour chaque gardien, une première belle occasion voit Yann Morette trouver une superbe relancer diagonale vers Romain Danton à la bleue pour un tir excentré (2'08"). Viry démarre bien et obtient une première supériorité. Harond Litim vient gêner un Marton sorti - comme souvent par la suite - à la hussarde, mais on a encore ce vilain pressentiment que son action va aboutir à une pénalité, ce qui est le cas quand il accroche le défenseur adverse. L'engagement est en zone neutre derrière la bleue, Montpellier lance le contre et Marc-André Allard fusille Larivée depuis le cercle gauche (0-1, 04'48"). Il reste encore l'infériorité consécutive à la fin de prison de Litim : passe du coin droit de Massimo Alfieri pour Thomas Duménil démarqué au second poteau (0-2, 06'12"). Rarement pénalité aura été payée à un tel tarif, la passivité défensive n'y étant pas étrangère.

Quand Viry essaiera de mettre de l'engagement physique, ce sera rarement payé de retour ce soir. Romain Costes charge Erik Möller. L'attaquant suédois, qui patine très en avant, est propulsé contre la bande et reste au sol. Tandis que le docteur vérifie l'état de son épaule, Costes l'arbitre inflige à Costes une méconduite pour le match. Möller se relève sans mal mais quitte le jeu. Il souffre apparemment d'une entorse acromio-claviculaire qui ne semble pas trop grave. M. Fabre sanctionne ensuite Kerneis pour retenir et laisse Viry une minute et demie avec deux joueurs en moins. Le genre de décision qui révolte le public, bruyamment enthousiaste à chaque arrêt de Larivée, puis révolté quand un dégagement sous pression du gardien (en double supériorité numérique !) aille directement en tribune sans être sanctionné. Il faut dire que Montpellier bafouille totalement son hockey pendant cet avantage numérique tombé du ciel. Malgré tout, neuf secondes avant la fin des cinq minutes de pénalité, Thomas Catil prend le rebond d'un lancer de la bleue d'Allard (0-3, 14'46").

Pour enfoncer le couteau dans la plaie, il faut que ce soit un joueur formé à Viry (Anthony Duchosal, "joker" rentré après la blessure de Möller) qui vienne marquer le quatrième but de près (0-4, 18'18"). Francis Larivée reste prostré un moment à se demander ce qui s'est passé dans ce tiers. Rien de bon, c'est clair. Cela aurait même pu être pire : Buigues fait une passe à un joueur de dos qui rejoint le banc, Alfieri intercepte et fait résonner la barre.

Le deuxième tiers-temps s'ouvre par une première pénalité montpelliéraine - et pas la dernière... - contre Mokry après seulement vingt secondes. Les visiteurs s'en sortent, Richard Filip contre Astic et se présente devant Larivée sans le battre. Mais quand Alfieri et Fornaguera prennent des pénalités idiotes, Viry profite du 5 contre 3 : beau jeu en triangle avec Kevin Ledoux sur le flanc gauche, Yvan Kerneis dans le coin et Mickaël Marouillat devant le but (1-4, 26'13"). Mokry retourne en prison pour une obstruction en ne laissant pas passer le petit Morette. Jérémy Buigues allume le haut du filet depuis la bande gauche (2-4, 32'54"). Sur l'engagement, Ledoux fonce à la cage : Viry est de retour. Marton fait face à une soudaine pluie de tirs. La détermination des Jets est totale, et une série de rebonds se conclut par un but de Mehdi Belhassen (3-4, 34'47"). La fébrilité languedocienne a totalement remis en selle des Castelvirois qui n'attendait que ça. Le temps mort demandé par Lionel Bilbao ne suffit pas à arrêter l'hémorragie de pénalités. Mais le nouveau 5 contre 3 de Viry reste vain malgré deux slaps à mi-distance de Ledoux.

Toujours capables du meilleur comme du pire, les Vipers ont peut-être encore le destin du match au bout de leurs crosses. Ils mettent la pression d'entrée. Quand Litim lève un peu le coude en finissant une charge en zone neutre, Montpellier transforme la supériorité. Thomas Catil sort le palet de la balustrade vers Alexis Billard au poteau opposé (3-5, 45'16"). Les minutes suivantes n'ont rien de mémorable. Les pénalités s'accumulent de part et d'autre, sans compter le gentil raccompagnement d'un supporter un peu éméché. Comme Viry un peu plus tôt, les Montpelliérains se retrouvent à trois sur le banc, et Anthony Kodyjasz réduit le score dans le slot (4-5, 53'24"). Le 5 contre 3 continue. Un tir à bout portant de Kodyjasz est repoussé dans les airs par Marton, et le palet retombe juste devant la cage, mais personne n'est là pour le pousser et un défenseur dégage.

Une spectatrice ayant pris un palet directement dans l'arcade sourcilière, laissant une flaque de sang, les dernières minutes sont moins suivies. Montpellier y manquera de manière répétée la cage vide, avec trois tirs juste à côté et deux sauvés sur la ligne. Olivier Roujon, coach "par contumace" ce soir (son frère Sébastien, en tant qu'entraîneur de l'équipe de France des moins de 18 ans, ne peut évidemment pas être présent pendant la trêve internationale), utilise bien sûr son temps mort, mais les Vipers empochent la victoire.

Montpellier poursuit sa remontée au classement, mais manque toujours d'un match-plein de référence. Toujours aussi cyclothymique, cette équipe a pourtant du potentiel, en attaque avec quelques mouvements épisodiques, et en défense avec un Richard Filip dominant qui a épousseté les Jets tels des fétus de paille.

Compte-rendu signé Marc Branchu

Viry-Châtillon - Montpellier 4-5 (0-4, 3-0, 1-1)

Samedi 10 novembre 2007 à 20h30 à la patinoire des Lacs. 300 spectateurs.

Arbitrage de Savice Fabre assisté de Charlotte Girard et Aurélien Smeeckaert.

Pénalités : Viry 53' (8'+5'+20', 0', 10'+10'), Montpellier 30' (4', 12', 14').

Tirs : Viry 34 (5, 18, 11), Montpellier 29 (15, 9, 5).

Évolution du score :

0-1 à 04'48" : Allard assisté de Mokry et Takac

0-2 à 06'12" : Duménil assisté d'Alfieri et Fornaguera (sup. num.)

0-3 à 14'46" : Catil assisté d'Allard

0-4 à 18'18" : Duchosal assisté de Mokry

1-4 à 26'13" : Marouillat assisté de Kerneis et Ledoux (double sup. num.)

2-4 à 32'54" : Buigues (sup. num.)

3-4 à 34'47" : Belhassem assisté de Kerneis (sup. num.)

3-5 à 45'16" : Billard assisté de Catil et Huska

4-5 à 53'24" : Kodyjasz assisté de Jeannette (double sup. num.)

Gardien : Francis Larivée.

Défenseurs : Guillaume Jeannette - Hugo Astic ; Virgil Ponticelli - Yvan Kerneis (A) ; Yann Morette - Jérémy Buigues.

Attaquants : Mehdi Belhassem - Mickaël Marouillat (C) - Kévin Ledoux (A) ; Anthony Kodyjasz - Antoine Cohen - Harond Litim ; Romain Costes - Alexis Gautron - Victor Peduzzi ; Cédric Gassiot - Romain Danton - Jimmy Persico.

Remplaçant : Geoffroy Marcon (G). Absents : Pierre-Jean Karimboccus (en classe prépa, peu de temps cette saison), Thomas Lhomme.

Gardien : Robert Marton.

Défenseurs : Milan Takac - Robert Mokry ; Jérôme Catil - Marco Filip ; Richard Filip - Thomas Duménil (A).

Attaquants : Erik Möller puis Anthony Duchosal à 09'53" - Julius Malcek - Marc-André Allard ; Juraj Huska - Marek Michalovic (C) - Alexis Billard ; Andrej Bozik - Massimo Alfieri - Yann Fornaguera (A).

Remplaçant : Fabrice Agnel (G). Absent : Jeffrey Mettler.

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