Match comptant pour la huitième journée de division 2, poule est.

Laurent Arnaud avait bien dit qu'il ne voulait pas mettre trop de pression sur ce match, n'empêche que l'affiche était alléchante ce soir à l'Illberg pour cette confrontation entre les premiers du classement provisoire. Plus de 1200 spectateurs ne s'y étaient d'ailleurs pas trompés, convaincus que, quel que soit le résultat final, ils allaient assister à une bien belle rencontre.

Au niveau des effectifs, aucun absent du côté de Mulhouse, Cyril Arrial faisant ce soir sa rentrée après de longues semaines d'interruption. Et en face, derrière l'emblématique Christer Eriksson, chaleureusement applaudi lors de la présentation de l'équipe, d'autres noms connus tel Stéphane Burnet, Jérémy Bigot, tous deux ex-Mulhousiens, ainsi que Mathieu Reverdin, ex-Strasbourgeois.

Le match commence sur les chapeaux de roues, et à la 48è seconde, un surnombre de Lyon met déjà Mulhouse en position favorable. Tupy commence à faire parler la poudre par un gros tir qui ne surprend pas Burnet, et une minute plus tard, Aubry rate une grosse occasion de but sur passe de Pierrel. Mulhouse bénéficie même d'une double supériorité pendant près de deux minutes suite à des pénalités infligées à Grenier et Garreau. Les locaux assiègent le but lyonnais, et Aubry, Bringuet et Tupy mettent Burnet à contribution sans trouver la faille. La défense adverse, réputée solide, résiste à tous les assauts, même réduite à trois joueurs.

La tendance s'inverse un peu plus tard lorsqu'Olivier Lyon est sanctionné à deux reprises par le duo arbitral. Kim Wikström et Alexander Olsson prouvent eux aussi qu'ils manient bien la crosse. Les esprits s'échauffent devant la cage mulhousienne et les joueurs s'intimident, voulant prendre un ascendant psychologique sur leurs adversaires. Après un tir dangereux de Nicolas Gerin, on assiste à une montée très rapide de d'Aubry et Pierrel qui obligent Burnet à se surpasser. À 13'46 Robert Olsson est prié de rejoindre le banc des pénalités pour dix minutes à cause d'une visière portée bien trop haut. Dave Grenier et Sébastien Berthet portent le danger devant la cage de Martel. Une grosse chage de Tupy sur Grenier l'amène lui aussi à se rendre en prison, donnant une nouvelle fois à Lyon l'occasion d'ouvrir le score par Berthet et Wikström. Mais c'est Mulhouse qui se montre le plus opportuniste : Aubry et Pierrel partent tous deux très rapidement en contre et Pierrel ne tremble pas devant la cage de Burnet, logeant son palet en pleine lucarne (1-0, 17'06").

Quelques secondes après la reprise du jeu, Lyon profite des moindres erreurs des Mulhousiens pour partir à l'assaut des cages gardées par Martel. Ainsi, après que Jérémy Bigot a intercepté le palet, Nicolas Gérin se retrouve seul face au portier. Mulhouse réagit et Croteau, comme à l'accoutumée, fait la démonstration de son talent en slalomant dans la défense lyonnaise, faisant le tour de la cage pour servir un caviar à Bringuet qui ne rate pas une si belle occasion (2-0, 21'44"). C'est sans compter sur la réaction des hommes de Christer Eriksson, peu habitués à être menés au score depuis le début du championnat. Sous la pression adverse, la défense mulhousienne n'arrive pas à se dégager. Les joueurs tombent comme des mouches, créant une belle confusion devant la cage de Martel, et c'est Wikström qui permet ainsi à son équipe de revenir rapidement (2-1, 23'16").

Après avoir affolé à son tour la défense adverse, Tupy se voit pénalisé pour cinglage, suivi trente secondes plus tard par Olivier Lyon. Mulhouse se retrouve donc à 3 sur la glace. Après un gros tir de Wikström, c'est Simoni qui rate la cage grande ouverte. Mulhouse résiste bien face aux assauts adverses mais, alors que les deux équipes évoluent à cinq, Mulhouse donne littéralement le palet à Romain Masson. Celui-ci sert admirablement Xavier Simoni qui n'en demandait pas tant (2-2, 27'01"). Une minute plus tard, Croteau a une belle occasion de refaire la différence : après une remontée rapide de toute la patinoire, il se retrouve seul face à Burnet, qui sort victorieux de ce duel !

Lyon passe en tête par un très beau tir de Jérémy Bigot qui surprend Martel (2-3, 29'52"). Les deux équipes se ruent alternativement à l'attaque. David Oulik travaille dur dans la zone adverse et est à deux doigts de marquer en essayant de glisser son palet au ras du poteau, mais Burnet ne laisse pas la moindre ouverture. Il réessaye quelques secondes plus tard, cette fois de loin, mais ne trouve que le poteau !

Mais l'attaque ne fait pas tout : il faut encore rester parfaitement concentré et ne pas perdre bêtement le palet ; surtout face à Kim Wikström et Alexander Olsson qui ne laissent pas passer une si belle occasion (2-4, 35'13"). Laurent Arnaud continue à tourner à deux lignes mais les joueurs s'épuisent et donnent par moments une étrange impression de passivité face aux Lyonnais qui, eux, déroulent tranquillement leur jeu. Pourtant en supériorité numérique, les Scorpions laissent Berthet partir seul et il faut tout le talent de Martel pour s'imposer sur cette action très dangereuse.

Les hommes d'Eriksson verrouillent le jeu en troisième période, obligeant les Alsaciens à courir après le palet et à s'épuiser encore plus. Martel brille à la 44e minute après avoir réussi un incroyable arrêt-mitaine face, une nouvelle fois, à une superbe action de Wikström.

Lyon emballe le jeu, à l'image de Sébastien Berthet, toujours lui, qui oblige Martel à se surpasser à plusieurs reprises. À 47'32, le troisième but mulhousien est quasiment acquis, mais personne n'arrive à reprendre le palet qui circule tranquillement devant la cage désertée de Burnet. Forcés d'attaquer, les Scorpions continuent à s'exposer aux contres adverses, et leur gardien québécois, bien dans son match, doit encore sortir d'énormes arrêts face à un excellent Dave Grenier qui fait feu de tout bois.

Les Mulhousiens sont en manque de souffle dans cette fin de match à l'image de Croteau qui aura encore fourni un gros travail ce soir. En face, les joueurs semblent beaucoup plus frais, comme Damien Croux qui prend tout le monde de vitesse pour aller seul au but, mais Martel s'impose une fois encore. Une minute avant la fin de la rencontre, Laurent Arnaud demande un temps mort pour échafauder une dernière stratégie après un coup de coude de Reverdin à une minute de la fin. Mais ses joueurs n'ont plus assez de ressources pour gagner les engagements pouvant permettre à Martel d'être remplacé sur la glace par un sixième joueur de champ.

La sirène sonne la première défaite mulhousienne de la saison à domicile, laissant Lyon se détacher d'une longueur au classement, mais continuant à partager la première place avec Nice qui de son côté n'aura pas laissé Dunkerque créer la surprise au bord de la Méditerranée. Le match de ce soir aura été néanmoins de qualité et les deux équipes ont été chaleureusement remerciées pour le spectacle proposé.

Commentaires d'après-match (dans L'Alsace)

Laurent Arnaud (entraîneur de Mulhouse) : "Déjà, c'est une bonne chose de n'avoir rien lâché en dépit d'un manque de condition physique dans la dernière période. L'équipe de Lyon est simplement solide partout ! Christer dispose de trois blocs homogènes avec des joueurs qui sont bons aussi bien défensivement qu'offensivement. Moi, je m'appuie sur deux lignes et on a donc eu du mal physiquement en fin de rencontre. En plus je n'ai pas vraiment de défenseurs de métier alors je fais comme je peux ! Les Lyonnais sont très solides et jouent proprement et intelligemment. Je regrette juste un peu qu'on leur ait donné le deuxième tiers où on a commis pas mal d'erreurs même si on progresse match après match."

Mulhouse - Lyon 2-4 (1-0, 1-4, 0-0)

Samedi 10 novembre 2007 à 17h45 à Buisson Rond. 1253 spectateurs.

Arbitrage de Frédéric Brolis et Didier Drif.

Pénalités : Mulhouse 22' (10', 8', 4'), Lyon 30' (8'+10', 6', 6').

Tirs : Mulhouse 22 (7, 10, 5), Lyon 47 (14, 17, 16).

Engagements : Mulhouse 27 (11, 8, 8), Lyon 40 (12, 16, 12).

Évolution du score :

1-0 à 17'06" : Pierrel assisté d'Aubry

2-0 à 21'44" : Bringuet assisté de Croteau

2-1 à 23'16" : Wikström assisté de Grenier et Berthet

2-2 à 27'01" : Simoni assisté de Masson

2-3 à 29'52" : Bigot assisté de Simoni et Grenier (sup. num.)

2-4 à 35'13" : A. Olsson assisté de Norin

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