Angers - Grenoble (3 novembre 2007)

 

Match comptant pour la dixième journée de la Ligue Magnus.

Ce match s'annonce comme le choc de ce début de saison. Les deux équipes luttent pour la première place, et les Angevins l'ont occupé le plus souvent à la faveur d'un goal-average avantageux. Mais depuis mardi dernier et le match Rouen-Angers décalé pour cause de retransmission télévisée, la première défaite angevine de la saison a permis aux Brûleurs de Loups de reprendre ce fauteuil de leader à la différence de buts. Un critère qui sera rendu caduc ce soir : le vainqueur sera premier.

Pour ce sommet du championnat, Angers peut s'appuyer sur un effectif complet et sir une patinoire pleine à craquer. Du côté des champions de France, deux absences majeures sont à signaler : Viktor Wallin, défenseur polyvalent au temps de jeu de plus en plus conséquent au point d'en faire un pilier de la défense iséroise, mais surtout Martin Masa, meilleur buteur du club mais aussi de la Ligue Magnus, une absence préjudiciable tant l'équipe iséroise repose sur le comportement de son duo d'attaque Broz - Masa. Ces absences obligent Mats Lusth a revoir ses lignes.

À l'entame de ce match, la crainte d'une certaine tension et fébrilité dans le jeu était envisageable. Il n'en est rien, les deux équipes ne s'économisent pas. Ce sont les Angevins qui livrent la première banderille avec un tir de Tessier. Ils réalisent un pressing haut à deux joueurs qui gêne considérablement les visiteurs. Leur présence physique le long des bandes est également problématique pour des Grenoblois qui ne semblaient pas s'attendre à un tel défi. Les dix premières minutes sont ainsi totalement à l'avantage des joueurs locaux. Tessier, Albert ou Salonen ont l'occasion de tirer directement au but. Les dégagements interdits sont la seule solution des visiteurs pour faire retomber la pression. Sur leur deuxième attaque, les Grenoblois se font intercepter par Juho Jokinen, qui lance le contre : transversale de Simon Lacroix pour son frère Martin qui accélère, décalé sur la droite de Ferhi, et tente un tir dans un angle fermé qui passe au-dessus de l'épaule du gardien international (1-0, 12'47"). Ouverture du score logique tant les Angevins dominent ce début de match.

Par la suite, le jeu s'équilibre et c'est sur un détail que les Grenoblois vont revenir dans le match, un mauvais changement de ligne entraîne une pénalité pour surnombre. Le jeu de puissance grenoblois se met rapidement en place dans la zone offensive, le palet tourne vite et bien : Jimmy Lindström prend un tir et Hecquefeuille en profite pour le dévier (1-1, 18'37"). Grenoble montre ici toute l'expérience d'un champion en titre. Dominés toute la période, les joueurs isérois sont réalistes et ont su laisser passer l'orage pour arracher l'égalisation sur l'une des premières erreurs angevines. Toutefois Angers a cette année des arguments, ou au moins un de poids : Éric Fortier. Le n°90 d'Angers s'affirme en leader sur la glace : présent dans les tâches défensives, il est également présent dans les récupérations de palet, un une-deux avec Tessier lui permet de venir affronter Ferhi en toute fin de tiers. Un tir plein de malice, à ras glace, passe entre les jambières de Ferhi qui ne peut que ralentir le palet (2-1, 19'36"). Le score apparaît plus logique pour récompenser la domination angevine lorsque la sonnerie de fin de tiers se fait entendre.

Le début de deuxième tiers est semblable au premier, une pression angevine et une faute du vieillissant Jean-François Bonnard. Le power play angevin se met en place : un seul joueur, Mihalik, à la ligne bleue, Baluch devant Ferhi, Lavigne et Tessier de chaque côté du but et Fortier pour faire le jeu. Le palet tourne vite et bien, un décalage apparaît, Mihalik en profite pour slapper, le palet est-il dévié ? En tout cas il finit au fond des filets (3-1, 20'51").

Le break n'est pas loin, Angers domine la partie mais n'arrive pas à concrétiser ses occasions. Ferhi fait correctement son travail et évite à ses partenaires de sombrer. Les Brûleurs ont patienté et bénéficient enfin d'erreurs angevines. Deux fautes consécutives entraînent une double supériorité numérique pour les Grenoblois, situation qu'ils ne réussissent pas à exploiter. Bien au contraire, soutenus comme jamais par son public, les Angevins empêchent toute approche du but de Koivula. Toutefois le relâchement inhérent à ces situations coûte cher, puisqu'au moment où les deux joueurs sortent de prison, un changement de ligne est organisé alors que les Grenoblois sont à cinq devant le but angevin. Lindström à droite de Koivula transmet rapidement à Broz de l'autre côté du but qui transforme instantanément l'offrande (3-2, 34'34"). Les pénalités continuent de pleuvoir, Mihalik puis Salonen reconduisent les Angevins à devoir défendre à trois. Et lorsqu'une nouvelle pénalité est sifflée à l'encontre de Koivula pour un déplacement de cage de trop, le public craint le pire. Toutefois la glace autour du but angevin est de piètre qualité, et le jeu est interrompu à 37'52" pour refaire la glace. Le dernier tiers durera 22 minutes et recommencera toujours en double supériorité numérique pour Grenoble.

Au retour des vestiaires, la glace n'est pas dans un meilleur état, mais le match doit bien avoir lieu. Angers subit les attaques grenobloises lors de cette fin de double supériorité, toujours sans réussite. Au contraire le dernier tiers commence à nouveau par une pénalité grenobloise. Les Angevins ne réussissent pas se placer en attaque, toutefois à vingt secondes de la fin de la pénalité, sur leur seule occasion de tir, Vidman transmet à Salonen qui marque : un but pour une seule occasion sur ces deux minutes (4-2 à 42'12").

Le match échappe à Grenoble, et certains joueurs isérois craquent à l'image de Forsander, qui charge dans le dos de Baluch avec la crosse au niveau de la nuque. Le geste entraîne une explication musclée entre l'ensemble des joueurs présents sur la glace, notamment Woods et Tessier qui seront exclus pour cela. Forsander récoltera lui 2+10 minutes de pénalité. À peine la remise en jeu est-elle effectuée que Tartari à son tour s'en prend à Mihalik : une pénalité majeure devrait l'aider à réfléchir sur son geste.

Ces cinq minutes de supériorité angevine ne sont pas ou peu exploitées. Les locaux, ayant décidé de gérer le score, attendent que les Grenoblois sortent de leur camp sans résultat. Toutefois les Angevins auraient pu regretter ce manque d'ambition car les cinq dernières minutes sont bien à l'avantage des Grenoblois, aidés par deux pénalités de Lahesalu et Simon Lacroix. Seul un Koivula concentré permet à Angers de conserver ce score de 4 buts à 2.

En définitive, les Angevins ont mérité leur victoire. Ils ont montré le plus d'abnégation : ils ont mis en place un défi physique que les Grenoblois ont eu du mal à relever. Ils ont surtout su gérer au mieux leurs temps forts et ont fait preuve d'un certain réalisme. À l'inverse les Grenoblois regretteront sûrement les 6 à 8 minutes de double supériorité numérique qu'ils n'ont pas su concrétiser. Cela s'est ensuite traduit par une frustration manifestée par de mauvais gestes. L'absence de Masa fut sans doute préjudiciable, mais celle de Wallin bien plus, tant les Isérois ont eu du mal à sortir le palet proprement de leur zone. Un bon test avant d'attaquer la Coupe Continentale.

Compte-rendu signé Damien B.

 

Commentaires d'après-match (dans Ouest France)

Mickaël Juret (président d'Angers) : "Et dire que nous avons refusé l'entrée à plus de 800 personnes !"

François Dusseau (entraîneur d'Angers) : "Les gars ont été conquérants, se sont battus. La victoire n'est pas volée mais nous devons remercier les spectateurs, qui nous ont soutenu comme jamais pendant tout le match. Le seul point noir de la soirée, c'est que Mickaël (Tessier) va sûrement prendre un match de suspension alors que les Grenoblois ne sont vraiment pas fair-play sur ce coup-là."

Mats Lusth (entraîneur de Grenoble) : "Nous avons vu une rencontre où les deux équipes ont joué trop vite pour des arbitres dépassés par les évènements. Nous avons couru tout le temps après le score, sans concrétiser nos occasions, et l'arbitre interrompt le match alors que nous dominons."

 

Angers - Grenoble 4-2 (2-1, 1-1, 1-0)

Samedi 3 novembre à 18h30 au Haras. 1100 spectateurs.

Arbitrage de Jimmy Bergamelli assisté d'Éric Bouguin et Jérémy Rauline.

Pénalités : Angers 47' (4', 12', 6'+25'), Grenoble 82' (2'+10', 4', 6'+10'+25'+5'+20').

Évolution du score :

1-0 à 12'47" : M. Lacroix assisté de S. Lacroix et Jokinen

1-1 à 18'37" : Hecquefeuille assisté de Lindström et Forsander

2-1 à 19'36" : Fortier assisté de Tessier et Lavigne

3-1 à 20'51" : Mihalik assisté de Tessier et Fortier (sup. num.)

3-2 à 34'34" : Broz assisté de Lindström

4-2 à 42'12" : Salonen assisté de Vidman et Jodoin (sup. num.)

 

Angers

Gardien : Ville Koivula.

Défenseurs : Éric Lavigne - Lauri Lahesalu ; Pavol Mihalik - Simon Lacroix ; Jean-François Jodoin (A) - Kévin Igier.

Attaquants : Tomas Baluch - Éric Fortier - Michaël Tessier ; Hermanni Vidman - Martin Lacroix (C) - Sami Salonen ; Juho Jokinen (A) - Matias Metsäranta - Julien Albert.

Remplaçants : Florian Hardy (G), Nicolas Deshaies, Yven Sadoun.

Grenoble

Gardien : Eddy Ferhi.

Défenseurs : Jean-François Bonnard - Teddy Trabichet ; Baptiste Amar (C) - Antonin Manavian ; Brad Woods - Tyler Scott.

Attaquants : Patrik Valcak - Ludek Broz (A) - Sacha Treille ; Mikael Pettersson - Johan Forsander (A) - Jimmy Lindström ; Mickaël Perez - Damien Fleury - Kévin Hecquefeuille ; Christophe Tartari.

Remplaçants : Frédéric Dorthe (G). Absents : Viktor Wallin (adducteurs), Martin Masa.

 

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