Quart de finale de la Coupe de la ligue, match aller.

Même si Alain Vogin avait, dès l'issue de la démonstration de son équipe, rappelé que chaque rencontre est différente, la tranquille victoire des Dragons fin septembre trotte encore dans les têtes amiénoises.

La prime aisance démontrée par la paire Doucet-Thinel n'est pas pour rassurer des travées quelque peu dégarnies, d'autant que Carl Mallette s'entend lui aussi très bien avec son "co-capitaine" sur le premier jeu de puissance. Et si Henri-Corentin Buysse s'en sort sans mal, malgré la présence toujours imposante de Petri Virolainen dans ses parages, le troisième trio normand trouve la faille dès le retour à égalité numérique, par Lionel Tarantino, à point nommé pour reprendre un bon travail derrière la cage (0-1, 05'28"). Une nouvelle alerte, signée Julien Desrosiers, laisse la place à un double avantage numérique pour Amiens, non exploité car Marc-André Thinel fait aussi preuve de pugnacité dans les tâches plus besogneuses, avant d'être suppléé par son portier devant Loïc Sadoun, déjoué par deux fois. Malgré une succession de pénalités, le plus souvent concédées par les visiteurs, et l'activité de l'ancien Tourangeau, d'un côté, et de Julien Desrosiers, de l'autre, les portiers sont peu à contribution, et, quand il l'est, Ramon Sopko brille devant Laurent Gras, alerté par Sadoun, et Fabien Leroy, à la déviation sur le tir de Kowalczyk.

Une fois passée l'intervention aussi surprenante que bruyante d'une voiture de rallye venue promouvoir une future manifestation au cours de laquelle Denis Perez, Vincent Bachet et Henri-Corentin Buysse feront office de copilotes, la période intermédiaire s'initie par un nouveau numéro de la paire Doucet-Thinel.

Toutefois, Amiens ne tarde pas à réagir, par T.-J. Guidarelli, virevoltant sur la droite pour alerter Élie Marcos, dont la déviation passe de peu à côté. Le danger s'approche un peu plus de Ramon Sopko sur un missile de Pavel Kowalczyk, arrêté de la mitaine (23'40"), et sur un beau mouvement Guidarelli-Élie Marcos-Stevens, suivi d'un cafouillage au cours duquel le portier slovaque perd sa crosse, Daniel Carlsson étant pour sa part poussé à la faute. Le jeu de puissance gothique n'embraie pas sur cette bonne période, la faute à un manque de rapidité devant une défense plus sereine, orchestrée par Ladislav Benýsek, et un Carl Mallette toujours pressant quand il ne se contente pas de remporter ses mises au jeu. La deuxième faute consécutive de l'ancien capitaine suédois n'est pas plus exploitée car la jambière de Sopko repousse la tentative de Laurent Gras. Les Rouennais bénéficient à leur tour de deux avantages numériques successifs, consécutifs notamment à une explication devant leur banc, à l'issue de laquelle seul Julian Marcos est sanctionné, décision qui provoque le courroux du public envers Monsieur Bocquet. Amiens courbe l'échine devant Mallette et Desrosiers, tous deux alertés par Éric Houde, avant de trouver la faille de façon inattendue quand les déhanchements de Guidarelli offrent à Benjamin Dieude-Fauvel de remettre les pendules à l'heure, en force et sous la barre (1-1, 37'30"). Las, les Normands, quelque peu secoués, ripostent de la plus belle des manières : Carl Mallette du coin gauche trouve idéalement Éric Doucet, esseulé dans l'enclave (1-2, 39'47").

Ce premier but de la soirée en avantage numérique, couplé au choc subi par Buysse devant Bouchard, ne perturbe pas les Gothiques, eux aussi relancés par une faute adverse. Du banc, Benoît Quessandier ne peut que constater les dégâts causés par la passe en profondeur de Vincent Bachet pour Anthony Mortas, impitoyable pour tromper Sopko en hauteur, côté gauche (2-2, 42'30"). Survolté, Amiens semble avoir exorcisé les démons du 29 septembre, faisant preuve d'abnégation en zone neutre, par Sadoun ou Dieude-Fauvel, dont le tir dans un angle difficile est imité par Laurent Gras, pour autant de parades du gardien slovaque. Après avoir vu avec soulagement Olivier Bouchard, servi par Houde, laisser passer deux bonnes opportunités devant la cage, Vincent Bachet en profite pour venir apporter son soutien à Laurent Gras, et si Sopko s'interpose, Anthony Mortas est le premier sur le rebond pour signer un doublé (3-2, 53'03"). Le Coliseum s'enflamme sur chaque sortie rapide de ses protégés, d'autant que Rouen ne semble pas en mesure d'accélérer. Et les travées de se mettre à entonner un "On n'entend plus chanter les Rouennais", comme en championnat... lorsque les Dragons avaient répondu par un énième but, ce que Jarkko Glad a bien compris en reprenant victorieusement un cafouillage provoqué par les duettistes Doucet et Thinel (3-3, 56'57") ! La fin de match s'annonce corsée pour les Picards, désormais sous pression, mais Éric Houde, en tentant de repiquer de derrière la cage, Carl Mallette et Ladislav Benýsek, sur la gauche, ne peuvent trouver la faille.

Malgré une entame convaincante récompensée d'un avantage au score, Rouen ne peut tirer profit de sa supériorité théorique, seulement confirmée au cours des deux extrémités de la partie. Car entre-temps, Amiens était loin d'être dépassé et hors-sujet comme il le fut il y a peu. Preuve, pour paraphraser Alain Vogin, que chaque rencontre est différente...

Désignés meilleurs joueurs du match : Élie Marcos pour Amiens et Éric Doucet pour Rouen.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

Amiens - Rouen 3-3 (0-1, 1-1, 2-1)

Mardi 16 octobre 2007 à 20h00 au Coliseum. 2200 spectateurs.

Arbitrage de Didier Bocquet assisté de Éric Bouguin et Savice Fabre.

Pénalités : Amiens 18' (6', 8', 4'), Rouen 16' (10', 4', 2').

Évolution du score :

0-1 à 05'28" : Tarantino assisté de Lemoine et Quessandier.

1-1 à 37'30" : Dieude-Fauvel assisté de Guidarelli et Stevens

1-2 à 39'47" : Doucet assisté de Mallette et Liwing (sup. num.)

2-2 à 42'30" : Mortas assisté de Bachet et Sadoun (sup. num.)

3-2 à 53'03" : Mortas assisté de Bachet et Sadoun (sup. num.)

3-3 à 56'57" : Glad assisté de Desrosiers

Gardien : Henri-Corentin Buysse.

Défenseurs : Julian Marcos (A) - Vincent Bachet (C) ; Fabien Leroy ou Benjamin Dieude-Fauvel - Pavel Kowalczyk ; Mathieu Jestin - Thomas Roussel.

Attaquants : Loïc Sadoun (A) - Anthony Mortas - Laurent Gras ; Mickaël Bardet [puis E. Marcos] - Rod Stevens - Thomas-Jason Guidarelli ; Élie Marcos [puis Bardet] - Brian Henderson - Simon Petit ; Grégory Béron.

Remplaçants : Landry Macrez (G), Mans Papaux, Pierre Le Pape, Alexis Birolini.

Gardien : Ramon Sopko.

Défenseurs : Ladislav Benýsek- Jonas Liwing ; Petri Virolainen - Jarkko Glad ; Daniel Carlsson (A) - Benoît Quessandier.

Attaquants : Olivier Bouchard - Éric Doucet - Marc-André Thinel (A) ; Julien Desrosiers - Carl Mallette (C) - Édouard Dufournet ; Lionel Tarantino ou Jérémie Romand - Éric Houde - Tristan Lemoine.

Remplaçants : Benoît Quemener (G), Lucas Bini, Loïc Lampérier.

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