Caen - Neuilly-sur-Marne (25 septembre 2007)

 

Huitième de finale de la Coupe de la ligue, match retour.

Pour ce match en pleine semaine, la patinoire est quasi-déserte. Les médias n'ont que peu relayé l'évènement et il a fallu toute l'implication des Fanatics pour réunir quelques supporters. À l'aller, les deux équipes s'étaient quittées sur une courte victoire caennaise acquise en fin de match. Si les six buts inscrits sont plutôt appréciables, on peut quand même s'inquiéter qu'une équipe de D1 en inscrive cinq à un effectif de Magnus. En bref, il ne faut pas vendre la peau des Bisons avant d'avoir gagné...

Respecter l'adversaire

En cette période de coupe du monde de rugby, les amateurs du ballon ovale ont souvent entendu cette expression. Respecter l'adversaire, c'est se donner à fond même si la victoire semble évidente. C'est ne pas renoncer ni baisser son niveau de jeu mais donner le meilleur de soi-même. C'est malheureusement ce qui fait défaut au Drakkars. Dès l'entraînement, l'équipe ne semble pas réveillée malgré les directives du capitaine Luc Chauvel. Il est vrai que l'absence de musique et les gradins vides ne donnent pas une ambiance de match officiel. Pourtant le HCC joue à domicile et jouit d'une journée de repos en plus que son adversaire.

Ce manque de concentration se paie au prix fort. Jérôme Véret tire à la bleue et trompe Arnaud Goëtz (0-1, 03'32). Sur ce match, le portier caennais tient enfin l'opportunité de concurrencer Petr Tucek qui s'est illustré depuis le début de la saison. Mais pour lui c'est un jour sans et la défense ne l'aide pas beaucoup. L'équipe n'arrive pas à riposter et commet des fautes. Les Bisons, particulièrement convaincants, en profitent pour aggraver la marque en supériorité par Larson (0-2, 07'55). Le HCNM joue et ça lui réussit. Rapides et précis en attaque, les coéquipiers de Veret font circuler le palet, réalisant des passes osées mais concluantes au milieu de la garde locale. Ils font voler en éclat une défense d'infériorité qui était capable de tenir Amiens en échec le week-end dernier. Et pour maintenir le score, la défense nocéenne est soignée et contient l'adversaire à distance respectueuse de Julien Figved, sollicité mais nullement inquiété. Il faut attendre la treizième minute pour voir un peu de jeu des Bas-Normands. Le point culminant de ce sursaut est atteint juste après la pénalité de Liska lorsque ce dernier réduit le score (1-2, 16'49).

Tucek s'impose

On a déjà vu Rodolphe Garnier motiver ses troupes après une catastrophe. Ce fut le cas lors du premier match de préparation contre Angers. Toutefois, l'histoire est capricieuse et ne se répète pas tout le temps. Ainsi, on retrouve des joueurs amorphes malgré un retour en double supériorité numérique. Les passes sont mal calculées, les palets rendus à l'adversaire : la volonté n'y est pas, surtout en attaque. C'est à Rusnak ou même Janil qu'est dévolue la tâche de remonter le palet, faute de soutien. Il n'en faut pas plus à Neuilly pour tuer les pénalités et revenir au complet. L'équipe s'illustre à nouveau quand Vastusko, échappé, fait trembler les filets malgré le retour de Gomane (1-3, 22'16). À ce moment, ils n'ont plus d'opposition sur la glace. Et Caen se retrouve acculé dans sa zone défensive en enchaînant les dégagements interdits. Plusieurs tentatives de tir après l'engagement sont nécessaires pour que les Bisons enfoncent le clou (1-4, 24'55). La stupeur est palpable dans la patinoire. Seuls les Fanatics continuent à maintenir un fond sonore.

C'est alors que Garnier demande un temps mort et fait rentrer Petr Tucek à la place d'Arnaud Goëtz, soutenu en sortant par les applaudissements du public. L'arrivée du Tchèque dans le but caennais marque un tournant dans le match, puisqu'il s'avèrera impassable jusqu'à la fin, confirmant son statut acquis de gardien titulaire. Le retour de l'attaque bas-normande est plus laborieux. Même Tomas Nemcicky, le stratège offensif de l'équipe, n'arrive pas à ajuster son jeu et commet des fautes. Il faut chercher du côté de la jeunesse pour créer du danger mais Graham Avenel n'arrive pas à récupérer le rebond laissé par le shoot de son frère et le score en reste au même point jusqu'au retour aux vestiaires.

In extremis et sans gloire

Dans les gradins, la consternation règne. Le match se dirige non pas vers un exploit de Neuilly, mais plutôt sur un terrible camouflet infligé au HCC. Les supporters, désabusés, se sentent un peu trahis par une équipe dont les principales qualités devraient être l'enthousiasme et la volonté. La leçon des deux tiers précédents porte quand même quelques fruits. Tucek se montre décisif à l'arrière et les Caennais reprennent un peu goût à l'attaque. Mais la tâche n'est pas aisée tant les Bisons ont envie de l'emporter. Ils repoussent toutes les actions et assurent leurs trois buts d'avance. Néanmoins, le manque de profondeur de l'effectif se fait brutalement sentir à cinq minutes de la fin. Avec seulement quatorze joueurs de champ, le retour des Caennais dans le match et la fatigue entraînent la faute. C'est d'abord le capitaine Jérôme Véret qui laisse ses coéquipiers à quatre. Quentin Pépy en profite pour signer son retour. Après deux matchs sur le banc, il allie l'envie au résultat (2-4, 55'27). Puis les coups de sifflets de Monsieur Bliek vont se mettre à pleuvoir. Les Bisons totalisent 18 minutes de pénalité durant les six dernières minutes de la période. C'en est trop pour la défense qui concède un autre but avant la sirène de fin de match (3-4, 57'50).

L'épopée héroïque des Bisons s'arrête cruellement ici. Le total des buts aller-retour met les deux équipes à égalité et entraîne une prolongation en mort subite. Celle-ci va se dérouler sur le même ton que la fin du dernier tiers. La prison des visiteurs va contenir jusqu'à cinq joueurs en même temps (avec pour finir un surnombre et deux retards de jeu pour dégement au-dessus du plexi et palet gardé dans le gant), les figeant définitivement en situation d'infériorité à trois contre quatre. Et c'est fatigués et à bout de nerfs qu'ils voient Brice Chauvel leur retirer leurs rêves de victoire.

En conclusion, les Bisons ont de quoi être déçus. Après avoir "gagné" le match retour, ils se sont totalement effondrés dans les derniers temps, mettant fin à près de 55 minutes de domination sans faille. Cette victoire minimaliste réconcilie toutefois les Drakkars avec leur public. Il en faudra plus au prochain tour pour espérer inquiéter Angers. Il reste à savoir si un résultat dans cette Coupe de la ligue fait partie des objectifs du HCC. Le manque d'engagement n'en demeure pas moins inquiétant. Il serait incompréhensible que cette équipe se repose sur ses acquis tant elle a encore à prouver.

Compte-rendu signé Benoît Gy

 

Caen - Neuilly-sur-Marne 4-4 (1-2, 0-2, 2-0, 1-0)

Mardi 25 septembre 2007 à 20h00 à la patinoire Caen la mer. 350 spectateurs

Arbitrage de Damien Bliek assisté de Pascal Telliez et Jérémy Rauline.

Pénalités : Caen 16' (6', 6', 4', 0'), Neuilly 30' (4', 2', 18', 6').

Évolution du score :

0-1 à 03'32" : J. Véret assisté de Paillet

0-2 à 07'55" : Larson assisté de J. Véret et Gascon (sup. num.)

1-2 à 16'49" : Liska assisté de J. Avenel

1-3 à 22'16" : Vastusko assisté de Larson

1-4 à 24'55" : Mysicka assisté de Gascon

2-4 à 55'27" : Pépy assisté de L. Chauvel (sup. num.)

3-4 à 57'50" : Brodin assisté de Prosvic (sup. num.)

4-4 à 63'20" : B. Chauvel (sup. num.)

 

Caen

Gardien : Arnaud Goëtz puis Petr Tucek à 24'55".

Défenseurs : Frédérick Brodin (A), Stefan Rusnak, Alexis Gomane (A), Jonathan Janil, Michal Cesnek.

Attaquants : [Liska ou L. Chauvel] - Tomas Nemcicky - Brice Chauvel ; Arnaud Hascoët - Jaroslav Prosvic - Thibault Geffroy ; Jonathan Avenel - Graham Avenel - Luc Chauvel (C) ; Josef Liska - Quentin Pépy - Thomas Decock.

Neuilly-sur-Marne

Gardien : Julien Figved.

Défenseurs : Jérôme Wagner (A), Ludovic Duranceau, Joshua Boileau, Francis Ballet, Nick de Jong.

Attaquants : Milan Vastusko - Garrett Larson - Grégory Tarlé ; Tomas Mysicka - Martin Gascon - Benjamin Galmiche (A) ; Benoît Paillet - Jérôme Veret (C) - Clément Rey.

Remplaçants : Roman Svaty (G), Charly Terrillon. Absents : Tony Delage (blessé), Laurent Veret.

 

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