Bordeaux - Viry-Châtillon (15 septembre 2007)

 

Match comptant pour la première journée de division 1.

Ça y est enfin ! Cela fait un mois que la reprise de l'entraînement a sonné pour les Boxers de Bordeaux, et la véritable saison va pouvoir commencer. La longue préparation a certes mis les organismes à rude épreuve, mais ils doivent désormais être prêts à croiser le fer dans cette nouvelle version de la division 1, regroupée dans une poule unique de quatorze clubs. Cinq matchs de préparation (quatre victoires pour une défaite, contre Lyon) ont servi de préparation aux Bordelais, mais les pépins physiques se sont accumulés. C'est tout d'abord Guillaume Arnould, l'expérimenté défenseur, qui a renoncé à cette saison, cumulant une vie familiale agrandie et une blessure au genou. Lors du dernier match de préparation, face à La Roche, c'est le jeune espoir Cyril Boubé qui s'est blessé gravement en tentant de se jeter dans les patins d'un adversaire. Enfin, hier, lors de l'ultime entraînement, Nicolas Courally, recrue venue d'Anglet, s'est blessé dans un choc genou contre genou avec Gautier Lafrancesca. Si on rajoute les absences de licences de ce même Lafrancesca et du Canadien Jean-François Savage, force est de constater que les Boxers n'entament pas la saison dans les meilleures conditions.

Du côté de Viry, la tête se porte bien, les patins moins bien ! Ils avaient fini la saison dernière à la dernière place de D1, synonyme de relégation à l'étage inférieur. Mais les problèmes financiers de Belfort, Limoges et Dunkerque ont permis aux joueurs de la banlieue d'être repêchés et de disputer à nouveau le second échelon national. Mais la principale satisfaction des Castelvirois repose sur la réouverture prochaine de leur patinoire ! Finis les exils forcés, les entraînements au compte-goutte, toute la donne change pour les Jets qui vont, en plus, pouvoir relancer leur programme de formation, l'un des plus performants de France. Du coup, le recrutement est de qualité avec la venue des frères Persico de Neuilly, mais surtout du talentueux Anthony Kodyjasz, en provenance des Français Volants.

Pour débuter la soirée, on procède à trois changements de ligne avant même que la partie ne débute. Visiblement, ça va jouer tactique ! Ça y est, les entraîneurs ont fixé leur choix, on peut y aller Mlle l'arbitre !

Le match commence sur un faux rythme, chose qui n'avait pas réussie aux Boxers lors de leur déroute (3-8) face à Lyon. Le public, pas aussi nombreux qu'à l'accoutumée, assiste à un véritable round d'observation où les pénalités se succèdent, mais pas les actions. Les récentes blessures bordelaises obligent le duo Tartari/Girard à tester de nouvelles combinaisons de joueurs. De son côté, les Jets, coachés par Sébastien Roujon, appliquent une tactique déjà vue l'an dernier : être solides derrière pour mieux contrer avec les rapides avants, tel Mehdi Belhassem, auteur du premier lancer du match. Le jeu est relativement équilibré et personne ne parvient à se montrer très dangereux. Lors de leurs premières supériorités, les Boxers font bien tourner le palet mais les prises de décisions sur les frappes sont trop longues. Vannienwenhove puis Patard tentent bien leurs chances, mais Larivée n'est pas le premier venu et repousse les maigres offensives bordelaises. C'est à la septième minute de jeu que les choses semblent se décanter : Vannienwenhove part dans un slalom, attire à lui deux défenseurs pour servir Cyril Lambert dont le lancer est difficilement bloqué par la jambière du portier québécois des Jets. Les belles combinaisons se succèdent côté bordelais, mais personne ne tente sa chance ou alors avec un temps de retard qui permet aux défenseurs de Viry de contrer le palet. Plusieurs interceptions permettent aux Bordelais de trouver des positions intéressantes mais ni Cyril Lambert ni Vincent Cadren ne trouvent le cadre.

On constate rapidement que les locaux ne sont pas au mieux : les diagonales et les courses croisées, tant travaillées à l'entraînement, ne marchent pas. Bien au contraire, l'inévitable Kévin Ledoux intercepte un palet dans la neutre (justement sur une diagonale ratée) et s'en va fusiller, seul, le portier bordelais (0-1, 12'57"). À la reprise du jeu, les Castelvirois vont accumuler les pénalités. Malheureusement pour les locaux, les beaux lancers de Lesur, Vojtek ou Tartari ne parviennent pas à tromper la vigilance d'un Larrivée impérial. Le jeu est haché par les pénalités mais les Boxers ne parviennent pas en profiter : en quelques instants, ils vont passer d'un double supériorité numérique à une double infériorité, notamment grâce à "l'inévitable" surnombre ! La défense bordelaise était déjà réduite, mais lorsque les pénalisés se nomment Lecompère et Majercak, cela signifie qu'il ne reste plus que deux défenseurs pour assurer cette infériorité. Et ce qui devait arriver arriva : sur une mise en jeu gagnée par Ledoux, celui-ci passe derrière le but et sert dans son dos Mickaël Marouillat qui trompe Christophe Burnet (0-2, 19'06").

Durant la pause, il ne fait pas bon traîner dans les couloirs des vestiaires : la remobilisation nécessaire des Boxers passent par de nombreux cris : cris d'énervement, cris d'explication et cris de motivation. L'entame montre le changement : Bordeaux est plus incisif et pousse les Jets à la faute. De nouveau en double supériorité, Raphaël Larrieu, complètement à côté de ses patins dans le premier tiers, sonne la révolte. Bien servi par Tartari, il conclut un joli mouvement par un tir en pivot que Larivée parvient difficilement à repousser. Puis c'est seul qu'il va tenter sa chance, mais son breakaway est de nouveau stoppé. Qu'importe, la physionomie du jeu a changé et ce sont les Boxers qui impriment désormais leur rythme. Cela fait désormais près de cinq minutes que les Jets jouent en infériorité ; la fatigue se fait sentir ; Larrivée doit rester en permanence aux aguets sur les tirs de Vojtek, Lesur ou Larrieu. Le jeu est bien posé dans la zone de Viry, Majercak sert Tartari, excentré sur la droite, qui lance le palet en direction du second poteau ; le lancer est admirablement coupé par Larrieu qui parvient enfin à crucifier le portier des jaunes (1-2, 25'58").

Les locaux accentuent leur pression. Lambert file derrière le but et sert Patard plein axe : Karimboccus n'a d'autres solutions que de commettre une faute pour empêcher l'attaquant bordelais de fusiller Larrivée. Une fois de plus, les Jets sont acculés en défense et Vojtek ne se fait pas prier pour allumer de nouveau la cage de Viry, mais la réussite n'est pas au rendez-vous ! De sa position fétiche, à la bleue, Majercak feinte la frappe et sert Vannienwenhove, situé derrière le but. Celui-ci remet sur sa gauche à Vojtek qui réussit enfin sa diagonale à destination de Tartari : la reprise de ce dernier frappe la jambière du portier québécois, le palet longe la ligne, flirte avec le poteau, mais le palet est dégagé en catastrophe par les défenseurs adverses. Un instant le public croit au but, mais les arbitres n'auront jamais montré la moindre hésitation, le score reste donc identique.

Ce n'est que peu de temps après que Vojtek récupère un palet dans sa zone, sert Nicolas Mariage qui file le long de la bande, se place derrière la cage et sert en retrait Steve Michou qui ne se fait pas prier pour placer le palet au fond des filets (2-2, 28'30"). Bordeaux semble avoir fait le plus dur en recollant au score, mais très vite, les pénalités recommencent à tomber et Viry se procure à nouveau de belles actions : de la ligne bleue, Buiges sert Danton qui lance au but, un lancer détourné devant le but par Kodyjasz... Les Jets lèvent les bras, se jettent sur le "buteur", avant que tout le monde ne se rende compte que le palet est resté logé entre les jambes de Christophe Burnet, finalement auteur d'un bel arrêt réflexe. Quelques secondes plus tard, Alexis Gautron adresse un beau tir, mais Burnet, une fois de plus, repousse du bouclier. Le palet ainsi éloigné atterrit dans la crosse de Steve Michou qui sortait de prison. Il remet dans l'axe à Patard et décale sur la droite Sébastien Lesur qui centre au second poteau pour Michou, concluant joliment une action rondement menée (3-2, 34'48").

Ce coup-ci, les Boxers tiennent le bon bout, mais Viry ne veut pas repartir de Bordeaux sans tout donner. C'est tout d'abord une très belle combinaison Astic / Marouillat / Gassiot qui permet à Burnet de se mettre en évidence. Ce dernier n'a pas le temps de chômer durant les dernières minutes de ce deuxième tiers. Jeannette, Cohen puis Marouillat par deux fois lui permettent de mettre en évidence toutes ses qualités ! Bordeaux tentera de réagir mais le lancer trop mou de Vojtek ou celui non cadré de Majercak ne permettent pas d'enfoncer le clou. À la dernière seconde de jeu, Gautron part seul au but, mais malgré les cris de son équipe, il n'aura pas le temps d'armer sa frappe, interrompu dans son geste par la sonnerie.

Le dernier tiers-temps promet d'être tendu : Bordeaux n'a qu'un but d'avance, et le fait que seuls quatre défenseurs se soient relayés sur la glace avantagent les jeunes et rapides avants de Viry ! C'est pour cela que dès les premières secondes de jeu, Stéphan Tartari tente de faire la différence, mais son lancer est détourné par le gardien adverse. Le jeu s'accélère franchement en ce début de période : les Boxers veulent à tout pris prendre le large tandis que les Jets sentent que l'égalisation (voire plus) reste possible. Profitant d'un cafouillage entre Yann Vannienwenhove et Vincent Cadren, Alexis Gautron part seul au but mais il est stoppé par une nouvelle belle intervention de Burnet. Quelques instants après, on aura une nouvelle démonstration de ce qui caractérise le "côté sombre" de Francis Larivée : alors que Jérôme Patard passait devant lui, négligemment, Larivée ne pourra s'empêcher de lui mettre une petite baffe, bien discrète, bien à contre-courant du jeu, histoire de rester à l'abri d'une éventuelle sanction. Aussi talentueux soit-il, ce gardien ne pourra donc jamais s'empêcher de ce genre de geste ?

Néanmoins, le score étant serré, le match est donc tendu et ce genre de geste aurait pu énerver les Boxers, il paraît que c'est le jeu ! Le jeu, justement, lui, continue de se décanter, et ce sont les Castelvirois qui sont le plus inspirés. Hormis un puissant lancer de Lecompère, c'est Burnet qui sera le Bordelais le plus en action en ce début de période : Ledoux, Marouillat, Persico auront l'occasion d'égaliser, mais le portier local réalise un match plein pour l'instant, à l'image de son vis-à-vis. C'est au tour de Litim de tenter sa chance, mais sur le contre, Tartari sert Larrieu qui est à deux doigts de trouver la lucarne de Viry (48'46"). Le sort aurait même pu s'en mêler : Astic ne voit pas que Larrivée est sorti et il percute son gardien qui se retrouve les quatre fers en l'air. Vincent Cadren ne s'en aperçoit pas et manque l'occasion de tenter sa chance dans la cage vide.

À 55'30, Viry demande un temps mort, et sur la remise en jeu qui suit, Danton décale Gautron sur la droite qui sert plein axe Kévin Ledoux qui offre l'égalisation aux Castelvirois (3-3, 55'50"). Bordeaux se doit de réagir, ne pouvant pas se permettre de laisser échapper un point à domicile. Vannienwenhove parvient à lancer Lambert mais le tir de celui-ci n'est pas cadré ; Vincent Cadren sert ce même Vannienwenhove qui envoie le palet le long de la bande mais la reprise de Vojtek est de nouveau repoussée. Puis, sur une mise en jeu jouée sur la droite du but de Viry, Tartari récupère le palet et lance au but : Larivée parvient miraculeusement à coincer le palet entre sa jambière et le poteau !

Sur la gauche du but, Vannienwenhove gagne une mise en jeu, sert en retrait Nicolas Mariage qui frappe : le palet vient heurter l'épaule de Larivée et virevolte dans les airs. Ne sachant où est le puck, Larivée décide de se coucher sur le dos et, de ce geste, il propulse la rondelle au fond de sa cage ! C'est le but bête, but casquette, et Bordeaux reprend l'avantage au score (4-3, 58'23"). Il était temps, mais c'est fait, les Boxers sont devant. Et ce but va un peu assommer les Jets. Vingt secondes plus tard, Michou lance au but, Larivée croit avoir capté le palet mais celui-ci traîne devant la cage : une occasion que Raphaël Larrieu ne manque pas en se jetant littéralement sur le glace (5-3, 58'48"). Viry a beau tenter de réagir, la tête et les jambes semblent lourdes : Vannienwenhove récupère le palet dans la neutre, sert Vincent Cadren qui fonce sur l'aile droite, repique vers l'arrière du but et sert plein axe pour Vannienwehove, seul, qui trompe une dernière fois le portier visiteur (6-3, 59'30").

Ce premier match de la saison aura été long à démarrer pour les Boxers. La victoire et les deux points sont en poche, mais il a fallu souffrir pour y parvenir. Les Jets ont combattu avec leurs valeurs habituelles : combativité, abnégation et vitesse. À la fin de la première période, le public ne donne pas cher de la peau des Bordelais, mais ils ont su faire preuve de courage pour revenir dans la partie et finalement s'imposer. Raphaël Larrieu sera élu "homme du match" côté bordelais alors que Michou et Vojtek ont aussi été récompensé. Côté castelvirois, c'est Francis Larivée qui reçoit la récompense malgré son effondrement de fin de match, il termine avec un honnête 85% d'arrêts.

Compte-rendu signé Alex Mondin

 

Commentaires d'après-match (dans Sud Ouest et Le Parisien)

Steve Michou (attaquant de Bordeaux) : "On se devait de commencer par une victoire devant notre public. Viry est une équipe qui patine tout le temps et nous a posé quelques problèmes. Nous encaissons d'ailleurs trois buts sur trois erreurs. On a un groupe de vingt joueurs et on doit compter sur tout le monde. Il n'y a pas de stars ici. En tant que nouveau, je n'avais pas d'appréhension particulière avant ce match. L'ambiance est excellente à Bordeaux."

Sébastien Roujon (entraîneur de Viry) : "Ce n'est ni un problème physique ni un problème de mental, c'est juste un fait de jeu qui nous a condamnés. Ce n'était même pas un tir. Le palet touche une jambière, s'envole, lobe notre gardien et retombe dans le but. C'est rageant. Mais au moins c'est une certitude, on possède une meilleure équipe que l'an passé."

 

Bordeaux - Viry-Châtillon 6-3 (0-2, 3-0, 3-1)

Samedi 15 septembre 2007 à 18h30 à Meriadeck. 852 spectateurs.

Arbitrage de Marie-Tjana Picavet assisté de Vincent Champion et Laurent Antunes.

Pénalités : Bordeaux 42' (12', 12', 8'+10'), Viry 32' (12', 12', 8').

Tirs : Bordeaux 43 (12, 20, 11), Viry 26 (9, 9, 8).

Engagements : Bordeaux 41 (10, 14, 17), Viry 33 (9, 10, 14).

Évolution du score :

0-1 à 12'57" : Ledoux

0-2 à 19'06" : Marouillat assisté de Ledoux (sup. num.)

1-2 à 25'58" : Larrieu assisté de Tartari et Majercak (sup. num.)

2-2 à 28'30" : Michou assisté de Mariage et Vojtek (sup. num.)

3-2 à 34'48" : Michou assisté de Lesur et Patard

3-3 à 55'50" : J. Persico assisté de Gautron et Maurette

4-3 à 58'23" : Mariage

5-3 à 58'48" : Larrieu assisté de Michou

6-3 à 59'30" : Vannienwenhove assisté de V. Cadren

 

Bordeaux

Gardien : Christophe Burnet.

Défenseurs : Christophe Perez - Peter Vojtek ; Yann Lecompère (C) - Jan Majercak ; Sébastien Lesur - [Vojtek ou Perez].

Attaquants : Jérôme Patard (A) - Yann Vannienwenhove - Cyril Lambert ; Raphaël Larrieu (A) - Stéphan Tartari - Steve Michou ; Nicolas Mariage - Jill Cauly - Vincent Cadren ; Sébastien Cadren.

Remplaçants : Xavier Chatelin (G), Thomas Giraudau. Absents : Cyril Boubé (mâchoire), Nicolas Courally (genou), Jean-François Savage (non qualifié), Gautier Lafrancesca (problème de licence).

Viry

Gardien : Francis Larivée.

Défenseurs : Yann Morette - Jérémy Buigues ; Pierre-Jean Karimboccus - Guillaume Jeannette ; Hugo Astic - Virgil Ponticelli.

Attaquants : Alexis Gautron - Thomas Lhomme - Antoine Cohen ; Cédric Gassiot - Mickaël Marouillat (C) - Kévin Ledoux ; Mehdi Belhassem - Jimmy Persico - Anthony Kodyjasz ; Harond Litim (A).

Remplaçants : Geoffroy Marcon (G), Yohann Marouillat, Victor Peduzzi (A). Absents : Yvan Kerneis (suspendu), Romain Costes (suspendu).

 

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