Match comptant pour la première journée de la Ligue Magnus.

Les Diables Noirs font leur retour dans l'élite après deux ans de purgatoire. Pour cette première confrontation, ils retrouvent les Gothiques d'Amiens pour la "belle", après deux matches amicaux serrés et partagés (2-3 et 5-3). L'ASGT présente ses nouveaux joueurs et le nouveau maillot noir et orange, avec le logo bien visible. Pierre-Olivier Girouard fait ses grands débuts en Magnus, lui qui a contribué aux deux montées successives. En face, c'est Henri-Corentin Buysse qui débute, malgré le gros match de Landry Macrez à Tours dix jours plus tôt.

Et la partie débute curieusement. Les arbitres attendent les deux équipes pour le coup d'envoi, mais ni Denis Perez, ni Robert Millette n'envoient leurs joueurs... Ce dernier, qui bénéficie du dernier changement, attend son adversaire pour adapter son choix. Agacé, le trio leur donne deux minutes chacun d'entrée pour retard de jeu ! Le coup d'envoi se fait donc à quatre contre quatre...

C'est Amiens qui débute le mieux par un lancer d'Elie Marcos, avant que Loïc Sadoun ne soit puni pour un faire trébucher. En supériorité, Tours s'installe avec un premier tir de Miroslav Pazak, mais Scott Rozendal percute le gardien et prend deux minutes. Il est suivi par Jonathan Gauthier, coupable d'un cinglage. Les Gothiques ne développent pas leur jeu très longtemps, puisque Benjamin Dieude-Fauvel est à son tour puni pour un contact sur Girouard, dans un début de match haché. Il y a peu d'occasions : Radek Stepan d'un côté, Brian Henderson en échappée de l'autre, avant une obstruction de Loïc Sadoun. Tours est à 5 contre 3 et va réaliser un véritable festival offensif, que Henri-Corentin Buysse éteint de manière magistrale. Le palet tourne à haute vitesse côté Diables pendant 1'30" sans sortir de la zone offensive. Pazak, Perna, Gauthier, Rozendal, Filip trouvent le jeune gardien sur leur route, de près, de loin, en déviation, en rebonds...

Mais les locaux ne parviennent ni à conclure ni à enchaîner et la rencontre s'installe dans un faux rythme. Il y a certes des duels et beaucoup de jeu dans la neutre, mais bien peu d'occasions. Les dernières minutes sont d'ailleurs entrecoupées de pénalités de part et d'autres, empêchant les deux formations de développer leur jeu. La période d'achève donc sur un 0-0 logique.

La deuxième période débute sur le même rythme. Pazak lance les hostilités de l'aile mais Buysse sauve de l'épaule. Encore une fois, les pénalités se suivent et, malgré la fluidité du patinage de Jonathan Gauthier, Tours ne marque pas, pas plus qu'Amiens, qui voit Laurent Gras se heurter à Girouard. Les Diables pratiquent un échec-avant intensif et mettent une pression physique le long des bandes. Ils obtiennent ainsi une bonne chance par Jan Sebo, du revers à bout portant. Gras, puis Elie Marcos ripostent sans plus de réussite. La plus belle action revient tout de même à Claude Devèze à mi-période, qui reprend une remise ligne de fond : Buysse sauve entre les jambières, peut-être avec l'aide du poteau.

Les arbitres ne laissent rien passer et une succession de pénalités survient. À ce petit jeu, les Gothiques se montrent dangereux à leur tour. Vincent Bachet puis Lionel Wiotte trouvent Girouard sur leur route avec deux tirs lointains. Fabien Leroy peut se saisir du rebond, mais le Québécois sauve encore. Il gagne ensuite son duel sur Thomas Roussel, qui lance deux fois de la bleue. La bonne période amiénoise n'a pas été concrétisée. Tours reprend donc le palet à la faveur de pénalités adverses. Rozendal sort de derrière le but mais ne trompe pas Buysse, pas plus que Sabol à la bleue en 4 contre 4, ou encore Pazak sur un rebond en deux temps. L'ex-Amiénois est le plus dangereux des Tourangeaux dans cette partie, de même qu'un autre ex-Gothique, Gauthier, qui crée la panique dans la défense adverse sur un tir en fin de période. Un joueur se couche sur le palet, les arbitres ne disent rien et la rondelle est finalement dégagée. La sirène retentit peu après, et, tout comme au premier tiers, les deux équipes se sont rendu coup pour coup, chacun jouant ses temps forts et ses temps faibles à son tour.

La partie n'a pas encore choisi son camp, mais on sent bien que le premier qui marquera aura fait un gros pas vers la victoire. Rod Stevens est le premier en action, trouvant Girouard, alors qu'au même moment Zdenek Novosad se retrouve sur le dos d'un adversaire sous les rires du public. Amiens ne confirme pas puisque plusieurs pénalités tombent. À la 44e minute, le chronomètre tombe en panne et le jeu s'arrête quelques instants. Une coupure qui ouvre peu à peu le jeu. Andy Corran dévie alors un tir de Marcel Simak et frôle l'ouverture du score. En contre, Elie Marcos rate le cadre. Ce n'est que partie remise : sur une percussion dans l'axe, la porte s'ouvre et Anthony Mortas débloque le compteur des Gothiques sur une demi-échappée. Les images de la télévision confirmeront bien plus tard que le palet a franchi la ligne, de justesse (0-1, 45'23").

Dès lors, Tours devient fébrile. Divisek prend deux minutes, les Diables essaient de partir en contre mais laissent Girouard bien seul face à Elie Marcos : il s'impose. En revanche, il ne peut rien sur l'action qui suit, et Mortas double la mise en hauteur (47'41", 0-2). Cela ne s'arrange pas pour l'équipe locale devant un public abasourdi. Les nerfs sont à fleur de peau, les Diables tentent d'obtenir de l'aide de l'arbitre mais coulent une minute plus tard. Tout le monde se rue à l'attaque et la relance est imprécise : c'est un 3 contre 1, et, en dépit de deux arrêts sur les frères Marcos, Girouard cède sur le second rebond bonifié par Stevens (0-3, 48'56").

Robert Millette demande immédiatement un temps mort pour remobiliser ses joueurs, mais ils sont soudainement à la dérive. Une attaque maladroite, un palet bêtement perdu, et Vincent Bachet relance pour Loïc Sadoun qui part en échappée et trouve la lucarne (0-4, 49'41"). En quatre minutes, Amiens a assommé le match mais n'est pas au bout de ses peines. En effet, après un faire trébucher ligne bleue et une pénalité différée, Brian Henderson aplatit Zdenek Novosad contre la balustrade, dans le dos. Une charge violente logiquement sanctionnée d'une méconduite en plus d'une pénalité majeure. Avec le faire trébucher, Tours bénéficie d'un 5 contre 3 pendant deux minutes, puis de trois minutes de supériorité. Mais, si le palet tourne, il n'y a aucune action dangereuse. Les Diables s'empalent à la bleue et ne trouvent que péniblement Buysse. Le jeu de puissance, particulièrement stérile, s'achève. La fin de partie est brouillonne, avec un seul but de Novosad, refusé car marqué... de la tête, sur un lancer dévié.

Tours déchante donc pour son retour avec une cinglante défaite à domicile, la pire depuis plus de deux ans. Les Gothiques ont parfaitement joué le coup et, si la victoire est loin d'être scandaleuse, le score paraît tout de même sévère tant le match fut équilibré pendant un peu plus de deux périodes. Le réalisme des "anciens" Gothiques a fait la différence.

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

Commentaires d'après-match

Vincent Bachet (défenseur d'Amiens) : "Le score est flatteur car le match était serré avec deux gardiens de haut niveau. On a concrétisé au troisième tiers et Tours s'est exposé. On aurait signé tout de suite pour un 0-4, c'est la loi du sport... La clé du succès, c'est quand on tue les deux minutes de 3 contre 5 puis les trois minutes, on a tenu grâce à un gros match de notre gardien. On avait une tactique attentiste, car c'est une petite glace et Tours aime le contre. Nos ambitions, c'est un projet sur trois ans, avec beaucoup de jeunes encadrés par des internationaux et quelques étrangers. On veut les former, les amener au titre d'ici trois ans. On est en construction, après bien sûr si on peut atteindre une demi ou une finale, ok, mais on a une politique de construction."

Robert Millette (entraîneur de Tours) : "C'est décevant... Le premier but a fait tourner la partie. Tout le monde a forcé, on a manqué de patience. Après le deuxième, on s'est déconcentré et les portes se sont ouvertes. On a trop forcé face à une équipe qui a de l'expérience, il restait beaucoup de temps pour revenir. C'est dommage, on a encore du travail pour Strasbourg. On manque de sérénité, il faut rester dans le système jusqu'à la fin et ne pas changer. L'attaque à cinq n'a pas produit, contrairement à la préparation. Il faut monter en puissance, jouer période par période et durant 60 minutes, et non pas deux périodes et demi. Il y a des réglages à faire... Cela aurait été mieux devant notre public, mais ça remet les pendules à l'heure. Les joueurs retombent sur terre, on fera un bilan vidéo pour corriger. Les nouveaux doivent apprendre la patience en fin de match, ne pas changer le système, savoir comment réagir après un but."

Claude Devèze (attaquant de Tours) : "On avait beaucoup d'envie, mais c'était comme un jeu d'échecs. Le match aurait pu basculer des deux côtés et on a raté notre chance. On a essayé et on s'est essoufflés. C'était pourtant de la bonne pression devant notre public. Il va falloir analyser, on a des joueurs d'expérience et on va passer à autre chose dès demain."

Dominic Perna (attaquant de Tours) : "Le premier but nous a déconcentrés, on a fait des erreurs mentales à corriger. Il y a une grosse différence entre la D1 et la Magnus, il ne faut pas faire d'erreur ni se laisser aller, mais jouer soixante minutes à fond. Ils ont bien joué et on a raté quelques powerplays, ce qui change le match. Il faut trouver une façon de marquer, surtout en avantage numérique. On a des joueurs de talent, ça va arriver. On a juste perdu un match, ce n'est pas la fin du monde !"

Tours - Amiens 0-4 (0-0, 0-0, 0-4)

Mardi 11 septembre 2007 à 20h00 à la patinoire municipale de Tours.

Arbitrage de Frédéric Bachelet assisté de Thibaud Juret et Yann Furet.

Pénalités : Tours 26' (12', 8', 6'), Amiens 45' (10', 4', 6'+25')

Tirs : Tours 20 (7, 8, 5) Amiens 25 (7, 10, 8)

Évolution du score :

0-1 à 45'23" : Mortas assisté de Gras

0-2 à 47'41" : Mortas assisté de Gras et Dieude-Fauvel (sup. num.)

0-3 à 48'56" : Stevens assisté de J. Marcos et E. Marcos

0-4 à 49'43" : Sadoun assisté de Bachet

Gardien : Pierre-Olivier Girouard.

Défenseurs : Vladimir Sabol - Jonathan Gauthier ; Marcel Simak - Jozef Drzik ; Radek Stepan (A) - Michal Divisek.

Attaquants : Scott Rozendal - Jan Sebo - Dominic Perna (C) ; Miroslav Pazak - Martin Filip - Zdenek Novosad ; Andy Corran - Claude Devèze (A) - Franco Subrani ; Bastien Quinsac.

Remplaçants : Vladimir Hiadlovsky (G), Antoine Amsellem (en tenue mais blessé à la cheville). Absent : Dominic Noël (épaule).

Gardien : Henri-Corentin Buysse.

Défenseurs : Thomas Roussel - Fabien Leroy ; Vincent Bachet (C) - Benjamin Dieude-Fauvel ; Pavel Kowalczyk - Mathieu Jestin ; Alexis Birolini - Pierre Le Pape.

Attaquants : Elie Marcos - Rod Stevens - Julian Marcos ; Laurent Gras (A) - Loïc Sadoun (A) - Anthony Mortas ; Lionel Wiotte - Brian Henderson - Mickaël Bardet ; Gregory Beron - Mans Papaux - Pierre-Charles Hordelalay.

Remplaçant : Landry Macrez (G). Absent : Thomas-Jason Guidarelli (ischio-jambiers).

Retour à la Ligue Magnus