Canada - États-Unis (20 avril 2007)

 

Demi-finale des championnats du monde des moins de 18 ans 2007.

Le favori canadien face au double tenant du titre : c'est un choc pas si fréquent à ce stade de la compétition, les deux pays entretenant néanmoins une grosse rivalité en moins de 18 ans ces dernières saisons. Le Canada a brillé au premier tour et s'est qualifié directement pour la demi-finale, alors que les États-Unis ont du se débarrasser de la Slovaquie en quarts, une formalité pour une cette équipe très solide.

Colin Wilson et Steven Stamkos : c'est le duel des deux meilleurs marqueurs du tournoi qui débute à Tampere. Les Américains appuient les premiers autour de James Van Riemsdyk, puis de Ryan Hayes mais le Canada bloque les lignes de tir. La maîtrise du palet est blanche dès les premières minutes, le Canada répliquant par des mises en échec appuyées. Il faut attendre un débordement de Torquato, avec un tir hors cadre, pour voir la première incursion canadienne. Puis, Knelsen manque une occasion dans l'axe en récupérant un palet lâché par Shattenkirk derrière son but. Dans les instants qui suivent, Ruth prend deux minutes pour un accrochage lors d'une bonne présence de la ligne Turris. Le jeu de puissance s'installe autour de Doughty et Stamkos, et Josh Unice doit réaliser un arrêt difficile sur Boychuk, servi par Arniel à travers l'enclave. La pénalité est tuée sur cet unique tir. Cela a toutefois permis aux Canadiens de rééquilibrer la partie. En face, Trevor Cann parvient de justesse à sortir une remise de van Riemsdyk vers Wilson.

Le Canada, acculé, lance toutefois Jamie Arniel en échappée, mais l'attaquant perd son duel face à Unice pour le premier tournant du match. Arniel rejoint dans la foulée le banc des pénalités pour retard de jeu... mais la pression des rouges est efficace, empêchant le développement du jeu. Le physique d'un Doughty sur McDonagh par exemple met à mal les attaquants adverses. Seul O'Brien menace le gardien à bout portant sur une remise de derrière le but avant le retour d'Arniel. Le palet est clairement maîtrisé par les Américains, installés en attaque et qui manquent de peu l'ouverture du score lorsque Ryan Hayes échappe à Negrin sur la droite avant de perdre son duel. Van Riemsdyk à son tour trouve le gant de Trevor Cann sur un tir de la gauche. Le Canada perd ensuite Gillies deux minutes pendant une percée de Severyn sauvée par Cann, le grand attaquant ayant chargé Vargas dans le dos. Le duo Van Riemsdyk - Wilson est encore à l'œuvre mais se heurte à Cann, intraitable. La suite est moins brillante pour les hommes de Rolston, muselés. Stamkos en profite pour s'échapper dès le retour de Gillies, mais Unice sauve. La contre-attaque est cinglante : Colin Wilson est décidément l'attaquant le plus dangereux du match mais ce fils et petit-fils de joueurs de NHL manque de chance avec ce palet entre les jambes de Cann qui longe la ligne de but. Ce n'est que partie remise. Un débordement à gauche d'O'Brien, une défense fixée sur une passe arrière vers Shattenkirk et une passe transversale libèrent Saponari, seul dans l'axe, qui ajuste la lucarne pour l'ouverture du score (0-1, 19'45"). Il ne reste alors qu'une poignée de secondes, assez pour voir Ian Cole prendre deux minutes, avant la sirène.

La deuxième période démarre donc en avantage numérique et le Canada revient. Un tir de Doughty provoque un rebond que Stamkos ne parvient pas à reprendre dans une forêt de joueurs. Arniel sort alors le palet vers Boychuk qui trompe Unice côté crosse (1-1, 20'52"). Peu après, Van Riemsdyk s'échappe sur une passe longue distance mais il est accroché avant de percuter la balustrade. Peinant à se relever, il ne peut reprendre une passe dans l'enclave alors que le trio arbitral n'a rien sifflé. Pire, Ryan Hayes s'écroule ensuite en allant vers son banc, tentant d'obtenir une pénalité contre Doughty... mais personne ne tombe dans le piège. Le Canada en profite pour appuyer et un travail de Fortier libère Gillies, patient face à Unice au cercle gauche mais sans réussite. Sur la mise au jeu qui suit, Zac Boychuk réalise le doublé d'un slap puissant dans l'axe (2-1, 24'35"). La réaction ne se fait guère attendre avec une passe en retrait de Van Riemsdyk vers Wilson, qui se heurte au gardien. C'est ensuite au tour d'Albert de slalomer dans la défense, sans réussite. Un tir de Shattenkirk connaît le même sort à l'issue d'une grosse présence américaine. La ligne Saponari pousse à son tour le Canada à la faute et Schenn prend deux minutes pour faire trébucher. Les occasions pleuvent alors : Fairchild pilonne le but, Wilson manque de peu le rebond, puis c'est van Riemsdyk dans l'enclave qui ne trompe pas Cann. La défense menée par Doughty se jette au contre mais le capitaine Shattenkirk finit par obtenir la récompense d'un gros slap ras glace ligne bleue à travers un écran bien pensé (2-2, 29'55"). C'est le premier but encaissé par le Canada à un de moins dans le tournoi !

Le Canada ne s'en laisse pas compter. Une bonne séquence dans la neutre crée un trois contre deux avec Esposito à la baguette, qui décale Kyle Turris sur sa droite. L'attaquant favori des recruteurs, auteur de 66 buts en BCHL, nettoie la lucarne (3-2, 31'14"). Les États-Unis tentent de réagir et une bonne présence marquée par un rebond laissé par Cann envoie Negrin en prison. La première occasion est encore pour Van Riemsdyk en pivot sur un tir de Shattenkirk. Le Canada manque de creuser l'écart sur un essai de Sutter en contre-attaque, ce qui permet malgré tout de tuer la pénalité. Les tirs s'enchaînent sur Cann, sans succès : Ian Cole, puis Wilson servi par le benjamin de l'équipe Schroeder. Mais Trevor Cann est l'homme du match chez les rouges et il mène son équipe à la pause avec une avance d'un but.

Les Américains repartent donc avec de grosses intentions pour revenir vite au score et Patrick White se crée la première occasion du cercle gauche. Ils sont rapidement récompensés en supériorité numérique. Un gros tir de la bleue et dévié par un défenseur et le palet retombe à droite sur Van Riemsdyk pour une cage ouverte, Cann étant gêné par Wilson (3-3). Unice doit vite tenir son équipe malgré tout, sortant un débordement de Arniel côté droit, puis un tir de Knelsen de la gauche. La partie s'équilibre et les occasions se font moins nombreuses. Chaque palet est âprement disputé et les espaces réduits. Il faut attendre un essai de Torquato de près pour voir un tir dangereux après plusieurs minutes d'observation. Sur la mise au jeu, Boychuk manque le triplé d'un slap violent dans l'axe. Unice s'impose à nouveau sur Arniel dans la foulée. En face, Vaive trouve la barre avec un bon tir du cercle gauche... Le Canada profite enfin d'une pénalité de Ruth à la mi-période pour remettre la pression. Doughty se fait menaçant, sans réussite malgré plusieurs tirs dangereux. En contre, Matt Rust surprend la défense mais Cann sauve son camp. Le Canada appuie encore, et Turris trouve le poteau dans l'axe avant de voir Unice sauver le rebond. Cela force les États-Unis à revenir à une tactique plus défensive et le jeu se ferme encore plus. Knelsen puis Torquato d'une part et Van Riemsdyk après un geste technique spectaculaire - entre ses jambes pour effacer le défenseur puis tir sur le bout de la botte - se signalent, mais les deux gardiens verrouillent. La partie s'achève donc sur un gros geste défensif de Shattenkirk en duel face à Boychuk : prolongations !

À quatre contre quatre les deux équipes reviennent sur la glace avec un objectif clair : la finale face à la Russie. Le premier tir est signé Van Riemsdyk, trop haut, avant que McDonagh ne cadre le premier lancer. Les États-Unis sont les plus dangereux, avec un gros tir de Ian Cole qui touche Cann à l'épaule, avant que Wilson ne passe la défense en revue pour un nouveau tir. Le palet ne quitte ni les crosses des blancs ni la zone canadienne, au point que l'on imagine un avantage numérique ! Puis c'est Rust qui efface un défenseur d'un petit pont avant de trouver la botte de Cann... Van Riemsdyk récidive ensuite sur un festival dans l'axe pour un lancer du revers. Plus mobiles et plus collectifs, les Américains survolent le match, mais Unice doit rester méfiant sur un exploit individuel de Sutter ou un tir de loin de Doughty. Cela équilibre le jeu dans les dernières minutes de la prolongation, chacun cherchant à limiter les prises de risques. La sirène retentit donc pour envoyer les deux équipes aux tirs aux buts...

Le Canada avait battu les États-Unis dans cette séance en moins de 20 ans en janvier dernier après un festival Jonathan Toews. Autant dire qu'il y a un sentiment de revanche pour certains joueurs américains qui avaient disputé ce match, comme James van Riemsdyk.

Kyle Turris est le premier en action. Sa feinte pour un tir du revers ne trompe pas Unice. Ryan Hayes tente la même feinte mais Cann s'étend bien pour sauver de la botte. Steven Stamkos s'avance et freine brutalement, mais il s'arrête finalement en attendant que le gardien se jette, et l'arbitre annule. James Van Riemsdyk lui ne tremble pas et, patient, il s'impose face à Cann en glissant le palet entre les jambières du revers. C'est Zac Boychuk qui doit donc sauver le Canada, mais son tir heurte la botte de John Unice ! Les États-Unis sont en finale, encore une fois.

Désignés joueurs du match : Zac Boychuk pour le Canada et Kevin Shattenkirk pour les États-Unis.

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

 

Commentaires d'après-match

Trent Yawney (entraîneur du Canada) : "Je suis fier de la façon dont on a joué. C'était un de ces matches entre deux équipes proches qui peut aller dans un sens ou dans l'autre. Le fait que les Américains aient été ensemble pendant l'année s'est vu. Quand on joue l'un à côté de l'autre toute l'année, cela fait une petite différence. Ce n'est pas une excuse de notre part. Ils ont joué un match solide et méritent leur victoire. Nous ramasserons les morceaux. Les joueurs sont très déçus maintenant mais ils doivent rebondir. Il y a un autre match à jouer [contre la Suède pour le bronze]. Ils ont passé trop de temps ici et ont été un trop bon groupe pour ne pas donner leur meilleur, ce que je sais qu'ils feront au prochain match."

Ron Rolston (entraîneur des États-Unis) : "Ce soir, c'était un grand match entre deux équipes très proches. Le Canada est une bonne équipe et c'était une bataille. Je suis fier de la façon dont nos joueurs ont su revenir en troisième période. Nous allons essayer de garder cet élan jusqu'à dimanche où nous affronterons une équipe russe talentueuse."

 

Canada - États-Unis 4-5 (0-0, 2-3, 2-2)

Vendredi 20 avril 2007 à 18h30 au Hakametsä de Tampere. 1505 spectateurs.

Arbitrage de Patrik Sjöberg (SUE) assisté de Antti Orelma et Jussi Terho (FIN).

Pénalités : Canada 10' (4', 4', 2', 0'), États-Unis 6' (4', 0', 2', 0').

Tirs : Canada 31 (6, 10, 13, 2), États-Unis 44 (14, 19, 6, 5).

Évolution du score :

0-1 à 19'45" : Saponari assisté de Shattenkirk et O'Brien

1-1 à 20'52" : Boychuk assisté de Doughty

2-1 à 24'35" : Boychuk assisté de Stamkos

2-2 à 29'55" : Shattenkirk assisté de Schroeder et Van Riemsdyk (sup. num.)

3-2 à 31'14" : Turris assisté de Esposito

3-3 à 41'36" : Van Riemsdyk assisté de Fairchild et Schroeder (sup. num.)

Tirs au but :

Canada : Turris (arrêt), Stamkos (refusé), Boychuk (arrêt).

États-Unis : R. Hayes (arrêt), van Riemsdyk (but).

 

Canada

Gardien : Trevor Cann.

Défenseurs : John Negrin - Drew Doughty ; Mark Katic - Luke Schenn ; Yann Sauve - Eric Doyle ; Alex Grant.

Attaquants : Logan Couture - Kyle Turris - Zach Torquato ; Zac Boychuk - Steven Stamkos - Jamie Arniel ; Colton Gillies - Angelo Esposito - Dion Knelsen ; Yves Bastien - Olivier Fortier - Brandon Sutter.

Remplaçant : Braden Holtby (G).

États-Unis

Gardien : Josh Unice.

Défenseurs : Ryan McDonagh - Ted Ruth ; Kevin Shattenkirk - Tom Cross ; Cade Fairchild - Ian Cole ; A.J. Sturges.

Attaquants : Patrick White - Vinny Saponari - Jim O'Brien ; Ryan Hayes - John Albert - Justin Vaive ; Jordan Schroeder - James van Riemsdyk - Colin Wilson ; Matt Rust - Jimmy Hayes - Brennan Vargas ; C.J. Severyn.

Remplaçant : Thomas McCollum (G).

 

Retour aux championnats du monde des moins de 18 ans