Russie - Suisse (19 avril 2007)

 

Quart de finale des championnats du monde des moins de 18 ans 2007.

La Suisse a déjà rempli son contrat en atteignant les quarts, mais cette génération ambitieuse ne veut pas se laisser battre facilement par une équipe russe séduisante en début de tournoi mais décevante par la suite. Les deux formations s'étaient déjà affrontées avant le tournoi et la Russie avait difficilement gagné 6-5.

Le premier face-off est gagné par les Suisses, avec les premiers duels dans la neutre. La Russie prend le jeu à son compte avec un premier but d'entrée. Une passe longue surprend la défense en plein changement de ligne, le premier tir de Cherepanov est sauvé par le gardien mais le rebond dans l'axe est immédiatement bonifié par Egor Averin au milieu de trois Suisses bien passifs (1-0). Un coup dur dès la première minute... La Russie impose son physique et gagne les duels, maîtrisant bien plus le palet. Le jeu n'apporte donc aucun tir pendant plusieurs minutes, les deux défenses verrouillant bien à la bleue et récupérant le palet derrière le but. Petit à petit, Mayer doit quand même s'imposer sur deux lancers de l'aile droite, dont un de Karamnov. Sur la mise au jeu qui suit, un tir de volée de Voinov vient le surprendre plein axe pour le 2-0. Mais la Russie recule alors et se fait surprendre. La Suisse manque tout d'abord un premier contre avec Berger, dont le tir est bloqué avant qu'il ne remise sur Schlagenhauf lancé, pour un arrêt. Puis, sur la même présence, une entrée en zone de Denis Hollenstein, permet à Roman Schlagenhauf et Pascal Berger d'entraîner les trois défenseurs vers le but et masquent Zhelobnyuk. Hollenstein lui s'est déplacé latéralement et envoie un petit lancer ras glace dans l'axe pour la réduction du score (2-1). La Russie reprend rapidement le fil de son jeu et se crée une bonne chance par Loktionov du revers, sans réussite. Malgré tout la Suisse fait quasiment jeu égal en possession de palet, avec de bonnes séquences en zone offensive de la ligne Froideveaux. Le jeu est donc plutôt fluide, avec peu de contacts et aucune pénalité, et surtout très peu d'occasions. La plus nette de la période appartient à Filatov qui manque sa volée sur un bon travail de Kugryshev.

Il faut attendre la première pénalité du match pour ouvrir un peu le jeu. La Russie s'installe après cet accrochage dans la neutre et tente de développer son jeu avec des tirs lointains mal ajustés. Un bon jeu en triangle vient ensuite menacer Mayer, sans réussite sur un tir dans l'axe. La pénalité est tuée assez facilement, la Russie n'ayant pas réussi à poser le jeu de puissance durant la deuxième partie de pénalité. Les Suisses sont bien regroupés devant le but et gênent considérablement le jeu adverse, qui peine à inquiéter Mayer. En contrepartie, le gardien russe n'a quasiment rien à faire... Le palet est clairement russe en fin de partie, mais en dépit des efforts le jeu est cantonné le long des bandes sans aucun moyen de sortir proprement le palet pour créer une action dangereuse. La sirène retentit donc sur ce score de 2-1, un match qui s'est peu à peu fermé et bloqué dans un faux rythme.

La Russie reprend le palet dès la première mise au jeu, gênée par l'échec avant suisse. Cela offre une première pénalité contre Dadonov dès les premières secondes. Le jeu de puissance des Rouges tente de s'installer le long des bandes mais sans en sortir avant un premier lancer lointain bien arrêté. Deux lancers de la bleue suivent sans trouver le cadre. La pénalité est finalement tuée sans trop de danger, à l'exception d'un ultime arrêt du gant à la dernière seconde sur Sciaroni du cercle. La Russie repart vers l'avant, même si Schommer part en deux contre un sur l'aile droite, sans réussir à tromper le gardien.

Le jeu s'ouvre, il y a plus d'occasions à l'image d'un bon tir avec écran de Korostin ou d'un contre suisse mal repris devant le but par Sciaroni. Plus offensive, la Suisse pousse, avec un bon tir lointain de Stoop. Zhelobnyuk doit donc rester vigilant face à une formation audacieuse. Il faut attendre une bonne présence de la ligne Cherepanov pour rééquilibrer les choses, jusqu'à une pénalité de Kulikov. Une nouvelle chance pour le jeu de puissance suisse, bien en place pour quelques essais infructueux. Une bonne séquence de domination stérile donc sur cette première moitié de période. Petit à petit la Suisse recule mais manque paradoxalement de revenir sur une mise au jeu offensive avec un lancer sur le poteau. Cherepanov lui se heurte à Mayer de près dans la dernière minute, avant que la sirène ne retentisse.

La Russie tient donc toujours son petit but d'avance et mange l'horloge dans la neutre, tout en subissant le jeu. Une bonne séquence suisse initiée par Gregory Sciaroni menace le gardien et envoie un défenseur en prison. Le jeu de puissance évolue avec aplomb mais sans réussite face à un Zhelobnyuk solide... mais le portier finit par craquer ! La Suisse égalise sur une bonne séquence, un slalom dans le cercle de Berger fixe deux joueurs pour une remise ligne de fond vers Hollenstein qui contourne le gardien pour glisser le palet au fond des filets (2-2). À la quarante-cinquième minute, Donati reste sur la glace après un contact appuyé et rentre au banc en boitillant. Cela n'empêche pas la Suisse de frôler le break sur un tir de Cunti oublié dans l'axe, mais Zhelobnyuk fait bonne garde. En face, Mayer fait jeu égal en stoppant Petrov sur l'aile gauche. La star Cherepanov tente bien de mener le jeu mais Evgeni Dadonov manque la finition sur une remise dans l'axe. Ce même Dadonov manque une nouvelle chance dans l'axe en récupérant un palet contré. Une mauvaise idée car les Helvètes passent devant peu après. Une mise au jeu offensive gagnée, Berger se positionne dans l'axe et ajuste la lucarne pour le 3-2 inattendu mais mérité à dix minutes de la fin. La Russie cherche à réagir sous l'impulsion de Petrov et Chudinov et se fait menaçante. Dadonov à son tour manque de contourner la cage, alors que Averin ne bonifie pas le rebond. La Suisse joue donc la carte de la défense avec un certain succès grâce à une discipline de fer. Pourtant les tirs se succèdent, à l'image d'un lancer de Tokranov de la bleue. Mayer ferme la porte et la Suisse n'est qu'à quatre minutes de l'exploit... jusqu'au but ! La Russie explose de joie sur le but de Klyukin, qui récupère un palet dans le cercle droit sur une mise au jeu et ajuste le gardien entre les jambes (3-3) ! Compte tenu du trafic devant le but, l'arbitre demande la vidéo mais valide bel et bien l'égalisation. Une réaction immédiate de Donati montre que la Suisse est loin d'avoir abdiqué. Mieux, la Russie concède un surnombre à trois minutes de la sirène ! Malheureusement les Rouges n'en profitent pas et ne parviennent pas à se créer la moindre occasion. Un ultime tir de Tokranov sur Mayer contre un de Stoop et c'est la fin du match : prolongation !

La Russie débute mieux le temps supplémentaire grâce à Averin et Cherepanov. La possession de palet est blanche. Kugryshev à son tour frappe à la porte de Mayer au premier poteau, sans réussite. En face Zhelobnyuk est moins menacé, les quelques présences suisses sont trop imprécises. Puis, la ligne Korostin se met en évidence avec une bonne remise vers la bleue, sans succès. Finalement le travail paie et la Russie finit par s'imposer. Un travail sur l'aile et Filatov ligne de fond repique vers le but et parvient à glisser le palet poteau opposé. La Russie passe par un trou de souris vers les demi-finales, alors que la Suisse pourra regretter longuement cette rencontre bien maîtrisée... mais pleine d'occasions ratées.

Désignés joueurs du match : Vitali Karamnov pour la Russie et Denis Hollenstein pour la Suisse.

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

 

Commentaires d'après-match

Miskhat Fakhrutdinov (entraîneur de la Russie) : "La première période s'est passée selon le plan prévu, nous marqué deux buts, et puis... Nous avons commencé à reculer, nous avons laissé la domination territoriale à l'adversaire, nous avons pris un but évitable et nous avons perdu le contrôle de la partie. J'avais confiance en troisième période parce que nous avions des occasions et que nos attaquants sont une classe au-dessus des Suisses. Nous nous mis en grande difficulté, mais nous nous en sommes sortis héroïquement. Nous avons réfléchi jusqu'à ce matin à l'identité du gardien. Nous avons donné la préférence à Zhelobnyuk parce qu'il a plus d'expérience des grands matches. Il était là à des moments nécessaires, même si je ne peux pas dire que je suis totalement content de son match."

Felix Hollenstein (entraîneur de la Suisse) : "C'est une totale déception sur le moment, les têtes sont vides. La différence est que nous aurions dû marquer les buts au bon moment. Nous avons mieux joué qu'eux pendant deux tiers-temps. L'équipe a pratiqué un hockey de haut niveau et aurait plus que mérité la victoire. La prolongation est une question de chance et elle n'était pas de notre côté. Nous voulons maintenant nous remotiver pour accrocher la cinquième place."

Étienne Froidevaux (capitaine de la Suisse) : "En patinage, nous n'avions aucune chance contre eux, et pourtant nous avons pu remonter ce déficit avec un super esprit d'équipe. Personne n'aurait pensé que nous irions si loin et nous pouvons être fiers de nous."

Russie - Suisse 4-3 après prolongation (2-1, 0-0, 1-2, 1-0)

Jeudi 19 avril 2007 à 15h00 au Hakametsä de Tampere. 724 spectateurs.

Arbitrage de Travis Smith (USA) assisté de Frantisek Kalivoda (CZE) et Felix Winnekens (ALL).

Pénalités : Russie 8' (0', 4', 4', 0'), Suisse 2' (0', 0', 2', 0').

Tirs : Russie 31 (7, 8, 10, 5), Suisse 30 (4, 11, 14, 1).

Évolution du scores

1-0 à 00'31" : Averin assisté de Loktionov

2-0 à 04'48" : Voinov assisté de Kulikov et Loktionov

2-1 à 06'31" : Hollenstein assisté de Berger et Müller

2-2 à 42'53" : Hollenstein assisté de Berger (sup. num.)

2-3 à 49'54" : Berger assisté de Schlagenhauf

3-3 à 55'48" : Klyukin assisté de Filatov

4-3 à 66'37" : Filatov assisté de Voinov

 

Russie

Gardien : Vadim Zhelobnyuk.

Défenseurs : Vyacheslav Voinov - Dmitri Kulikov ; Maksim Chudinov - Vasily Tokranov ; Maksim Goncharov - Nikolaï Lukyanchokov ; Yakov Seleznev - Mikhaïl Churlyaev.

Attaquants : Evgeni Dadonov - Egor Averin - Aleksandr Cherepanov ; Nikita Filatov - Andreï Loktionov - Dmitri Kugryshev ; Kirill Petrov - Vitali Karamnov - Sergei Korostin ; Dmitri Kagarlitsky - Nikita Klyukin - Sergei Andronov.

Remplaçant : Aleksandr Pechursky (G).

Suisse

Gardien : Robert Mayer

Défenseurs : Yannick Blaser - Roman Josi ; Yves Müller - Desta Kebede ; Lukas Stoop - Patrick Geering ; Nicolas Villa.

Attaquants : Gregory Sciaroni - Étienne Froidevaux - Gianni Donati ; Denis Hollenstein - Roman Schlagenhauf - Pascal Berger ; Luca Cunti - Patrick Schommer - Simon Moser ; Reto Suri - Tobias Bucher - Adam Hasani ; Elias Bianchi.

Remplaçant : Damiano Ciaccio (G).

 

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