France - Pays-Bas (16 avril 2007)

 

Championnats du monde de division I, groupe A, deuxième journée.

Les Bleus n'ont déjà plus le droit à l'erreur. Un nouvel échec face aux Néerlandais, qui jouent sans pression et qui ont déjà remonté trois buts aux Polonais hier, aurait pour effet de les replacer dans un scénario de type Grenoble 2001, où la France avait joué le dernier match en ayant déjà perdu toute chance pour la montée. Il n'y a rien de plus frustrant. Il faut donc ne compter que sur soi pour relever la tête. Ce n'est pas dans les gradins qu'il faudra chercher du soutien. Alors que les tribunes de Qiqihar ressemblaient à une maison de retraite hier, on espéraient des renforts scolaires en ce lundi. Mais ce ne sont pas les rares gentils écoliers avec leurs drapeaux dessinés à la main qui vont donner de l'ambiance à ce Mondial qui se situe à des années-lumière de celui d'Amiens de ce point de vue.

Les Français semblent aborder leur match dans un bon état d'esprit. Pendant une prison de Van den Thillart pour obstruction, Kévin Hecquefeuille et Yorick Treille viennent chercher des déviations devant Groeneveld. S'ensuit une action intéressante où la protection de palet de Hecquefeuille trouve Pierre-Édouard Bellemare dans le sens du but. Les Bleus sont aussi bien dans le match en infériorité, à l'instar de Barin qui se couche devant le seul lancer adverse. Et pourtant, ce sont les Néerlandais qui ouvrent le score à la dixième minute, sur leur premier tir cadré du match. Dans un angle fermé, leur capitaine Simon De Wit profite de l'espace laissé entre Lhenry et son poteau alors que le gardien croyait à un centre (0-1, 09'43"). La France sera-t-elle trahie par ses gardiens cette semaine ?

On sait que les Pays-Bas manifestent parfois une certaine incompréhension envers les règles internationales, l'arbitrage de Daniel Konc ne les y aidera pas. Marcel Kars est pénalisé à deux reprises en essayant d'utiliser son gros gabarit dans les coins. Sa première charge sur Meunier n'en méritait pas tant, mais la seconde fois le joueur de la réserve de Bolzano emploie effectivement un peu sa crosse pour retenir Rozenthal. C'est cette faute qui s'avère très importante : le lancer de la bleue de Baptiste Amar frappe le poteau et Vincent Bachet prend le rebond (1-1, 15'41"). Les Néerlandais se montrent enfin dangereux pendant que Bonnard est en prison. Au retour à cinq, Antoine Lussier s'infiltre, prend un bon tir et se fait accrocher par Van den Braak.

La France commence donc le deuxième tiers-temps en supériorité numérique. Laurent Meunier capte l'attention de la défense et délivre une belle passe à John Zwikel qui reprend en angle fermé (2-1, 20'44"). Les Bleus imposent leur rythme et récupèrent tous les palets avec une activité de tous les instants. Kars se fait encore sortir pour une béquille sur Bellemare, et il assiste de nouveau depuis la prison à un but français. Le palet circule bien, et après une bonne reprise de Yorick Treille entre les cercles, Meunier s'acharne au rebond. Il finit couché sur le dos avec une croisse dans le visage, mais le palet est rentré (3-1, 26'20"). Korthuis apprend qu'aller charger Sacha Treille crosse en l'air est une mauvaise idée, et De Wit commet un cinglage. La pression est toujours aussi forte pendant ces deux pénalités, et l'arbitre est même obligé d'arrêter le jeu quand une mêlée de cinq joueurs se forme sur un rebond lâché par Groeneveld. Nettement dominés dans leur zone depuis dix minutes, les Néerlandais ont pourtant une réussite totale sur leur première contre-attaque quand ils reviennent au complet. James Schaafsma, mal pris en charge par Quessandier, reprend une passe de derrière la cage de Smulders (3-2, 33'52"). Même à quatre contre quatre, la France est complètement installée en zone offensive, et Schaafsma accroche Bachet. Bellemare fait écran et dévie un lancer de la bleue, mais l'arbitre lui refuse le but parce que son patin a effleuré un court instant la zone du gardien. Hormis trois moments de flottement (après leur deuxième but, en fin de tiers et bien sûr lors du but néerlandais), les Français ont archi-dominé ce tiers-temps, mais n'en a retiré qu'un maigre avantage au score.

Les jeunes de la quatrième ligne creusent cependant l'écart dès le retour sur la glace, avec une passe-abandon de Sacha Treille pour un slap de Luc Tardif sous la mitaine de Groeneveld (4-2, 42'14"). Nicolas Besch plonge dans les jambes de Van den Braak et Julien Desrosiers lui succède à la seconde près en prison pour un retard de jeu, mais ces quatre minutes consécutives d'infériorité ne sont marquées que par une échappée de Meunier. Ayant conclu de leur mésaventure d'hier qu'une avance de deux buts se devait d'être conservée, les Français s'appliquent à contrôler la fin de match. Ils y parviennent mais contribuent ainsi à redonner confiance à des Néerlandais plus souvent en action.

Ce n'est donc pas encore un match plein, mais la France s'est un peu rassurée. Comme elle sait qu'elle n'a pas une grande réussite offensive (à l'inverse des Pays-Bas toujours efficaces malgré la retraite du renard Livingstone), il faut absolument qu'elle minimise les erreurs défensives. La combativité des joueurs leur fait honneur. Ils mettent beaucoup d'acharnement dans les duels, plus seulement dans les bandes mais aussi dans l'enclave où c'est encore plus important. Autre amélioration, les Français, qui se sont vainement échinés en fond de zone hier en fin de match, se sont rappelés que le lancer de Baptiste Amar pouvait être aussi une arme utile pour varier les solutions en jeu de puissance.

Désignés joueurs du match : Laurent Meunier pour la France et Jamie Schaafsma pour les Pays-Bas.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

France - Pays-Bas 4-2 (1-1, 2-1, 1-0)

Lundi 16 avril à 17h00 à Qiqihar, Chine. 1324 spectateurs.

Arbitrage de Daniel Konc (SVK) assisté de Miroslav Valach (SVK) et Xiao Liang Wang (CHN).

Pénalités : France 14' (6', 4', 4'), Pays-Bas 28' (8', 8'+10', 2').

Tirs : France 43 (10, 21, 12), Pays-Bas 21 (5, 7, 9).

Évolution du score :

0-1 à 09'43" : De Wit assisté de Smulders et Schaafsma

1-1 à 15'41" : Bachet assisté d'Amar (sup. num.)

2-1 à 20'44" : Zwikel assisté de Meunier (sup. num.)

3-1 à 26'20" : Treille assisté de Meunier (sup. num.)

3-2 à 33'52" : Schaafsma assisté de Smulders

4-2 à 42'14" : Tardif assisté de Treille

 

France

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Vincent Bachet (A) - Baptiste Amar ; Stéphane Barin - Nicolas Besch ; Benoît Quessandier - Jean-François Bonnard (A) ; Nicolas Pousset.

Attaquants : François Rozenthal - Laurent Meunier (C) - Yorick Treille ; Anthoine Lussier - Laurent Gras - Olivier Coqueux ; Kévin Hecquefeuille - Pierre-Édouard Bellemare - Julien Desrosiers ; Sacha Treille - Jonathan Zwikel - Luc Tardif Jr.

Remplaçants : Eddy Ferhi (G), Clément Masson.

Pays-Bas

Gardien : Phil Groeneveld.

Défenseurs : Bjorn Willemse - Simon de Wit (C) ; Chad Euverman - Leo van den Thillart ; Erik Tummers - Rody Jacobs.

Attaquants : Kevin Bruijsten - Bob Teunissen (A) - Casey van Schagen ; Matt Korthuis - Jamie Schaafsma - Bradley Smulders ; Akim Ramoul - Marcel Kars - Marco Postma ; Bert van den Braak - Diederic Hagemeijer - Ivy van den Heuvel.

Remplaçants : Casper Swart (G), Peter van Biezen.

 

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