France - Norvège (6 avril 2007)

 

Match de préparation aux championnats du monde.

Deuxième match de préparation pour l'équipe de France face au même adversaire, à savoir la Norvège, battue la veille 3-0 à Méribel. Un résultat plutôt probant qui demande confirmation face à des adversaires coriaces qui débutent leur phase de préparation pour les mondiaux A de Moscou. C'est donc une équipe plutôt rajeunie qu'affronte l'équipe de France en l'absence des joueurs majeurs comme Patrick Thoresen (cette saison en NHL), Tore Vikingstad (blessé), Mats Trygg, Anders Myrvold ou encore Per-Åge Skrøder (en finale d'Elitserien avec Linköping). De son côté, la France est privée de Sébastien Bordeleau, toujours retenu en finale des play-offs de LNA avec le CP Berne. À noter la remise des trophées de la Ligue Magnus au début de la rencontre pour Frédéric Bachelet (co-meilleur arbitre), Stéphane Gros (meilleur entraîneur), Chamonix (équipe la plus fair-play), Sacha Treille (meilleur espoir), Eddy Ferhi (meilleur gardien) et Jonathan Zwikel (meilleur joueur français).

La rencontre débute sur un rythme plutôt lent avec des défenses qui prennent le pas sur les attaques. La France bénéficie d'entrée de deux supériorités numériques consécutives mais le jeu de puissance tricolore est facilement mis en échec par un bloc défensif norvégien très compact et difficile à contourner. La Norvège laisse passer l'orage et retrouve un certain allant offensif lors de son premier avantage numérique de la rencontre. Le contraste est assez saisissant avec la stérilité française en jeu de puissance car les Norvégiens se créent en peu de temps deux ou trois bonnes occasions sur la cage de Fabrice Lhenry, très rassurant tout au long du match. La plus belle occasion du tiers est pourtant française sur un beau mouvement de la deuxième ligne tricolore au terme duquel Laurent Gras vient échouer sur Pål Grotnes. Les débats s'équilibrent au fil de la période et ce sont finalement les pénalités qui vont faire la différence : Pierre-Édouard Bellemare se rend coupable d'un cinglage alors que Laurent Gras est en prison depuis trente-huit secondes. Une indiscipline qui coûte cher puisque le jeu de puissance norvégien déroule à cinq contre trois malgré une bonne résistance initiale de Lhenry et sa défense. Finalement une action à trois initiée par Tommy Jakobsen relayée par Morten Ask et conclue par Marius Trygg d'un tir en pleine lucarne permettra aux Norvégiens d'ouvrir le score (0-1, 15'43"). La France rentre au vestiaire avec un retard d'un but, conséquence d'un manque de discipline fatal au niveau international.

Une leçon pas forcément retenue puisque les hommes de Dave Henderson se font pénaliser à deux reprises au début de la deuxième période. Mais les Bleus ne s'en laissent pas compter et relèvent le défi physique norvégien à l'image de Luc Tardif et Sacha Treille qui apportent un plus intéressant à la France dans ce secteur. Le "Suédois" Pierre-Édouard Bellemare et Clément Masson, sans complexe, illustrent le renouveau de cette équipe de France et inquiètent à plusieurs reprises Pål Grotnes. Mais l'ancien Clermontois est solide dans ses cages et fait jeu égal avec Fabrice Lhenry. Pourtant il va finir par s'incliner sur une action initiée par Jean-François Bonnard qui récupère son propre slap contré pour servir dans le slot Jonathan Zwikel, lequel place le palet au-dessus de Grotnes, bénéficiant de la présence physique de Sacha Treille devant l'enclave (1-1, 29'58"). Les Bleus tentent de continuer sur leur lancée au cours des dix dernières minutes du tiers mais manquent de finition dans leurs tentatives à l'image de Meunier et Bellemare qui échouent tour à tour sur Grotnes. L'absence de Yorick Treille depuis le début du tiers commence à se faire sentir et les Français se contentent surtout de procéder par contre-attaques alors que le jeu se déplace progressivement dans leur zone défensive. Ils devront sauvegarder l'essentiel en fin de tiers sur une nouvelle infériorité numérique.

La dernière période devait permettre aux deux équipes de se départager mais les coéquipiers de Laurent Meunier ne mettent pas toujours l'application nécessaire pour poursuivre leur effort du second tiers. Le jeu est souvent brouillon, les passes imprécises et l'intensité baisse d'un cran dans le dernier vingt alors qu'une supériorité numérique en début de tiers est une nouvelle fois vendangée malgré des essais de Desrosiers et Bellemare. Dès lors, la France subit pendant le reste de la période, ne donnant pas l'impression de pouvoir prendre la mesure d'une équipe norvégienne sans génie mais difficile à bouger. Les Bleus se contentent de défendre, ce qu'ils font efficacement, à défaut de prendre le jeu à leur compte. Une mise en échec d'Ask sur Bonnard est sévèrement sanctionnée comme "charge contre la tête" et permet aux Bleus d'évoluer une nouvelle fois en supériorité numérique. Peine perdue, le jeu de puissance tricolore manquait singulièrement de percussion ce soir. C'est donc par un score de parité relativement flatteur pour la France que s'achevait le temps réglementaire.

Place à la prolongation à quatre contre quatre sur laquelle les Bleus se montrent un peu plus inspirés. Une faute de Jakobsen conduit à une supériorité numérique opportune. Cette fois, la France ne laisse pas passer l'occasion : sur une remontée de palet rageuse de Barin, Desrosiers récupère et met le feu dans la zone norvégienne : son premier tir est stoppé par Grotnes mais pas le deuxième qui permet à la France de remporter son deuxième succès en autant de rencontres (2-1, 64'49").

Les Bleus remportent un deuxième succès bien laborieux face à une équipe norvégienne guère impressionnante. Beaucoup d'imprécisions à déplorer dans le jeu tricolore et une incapacité chronique à faire le jeu excepté lors d'une bonne période à la mi-match où les Tricolores purent enfin imposer le rythme de la rencontre. Le jeu de puissance manque clairement d'automatismes et la sortie prématurée de Yorick Treille n'a rien arrangé. La France aura grandement besoin du Genevois et de Sébastien Bordeleau pour être efficace en power-play en Chine. On retiendra tout de même la prestation très rassurante de Fabrice Lhenry qui confirme que la France est solidement pourvue à ce poste après le blanchissage d'Eddy Ferhi hier. Derrière, la paire des vieux briscards Bonnard-Barin devrait rendre de sérieux services lors des prochaines échéances, le Villardien apportant un plus indéniable avec ses remontées de palet. À l'attaque, on retiendra la prestation convaincante de Sacha Treille dans la lignée de ses deux buts marqués hier et qui semble aborder ces championnats du monde sans le moindre complexe. Si la première ligne a été plutôt discrète, l'association Masson-Gras-Desrosiers a été plus en vue ainsi que le remuant Pierre-Édouard Bellemare. Reste une semaine à la France pour peaufiner ses réglages avant le début de la compétition.

Désignés meilleurs joueurs du match : Julien Desrosiers (France) et Anders Bastiansen (Norvège)

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

France - Norvège 2-1 après prolongation (0-1, 1-0, 0-0, 1-0)

Vendredi 6 avril à 20h30 à la Halle olympique d'Albertville. 820 spectateurs.

Arbitrage de Frédéric Bachelet assisté de Nicolas Barbez et Cyril Carlin.

Pénalités : France 16' (8', 6', 2'), Norvège 34' (6', 2'+10', 6'+10').

Évolution du score :

0-1 à 15'43" : Trygg assisté de Ask et Jakobsen (double sup. num.)

1-1 à 29'58" : Zwikel assisté de Bonnard

2-1 à 64'49" : Desrosiers assisté de Barin (sup. num.)

 

France

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Vincent Bachet (A) - Baptiste Amar (4') ; Benoît Quessandier (2') - Nicolas Besch (2') ; Jean-François Bonnard (A) - Stéphane Barin ; Nicolas Pousset.

Attaquants : François Rozenthal - Laurent Meunier (C) - Yorick Treille (2') ; Clément Masson - Laurent Gras (2') - Julien Desrosiers ; Kévin Hecquefeuille - Pierre-Édouard Bellemare (2') - Olivier Coqueux (2') ; Sacha Treille - Jonathan Zwikel - Luc Tardif Jr.

Remplaçant : Eddy Ferhi (G). Absent : Sébastien Bordeleau (en finale de LNA avec Berne).

Norvège

Gardien : Pål Grotnes.

Défenseurs : Per Tengvert - Tommy Jakobsen (C, 2') ; Ola Johannessen - Marius Odne (2') ; Patrick Bovim (2') - Jonas Holøs (2').

Attaquants : Marius Trygg (A) - Morten Ask (4'+10') - Knut Henrik Spets ; Rene Bøe - Anders Bastiansen (A) - Mats Aasen ; Martin Røymark - Lars Peder Nagel (10') - Jonas Solberg Andersen (2') ; Lars Erik Spets - Kristian Forsberg - Eirik Skadsdammen.

Remplaçants : Halvor Hårstad-Evjen (G), Cato Cocozza.

 

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