Valence - Montpellier (17 février 2007)

 

Match comptant pour la septième journée de la poule finale de division 1.

À l'orée du dernier match aller, la poule a pris des airs de chenille coupée en deux. Avec deux groupes très distincts, composés chacun de quatre équipes, séparés par six points. Le groupe de tête se tient de 9 à 12 points. Le groupe de queue s'étale lui de 0 à 3 points. C'est à ce dernier groupe qu'appartiennent les Vipers et les Lynx, les deux équipes qui avaient réalisé une brillante et irrésistible remontée en deuxième partie de la poule sud.

Faudra-t-il recourir aux sciences médicales pour expliquer les phases de léthargie qui alternent avec les réveils des Vipers ? Si tel est le cas, et que le comportement des Montpelliérains peut être caractérisé par la cyclothymie, alors nous sommes peut-être à la veille d'une phase de résurrection. Après six défaites, on peut légitimement penser que le fléau de la balance qui semble régler le comportement de l'équipe depuis le début de la saison penchera à nouveau du côté victoire.

L'affaire ne paraît pas des plus faciles au vu des résultats à domicile de Valence, qui évolue sans pression après sa qualification-surprise. Mais après une double occasion rouge (3'43 et 5'30), ce sont bien les Vipers qui ouvrent le score. Yanick Riendeau, placé à la pointe du jeu de puissance, reprend une passe de Kim Wikström, et l'excellent Jérémy Valentin ne parvient pas à capter le palet dans son gant (0-1, 10'05). Deux minutes plus tard, Urbasek adresse un magnifique lancer détourné par le même Valentin (12'21). Bref, les Vipers ont pris le match par le bon bout. Malheureusement les Héraultais payent cash leur première approximation défensive. Empêtrés et embouteillés dans leur zone par le pressing valentinois, les bleu et orange laissent le jeune Geoffrey Bidoli se dégager et relayer à Antoine Pelisse qui trouve Bastien San Giorgio seul au second poteau (1-1, 13'52). Quelque peu sonnés, les Vipers tentent de réagir dans la foulée, mais Riendeau perd son duel avec Valentin (16'54). À la pause, rien n'est joué.

Le deuxième tiers est celui de toutes les tensions, avec un déficit de huit minutes de pénalité en plus à écouler pour les Montpelliérains. Ceux-ci n'ont pas dû bien écouter les consignes de l'arbitre Laurent Vaissaire en avant-match, tolérance zéro. Dans un combat permanent, Valentinois et Montpelliérains se rendent coup pour coup dans des duels acharnés. Le début du tiers-temps est ponctué par une énorme occasion de Riendeau (24'53). C'est ensuite Fabrice Agnel qui réalise un véritable festival pour éviter aux siens de craquer à trois contre quatre puis à trois contre cinq, signant ainsi un retour au jeu plus que probant. Montpellier souffre et ne met que très rarement le nez à la fenêtre. Mais quelques minutes plus tard, revenus à parité, les Vipers ne parviennent pas non plus à arracher la décision. Pourtant l'essentiel est fait dans ce tiers-temps pour des Héraultais qui ont su parfaitement gérer la longue séquence d'infériorités numériques.

Tout bascule en quelques secondes dès l'entame du dernier tiers. Le temps pour Boris Peyer de prendre une pénalité pour cinglage, et pour Yanick Riendeau de rééditer le même mouvement qu'au premier tiers-temps, avec cette fois-ci la complicité de Martin Urbasek pour la passe et de Martin Patak pour l'écran sur le gardien des rouges (1-2, 40'49). Un but qui débloque enfin le compteur pour des Héraultais jusqu'ici plutôt empruntés en attaque. Dès lors, comme s'ils étaient tétanisés de se retrouver à mener au score, les Montpelliérains semblent chancelants et fébriles face aux velléités offensives des Lynx. Mais, s'ils en ont oublié leur belle assurance défensive du deuxième tiers temps, les Vipers voient également des espaces se libérer en contre-attaque. Ainsi, Riendeau et Wikström manquent coup sur coup le puck du KO (42'38 et 42'44). Nullement échaudés d'être passés tout près de la correctionnelle, les Valentinois poursuivent leurs assauts. À quatre puis encore à trois contre cinq, la défense héraultaise s'arc-boute autour d'un Fabrice Agnel en état de grâce qui garde le fortin avec assurance. Puis, sur un 4 contre 4, Dennis Martindale s'échappe avec Yanick Riendeau dans sa mire et un seul défenseur valentinois, vite débordé, pour contenir l'assaut. Après un échange entre les deux attaquants, le Québécois loge le palet exactement sous la barre du filet valentinois (1-3, 52'13)

Vexés, les Lynx ont alors le tort de s'énerver. Bientôt réduits à quatre, puis à trois, sans Savajol et Sangiorgio, ils ne reviendront pas. Car en face, les Vipers ont retenu la leçon. Manquant cruellement de réalisme dans les deux premières périodes, ils profitent enfin de l'indiscipline locale pour enfoncer le clou. Lubos Pavel accepte la passe de Marek Michalovic qui lui offre la cage vide et permet aux Montpelliérains d'entériner une victoire amplement méritée en terre drômoise et de mettre dans une escarcelle encore un peu plate les deux premiers points de ces playoffs 2007 (1-4, 58'49).

À Valence les Vipers ont obtenu un succès dans la douleur. Une victoire plus acquise avec le bleu de chauffe qu'avec les paillettes ; bref, le succès d'une équipe qui a surtout besoin de retrouver la confiance. Espérons que ces deux points gagnés dans la Drôme permettront enfin aux Montpelliérains de se libérer dans ces playoffs. Reste maintenant à confirmer ce regain de forme dès samedi prochain sur la glace de Gap, qui avait signé au Polygone une victoire d'un seul but d'écart.

Compte-rendu signé MV

 

Valence - Montpellier 1-4 (1-1, 0-0, 0-3)

Samedi 17 février 2007 à 20h30 au Polygone. 800 spectateurs.

Arbitrage de Laurent Vaissaire assisté d'Éric Brondex et Jérôme Moulin.

Pénalités : Valence 36' (12', 4', 10'+10'), Montpellier 30' (10', 12', 8').

Tirs : Valence 39 (13, 13, 13), Montpellier 36 (16, 8, 12).

Évolution du score :

0-1 à 10'05" : Riendeau assisté de Wikström

1-1 à 13'52" : Sangiorgio assisté de A. Pelisse et G. Bidoli

1-2 à 40'49" : Riendeau assisté d'Urbasek (sup. num.)

1-3 à 52'12" : Riendeau assisté de Martindale

1-4 à 58'49" : Pavel assisté de Michalovic (double sup. num.)

 

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