Rouen - Salzbourg (15 octobre 2006)

 

Coupe Continentale, deuxième tour, groupe C.

Sévère punition

Déjà éliminés, les Rouennais n'ont plus rien à perdre face à Salzbourg, qui a besoin de gagner pour devancer SønderjyskE au classement. Le simple fait d'affronter cette équipe entraînée par le prestigieux Hardy Nilsson, dotée d'éléments de base de l'équipe d'Autriche et d'ex-internationaux de grandes nations comme Juha Lind et Darby Hendrickson doit suffire à leur motivation.

L'important est de ne pas céder dès le début. La première alerte intervient ainsi dès la troisième minute avec un centre de la droite dévié par Martin Grabher-Meier arrivé seul devant la cage. Mais les Dragons sont présents, et c'est même la troisième ligne des jeunes Fontana-Geffroy-Lefebvre qui retranche les Autrichiens dans leur zone. Un travail qui aboutit à une faute de Kasper qui fait trébucher Léveillé. Mais cette pénalité ne sera pas exploitée, pas plus que les suivantes, alors que Salzbourg se montrera dangereux lors de la prison de Dominic Léveillé. Mais à sa sortie de la geôle, les frères Thinel partent à deux contre un. Malheureusement Sébastien croise trop sa reprise. Rouen soutient la comparaison à cinq contre cinq mais tire trop peu partie de ses supériorités numériques, rarement bien organisées. La quatrième est tout de même la meilleure, et un lancer de Frédéric Bouchard s'écrase sur le poteau (18'34"). Les nombreuses pénalités des Autrichiens traduisent cependant leur nervosité, et c'est une corde sur laquelle les Dragons peuvent jouer aussi longtemps qu'ils tiennent le score.

Cet espoir s'écroulera très rapidement en deuxième période. Pendant une pénalité différée, un lancer de la bleue d'Andreas Pihl termine dans les filets de Sopko, gêné par la présence de Lind devant lui (0-1, 21'22"). Yvan Fontana est ensuite pénalisé pour retenir et la puissance de lancer du monumental André Lakos fait le reste (0-2, 22'11"). Dur pour les Dragons qui perdent pendant quelques minutes Léveillé, qui a pris un coup et est remplacé sur la première ligne par le jeune Jérémie Romand. Tentant de relancer la machine, Sébastien Thinel déborde Pihl qui l'accroche. Le powerplay parvient enfin à s'installer un peu, mais Bouchard tire après le coup de sifflet de l'arbitre et prend une méconduite. Le RHE va devoir jouer à quatre défenseurs pendant dix minutes. Parti en prison au même moment, Marc-André Thinel y retourne à peine sorti pour avoir bêtement accroché Kasper en zone neutre. La pénalité de trop. Greger Artursson place un de ses bons tirs du poignet de la ligne bleue pendant que Hager gêne Sopko trop avancé (0-3, 29'09").

Martin Pewal accroche Desrosiers, mais le jeu de puissance rouennais touche le fond, car les Autrichiens ont la maîtrise du palet en infériorité. C'est au retour à égalité numérique que Marc-André Thinel part en breakaway, mais il échoue sur Reinhard Divis, qui a retrouvé son meilleur niveau et semble désormais nanti d'un avantage psychologique sur les attaquants. Il faut dire que les Dragons ont perdu leur conviction. Un ressort est cassé. La lourdeur du score a rendu plus pesante encore la fatigue du tournoi, et les Normands n'ont plus les ressources physiques et morales pour finir leurs actions. Et sur un mauvais changement de ligne, Artursson, de son slot, trouve à la bleue adverse Frank Banham qui glisse tranquillement le palet entre les jambières de Sopko (0-4, 39'43").

Pas d'amélioration en vue en troisième période. La première supériorité numérique n'aboutit qu'à une contre-attaque de Marco Pewal qui tire sur l'angle entre poteau et transversale. Alain Vogin fait tourner son effectif et rentrer tous ses jeunes : Doreille et la ligne Romand-Raux-Tarantino font leur apparition sur la glace. Landry Macrez remplace Sopko pour les dix dernières minutes. Une récompense tardive qui n'a rien d'un cadeau car il ne sera pas aidé par sa défense. Il entre en jeu alors que Salomaa vient de partir en prison, et encaisse un but au moment où le Finlandais, rejoint sur le banc d'infamie par Marc-André Thinel, en sort. Greger Artursson prend le rebond d'un lancer de la bleue alors que Bouchard et Desrosiers sont à la fois mal placés et complètement immobile (0-5, 51'52"). Puisque Frédéric Bouchard est déjà sorti du match, autant qu'il soit officiellement, ce qui est fait quand il attrape la jambe de Marco Pewal et prend une seconde méconduite pour contestation (55'28"). Sébastien Thinel pourrait consoler tout le monde avec un breakaway en infériorité, mais il laisse filer le palet en prenant un coup de crosse non sanctionné de Martin Pewal. Le dernier but met un point final cruel aux malheurs rouennais : un tir dévié de Pinter tape le fond de la bande, et le palet est à peine revenu du bon côté de la ligne de but que Martin Pewal place sa crosse pour l'expédier du revers dans le haut du filet (0-6, 56'59").

C'est une décevante fin de tournoi qu'ont donné les Dragons à leurs partisans, et pas seulement à cause de ce score malheureux. La chance sourit parfois à ceux qui en veulent le plus, et après les premiers revers de fortune, les Rouennais ont lâché la partie mentalement. Cette jeune équipe a du mal à gérer d'être menée au score. Dans ces cas-là, c'est aux cadres de montrer l'exemple. Or, ils ont plutôt contraire triché défensivement et fui leurs responsabilités, tandis qu'ils voyaient leurs élans offensifs peu couronnés de succès. Cette fragilité morale et ce manque d'abnégation sont sûrement plus inquiétants que le constat évident de la supériorité de Salzbourg, logique vainqueur du tournoi.

Désignés meilleurs joueurs du match : Alexandre Lefebvre pour Rouen et Reinhard Divis pour Salzbourg.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match (au micro de Sport+)

Alain Vogin (entraîneur de Rouen) : "Le pointage ne reflète pas l'allure du match. On fait une bonne première période, où l'on ne concède que quatre lancers. Leur premier but est dévié par le bras d'un joueur devant la cage, et puis ils profitent de deux avantages numériques sur des tirs voilés de la bleue. C'est une superbe équipe de hockey, mais on méritait mieux que ce pointage sévère."

 

Rouen - Salzbourg 0-6 (0-0, 0-4, 0-2)

Dimanche 15 octobre 2006 à 20h00 au centre sportif du Docteur Duchêne. 1974 spectateurs.

Arbitrage de Jan Bergman (BEL) assisté de Matthieu Loos et Nicolas Barbez.

Pénalités : Rouen 34' (2', 6'+10', 6'+10'), Salzbourg 18' (8', 6', 4').

Tirs : Rouen 26 (10, 9, 7), Salzbourg 29 (6, 11, 12).

Engagements : Rouen 20 (6, 8, 6), Salzbourg 24 (7, 8, 9).

Évolution du score :

0-1 à 21'22" : Pihl assisté de Hendrickson et Lind

0-2 à 22'11" : Lakos assisté de Koch et Kalt (sup. num.)

0-3 à 29'09" : Pihl assisté de Harand et Artursson (sup. num.)

0-4 à 39'43" : Banham assisté de Lind et Artursson

0-5 à 51'52" : Artursson (sup. num.)

0-6 à 56'59" : Martin Pewal assisté de Pinter et Grabher-Meier

 

Rouen

Gardiens : Ramon Sopko puis Landry Macrez à 49'47".

Défenseurs : Daniel Carlsson (C), Frédéric Bouchard (2'+10'+10'), Nicolas Besch (A), Sami-Ville Salomaa (2'), Fabien Veydarier ; Simon Doreille.

Attaquants : Sébastien Thinel - Dominic Léveillé (2') - Marc-André Thinel (A, 6') ; Kimmo Salminen - Julien Desrosiers - Tristan Lemoine ; Yvan Fontana (2') - Thibault Geffroy - Alexandre Lefebvre ; Jérémie Romand - Damien Raux - Lionel Tarantino.

Absents : Daniel Sedlak (hématome au tibia), Édouard Dufournet (acromio-claviculaire).

Salzbourg

Gardien : Reinhard Divis.

Défenseurs : Martin Ulrich (A) - André Lakos (2') ; Andreas Pihl (2') - Greger Artursson (A) ; Stefan Pittl - Peter Kasper (6').

Attaquants : Mattias Trattnig - Thomas Koch - Dieter Kalt (C) ; Juha Lind - Darby Hendrickson - Frank Banham ; Martin Grabher-Meier (2') - Marco Pewal - Patrick Harand (2') ; Philipp Pinter - Martin Pewal (4') - Gregor Hager.

Remplaçant : Bernard Bock (G).

 

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