Match comptant pour le deuxième tour de la Coupe Continentale, groupe C.

Un échauffement plus long que prévu

Avec leur match d'hier soir dans les jambes, on se demande quelle opposition les Nottingham Panthers vont pouvoir fournir à Salzbourg. Leurs limites apparaissent d'emblée tant relancer le jeu leur semble déjà insurmontable face au pressing des hommes de Hardy Nilsson qui les privent de solutions. Il ne faut que trois minutes à Corey Neilson pour mettre le premier mauvais coup, et guère plus à Salzbourg pour transformer la supériorité, bénéficiant en plus d'une pénalité différée : Martin Ulrich s'avance, s'écarte du gardien qui a voulu couper l'angle de tir en s'avançant, et s'ouvre ainsi le filet (1-0, 04'38"). Il suffit souvent d'un décalage, presque d'un coup de patin, pour mettre les Anglais dans le vent. En dix minutes, Divis n'a pas vu un seul tir, alors que Lindsay a déjà eu beaucoup de travail avec une reprise à bout portant de Pewal. Illustration éclatante du manque de construction de jeu des Britanniques, Emersic envoie au fond sur une situation favorable de 3 contre 2 en zone neutre...

Même le géant défensif André Lakos déborde les Anglais en vitesse... Les journalistes autrichiens lâchent le mot qui tue : "Aufwärmung". Échauffement... Le match tourne à la démonstration pour Salzbourg. Frank Banham gagne le palet dans le coin et adresse une superbe longue passe en retrait à Greger Artursson. Le gardien n'a pas le temps de se replacer et touche le palet sans l'empêcher de rentrer (2-0, 10'43"). Nottingham n'a plus rien à perdre à faire rentrer les jeunes de sa quatrième ligne, mais leur présence commencée sur une mise au jeu en zone offensive se termine en zone défensive par un cinglage de leur entraîneur Mike Ellis qui a rechaussé les patins avec eux. Deuxième infériorité, et même sanction que pour la première. Lindsay ne fait pas bonne figure sur le lancer de Mattias Trattnig (3-0, 14'23").

Chance miraculeuse pour les Panthers, les Autrichiens Grabher-Meier et Harand sont pénalisés sur la même action (14'52"). Le powerplay s'installe en carré avec Petricko au centre, mais le peu vif Nielson se fait contrer par Marco Pewal à la bleue. On essaie de nouveau, mais quand Rod Stevens reçoit une belle passe au poteau opposé, il contrôle moyennement et ne lève pas assez son palet. Deux tirs du capitaine David Clarke bien placé seront les meilleures occasions de ces deux minutes stériles à cinq contre trois.

Après vingt minutes de jeu, une seule question subsiste : Nottingham marquera-t-il au moins un but pour sauver l'honneur ? La réponse est rapidement positive. Une obstruction de Kasper n'est pas exploitée, mais dès le retour à égalité numérique, James Cooke prend le rebond juste devant la cage (3-1, 25'08"). Les Anglais perdent ensuite très bêtement le centre de leur première ligne : Matus Petricko commet une faute, se prend en plus une méconduite, et repart alors de plus belle en direction de M. Bergamelli qui l'envoie réfléchir aux vestiaires sur l'opportunité d'avoir voulu contester sa décision... La supériorité numérique autrichienne ne donne rien malgré de beaux lancers balayés de la bleue de Greger Artursson.

Pour la seconde fois du match, l'arbitre français inflige deux pénalités en même temps à Salzbourg (cinglage de Pittl et accrocher de Grabher-Meier). À cinq contre trois, Nottingham arrive quand même à quelques décalages, mais la précision fait défaut dans la finition. Pihl est sanctionné pour crosse haute sous la pression, et l'infériorité autrichienne se prolonge. La tribune des supporters des Panthers hurle après avoir vu un mauvais geste de Reinhard Divis - pas coutumier du fait mais qui vient de prendre six matches de suspension en championnat pour avoir mis son bouclier dans les dents d'un adversaire - et le premier Autrichien en NHL est finalement pénalisé pour... un dégagement mal dosé au-dessus du plexi.

Cette supériorité numérique de Nottingham s'achève finalement au bout de quatre minutes et demie à cause d'une crosse haute de Matt Myers, déjà coupable un peu plus tôt d'une mauvaise passe bondissante qui avait éjecté son équipe de la zone offensive. Et c'est curieusement au moment où ce sont les Anglais qui sont en infériorité que Mike Ellis intercepte un palet en zone neutre et que Mike Rees dribble le gardien pour marquer en angle fermé (3-2, 34'36"). Salzbourg, qui avait le match à sa main, s'est mis seul dans la panade.

Avec un but d'écart, tout reste possible, d'autant que le gardien canadien Evan Lindsay commence à être chaud. Alors qu'il évolue une nouvelle fois assez loin de sa cage, un tir tape la bande et revient dans la crosse de Marco Pewal qui a la cage ouverte. Le tir bute pourtant sur Lindsay, revenu miraculeusement et encore présent sur le rebond à bout portant (45'23"). Vingt secondes plus tard, Koch est pénalisé pour cinglage, et Rod Stevens rate une belle occasion pendant la supériorité : il s'avance dans l'enclave, se décale pour le tir, mais sa tentative passe au ras du poteau. La chance est passée pour Nottingham, et Patrick Harand, placé seul à côté du poteau, convertit un rebond par-dessus la jambière du gardien (4-2, 48'46"). Les Anglais ne sont dès lors plus capables de faire quoi que ce soit, et Mattias Trattnig clôt les débats d'un lancer lointain (5-2, 57'38").

Très talentueux sur toutes leurs lignes, les Autrichiens ont par contre tendance à relâcher leur concentration défensive et ont du mal à maintenir sur soixante minutes le haut niveau de jeu qu'ils sont capables de proposer. Jamais ils n'auraient dû se mettre autant en difficulté après la balade du premier tiers-temps.

Désignés joueurs du match : Martin Ulrich pour Salzbourg et Jake Moreland pour Nottingham.

Compte-rendu signé Marc Branchu

Commentaires d'après-match

Hardy Nilsson (entraîneur de Salzbourg) : "Nous n'avons pas eu de gros problèmes pour faire ce que nous voulions en première période. C'était trop facile, les joueurs ont cru que c'était gagné et sont sortis du match. J'attendais autre chose après avoir refait les paires défensives. Je ne nous considère pas comme favori, pas après les matches d'hier. Nous n'avons pas bien joué et Rouen m'a impressionné. En jouant aussi bien ils devraient battre les Danois. Ce n'est pas plus facile que le championnat autrichien, sûrement pas. Chaque nation joue son hockey, contrairement au championnat où tout le monde joue de la même façon. Pas Jesenice, certes, ils sont plus techniques et plus patineurs, mais s'ils restent quatre ou cinq ans dans le championnat ils seront pareils."

Salzbourg - Nottingham 5-2 (3-0, 0-2, 2-0)

Samedi 14 octobre 2006 à 16h30 au centre sportif du Docteur Duchêne. 932 spectateurs.

Arbitrage de Jimmy Bergamelli (FRA).

Pénalités : Salzbourg 20' (4', 10', 6'), Nottingham 34' (4', 6'+20', 4').

Tirs : Salzbourg 36 (14, 9, 13), Nottingham 23 (6, 14, 3).

Évolution du score :

1-0 à 04'39" : Ulrich assisté de Kalt et Trattnig (sup. num.)

2-0 à 10'43" : Artursson assisté de Banham et Lind

3-0 à 14'23" : Trattnig assisté d'Ulrich et Lakos (sup. num.)

3-1 à 25'08" : Cooke assisté de Shmyr et Emersic

3-2 à 34'36" : Rees assisté d'Ellis (inf. num.)

4-2 à 48'46" : Harand assisté de Hager et Marco Pewal

5-2 à 57'40" : Trattnig assisté de Kalt et Koch

Gardien : Reinhard Divis (2').

Défenseurs : Martin Ulrich (A) - André Lakos ; Andreas Pihl (2') - Greger Artursson (A) ; Stefan Pittl (2') - Peter Kasper (2').

Attaquants : Mattias Trattnig (2') - Thomas Koch (2') - Dieter Kalt (C) ; Frank Banham (2') - Darby Hendrickson - Juha Lind ; Martin Grabher-Meier (4') - Marco Pewal - Patrick Harand (2') ; Philipp Pinter - Martin Pewal - Gregor Hager.

Remplaçant : Bernard Bock (G).

Nottingham (2' pour surnombre)

Gardien : Evan Lindsay.

Défenseurs : Danny Meyers (2') - Corey Neilson (A, 2') ; Mike Rees - Jan Krajicek ; Paul Moran.

Attaquants : Steve Simoes (2') - Matthew Myers (2') - Sean McAslan ; Rod Stevens (A) - Matus Petricko (2'+20') - David Clarke (C) ; Ryan Shmyr - Blaz Emersic - James Cooke ; Mike Ellis (2') - James Niel - James Ferrara.

Remplaçant : Geoff Woolhouse (G). Absent : Calle Carlsson (blessé).

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