Italie - Kazakhstan (12 mai 2006)

 

Championnats du monde 2006, poule de relégation.

Avec les oriundi restants

Il ne restait déjà pas beaucoup d'oriundi dans l'équipe italienne, et voilà maintenant qu'ils accumulent les problèmes. Carter Trevisani a retrouvé normalement sa place malgré sa micro-fracture au pouce gauche, par contre l'Italie doit faire sans Iob et Parco, qui constituent normalement les deux fers de lance de l'attaque. Après les évènements du match contre l'Ukraine, Tony Iob a été suspendu pour trois rencontres, avant que son cas - pathologique ? - soit examiné ultérieurement. Quant à John Parco, le meilleur joueur italien aux JO, il est blessé au dos.

Dans ces conditions, le sélectionneur Mickey Goulet a été obligé d'utiliser d'urgence les deux jokers autorisés, Roland Ramoser et Luca Rigoni. Une décision qui reflète une certaine imprévoyance puisque ce sont deux joueurs qu'il n'avait même pas convoqués durant le stage de préparation, où il avait testé des jeunes. Par conséquent, ils n'ont pas foulé la glace depuis des semaines, même si Rigoni s'est maintenu en forme en participant au championnat de hockey inline. Les deux renforts sont tout juste descendus d'avion et l'Italie aborde son match sans eux, en effectif réduit. Ses adversaires ont déjà leurs jokers sur place...

Le Kazakhstan obtient vite une première supériorité numérique après un cinglage de Lorenzi, mais appuyer sur l'accélérateur en début de match n'est vraiment pas son fort (ensuite non plus, d'ailleurs). Quand Shafranov est à son tour sanctionné pour cinglage, les Italiens, eux, ne mettent que quinze secondes à en profiter : preuve qu'il reste encore des oriundi, "Joe" Busillo dévie devant la cage un tir de la bleue de Borgatello (1-0, 05'30"). Menés au score, les Kazakhs bénéficient d'un atout inattendu, l'état de la glace de la Skonto Arena, car un trou devant la prison oblige à une interruption de jeu de plusieurs minutes. Cela est a priori à leur avantage, car toute rupture de rythme est bonne pour eux. Ils arrivent à tuer leurs pénalités qui s'accumulent, et s'offrent même une contre-attaque par Evgeni Blokhin en double infériorité !

La première occasion du deuxième tiers-temps est pour Shafranov et Kovalenko, et c'est ensuite Manuel de Toni qui est le plus actif... jusqu'à ce qu'il concède une pénalité pour accrocher. Muzzatti relâche le palet sur un tir de la bleue d'Alekseï Litvinenko qui s'avance pour prendre son propre rebond et décaler sur la gauche Andreï Samokhvalov (1-1, 28'24"). Borgatello et Margoni se succèdent en prison, et le jeu de puissance kazakh frappe à nouveau sur une superbe combinaison collective, avec Aleksandr Koreshkov derrière la cage, Artyom Argokov en relais à la bleue et Talgat Zhailauov en conclusion au poteau opposé (1-2, 33'35").

C'est encore le capitaine Busillo qui vient à la rescousse de l'Italie, sur une véritable partie de billard : son tir heurte le poteau gauche puis le droit avant de rentrer (2-2, 44'55"). Après avoir connu tour à tour vingt minutes d'indiscipline, les deux équipes ont serré la vis dans ce troisième tiers-temps, conscientes que la moindre pénalité peut être fatale. C'est finalement Andreï Savenkov qui a un geste malheureux sur une crosse haute en zone défensive. Sur l'engagement, Busillo sert directement Armin Helfer dont le lancer puissant de la bleue fait mouche (3-2, 50'16"). Trois minutes plus tard, Nikolaï Zarzhitsky croit avoir égalisé et lève les bras, mais les images vidéo confirment que le palet a heurté le poteau avant de revenir entre les jambières de Muzzatti. Les poteaux ont donc réussi à l'Italie ce soir, même s'ils privent Busillo d'un hat-trick quand il vise la cage vide en fin de match.

Désignés meilleurs joueurs du match : Giuseppe Busillo pour l'Italie et Artyom Argokov pour le Kazakhstan.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaire d'après-match

Nikolai Myshagin (entraîneur du Kazakhstan) : "Nous avons inscrit un but parfaitement valable à 2-3, tout le monde l'a compris sauf l'arbitre. Nous avons mieux joué et dominé les Italiens. Un nul aurait peut-être été un score valable, et nous obtenons une défaite. Vous savez, je suis un entraîneur bénévole. Je peux vous parler aujourd'hui en tant qu'entraîneur de l'équipe nationale, et demain je peux retirer ma tenue et partir. Je n'ai pas de contrat, je travaille sans salaire si ce c'est une prime versée en cas de maintien, tellement faible que je ne veux même pas la dire car elle vous ferait rire."

 

Italie - Kazakhstan 3-2 (1-0, 0-2, 2-0)

Vendredi 12 mai 2006 à 12h15 à la Skonto Arena. 3193 spectateurs.

Arbitrage de Marcus Vinnerborg (SUE) assisté de Pål Garsjö (NOR) et Milan Novak (SVK).

Pénalités : Italie 14' (2', 10', 2'), Kazakhstan 26' (10', 0', 16').

Tirs : Italie 25 (10, 7, 8), Kazakhstan 37 (11, 20, 6).

Évolution du score :

1-0 à 05'30" : Busillo assisté de Borgatello et Cirone (sup. num.)

1-1 à 28'24" : Samokhvalov assisté de Litvinenko (sup. num.)

1-2 à 33'35" : Zhailauov assisté de A. Koreshkov et Argokov (sup. num.)

2-2 à 44'55" : Busillo assisté de Helfer

3-2 à 50'16" : Helfer assisté de Busillo (sup. num.)

 

Italie

Gardien : Jason Muzzatti.

Défenseurs : Carlo Lorenzi - Carter Trevisani ; Florian Ramoser - Michele Strazzabosco (A) ; Christian Borgatello - Armin Helfer ; Alexander Egger.

Attaquants : Giuseppe Busillo (C) - Jason Cirone - Andrea Molteni ; Giorgio De Bettin - Luca Ansoldi - Stefano Margoni (A) ; Nicola Fontanive - Manuel de Toni - Luca Felicetti ; Paolo Bustreo - Enrico Chelodi.

Remplaçant : Thomas Tragust (G). Absents : Anthony Iob (suspendu), John Parco (dos).

Kazakhstan

Gardien : Sergei Ogureshnikov.

Défenseurs : Oleg Kovalenko - Artyom Argokov ; Evgeni Blokhin - Aleksei Litvinenko ; Alekseï Koledaïev - Evgueni Pupkov ; Andrei Savenkov - Evgeni Mazunin.

Attaquants : Talgat Zhailaulov - Evgueni Koreshkov - Aleksandr Koreshkov (C) ; Konstantin Shafranov - Andrei Pchelyakov - Andreï Samokhvalov ; Vadim Krasnoslabotsev - Nikolaï Zarzhitsky - Andrei Spiridonov ; Maksim Belyayev - Andreï Troshchinsky - Roman Starchenko.

Remplaçant : Roman Medvedev (G). Absents : Sergei Tambulov (G), Andreï Ogorodnikov, Vadim Rifel

 

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