Slovaquie - Kazakhstan (8 mai 2006)

 

Championnats du monde 2006, premier tour, groupe C.

La Slovaquie gagne mais perd sa vedette

Après son début raté face au Belarus, la Slovaquie n'avait pas d'autre choix que de ramener les deux points de la victoire face au Kazakhstan. L'objectif semble raisonnable face à une équipe kazakhe étrillée face à la Russie et qui ne semble pas avoir l'imperméabilité défensive des années précédentes. Reste aux Slovaques à retrouver le chemin des filets malgré l'absence de la plupart de leurs stars (Satan, Demitra, Handzus, Bondra, etc.).

Le début de rencontre était marqué par une avalanche de pénalités qui s'abattait sur les deux équipes. C'est le Kazakhstan qui en bénéficiait le premier puisque Dominik Granak inaugurait le banc des pénalités. Le jeu de puissance n'est pas le point fort du Kazakhstan, et Karol Krizan passait un début de match tranquille, surtout que son équipe se trouvait ensuite en double supériorité numérique. Les Slovaques exerçaient une grosse pression sur la cage d'Ogureshnikov qui perdait le palet de vue à plusieurs reprises mais s'en sortait miraculeusement. Jurcina allumait quelques slaps de la ligne bleue mais la domination slovaque restait dans l'ensemble assez stérile. À défaut de verrouiller leur zone défensive, les Kazakhs se montraient très provocateurs et se faisaient un malin plaisir à pourrir les débats. Marcel Hossa se laissait embarquer par une provocation d'Evgueni Pupkov. Néanmoins le Kazakhstan restait la principale victime de l'intransigeance arbitrale alors que les brassages devant la cage d'Ogureshnikov se multipliaient. Malgré une écrasante domination et une bonne partie du tiers passée en supériorité numérique, les Slovaques ne parvenaient pas à trouver la faille dans la muraille Sergeï Ogureshnikov, auteur d'un excellent premier tiers-temps.

Changement de décor en deuxième période avec une entrée en matière fracassante de la Slovaquie. Après seulement quarante secondes de jeu, Marian Hossa centrait pour son frère Marcel qui tirait vers la cage. Le palet était dévié au passage par Richard Kapus et finissait dans les files kazakhs (1-0, 20'41"). La réaction kazakhe était immédiate et les hommes de Nikolaï Myshagin rataient l'égalisation de peu sur un arrêt de la jambière de Karol Krizan, un des rares qu'il ait eu à effectuer pendant le match. La pénalité infligée à Martin Strbak s'écoulait sans que le Kazakhstan ne parvienne à se montrer vraiment dangereux. Le reste du tiers était 100% slovaque avec des Kazakhs passant leur temps à subir la pression adverse. Et Sergeï Ogureshnikov devait à nouveau jouer les héros pour limiter les dégâts. Il s'imposait sur un deux contre un face à Andrej Kollar puis devant Miroslav Kovacik. Marian Hossa faillit créer un exploit retentissant en faisant quasiment un tour de patinoire pour se présenter devant le slot, mais il échouait à son tour sur Ogureshnikov. Le poteau venait même au secours du gardien sur un tir de Tomas Surovy. Mais les miracles ne durent qu'un temps et avec un 24 tirs à 6 sans équivoque au tableau d'affichage, le Kazakhstan ne faisait que repousser l'échéance. Finalement la Slovaquie marquait enfin sur un magnifique jeu en triangle entre Bartovic, Pavlikovsky et Surovy, dont la reprise instantanée avait cette fois pris Ogureshnikov de vitesse (2-0, 32'42"). Le portier se faisait une petite frayeur lorsqu'il relâchait le palet sur sa ligne sur un tir de Bartovic mais il réagissait à temps pour l'immobiliser. Ciernik aurait pu signer le 3-0 sur un interception mais c'est finalement à Milan Bartovic que revenait cet honneur à douze secondes de la fin du tiers sur un nouveau jeu à trois en fin de supériorité numérique entre Hossa, Pavlikovsky et Bartovic qui plaçait le palet dans le haut des buts d'Ogureshnikov (3-0, 39'48").

Avec une confortable avance au score, la Slovaquie semblait pouvoir dérouler tranquillement les vingt dernières minutes du match. Mais la victoire qui se profilait prit un goût amer lorsque Marian Hossa était contraint de quitter ses partenaires prématurément, touché au genou suite à une tentative de mise en échec de la hanche d'Aleksei Litvinenko. Cette sortie ne perturbait pas outre mesure l'attaque slovaque qui continuait son pilonnage des buts. Ogureshnikov sortait un arrêt du patin sur un slap de Surovy puis frustrait à nouveau l'attaquant des Penguins de Pittsburgh d'un spectaculaire arrêt de la mitaine. Entre temps, Milan Jurcina avait échappé le palet alors qu'il se présentait seul face aux buts. Finalement Rastislav Pavlikovsky, un des Slovaques les plus en vue ce soir, devançait son défenseur et marquait sur un centre de Miroslav Zalesak (4-0, 49'05"). Comme du côté du Kazakhstan c'était toujours le vide intersidéral en attaque, les Slovaques continuaient de s'amuser dans leur zone offensive et ajoutaient deux nouveaux buts en l'espace d'une minute. Le premier sur un énorme rebond d'Ogureshnikov que Miroslav Kovacik reprenait pour lober le gardien resté sur la glace (5-0, 55'06"). Le second sur un tir croisé ras de glace de Milan Jurcina qui semblait arrêtable pour Ogureshnikov, lequel réclamait une obstruction peu évidente sur lui (6-0, 56'22"). Mais on pardonnera bien ces quelques approximations de fin de match au gardien héroïque qui eut à faire face à plus de cinquante tirs.

Après avoir douté l'espace d'un tiers-temps, la Slovaquie a finalement retrouvé son efficacité offensive pour obtenir un large succès qui fera bien au moral des troupes. Pavlikovsky et les frères Hossa auront été les plus actifs, mais la blessure de Marian est certainement la grosse mauvaise nouvelle de la soirée pour la Slovaquie qui aurait bien eu besoin de son attaquant-vedette pour défier la Russie... Un adversaire d'un tout autre calibre.

Le Kazakhstan encaisse pour sa part son deuxième carton en deux matchs même si celui-ci est un peu moins net que celui concédé aux Russes. La tolérance zéro n'est certes pas une bonne nouvelle pour le Kazakhstan, souvent habitué à un jeu défensif intégral fait d'obstructions et d'accrochages en tout genre afin de pouvoir ralentir le jeu adverse au maximum. Il devra donc s'adapter aux nouvelles règles pour défendre plus proprement s'il veut avoir une chance de se maintenir dans l'élite mondiale. Car du côté offensif, c'est toujours aussi pauvre voire inexistant (huit tirs sur l'ensemble du match !). En attendant, le Belarus peut dormir tranquille...

Désignés meilleurs joueurs du match : Rastislav Pavlikovsky (Slovaquie) et Sergeï Ogureshnikov (Kazakhstan)

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match :

Marcel Hossa (attaquant de la Slovaquie) : "Nous avons finalement réussi à passer et on a marqué quelques buts. Je pense qu'on a vraiment bien joué ce soir. Au début, on les pressait et on aurait pu marquer plus mais leur gardien a fait de supers arrêts. Lorsque j'ai envoyé le palet devant la cage, il a touché la crosse de Kapus, on en a parlé et c'était son but. Mais cela n'a pas d'importance de savoir qui marque. C'était important d'ouvrir le score et de prendre l'avantage rapidement."

Tomas Surovy (attaquant de la Slovaquie) : "C'est exactement ce que nous devons faire en power-play : passer le palet rapidement dans une zone dégagée. Puis profiter de la situation et marquer quand l'occasion se présente. [Contre la Russie] nous devrons nous concentrer beaucoup plus sur leur attaque. Ils peuvent se procurer plus d'occasions que n'importe quelle équipe. Donc nous devrons être sérieux en défense, et quand ce sera notre tour d'avoir des occasions, on devra les mettre au fond."

Nikolai Myshagin (entraîneur du Kazakhstan) : "Ce soir nous avons beaucoup mieux joué [que contre la Russie]. Cependant, pendant un certain temps, nous avons eu du mal à jouer à notre niveau. Notre attaque est la même que celle du Belarus. On se concentre plus sur la défense et moins sur l'attaque."

 

Slovaquie - Kazakhstan 6-0 (0-0, 3-0, 3-0)

Lundi 8 mai 2006 à 20h15 à l'Arena Riga. 6788 spectateurs.

Arbitrage de Marcus Vinnerborg (SUE) assisté de Joseph Ross (USA) et Roman Pouzar (TCH).

Pénalités : Slovaquie 14' (8', 2', 4'), Kazakhstan 32' (16', 8', 8').

Tirs : Slovaquie 52 (15, 22, 15), Kazakhstan 8 (4, 3, 1).

Évolution du score :

1-0 à 20'41" : Kapus assisté de Marian Hossa et Marcel Hossa (sup. num.)

2-0 à 32'42" : Surovy assisté de Pavlikovsky et Bartovic (sup. num.)

3-0 à 39'48" : Bartovic assisté de Pavlikovsky et Marian Hossa

4-0 à 49'05" : Pavlikovsky assisté de Zalesak et Ciernik

5-0 à 55'06" : Kovacik

6-0 à 56'22" : Jurcina assisté de Surovy

 

Slovaquie

Gardien : Karol Krizan.

Défenseurs : Dusan Milo - Milan Jurcina ; Martin Strbak - Rene Vydareny ; Dominik Granak - Tomas Harant ; Richard Stehlik.

Attaquants : Marcel Hossa - Rastislav Pavlikovsky - Marian Hossa ; Milan Bartovic - Martin Cibak - Tomas Surovy ; Mirolsav Zalesak - Richard Kapus - Ivan Ciernik ; Miroslav Kovacik - Andrej Kollar - Lubomir Vaic.

Remplaçant : Jan Lasak (G).

Kazakhstan

Gardien : Sergeï Ogureshnikov.

Défenseurs : Artyom Argokov - Aleksei Litvinenko ; Oleg Kovalenko - Evgeni Blokhin ; Alekseï Koledaïev - Evgueni Pupkov ; Andrei Savenkov - Evgeni Mazunin.

Attaquants : Talgat Zhailaulov - Evgueni Koreshkov - Aleksandr Koreshkov ; Andrei Spiridonov - Andrei Pchelyakov - Konstantin Shafranov ; Andreï Samokhvalov - Vadim Krasnoslabotsev - Nikolaï Zarzhitsky ; Andreï Ogorodnikov - Andreï Troshchinsky - Vadim Rifel.

Remplaçant : Roman Medvedev (G).

 

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