Tours - Bordeaux (8 avril 2006)
Finale de division 2, match retour.
Vainqueurs 8-3 à l'aller, les Diables Noirs de Tours ne se font guère de souci avant ce match retour... à tel point que les photos officielles avec la mention "champion de France" connaissent un certain succès avant même l'entrée sur la glace !
L'ASGT enregistre le retour de Kamil Stastny et Lukas Krejci, suspendus au dernier match. Bob Millette est en revanche toujours dans les tribunes et en liaison radio avec Cyril Colombel, habituel responsable du matériel.
La patinoire locale est comble, les casquettes orange et noir font toujours fureur à la boutique du club. Jean Germain, maire de Tours, donne même l'exemple... C'est lui qui donne le coup d'envoi, histoire de souligner un peu plus l'action conjointe de la municipalité et de la nouvelle équipe dirigeante. Rémi Delmas, nouveau président du club, donne d'ailleurs des nouvelles positives en conférence de presse d'avant match, annonçant que les deux tiers du déficit sont déjà comblés (140 000 euros sur 250 000).
Le spectacle est visible d'entrée, Millette se réservant un show dont il a le secret pour une entrée remarquée... Les joueurs entrent un par un mais l'entraîneur se fait attendre, avant d'entrer sous les ovations du public, porteur d'une bougie déposée religieusement devant le fanion du club... Ce n'est pas du vaudou, mais pas loin !
Les Bordelais pour leur part ne visent pas grand-chose pour cette partie, si ce n'est sans doute, dans un recoin de leur tête, l'espoir de gâcher le plaisir des Tourangeaux en gagnant le dernier match. Remonter cinq buts en revanche parait compliqué, dans la mesure où les Diables n'ont encaissé quatre buts en un match qu'à une seule reprise !
Le coup d'envoi est donné, et Tours se rue à l'assaut du but de Telmosse. Bordeaux ne voit pas le jour dans les premières minutes, ne découvrant toujours pas l'existence de la zone neutre... Le gardien des Boxers réalise parade après parade, notamment sur un lancer puissant de Sabol, avant d'être sauvé par ses barres à deux reprises. Les combinaisons tourangelles étouffent leur adversaire, réduit à patiner dans le vide et à subir l'impact physique dans les balustrades. En dépit de ce départ canon, le score reste de 0-0 avant que Bordeaux ne parvienne peu à peu à desserrer l'étau. Au départ, quelques lancers de loin sur lesquels Girouard laisse toutefois quelques rebonds. Puis, un peu plus de présence et une action redoutable en infériorité, bien sauvée. Tours est bel et bien le patron et sans Telmosse, le match serait déjà plié... Le public - patinoire comble y compris dans les marches des escaliers - encourage son équipe comme rarement cette année. L'ambiance est assez intense, et les nombreux supporters de Bordeaux fêtent aussi la grande saison de leur équipe.
0-0 à la pause, en dépit des accélérations des Diables : pas cher payé, mais la partie a eu tendance à s'équilibrer. Le spectacle était aussi dans les tribunes d'ailleurs, quelques personnes ayant squatté l'une des loges des sponsors avant d'être expulsées avec fracas...
Le scénario est identique en deuxième période à la différence près que cette fois-ci, les Diables ont laissé la maladresse au vestiaire. Bordeaux est écrasé en moins de quatre minutes par trois buts tourangeaux plein de maîtrise. L'ouverture du score est une action d'école. Stepan bloque une sortie de zone pour servir Valko le long de la bande. Le Slovaque alimente Stastny d'une petite pichenette, et l'accélérateur tourangeau se retrouve devant le gardien sans même bouger. Une feinte et un but du revers... Une minute six secondes de jeu ! Bis repetita à peine le coup d'envoi donné. Tours s'installe à nouveau dans la zone des Boxers et gêne une nouvelle fois le dégagement adverse. Cette fois-ci, c'est Gamelin qui est oublié devant le gardien, et le Canadien ne manque pas le duel à bout portant, bien servi par Novotny. Tours concède toutefois, par excès de combativité, deux pénalités de suite. Bordeaux va-t-il revenir à cinq contre trois ? Et bien non ! Les Diables Noirs sont redoutables à un de moins, et tout autant à deux hommes de moins... Stastny gagne ainsi son duel le long de la balustrade et file en contre-attaque. En deux contre un avec Gamelin, il fixe le gardien avant de servir son compère pour un doublé. L'écart est fait mais la partie est bien plus équilibrée que le score ne l'indique. La défense sérieuse et physique des Tourangeaux empêche globalement Bordeaux de manœuvrer, mais les occasions sont bien réparties. L'arbitrage excellent aide d'ailleurs à rendre la rencontre plutôt fluide. Tours évolue principalement en contre, à l'image d'une relance longue distance de Sabol que Krejci ne parvient pas à contrôler malgré un plongeon spectaculaire. Finalement, les Boxers sont récompensés de leurs efforts en fin de période par Dumas, bien placé à la réception d'un beau travail de Lesur. Ce dernier déborde sur la gauche de Girouard et fixe le gardien au poteau pour une belle passe en retrait et une volée imparable.
Le troisième tiers-temps est anecdotique, les deux équipes patinant assez gentiment sans se créer d'occasions majeures. Seul un départ de Fridrich en solitaire stoppé par la barre inquiète Telmosse, pendant que Girouard ferme assez facilement la porte.
La fête est donc complète pour les Tourangeaux, qui scandent le nom de Robert Millette... L'entraîneur tourangeau, pas avare de petits spectacles, se fait ainsi attendre lors de la remise des médailles... et la remise de la coupe, avec sa chemise floquée "We are the champions", prend des allures de Ligne Magnus. Bon, c'est d'abord la division 1, bien que Tours (et surtout Millette) espère tout de même que le dossier déposé par la Magnus soit accepté par la nouvelle fédération... L'espoir fait vivre.
Compte-rendu signé Nicolas Leborgne
Tours - Bordeaux 3-1 (0-0, 3-1, 0-0)
Samedi 8 avril 2006 à 18h15 à la patinoire de la rue de l'Elysée. 1600 spectateurs.
Arbitrage de Marie-Tjana Picavet et Sylvain Tremblay.
Pénalités : Tours 22' (4', 12', 6'), Bordeaux 10' (6', 2', 2').
Évolution du score :
1-0 à 21'06" : Stastny assisté de Valko et Stepan
2-0 à 21'28" : Gamelin assisté de Novotny et Stastny
3-0 à 23'57" : Gamelin assisté de Stastny (double inf. num.)
3-1 à 39'11" : Dumas assisté de Lesur et Ferland