Match comptant pour la huitième et dernière journée de la poule finale de division 2.

Si ce qui fut jadis une affiche de l'élite n'est plus qu'une confrontation du troisième échelon national, cet affrontement entre Champenois et Girondins n'en revêt pas moins un intérêt primordial. Bordeaux cherche en effet à conforter sa place en demi-finales pour éviter de devoir croiser trop tôt la route de l'épouvantail tourangeau, et Reims est en quête de deux points capitaux pour espérer ne pas se retrouver en vacances dès ce 11 mars.

Toujours est-il que l'entame de match est timide, tout comme les premiers lancers de Christian Ferland, côté bordelais, directement dans le gant de Raczka (0'21), de Vincent Bouché à ras glace (2'18) et de Richard Zavodny de la droite (2'28) côté rémois. Il faut attendre la quatrième minute pour assister à la première action chaude sur le but des Phénix, moment choisi par Nicolas Mariage pour inquiéter le portier polonais d'un tir soudain en pivot (3'48). Reims réagit, tente de poser son empreinte sur le match, et, sur un cafouillage devant la cage de Telmosse, Valère Vrielynck passe près de l'ouverture du score (6'19). La pression s'accentue sur des Boxers poussés à la faute, et il s'en faut encore de peu que Julien Thiery ne reprenne le tir frappé de Gaël Cler (8'42). Le même Thiery ne peut ensuite profiter du rebond laissé par Telmosse sur le lancer de Zavodny depuis la droite, mais Cler a bien suivi (1-0, 11'22). Piqués au vif, les Bordelais relèvent la tête par Stéphane Tartari, qui s'avance et oblige Raczka à s'interposer en deux temps (13'59). Hardouin cherche ensuite Mariage depuis la gauche, en vain (15'29), et c'est même Vincent Bouché qui est proche de faire mouche d'un nouveau tir à ras glace en contre-attaque (16'30), avant de rejoindre son frère en prison. Avec deux hommes de plus, les visiteurs s'installent rapidement en zone offensive et sortent l'artillerie lourde. Tour à tour Ferland (16'52), Tartari (17'18), Majercak d'un lancer au-dessus (17'32) puis Cauly (17'58) inquiètent le gardien rémois, avant que Cauly seul devant la cage grande ouverte ne puisse conclure (18'10). Pire, de retour de prison, les deux Bouché vont briller, Vincent de la droite alertant parfaitement Matthieu qui s'en va déjouer Telmosse de près (2-0, 18'53).

Bordeaux entame le deuxième tiers avec des velléités bien plus offensives, acculant les Rémois dans leurs derniers retranchements, et c'est logiquement que du fait d'un pressing haut Stéphane Tartari récupère la rondelle sur la droite du but pour repiquer au centre et tromper Raczka (2-1, 22'11). Ce dernier se montre ensuite vigilant face au lancer en lucarne de Cadren (23'00), devant l'échappée côté gauche de l'omniprésent Tartari suivi d'un tir à mi hauteur (28'48) et le revers de Szabados (29'02). Le RCH, qui n'a opposé qu'une tentative de la gauche de Lacuisse (26'19), connaît une bonne période à la mi-match, et Sylvain Berthon, bien placé, se heurte à un Telmosse vigilant (30'26). Quant à Vrielynck, il entre en zone offensive de la droite et trouve encore le gant du gardien girondin (31'07), toujours décisif sur un lancer en hauteur qu'il maîtrise en deux temps (31'24). Il ne s'agit cependant que d'une parenthèse dans la domination des Boxers, et le Rémois Lacuisse est contraint à la faute pour empêcher Vincent Cadren de filer au but (33'00). De nouvelles situations chaudes se présentent alors sur le but de Raczka, qui bloque le tir lointain de Lesur (33'28), la tentative suite à un tour de la cage de Lamande (36'11) et les essais de Hardouin (36'43) et Tartari, alerté par Christian Ferland (37'27). Mais il ne pourra rien suite au travail incessant de ce dernier, qui de derrière la cage trouve parfaitement Guillaume Arnould venu porter main-forte à ses avants (2-2, 37'55). Et le troisième but n'est pas loin quand Tartari s'enfonce dans l'arrière-garde des Phénix, avant de glisser le disque à Igor Szabados, dont le tir est trop élevé (39'22).

Les données sont simples pour les Rémois en ces vingt dernières minutes ; seule la victoire compte, par tous les moyens. Julien Skowron l'a bien compris et prend tout le monde de vitesse sur la droite, mais se heurte finalement à Telmosse (42'22). Ses coéquipiers poussent encore, mais Vrielynck et Lepezron ne peuvent reprendre la rondelle devant le but ; rageant... car sur la contre-attaque Hardouin et Cauly s'échangent les politesses pour déjouer l'unique défenseur restant, avant que le second ne donne pour la première fois l'avantage aux siens (2-3, 43'32). Les Boxers tentent ensuite d'enfoncer leurs adversaires, et c'est encore Stéphane Tartari qui se démène derrière le but, pour attendre l'arrivée de Igor Szabados devant l'enclave (2-4, 46'52), avant de s'attacher à préserver cette avance. Leur bonne organisation défensive, combinée à une parfaite discipline, va faire la différence. Ils seront seulement pris de vitesse par Sylvain Berthon, à gauche, mais Julien Carolet ne peut conclure au deuxième poteau (51'30). Bordeaux confirme son emprise sur le match par un lancer à bout portant de Jan Majercak dans l'enclave, bien arrêté par Raczka (54'10), auquel ne répond qu'une tentative lointaine du remuant Sylvain Berthon (56'25). Bordeaux termine en roue libre, sous les applaudissements de ses supporters venus du sud-ouest, et peut fêter dignement cette victoire.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

Commentaires d'après-match

Benoît Lepezron (attaquant de Reims) : "Notre équipe est très jeune, et en menant 2-0 on croit que le match est terminé. Ensuite on prend pénalité sur pénalité et on se fait rattraper. Nos entames de match sont toujours bonnes, mais après le relâchement et le fait de jouer trop peu à cinq nous oblige à défendre souvent, et même avec un bon gardien on finit par craquer. Pour la deuxième phase, nous étions un peu justes. Il est dommage d'avoir perdu des points précieux contre Chambéry et bêtement à Belfort."

Stéphane Tartari (entraîneur-joueur de Bordeaux) : "Nous ne démarrons pas trop mal le match mais nous perdons un moment Igor Szabados, qui se fait couper au niveau de l'oreille, ce qui engendre un déséquilibre de nos lignes. Nos pénalités stupides leur laissent l'occasion de passer devant, mais au retour des vestiaires les choses furent remises en place avec une belle réaction de l'équipe. On a repris les bases et on a prouvé sur les deux derniers tiers que l'on méritait notre place en montrant de belles choses collectives et défensives. N'étant plus trop inquiétés, notre jeu est monté en puissance. Les buts ont été construits, ce n'est pas de la chance, sauf peut-être le premier. Nous avions à cœur de prendre cette troisième place, quasi synonyme de médaille de bronze car si Tours venait à être battu cela serait la surprise de l'année. Nous avons un coup à jouer, la pression est sur Nice. Nous sommes désavantagés car nous n'avons pas de glace à cause de Holiday on Ice ; nous devrons jouer sur une petite glace à Anglet. On a tout essayé avec la Fédération et la patinoire pour arranger les choses. Les ingrédients sont contre nous, mais nous sommes capables de réagir et créer la surprise car les deux matchs contre eux se sont joués à un but. Leur objectif est de monter, tandis que nous, nous sommes remontés."

Reims - Bordeaux 2-4 (2-0, 0-2, 0-2)

Samedi 11 mars 2006 à 20h00 à la patinoire de la chaussée Bocquaine. 620 spectateurs.

Arbitrage de Sylvain Tremblay et José Suray.

Pénalités : Reims 18' (10', 4', 4'), Bordeaux 24' (10'+10', 4', 0').

Evolution du score

1-0 à 11'22" : Cler assisté de Thiery et Zavodny (double sup. num.)

2-0 à 18'53" : M. Bouché assisté de V. Bouché (inf. num.)

2-1 à 22'11" : Tartari

2-2 à 37'55" : Arnould assisté de Ferland et Majercak (sup. num.)

2-3 à 43'32" : Cauly assisté de Hardouin

2-4 à 46'52" : Szabados assisté de Tartari

Gardien : Marek Raczka.

Défenseurs : Julien Sombart - Damien Morel ; Matthieu Bouché (C) - Julien Maire ; Julien Thiery (A) - Richard Zavodny (A) ; Gaétan Tourte - Didier Lemoine.

Attaquants : Vincent Bouché - Sylvain Berthon - Julien Carolet ; Gaël Cler - Benoît Lepezron - Valère Vrielynck ; Stéphane Lacuisse - Julien Delaunois ou Julien Skowron - Grégoire Piermay.

Remplaçants : Aurélien Adam (G), Frédéric Aveline, Marek Hanes. Absent : Arnaud Maujean (blessé).

Gardien : Keven Telmosse.

Défenseurs : Guillaume Arnould - Martial Esnal (C) ; Jan Majercak - Emmanuel Dumas ; Sébastien Lesur - Julien Hortholary (A).

Attaquants : Ludovic Hardouin - Christian Ferland (A) - Jill Cauly ; Nicolas Mariage - Stephane Tartari - Igor Szabados ; Guillaume Herraiz - Vincent Cadren ou Doryan Riffaud - Étienne Lamande.

Remplaçant : Thomas Fievet (G).

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