Match comptant pour la septième journée de poule de maintien de division 1.

La tactique de Viry est claire dès les premières minutes : prendre le maximum de lancers sur le gardien Pierre Lasserenne, si possible des tirs de poignet, pour le tester et faire douter les Asniérois pas sereins en l'absence de Recicar. Mais la doublure ne se sort finalement pas si mal de cette mise à l'épreuve intensive. Il s'incline tout de même une fois. Kévin Ledoux remonte le palet tout seul et marque un but qui ne doit rien à personne, sinon à la passivité asniéroise (1-0 à 04'23"). Après dix minutes qui ressemblent à du hockey, à sens unique, a commence à se gâter. Boulot et Peduzzi se cherchent ouvertement par de petits coups de crosse, puis le Virois plonge pour voir si l'arbitre a effectivement avalé son sifflet. Visiblement non, puisque quelques secondes plus tard, il sanctionne un accrocher de Rivero sur Ledoux. Le coach asniérois pique alors une soudaine colère en constant que ses joueurs sont en train de s'éloigner du hockey. La suite du match lui donnera malheureusement raison. Pour l'instant, comme Lukas Cvejn, pas vraiment brillant ce soir pour un joueur que certains à Neuilly sont censés regretter, rejoint son coéquipier en prison, les Jets marquent à cinq contre trois. Un tir de la bleue de Buigues est dévié juste devant le gardien par Mickaël Marouillat (2-0 à 13'01"). Hormis un réflexe de Francis Larivée devant Marc Dussaucy sur une passe devant la cage de Zambori, durant le reste de la période il se passe plus de choses loin du jeu que près du palet. M. Calamoneri l'a voulu, alors qu'il aurait pu envoyer le fautif de chaque équipe en prison quand les premières bisbilles ont commencé. Il a malheureusement donné le ton du match, livré au pourrissage.

Le deuxième tiers-temps reprend avec Bruno Rivero à sa place, c'est-à-dire en prison. Kerneis se laisse tomber pour que Boulot prenne une pénalité pour accrocher. Le lancer de la bleue de Mathias Arnaud rentre directement (3-0 à 20'37"). Pierre Lasserrenne se reprend avec deux arrêts sur un revers d'Arnaud, l'attaquant virois au temps de jeu le plus important, puis sur un passage devant la cage de ce même n°24 au cours de la même action. Autant dire que le gardien asniérois n'est pas aidé par sa défense statique. Offensivement, ce n'est pas mieux, puisque le manque de vivacité de Boulot et Machon gâche une situation de trois contre un potentielle. Viry ne rencontre pas d'opposition, et Kévin Ledoux combat l'ennui en jonglant trois fois en l'air avec sa palette tout en remontant la glace.

Ce qui devait arriver arriva, malheureusement avec un geste d'une ampleur insoupçonnée : David Machon se sert de sa crosse comme d'une hache sur le dos d'un joueur à genoux, et des Jets jettent évidemment les gants. Hiérarchie des sanctions en soi logique : un des vengeurs, Jérémy Buigues, prend une méconduite de match, et l'action inqualifiable vaut bien sûr une pénalité de match à un Asniérois... sauf que M. Calamoneri n'expulse pas le bon ! Étienne Desrosiers rentre donc aux vestiaires avec probablement un rapport gratiné pour une faute qu'il n'a pas commise. Quant à l'auteur de ce coup de crosse lamentable, il revient en jeu deux minutes plus tard avec juste une dureté dans son casier pour les petits brassages postérieurs à la faute. Messieurs, le coupable court toujours sous nos glaces... La France a peur... tous les samedis soirs à vingt heures...

On a peine réengagé que le capitaine Marc Dussaucy effectue une charge dans le dos. Direction les vestiaires pour lui aussi. Deux minutes plus tard, Yvan Kerneis dévie un lancer de la bleue de Belhassen. Le but est beau à voir mais logiquement refusé pour crosse haute. L'entraîneur-joueur asniérois Peter Zambori se met aussi à tomber comme une feuille et obtiendra ainsi des pénalités adverses, à sa décharge il est vrai que ce n'est pas lui qui a commencé. On passera sur le dégagement interdit sifflé en infériorité, on a l'habitude en D1, et sur le joueur (Castellano) qui disparaît de la prison où il aurait dû être, ayant pris 2'+10' pour une charge dangereuse sur Duchosal.

Pressé d'en finir, Viry arrête de jouer en troisième période. À l'inverse, les Asniérois commencent leur match. En supériorité numérique, un tir de la bleue de Grégory Moreau est fructifié par le travail au rebond de Zambori et Pohanka (3-1 à 49'55"). Sur une nouvelle infériorité, Larivée déplace sa cage et ça se voit... La pression s'abat sur les cages de Viry pendant trente secondes à trois contre cinq, tandis que Castellano et Kerneis font connaissance dans le slot. Les pénalités s'enchaînent maintenant contre Viry et Peter Zambori marque un joli but en s'infiltrant en solitaire (3-2 à 58'39"). On pourrait presque croire que Viry est en danger, mais Kerneis se charge de sortir les derniers palets. Voilà, c'est fini. Et ces deux équipes se retrouveront dans une semaine, oh joie.

Le malaise est plus profond à Asnières qu'un simple ennui passager de suspension de gardien. D'ailleurs Pierre Lasserenne n'est sûrement pas celui qui a le plus à avoir honte de ce qu'il a fait ce soir. Pour se maintenir en division 1, encore faut-il être prêt à effectivement jouer au hockey. Petit souci, il s'agit d'un sport collectif. Or, le moins que l'on puisse dire est que l'ambiance qui transparaît sur la glace n'augure franchement pas d'une équipe unie dans les vestiaires.

Compte-rendu signé Marc Branchu

Asnières - Viry-Châtillon 2-3 (0-2, 0-1, 2-0)

Samedi 18 février 2006 à 20h15 à la patinoire des Courtilles. 120 spectateurs.

Arbitrage de Thierry Calamoneri assisté de Yann Vandaele et Gilles Magnier.

Pénalités : Asnières 84' (10', 10'+10'+5'+20'+25', 4'), Viry 45' (4', 6'+5'+20', 10').

Tirs : Asnières 29 (8, 7, 14), Viry 41 (19, 14, 8).

Évolution du score :

0-1 à 04'23" : Ledoux

0-2 à 13'01" : Marouillat assisté de Buigues et Arnaud (double sup. num.)

0-3 à 20'37" : Arnaud assisté de Marouillat et Ledoux (double sup. num.)

1-3 à 49'55" : Pohanka assisté de Zambori et Moreau (sup. num.)

2-3 à 58'39" : Zambori assisté de Cvejn (sup. num.)

Gardien : Pierre Lasserenne.

Défenseurs : Éric Nadeau - David Machon ; Grégory Moreau - Lukas Cvejn ; Alexandre Pierre - Pierre Dehaen.

Attaquants : Étienne Desrosiers - Sylvain Boulot - Sylvain Bourcet ; Robert Pohanka - Marc Dussaucy (C) - Peter Zambori ; Franz Ehrhardt - Mathieu Castellano - Bruno Rivero.

Remplaçante : Orane Leenders (G). Absent : Miroslav Recicar (suspendu).

Gardien : Francis Larivée.

Défenseurs : Yvan Kerneis - Jérémy Buigues ; Guillaume Jeannette (C) - Hugo Astic (A) ; Guillaume Duboc.

Attaquants : Mathias Arnaud - Mickaël Marouillat (A) - Kévin Ledoux ; Mehdi Belhassen - Anthony Duchosal - Victor Peduzzi ; Julien Boulet - Romain Costes.

Remplaçant : Julien Roullier (G). Absents : Romain Danton (opéré du genou), Bertrand Danton (blessé), Mohamed Benyahia (blessé), Guillaume Dellazzeri.

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