Finlande - Allemagne (11 février 2006)

 

Jeux Olympiques 2006, tournoi féminin, groupe B.

Les Allemandes doivent leur progression dans la hiérarchie mondiale au soutien de l'armée sportive, qui finance un groupe dédié au sport, dans lequel douze places sont réservées pour des hockeyeuses. Cela leur donne en quelque sorte un statut semi-professionnel et leur permet de vivre leur passion. Cela permet aussi à Peter Kathan de regrouper la plupart de ses joueuses une semaine chaque mois, et donc de développer des automatismes que toutes les autres nations n'ont pas.

À ce groupe bien préparé est venu s'ajouter Michaela Lanzl, qui a obtenu une bourse grâce au hockey pour continuer ses études de médecine à l'inévitable université du Minnesota, dont elle est la meilleure marqueuse. Déjà très talentueuse avant son départ aux États-Unis, elle y a progressé selon le sélectionneur sur des points spécifiques comme le back-checking. Andrea Lanzl, 18 ans, suit sa trace, et elle a déjà en partie la technique de sa sœur à défaut d'avoir son patinage et sa condition physique. La concubine du joueur de DEL Daniel Pietta est championne d'Allemagne avec Bergkamen mais elle joue aussi avec les garçons sur la deuxième ligne des moins de 17 ans de Düsseldorf. Les deux soeurs, naturellement soudées après avoir perdu leurs deux parents, sont désormais regroupées sur la première ligne.

Dernière arrivée dans l'équipe, Michaela Lanzl a frappé fort d'entrée pendant la préparation avec un triplé et un quadruplé contre la France à Albertville. Elle ne doute de rien et dit même viser le bronze puisque "tout le monde sait d'avance que la finale se jouera entre les Canadiennes et les Américaines".

Sauf que, à ce jeu des pronostics, on peut tout autant annoncer un match pour le bronze entre la Suède et la Finlande... Une victoire allemande serait un authentique exploit, et l'espoir repose sur un petit nombre de joueuses qui sotn de niveau mondial : l'aînée Lanzl et Maritta Becker, qui n'est peut-être pas revenue à son tout meilleur niveau car elle se remet d'une opération au poignet.

Ce sont ces deux-là qui se créent la première occasion du match après seulement trois minutes. Une belle passe de Becker pourrait permettre à Lanzl de marquer un but qui changerait la face du tournoi, mais elle se heurte à Maija Hassinen. Ensuite, la Finlande impose progressivement sa supériorité en technique et en patinage. Elle marque le premier but si important, quand Mari Pehkonen vient conclure de près au rebond d'un premier lancer de la bleue de Heidi Pelttari, un but qui n'est définitivement validé qu'après appel à la vidéo.

Malheureusement pour l'Allemagne, elle prend les deux premières pénalités du match presque en même temps. Stephanie Frühwirt est déjà en prison pour charge quand Christina Oswald se fait à son tour sanctionner pour faire trébucher. À cinq contre trois, Pelttari se fait un plaisir d'arroser à nouveau de la bleue, et le lancer malencontreusement dévié par Nina Ritter fait mouche. Non contente d'avoir pris une pénalité au mauvais moment, la capitaine Oswald, qui détient le record des sélections (244 aujourd'hui), commet une erreur de débutante avec une passe manquée qui offre le troisième but à Marja Helena Palvila. C'en est déjà fini des rêves de médaille, sauf très improbable exploit contre les Américaines, pour une équipe d'Allemagne qui devra maintenant s'occuper de défendre sa cinquième place mondiale.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Peter Kathan (entraîneur de l'Allemagne) : "La Finlande a trois bonnes lignes. Nos joueuses actuelles ne peuvent plus s'améliorer dans des domaines comme le patinage, les tirs et les passes. Nos moins de dix-huit ans sont déjà presque équivalentes techniquement à nos internationales. Avec elles, nous pourrions bientôt jouer sérieusement pour la troisième place."

Stephanie Wartosch-Kürten (gardienne de l'Allemagne) : "Nous avions dit que nous devions les battre. Que c'était aussi envisageable, nous ne l'aurions pas cru. La déception est grosse."

Christina Oswald (capitaine de l'Allemagne) : "Je dois m'excuser auprès de mon équipe. Une erreur aussi bête, qui ne m'était jamais arrivée... Les Finlandaises sont encore supérieures physiquement et techniquement."

 

Finlande - Allemagne 3-0 (2-0, 0-0, 1-0)

Samedi 11 février 2006 à 13h05 à Torino Esposizioni. 3200 spectateurs.

Arbitrage d'Arina Ustinova (RUS) assistée d'Anne-Sophie Boniface (FRA) et Klara Quagliato (TCH).

Pénalités : Finlande 4' (0', 0', 4'), Allemagne 6' (4', 2', 0').

Tirs : Finlande 27 (10, 8, 9), Allemagne 24 (7, 10, 7).

Évolution du score :

1-0 à 08'15" : Pehkonen assistée de Pelttari et Tuominen

2-0 à 17'02" : Pelttari (double sup. num.)

3-0 à 43'13" : Palvila (inf. num.)

 

Finlande

Gardienne : Maija Hassinen.

Arrières : Emma Laaksonen - Heidi Pelttari ; Kati Kovalainen - Saija Sirviö ; Satu Kiipeli - Terhi Mertanen ; Hanna Kuoppala.

Attaquantes : Karoliina Rantamäki - Saara Tuominen - Mari Pehkonen ; Mari Saarinen - Marja Helena Palvila - Satu Hoikkala ; Sari Fisk (C) - Nora Tallus - Satu Tuominen ; Eveliina Similä - Oona Parviainen.

Remplaçante : Noora Räty (G).

Allemagne

Gardienne : Stephanie Wartosch-Kürten.

Arrières : Nina Ritter - Christina Oswald (C) ; Sabrina Kruck - Susanne Fellner ; Raffaela Wolf - Jenny Tamas.

Attaquantes : Michaela Lanzl - Andrea Lanzl - Maritta Becker ; Stephanie Frühwirt - Bettina Evers - Franziska Busch ; Claudia Grundmann - Susann Gotz - Anja Scheytt ; Denise Soesilo - Sara Seiler - Nikola Holmes.

Remplaçante : Jennifer Harß (G).

 

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