États-Unis - Suisse (30 décembre 2005)

 

Championnats du monde des moins de 20 ans 2006, groupe A.

Favoris du tournoi, les États-Unis ont-ils du mal à résister à la pression ? La troupe de Walt Kyle (qui ne semble pas perturbé par les rumeurs l'envoyant aux Devils du New Jersey en NHL) a écrasé la Norvège mais a souffert pour se sortir du piège finlandais, notamment en fin de match (6-5 après avoir mené 6-3). Le match face à la Suisse apparaît comme un nouveau piège après la performance helvétique face au Canada. La défense américaine n'a pas été souveraine, et après l'intermède Frazee c'est Cory Schneider qui est titularisé dans les cages. La ligne Bourque-Kessel-Porter s'est montrée efficace dans ce tournoi et le jeu de puissance, mené avec brio par Robbie Schremp, est un point fort. La Suisse pour sa part compte deux points, acquis face à la Norvège, ce qui leur permet de songer au maintien sans trop souffrir. Mais la performance face au Canada (défaite 4-3) laisse des espoirs de surprise sur ce match. Reto Berra est l'homme fort des Suisses avec de solides prestations dans les buts.

Le début de match tourne à l'avantage des Suisses, qui jouent avec vitesse et énergie. Les mises en échec se multiplient et permettent d'obtenir les deux premières occasions nettes. Petit à petit, le match tourne en faveur des Américains. Ils profitent d'une erreur suisse pour ouvrir la marque, lorsque deux défenseurs cherchent la grosse mise en échec derrière le but mais oublient Geoff Paukovich tout seul devant le gardien. Ce dernier réceptionne alors facilement la passe de Nathan Davis pour son premier but de la saison (il ne compte que 3 assistances avec Denver University en 20 matchs...). Puis la Suisse concède deux pénalités consécutives et se met en difficulté. Nathan Gerbe, attaquant de poche, met au supplice la défense adverse, débordant à pleine vitesse côté droit avant de repiquer dans l'axe pour un face à face avec Berra, mais son tir de revers ne rentre pas. À trois minutes de la fin, les États-Unis doublent la mise lorsque Robbie Schremp lance un palet puissant sur Berra. Le rebond tombe sur la crosse de Bobby Ryan qui ne manque pas l'offrande. La première période se termine sur un mauvais geste de Jack Johnson, qui permet donc aux Suisses de démarrer la période suivante en avantage numérique.

À un de plus pour commencer, la Suisse ne trompe pas la vigilance de Schneider. La partie s'est clairement équilibrée et les deux formations s'octroient quelques occasions franches. Kellenberger se crée la première grosse opportunité après sept minutes, à bout portant, mais Schneider s'en sort. À la mi-match, Bieber et Walker naviguent dans la zone d'attaque, créant une bonne chance de marquer pour Julien Sprunger mais celui-ci trouve le poteau. Dans la foulée, le prodige Phil Kessel trouve lui aussi le poteau sur une mise au jeu gagnée, lorsque son tir est dévié par Berra. Puis, Nathan Davis part en échappée, feinte son palet du revers puis lance de l'autre côté, mais Reto Berra s'étire bien pour sauver son équipe. Dans la dernière minute, Sprunger se retrouve seul devant le but et son tir puissant est stoppé par Schneider.

Les États-Unis baissent de rythme en troisième période et tombent dans le piège des pénalités. Erik Johnson part deux minutes pour faire trébucher à la fin d'une pénalité contre Porter et la Suisse trouve enfin l'ouverture, à cinq contre quatre dès le retour de Porter, avec un but curieux. Eric Blum, situé derrière le but, lance le palet sur le dos de Schneider et le rebond est favorable... Après une douzaine de minutes, le score n'est pas figé. Jack Johnson et Blake Wheeler sont ainsi tous deux sanctionnés, offrant une occasion en or à la Suisse. Matthias Bieber envoie alors une transversale pour Mathias Joggi, à travers le slot, et l'égalisation est facile. Malgré une ultime chance en fin de match lors d'une pénalité pour cage désoclée, les États-Unis doivent concéder un nul surprise contre la Suisse, un nul qui n'arrange pas leurs affaires mais ne change pas grand-chose finalement. Les Américains devront en effet s'imposer contre le Canada pour terminer premiers du groupe. La Suisse en revanche compte trois points, et un bon résultat face à la Finlande les enverrait en quarts...

Meilleurs joueurs du match : Cory Schneider pour les Etats-Unis, Eric Blum pour la Suisse.

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

 

Commentaires d'après-match :

Walt Kyle (entraîneur des États-Unis) : "Nous avons le plus grand respect pour le Canada mais nous serons prêts demain. J'ai aimé l'arbitrage aujourd'hui. C'était bon pour nous pendant deux périodes, puis nous avons pris des pénalités stupides. Je pense que cela nous a perturbé. Nous marquons deux buts au départ puis nous ne terminons pas le travail. C'était un bon match, les deux équipes se sont bien battues. Nous avons dit à nos joueurs d'être agressifs mais dans le respect des règles. Nous avons d'ailleurs sélectionné beaucoup de joueurs sur ce critère."

Cory Schneider (gardien des États-Unis) : "C'est probablement plus une victoire pour les Suisses que pour nous. Nous sommes concentrés sur le match de demain, on ne peut pas le nier. Le premier but m'a surpris, je n'ai pas vu le joueur sur le côté du but donc c'est de ma faute si le poteau n'était pas couvert."

Jakob Kölliker (entraîneur de la Suisse) : "C'est un grand point pour nous après être revenus à 2-2. C'est vraiment un grand moment pour nous. [À propos de Canada-États-Unis] Ce sera un match difficile. Les deux équipes jouent de manière identique, ils sont grand, rapides et physiques. Nous n'avons sans doute pas la meilleure équipe du tournoi mais la nôtre a montré du cœur et du caractère."

L'Espagnol Frank Gonzalez (directeur du tournoi et membre de l'IIHF) était présent lors de ce match et fit quelques déclarations avant le match à propos des polémiques sur l'arbitrage pendant les autres matchs : "J'espère que l'arbitrage va s'améliorer. Je fais tout pour, comme vous. Je suis déçu, comme vous. Certains arbitres pensaient que nous allions vers la tolérance zéro. Ce n'est pas le cas. Nous cherchons à éliminer les accrochages, les interférences et laisser le match aux joueurs pour le reste. Les joueurs ne savent plus ce qui sera sifflé et certains arbitres ont mal compris. Ils seront recadrés aujourd'hui et nous le ferons tous les jours. Les équipes vont commencer les phases finales et on ne peut plus se permettre d'erreurs."

 

États-Unis - Suisse 2-2. (2-0, 0-0, 0-2)

Vendredi 30 décembre 2005 à 16h00 au Pacific Coliseum de Vancouver. 12 130 spectateurs.

Arbitrage de Milan Minar (TCH) assisté de Frantisek Kalidova (TCH) et Konstantin Gordenko (RUS).

Pénalités : États-Unis 22' (4', 8', 10'), Suisse 22' (4', 14', 4').

Tirs : États-Unis 30 (17, 8, 5), Suisse 24 (8, 6, 10).

Évolution du score :

1-0 à 06'16" : Paukovich assisté de Davis et Fritsche

2-0 à 16'59" : Ryan assisté de Schremp et J. Johnson

2-1 à 47'53" : Blum assisté de Joggi (sup. num.)

2-2 à 54'08" : Joggi assisté de Bieber et Luthi (double sup. num.)

 

États-Unis

Gardien : Cory Schneider.

Défenseurs : Jack Johnson - Erik Johnson ; Taylor Chorney - Brian Lee ; Chris Butler - Matt Niskanen ; Mark Mitera.

Attaquants : Phil Kessel - Kevin Porter - Chris Bourque ; Nathan Davis - Tom Fristche - Geoff Paukovich ; TJ Oshie - Nathan Gerbe - Jack Skille ; Bobby Ryan - Blake Wheeler - Robbie Schremp ; Peter Mueller.

Remplaçant : Jeff Frazee (G).

Suisse

Gardien : Reto Berra.

Défenseurs : Eric Blum - Yannick Weber ; Simon Lüthi - Alessandro Chiesa ; Patrick Parati - Claudio Berchtold ; Raphael Diaz.

Attaquants : Mathias Joggi - Christopher Rivera - Niccolo Spolidoro ; Julien Sprunger - Matthias Bieber - Julian Walker ; Jeremy Gailland - Stephen Moser - Janick Steinmann ; Steve Kellenberger - Juraj Simek - Fredi Bürgler ; Fadri Lemm.

Remplaçant : Leonardo Genoni (G).

 

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