Courbevoie - Amnéville (17 décembre 2005)

 

Match comptant pour la quatorzième et dernière journée de division 1, poule sud.

C'est sur une authentique finale que s'achève cette poule nord. Une confrontation directe entre les deux derniers prétendants à la qualification, sans calculs. Courbevoie doit gagner pour passer, sinon Amnéville conserve la quatrième place. Et la première petite surprise vient de la comparaison des bancs des deux équipes : chose inhabituelle, les locaux ont un effectif plus restreint que les Lorrains.

Néanmoins, le match commence mal pour les Galaxiens. Essipov prend la première pénalité pour accrocher, et une trentaine de secondes plus tard, un tir de la bleue de Zoltan Kubat à ras glace est dévié par une crosse amnévilloise et décolle sur la jambière du pauvre Slavomir Sojak (1-0 à 04'26"). La plus belle séquence arrive après sept minutes de jeu avec un superbe échange entre Ilavsky et Duranceau à l'issue duquel il manque un peu de conviction au capitaine Ovide pour conclure. Mais la première prison du COC, un cinglage de Motte, est elle aussi lourde de conséquences. Une longue relance de Kozik trouve Lubomir Baranok qui entre en zone et décale sur la gauche William Mouly. Celui-ci contourne toute la défense et vient tranquillement glisser le palet sous Fourcade du revers (1-1 à 08'39"). C'est bien Courbevoie qui domine territorialement et qui obtient des rebonds laissés par Sojak. Il manque seulement l'efficacité dans le dernier geste, comme sur ce breakaway de Ludovic Duranceau idéalement lancé dans le dos de la défense par une longue passe de Poznik, et parfois un soupçon de réussite, comme sur ce revers en angle fermé de Zdenko Sarnovsky qui transperce le gardien à la dernière minute mais ne fait que longer la ligne de buts, alors que le n°19 croyait avoir marqué.

On a souvent senti les deux équipes assez fébriles au premier tiers-temps, tendues par l'enjeu. Il semble que celle qui saura surmonter sa nervosité la première pourra imposer sa volonté. Le joueur capable de donner le maximum à chacune de ses présences paraît alors être l'Amnévillois Baranok, qui entre en zone dans l'axe pour un tir immédiat en pleine lucarne (1-2 à 22'36"). Mais en face, il y a aussi Zdenko Sarnovsky, qui peut toujours faire la différence par son patinage. Il insiste et vient chercher son propre rebond (2-2 à 25'25"). La gnac retrouvée de Courbevoie s'exprime surtout à la mi-match. Zoltan Kubat, le plus volontaire et le plus débordant d'envie, est le déclencheur avec son service parfait au second poteau pour Ovide. Il n'aura pas l'assistance qu'il a méritée, car elle est attribuée à un autre sur la feuille de match, à son dépit quand il entend l'annonce (3-2 à 29'54"). Alexandre Motte remet devant le but pour un revers instantané de Sarnovsky (4-2 à 30'22"). Puis, à quatre contre quatre, on admire toute l'intelligence de jeu et le métier de Slavomir Ilavsky qui temporise pour attirer les deux défenseurs sur le côté avec la complicité de Duranceau et offre le palet à Arnaud Decorte qui a compris l'intérêt à arriver seul dans l'axe en troisième homme (5-2 à 31'21"). Les tribunes s'enflamment et les "Allez COC" redoublent après ces trois buts en deux minutes. Le match pourrait être presque plié, mais Courbevoie relâche un peu son emprise. Le revers de la médaille avec la hargne de Kubat, c'est qu'il prend aussi des pénalités. Et sur un double rebond, Vadim Karpov n'a plus qu'à pousser le palet dans la cage ouverte (5-3 à 33'19"). Bis repetita avec un tir de la bleue de Kozik et un rebond pris dans le haut du filet par Baranok, complètement démarquée (5-4 à 36'16")

La troisième période est d'abord à sens unique. Courbevoie contrôle et domine le jeu, sans se créer de vraie occasion de se mettre à l'abri. Mais un surnombre enraye cette maîtrise. Fourcade est en danger sur un tir de Hanzel repoussé in extremis. Le match devient haché, et les locaux en retard dans le repli sont pris en faute. Ils se retrouvent à trois pendant deux minutes, dont trente secondes contre cinq Mosellans, et ils sont alors sous pression. Un plongeon osé de Slavomir Sojak à quinze mètres de ses buts indique qu'Amnéville veut jeter ses dernières forces pour égaliser. Baranok a la meilleure opportunité, mais il est gêné par Decorte en prenant un tir dans l'enclave à deux minutes de la fin, et son regard noir indique qu'il aurait apprécié qu'une pénalité soit sifflée. Bien sûr le MAHC sort son gardien. Jan Timko récupère alors le palet en zone neutre et vise la cage vide (6-4 à 59'47").

Les spectateurs sont debout et enthousiastes, à défaut d'être aussi nombreux qu'on aurait pu l'espérer pour ce match décisif. Débarrassés de leurs casques et accessoires, et les joueurs du COC saluent le public tels des acteurs ayant terminé leur représentation. Mais ce n'était pas vraiment la dernière ce soir, simplement la fin du premier acte avant la poule finale. Les Amnévillois, eux, n'auront pas le droit à la grande scène.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaire d'après-match

Thierry Monier (entraîneur de Courbevoie) : "Ce soir, je me suis réconcilié avec mes joueurs. Ils avaient voulu une expérience [aligner les trois attaquants étrangers ensemble], je leur avais obéi, et comme je l'avais prévu, cela n'avait pas marché. Mettre les meilleurs joueurs ne fait pas une bonne ligne. Ce soir, la troisième ligne offensive comprenait deux juniors et un senior qui joue normalement à l'arrière, et elle a fait un très bon match. J'étais plus tendu avant-hier contre Garges qu'aujourd'hui. Car après ce match, j'étais confiant. Je n'ai jamais été aussi certain de la valeur de mon équipe. Tant qu'elle appliquait les consignes, je ne voyais pas comment elle pourrait ne pas gagner. Autre chose à dire, l'arbitre a été excellent, ses assistants étaient bien sur les lignes, il y avait une bonne collusion entre eux, avec notamment un juge de ligne qui vient de Dunkerque, qui a été joueur et qui connaît le hockey [Yann Vandaele]. Ils nous reviennent plus cher que d'habitude en frais de déplacement, mais c'est le lot quotidien de nos collègues de province, et ça vaut le prix."

 

Courbevoie - Amnéville 6-4 (1-1, 4-3, 1-0)

Samedi 17 décembre 2005 à 19h45 au Centre Charras. 180 spectateurs.

Arbitrage de Cezary Leszko assisté de Yann Vandaele et Pascal Telliez.

Pénalités : Courbevoie 18' (4', 6', 8'), Amnéville 10' (4', 4', 2').

Tirs : Courbevoie 38 (16, 12, 10), Amnéville 27 (7, 11, 9).

Évolution du score :

1-0 à 04'26" : Kubat (sup. num.)

1-1 à 08'39" : Mouly assisté de Baranok (sup. num.)

1-2 à 22'36" : Baranok assisté de Rusnak

2-2 à 25'25" : Sarnovsky

3-2 à 29'54" : Ovide assisté de Duranceau

4-2 à 30'22" : Sarnovsky assisté de Motte et Timko

5-2 à 31'21" : Decorte assisté de Ilavsky et Duranceau

5-3 à 33'19" : Karpov assisté de Provost (sup. num.)

5-4 à 36'16" : Baranok assisté de Kozik

6-4 à 59'47" : Timko (cage vide)

 

Courbevoie

Gardiens : Nicolas Fourcade.

Défenseurs : Arnaud Decorte (A) - Lukas Poznik ; Thierry Thévenot - Zoltan Kubat.

Attaquants : Rishi Ovide-Étienne (C) - Slavomir Ilavsky - Ludovic Duranceau ; Zdenko Sarnovsky - Jan Timko - Alexandre Motte ; Grégory Boissière - Arnaud Bougaran - Jonathan Leflour.

Remplaçant : Nicolas Husarek (G). Absents : Antoine Intsaby (genou), Thierry Rodolphe (genou), Loïc Deovan (anniversaire de son grand-père), Matthieu Ganivet (poignet).

Amnéville

Gardien : Slavomir Sojak [sorti de sa cage de 59'20" à 59'47"].

Défenseurs : Marian Hanzel - Ratislav Kozik ; Étienne Thomas - Stefan Rusnak.

Attaquants : Zlatko Zinoviev - William Mouly (A) - Lubomir Baranok ; Vadim Karpov - Youri Essipov (A) - Xavier Simoni ; Adrien Maurer ou Yannick Hamri - Gilles Provost (C) - Jonathan Paredes.

Remplaçant : Marc Renard (G).

 

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