Strasbourg - Montpellier (10 décembre 2005)

 

Match comptant pour la treizième journée de division 1, poule sud.

Annoncé comme l'avant-dernière partie des Strasbourgeois dans leur antre du Wacken, ce match était surtout l'affiche entre deux grosses cylindrées de la division 1. Beaucoup d'Alsaciens sur la glace, entre les locaux toujours vêtus de noir et jaune, et leurs invités en blanc et orange. En effet, les Vipers comptaient dans leur effectif Pascal Ryser, Olivier Batardière, Lionel Bilbao, Thomas Dumenil ou Jérôme Catil, tous ayant officié quelques saisons chez l'infortuné rival mulhousien. On pouvait d'ailleurs compter dans les tribunes une petite colonie d'orphelins haut-rhinois venus leur donner un petit bonjour. Mais depuis 2001 la donne a progressivement évolué, l'Étoile Noire est devenue une place forte de sa division, et ce soir, Montpellier en aura fait la constatation.

Après trois confrontations plutôt à l'avantage du club héraultais, Daniel Bourdages se devait de remotiver ses "boys" significativement. Dès lors, les Bas-Rhinois prenaient rapidement les rênes de la rencontre. Usant d'un pressing assez efficace et haut placé, les Favreau, Reverdin ou Sevcik montaient devant la cage visiteuse et ce dernier ouvrait le score (1-0 à 1'32"), suivi peu de temps après par Dave Grenier dont le tir mystifiait Fabrice Agnel sans doute masqué (2-0 à 5'14"). On pouvait s'étonner de l'apparente passivité des hommes du président Fornaguera qui tardaient à répliquer, malgré une réduction du score sur un rebond exploité par "Bilou" Bilbao, acclamé alors par le "68" (2-1 à 6'54"). C'était toujours Strasbourg qui dominait mais qui se découvrait un peu, se laissant surprendre sur ce rush de Kim Wikström qui centrait au cordeau pour Simon Johansson, impeccable (2-2 à 10'30"). Quatre buts en dix minutes, pas mal pour ce début de partie qui allait ensuite devenir beaucoup plus neutralisé voire brouillon. Stanislav Mistrik concluait pourtant une excellente combinaison entamée par Sylvain Favreau et Peter Himler (3-2 à 12'27"), et Mathieu Saint-Marc était un peu trop maladroit à exploiter une largesse de la défense montpelliéraine, c'étaient en gros les deux seules vraies actions de cette fin de tiers où Strasbourg dominait sans être franchement à l'abri des rares contres adverses.

Aussi, il leur fallait frapper fort en rentrant sur la glace pour se mettre à l'abri. Ce fut rapidement chose faite, après quelques longs instants de pressing languedocien. L'Étoile Noire n'arrivait plus à relancer correctement avant que la deuxième ligne ne bute successivement sur Agnel (22'07"). La machine était relancée, Grenier (4-2 à 24'40"), puis Stéphane Hohnadel, en conclusion d'un excellent passe-passe avec Daniel Sevcik (5-2 à 25'43"), laissaient alors craindre le pire pour les Vipers fébriles et complètement acculés dans leur zone. Strasbourg retrouvait ses automatismes offensifs, frôlant le 6-2 sur ce lancer de Jaroslav Jackö dont le palet rôdait sous le portier visiteur (31'36") mais une nouvelle fois, Montpellier se relançait sur un tir dévié de près par Johansson (5-3 à 34'20") après quelques petits mouvements de panique dans la défense de Juraj Nemcak. Les Bas-Rhinois oubliaient par moments la finition, se permettant de vendanger quelques instants bien chauds, mais ils n'allaient pas rater cette pénalité différée, et notamment Mathieu Reverdin, encore bien alerte ce soir, qui inscrivait un 6-3 bienvenu avant la pause (6-3 à 39'06").

On l'attendait toujours, cette révolte montpelliéraine, mais elle n'arrivait pas, malgré l'ultime réalisation du match, signée Mathew Froelich (6-4 à 47'18"), malgré aussi ce break de Dennis Martindale contré in extremis par un gros cinglage de Thibault Dumuis sans toutefois mériter le tir de pénalité que l'ex-Dunkerquois réclamait (45'37"), malgré aussi cette bourde de relance de Milan Dirnbach qui ne profitait à personne (53'10"). Hormis ces trois grosses actions ajoutées à des tirs plutôt lointains sur la cage d'un Nemcak pas toujours très orthodoxe dans ses arrêts et son positionnement, le reste de la partie était toujours contrôlé par l'Étoile Noire : Favreau ratait son bout-portant (44'08"), Peter Himler temporisait trop (54'02") de même que Joan Montesinos (58'48"), c'étaient les grosses actions notables de ce dernier tiers un peu plus fou-fou et imprécis.

Strasbourg, déjà qualifié pour la poule d'accession, a ainsi confirmé son potentiel... offensif ! "Que" six buts pour la soirée, après les récents cartons infligés à la concurrence, c'est quand même bien, avec notamment une excellente tactique de pressing offensif : le porteur du palet est souvent soutenu logistiquement par un compère, et les trois lignes se trouvent bien. Derrière, on nuancera nettement plus : de grossiers oublis de placement ou de repli coûtent les buts, ajoutés à de rares mais réels instants de panique devant un Juraj Nemcak dont le style assez particulier ne rassure pas pour autant. Mais après tout, qui se plaindra que cette équipe gagne bien plus grâce à son attaque, plutôt que grâce à sa défense ?

Peu de motifs de satisfaction par contre pour Montpellier : peu d'homogénéité dans cet effectif, les rares actions intéressantes relevaient souvent de mouvements amenés par une individualité plutôt que par un réel jeu collectif. Ajoutez de nombreux instants de panique devant un Fabrice Agnel pas forcément très inspiré (ce ne fut donc pas un match de gardiens ce soir !), et on n'aura pas retenu de grands noms de cette troupe héraultaise, hormis un Robert Hodon qui se distinguait derrière et Simon Johansson... devant (alors qu'il jouait lui aussi derrière !). Bref, les Vipers devront, eux aussi, corriger leur hockey pour satisfaire leurs ambitions.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Strasbourg - Montpellier 6-4 (3-2, 3-1, 0-1)

Samedi 10 décembre 2005 à 17h30 au Wacken. 1000 spectateurs.

Arbitrage de Stéphane Rousselin assisté de Gilles Magnier et Nicolas Dessaint.

Pénalités : Strasbourg 14' (6', 2', 6'), Montpellier 12' (4', 6', 2').

Tirs : Strasbourg 34 (7, 17, 10), Montpellier 18 (4, 4, 10).

Évolution du score :

1-0 à 01'32" : Sevcik assisté de Hohnadel

2-0 à 05'14" : Grenier assisté de Reverdin et Favreau (sup. num.)

2-1 à 06'54" : Bilbao assisté de Sikl et Chamizo (sup. num.)

2-2 à 10'30" : Johansson assisté de Wikström et Froelich

3-2 à 12'27" : Mistrik assisté de Favreau et Himler (sup. num.)

4-2 à 24'40" : Grenier assisté de Sevcik (sup. num.)

5-2 à 25'43" : Hohnadel assisté de Sevcik

5-3 à 34'20" : Johansson assisté de Martindale (sup. num.)

6-3 à 39'06" : Reverdin assisté d'Himler et Favreau (sup. num.)

6-4 à 47'18" : Froelich assisté de Wikstrom (sup. num.)

 

Strasbourg

Gardien : Juraj Nemcak.

Défenseurs : Dave Grenier - Stanislav Mistrik ; Wesley Jarvis - Thibault Dumuis ; Milan Dirnbach - Hughes Cruchandeau (ou Damien Brau-Arnauty).

Attaquants : Thomas Reverdin - Sylvain Favreau - Peter Himler ; Daniel Sevcik - Stéphane Hohnadel (C) - Jaroslav Jackö ; Joan Montesinos - Mathieu Saint-Marc - Maxime Catelin.

Remplaçants : Gilles Beck (G), Erwan Audéon.

Montpellier

Gardien : Fabrice Agnel.

Défenseurs : Robert Hodon - Marek Michalovic ; Simon Johansson - Thomas Dumenil ; Jérôme Catil - Axel Gautier.

Attaquants : Matthew Froelich - Kim Wikström - Dennis Martindale ; Zdenek Sikl - Lionel Bilbao (C) - Nicolaï Chamizo ; Jeffrey Mettler - Thomas Appert - Yann Fornaguera (A).

Remplaçants : Yann Auzeby (G), Olivier Batardière. Absent : Benjamin Hammargren (fracture de la main, retour en janvier).

 

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